C H A P I T R E 11


https://youtu.be/qM6Udrd6iks


- Ca fait longtemps. Comment vas-tu ?

Comment je vais ? Elle se fiche de moi ? Je penche la tête, la bouche ouverte, incapable de sortir un son. Son expression est un mélange entre la dépression et la surprise, on dirait qu'elle vient de passer sous un train. Voyant que je ne parle toujours pas, elle continue :

- Je suis vraiment...

Elle s'interrompt, ne sachant plus quel mot employer, puis avance en déposant son café sur un plateau à roue avant de s'approcher de moi pour me prendre dans ses bras tremblant. Ce contact me gêne instantanément. Sa fragilité est aspirée par mon empathie comme une éponge, je tire une grimace en serrant les dents. Ses émotions se mélangent aux miennes : un poids lourd pend au bout de mon cœur, il est sur le point de lâcher si elle ne s'écarte pas vite de mes bras.

Je retiens un cris dans ma bouche en fermant fortement les yeux puis lui prend les bras pour la faire reculer. A côté j'entends Owen s'éclaircir la gorge avant de s'excuser :

- Je vais vous laisser.

Il sort de la chambre pendant que je fais tout mon possible pour éviter l'expression dépitée et les yeux rouge de ma tante. Je prends une chaise qui se trouve juste derrière pour m'asseoir calmement en prenant la tête dans mes mains. Je ne relève ma tête que pour regarder mon grand père, les mains plaqués sur le bas de mon visage, le stress me gagne, je cale ma respiration avec le bruit de la sondeuse et le souffle de la pompe à oxygène.

- On dirait qu'il est endormi, tu ne trouves pas ?

Je ne réponds pas et contente seulement de le regarder.

- Ils disent que ces machines le maintiennent envie, qu'elles l'aident a respirer. Pourtant il a déjà fait deux arrêts cardiaque rien qu'aujourd'hui, dit-elle d'une voix fragile.

J'entends à l'intonation de sa voix qu'elle est au bord des larmes, je m'attends à ce qu'elle lâche prise à n'importe qu'elle moment, pourtant elle continue sans pleurer.

- C'est quand même incroyable. C'était le dernier parent envie de la famille alors qu'il était le plus fragile. Je n'arrive toujours pas à croire qu'il ai tenue plus longtemps que Maman.

- Et pourtant tu n'as même pas prit la peine de le voir durant cinq années.

Je viens de penser à voix haute et ma bouche n'a pas pu s'empêcher de balancer cette remarque sans que je ne commande quoi que ce soit. Tante Suzanne se tourne vers moi, le visage morne un peu choquée. Je décide d'aller au bout de mes pensées :

- Tu étais pourtant plus proche de lui que de grand-mère, il te comprenais et quand tu étais petite Maman me disais que vous faisiez beaucoup de chose ensemble. Alors pourquoi est-ce que tu lui a fait payée ta rancune ?

- Je...

Elle ne trouve rien à redire, je suis au fond contente de moi de lui avoir fait face à ses tords.

- Tu ne sais pas ce que tu dis et cela ne te concerne pas, rétorque-t-elle en baissant les yeux, lèvre tremblante.

- Tu sais très bien que j'ai raison et étant donné que je suis de la famille et que ma mère a aussi souffert dans son coin cela me concerne.

- Qu'est-ce que tu crois que j'ai essayé de faire pendant ce long moment ? Je l'ai appelée de nombreuse fois et dés que je l'avais au téléphone ta grand-mère se débrouillait toujours pour m'empêchée de lui parler sous prétexte que j'ai voulu cette situation et que je l'ai cherché !

- Et ce n'est pas le cas peut être ? C'est toi qui a voulut t'éloigner de nous et maintenant tu rejette une grande partie de tes actes sur ta défunte mère ! Tu n'assume pas !

Je prononce chacun de mes trois dernier mots en haussant le ton tandis que le rouge me monte au joues. Des objets comme la tasse de café se mettent à trembler. Je regarde autour de moi avec les yeux alors que ma tante n'a pas l'air d'avoir remarqué cette petite secousse. 

C'est ridicule, je ne devrais pas me mettre dans ces états pour cela au risque de mettre le feu. Je respire en serrant les dents, mes grands yeux rivés sur ma tante qui se sent vexée par mes reproches. Je les détourne vers mon grand-père. J'ignore si c'est moi, ou ma colère que je refoule mais je supporte mal de voir cet air abattu sur le visage de Suzanne.

Pauvre idiote, raisonne cette voix sombre dans ma tête.

Je ferme les yeux en me mordant la langue quand ma tante ajoute, cette fois d'une voix plus posée et assurée :

- Et toi ? Où étais-tu ?

Je prends un temps avant de comprendre et de la regarder.

- Tu n'étais pas là lorsque ton grand-père à appris la mort de Lynn et Gordon. Pourquoi ? Où étais-tu ? répète-t-elle avec une certaine retenue.

Touché. Je manque de respirer pendant qu'un nœud se forme dans mon estomac, suivit de mes battements de cœur qui ne va plus au même rythme que la sonde, puis mes larmes qui me piquent les yeux. Je prends soin d'inspirer profondément avant de sortir une phrase sans assurance ou dire quelque chose que je regretterais.

- J'étais absente. Je suis allée dans un... Camp de vacance cet été, dis-je d'une voix frêle.

- Et tu es revenue quand ?

- Hier.

Ma respiration ce bloque. Je sais que tout cela est à moitié faux, que j'aurais très bien pu rester pour lui, mais je ne l'ai pas fait et cette culpabilité me ronge.

Tante Suzanne, ne trouvant rien d'autre à ajouter, se lève pour aller prendre sa tasse de café sur la table pendant que j'essaye de calmer ma colère envers moi. Concentre toi sur la sonde de la machine ! Cela marche toujours.

- Je te trouve changé depuis la dernière fois.

Le changement de sujet me surprend. Elle n'a plus cette voix frêle, tout d'un coup !

C'est un putain de cinéma ! crie de nouveau cette voix sombre.

- Tu as des yeux plus brillant et tes cheveux sont plus foncés, c'est étrange !

Elle me regarde avec curiosité depuis sa chaise, ses yeux font des allés retour entre les miens et le reste de mon visage. Je me sens mal à l'aise.

- Et tu as toujours cette marque sur ton poignet, remarque-t-elle avant de boire dans son gobelet.

- Oui.

- Lynn a toujours su que tu étais différente. Et ce n'est que maintenant que je peux le constater.

Cette remarque m'interpelle, je lève aussi tôt la tête en l'interrogeant du regard.

- Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

Elle prend le temps de siroter sa boisson et de la poser délicatement sa tasse sur la table de nuit avant de s'installer plus confortablement sur sa chaise en replaçant ses mèches brunes derrière ses oreilles pâle. Elle a l'air d'une femme de bonne famille alors qu'elle est en difficulté financière. Je trouve cela intriguant de la voir faire comme si de rien était. Mon double a peut être raison, c'est une bonne actrice.

Elle me regarde, la tête penchée, les yeux plissés comme si elle réfléchissait à ce que peut bien ressembler ma vie en ce moment. Si elle savait !

- Je suis au courant pour ton adoption.

Mon cœur manque un battement. Pourquoi est-ce que j'ai l'impression de me sentir tout d'un coup comme une étrangère ?

- Lynn et moi, nous nous sommes vue quelque jours après que tu sois apparût dans leur vie, au moment où ils avaient le plus de besoin, raconte-t-elle en changeant de position pour se pencher en avant, les coudes sur les genoux. Elle avait beau avoir un métier, un mari et une maison parfaite, il lui manquait cette seule petite capacité qu'était la fécondité.

Je décèle une pointe d'arrogance dans son regard, comme si au fond d'elle cela lui faisait plaisir. Et mon empathie me le confirme. Comment ose-t-elle dire cela de sa sœur ? Sa jalousie l'a affecté à ce point ? J'en ai le cœur serré de voir que même après sa mort elle continue de lui en vouloir.

- A ce moment là nous avions une relation un peu moins tendu car j'avais une situation assez régulière qui n'a malheureusement durée qu'un temps. Enfin bref, je suis allée la voir et j'ai vue cette petite frimousse dans son landau, entourée dans sa couverture rouge. Elle m'avait dit qu'elle t'avais gardé avec eux toute les nuits avant de pouvoir te faire une chambre et que toute les nuits tu faisais des cauchemars.

Soudain intrigué, je fronce les sourcils.

- Elle me disait que quand tu te réveillais en pleurant toute les larmes de ton corps tu avais cette chaleurs immense qui se dégageait de toi et au début elle pensait que c'était de la fièvre. Seulement, lorsque ton père avait terminé de faire ta chambre, ta mère t'a couché dans ton berceau et tu as dormis toute la nuit. Et le lendemain ils t'ont trouvés entourée de plusieurs plumes de toute les tailles et de couleurs rouge et orange. C'est à ce moment là qu'elle s'est dit que tu n'allais certainement pas être comme les autres et elle s'en doutait déjà quand elle rencontrée tes parents biologique.

J'écoute son histoire avec attention sans vraiment la regarder. Je souris en revoyant mes parents, ma mère et son éternel surprotection envers moi que je comprends enfin. Elle savait déjà que j'étais spéciale , que j'étais prédestinée à quelque chose de grand et cette fierté qu'elle avait lorsqu'elle me présentait à ses amis et collègues me revient en mémoire. Les larmes me brouillent de nouveau la vue, toute colère a quasiment disparût. Mes parents m'ont aimés et protégés toute ma vie, ma mère n'a jamais cessé de me dire que je ne devais en aucun cas me faire du soucis avec mon physique ou avec le fait que je me sente différente des autres, parce que c'était justement le cas. Rien que pour cela, je l'aime encore plus et elle me manque encore plus. Mon père aussi.

Le regard dans le vide je ne fais pas attention à Owen qui entre dans la chambre l'air désolé.

- Je suis navrée de vous interrompre, s'excuse-t-il en fermant la porte derrière lui. Aileen ?

Je lève la tête sans trop sourire.

- Il est bientôt dix-heure trente. Le délai ayant été impartit je dois appliqué le protocole.

Je ne comprends pas tout de suite et me redresse en le voyant désigner mon grand-père des yeux.

- Oh.

Le son est à peine audible, je me relève difficilement quand il ajoute :

- Ton petit ami subit des soin à l'infirmerie. Il a l'air affaiblit.

J'ouvre la bouche mais aucun son n'est capable de sortir. J'ai trop de chose à assimiler, mon cerveaux a l'air de ralentir.

- Avez-vous eu le temps de dire au revoir ?

Je détourne les yeux en battant des paupières, lèvres tremblantes tandis que tante Suzanne, qui s'est mit debout de l'autre côté du lit, prend l'une des mains du vieille homme en fermant les yeux, la tête baissée comme pour faire une prière. Je m'avance alors vers lui en lui prenant la main, me rappelant les souvenirs que j'avais de lui, des odeurs de lavande que l'on cueillait ensemble dans le jardin, de l'odeur des champignons qu'il faisait cuire à la poil et des après-midi vélo avec mes parents. C'était quelqu'un d'aimant et adorable, lui dire au revoir dans ces conditions me procure une peine immense. J'avance mon visage vers son front pour y déposer un léger bisous qui veut dire au revoir, mais aussi merci pour ces souvenirs que j'ai partagé avec toi.

Lorsque je me redresse pour laisser passer Owen, celui-ci se prépare à appuyer sur les boutons de la première machine à éteindre quand un bruit sourd suivit d'un cris de femme arrive jusqu'à on ouïe sur-développé. Autour de moi personne n'entend quoi que ce soit, Owen continue d'éteindre les machines pendant que j'écoute ce qu'il se passe à l'extérieur :

- ... Lâche-moi !!

- Calmez-vous monsieur !

- Je vous ai dit de me foutre la paix je n'ai pas besoin de piqûre !!!

Ma respiration s'arrête quand je reconnais la voix de Derick gronder. Je m'apprête à sortir de la chambre quand Owen me demande ce qu'il se passe. Je me retourne en regardant mon grand-père et les deux autre qui attendent désespérément une réponse.

- Je dois partir. Je suis vraiment désolée...

Ma gorge se serre quand je prononce les derniers mots :

- Occupe toi de le débrancher. Il ne mérite pas qu'on le laisse comme cela.

Je sors rapidement de la chambre en fermant la porte fenêtre, cours dans le couloir jusqu'au bruit de verre et m'arrête tout d'un coup lorsque je vois Derick balancer un médecin à l'autre bout de la salle d'attente. Les yeux écarquillés et la bouche ouverte, je le vois résister au nombreuses personne qui tentent difficilement de le maintenir.

Je recommence à courir vers lui en évitant la foule, luttant pour passer entre tout ces médecins affolés puis arrive jusqu'à Derick qui est durement maîtrisé par trois hommes baraqués, malgré tout ils ont des difficultés à le calmer. Je les regarde tour à tour avant de remarquer les yeux brillant de Derick ainsi que son regard, menaçant n'importe qui autour de lui, y comprit moi.

Je me retourne vers une infirmière en panique avec ses outils de soin pour lui demander ce qu'il s'est passé :

- Il était à la limite de tomber dans les pommes, ses symptômes indiquaient qu'il faisait une descente de tension, seulement quand j'ai voulu lui injecter un médicament il a exploser et éclaté l'aiguille sur le mur ! Littéralement !

Je pince les lèvres en me retournant vers lui qui continue de me dévisager derrière ses mèches brunes. Je m'accroupis, j'hésite à poser mes mains sur son visage.

- Je ne ferais pas ça si j'étais vous, mademoiselle !! prévient un des hommes qui le maintient.

- Mais vous n'êtes pas moi, réponds-je en levant les yeux sur lui.

Je me concentre sur mon copain, pose mes mains délicate sur les deux côtés de son visage en le regardant dans les yeux. Il est bouillant.

- Hey, c'est moi, lui susurré-je.

Sa respiration est saccadée, il transpire à grosse goûte, ses muscles son tendu et j'entends son cœur battre à mille à l'heure. Il fait une nouvelle crise alors que la panique s'installe autour de nous.

- Respire avec moi d'accord ? murmuré-je à mon copain qui ne me quitte pas des yeux.

Derrière moi, des couinements et des chuchotements retentissent, me déconcentrent. Derick se met enfin à parler :

- Dit leur de me lâcher, grogne-t-il entre ses dents.

Je tressaille en entendant cette voix remplis de colère qui me fait penser à celle que je prends lorsque je ne suis plus moi. Il est prêt à se transformer, le fait de me voir n'a pas l'air de changer grand chose. Pourquoi ?

- Fait le où j'en blesse un.

Je réponds à sa menace en faisant oui de la tête, mains tremblante. Je regarde les hommes au dessus en prenant un ton calme.

- Relâchez-le, s'il vous plait.

Ils hésitent, j'insiste en les regardant dans les yeux, leur montrant que c'est sérieux. J'entends un grognement sourd venant du fond de la gorge de Derick, il perd patience. Je répète en haussant légèrement le ton.

- Relâchez-le !

Ils soupirent mais finissent par le libérer, Derick retire violemment les bras de leurs mains en serrant les poings. Il reste accroupis pendant que les autres autour regardent la scène.

- Ok. Ils t'ont écouté, maintenant calme toi et essaye de te concentrer sur le son de ma voix.

J'observe son dos monter et descendre quand il respire mais il ne me regarde toujours pas. Alors en portant avec prudence une main sur ses épaules, je l'appelle :

- Derick ? 

Il m'attrape aussi tôt le poignet en le pressant si violemment que je lâche un cris à la fois de surprise et de douleur. Mes membres tremblent sous son emprise quand il se redresse rapidement pour me prendre le coup de son autre main, m'étranglant avec une force qu'il ne contrôle pas. Les médecins s'affolent derrière moi, les gardes du corps tentent à nouveau de l'empêcher de me faire plus de mal mais Derick bloque la main de l'un d'eux pour la tordre avant de grogner tout en montrant ses dents apparentes, déjà acérés. L'infirmier se tord de douleur en hurlant, ce qui dissuade tout autre personne de l'approcher. Il le balance contre un mur un peu plus loin.

Coincée, ne pouvant rien faire, je gesticule en agrippant mes mains sur celle qui se trouve autour de mon coup, Derick tourne sa tête vers moi. Si il avait eu des revolvers à la place des yeux je serais morte. J'ai de plus en plus de mal à respirer quand il me porte pour me tourner rapidement et me coller violemment à la vitre de derrière. Je ferme les yeux en sentant la douleur me lancer à l'arrière du crâne. Je m'accroche à son bras mais n'arrive toujours pas à sortir un mot ni un cris quand je le vois grandir sous mes yeux, des poils sortent de son corps, son visage se déforme pour devenir celui d'un animal.

- De-Derick. S-s'il-te... Arrê...

La pression autour de mon coups est d'autant plus insupportable puisque des griffes s'enfoncent presque dans ma nuques, ce qui m'empêche de bouger.

Je garde les yeux fermés, ne voulant plus voir son corps se tordre et devenir plus imposant. Au même moment, la colère du Phénix noir gronde au fond de mon ventre. Il sent qu'il est piégé, il déteste ça. 

Un rugissement animal perce mes tympans, lorsque mes paupières finissent par s'ouvrir je revois cet animal immense, debout sur ses deux longue pâtes, me hurler au visage avant de me balancer de l'autre côté de la pièce.

Je vole à une vitesse fulgurante au dessus du sol puis atterri violemment sur des meubles de bureau et des chaises, une bouffée d'air arrive jusqu'à mes poumons, il ne me faut que quelque seconde pour reprendre mes esprits mais une douleur à l'arrière du crâne me lance, j'en profite pour dire aux reste du personnel soignant de fuir.

Le sol tremble sous les pas du Lycanthrope qui envoie tout valdinguer sur son passage en poussant des rugissements en s'agitant dans tout les sens. Je lève alors la tête avec difficultés, quand au loin Owen et Tante Suzanne nous regarde depuis le couloir. Derick, qui n'est qu'à quelques mètre, s'arrête de détruire l'étage en les observant attentivement, mais méchamment. Il les menace.

- Courez ! crié-je d'une voix étranglé. Ne restez pas là !!

Owen m'observe avec horreur, ainsi que l'animal immense qui s'avance vers eux.

- Mon dieux, dites moi que je rêve...

- Courrez !!

Ma tante, une main sur la bouche et l'autre sur la manche du médecin, tire celui-ci pour le forcer à courir mais ils ne font que reculer. Sans plus attendre, je me relève en ignorant cette douleur piquante que j'ai à la nuque pour m'interposer entre eux et Derick qui a sa grande mains poilu au grande griffe au dessus de sa tête, prêt à frapper. Je le menace du regard en murmurant :

- Je t'en pris ne m'oblige pas à faire ça...

Mais à faire quoi ?! Mes batteries sont vide ! 

Il me considère à peine, il peut très bien me blesser qu'il ne s'en rendrait même pas compte. Mon cœur se serre à cette idée. Il frappe d'un coup mais je bloque sa main pleine de griffe qui se rapproche dangereusement de mon visage lorsque je cris, les dents serrées :

- Partez !!!

Cette fois ils m'écoutent et s'enfuient au fond du couloir en courant, me regardant derrières leurs épaules.

Je ne vais pas tenir longtemps à cause de mes douleurs lancinante. Je flanche, mes genoux tremblent, je m'accroupis sous le poids de sa force lâche, me retrouvant aussi tôt aplatit au sol, sa main sur mon ventre. Il me regarde dans les yeux, je ne vois aucune trace de lui. Seulement de la colère.

- Derick !!! C'est moi ! crié-je à bout de souffle.

Je peux à peine bouger, prise au piège quand il approche sa gueule de mon visage, ses dents pointu retroussées sur ses babines, de la bave manque de couler. Son regard assassin me fait frissonner, je ne le reconnait pas. Il n'y a rien de Derick. Tout d'un coup cette colère remonte au fond de moi en même temps qu'une voix dans ma tête :

Tu n'es pas suffisante. Laisse moi faire.

- Hors de question !!! hurlé-je à mon double.

Si tu as envie de crever reste.

Je respire difficilement. Je ne suis pas fichus d'utiliser ma télékinésie, je n'ai pas énormément de force. Je n'ai pas le choix, même si cela ne me plait pas. Alors je ferme les yeux et laisse cette force obscure envahir mon corps, mes muscles. Mon cœur s'accélère, mes yeux commencent à me piquer. Au moment où je les ouvrent, j'ai cette sensation familière de ne plus maîtriser mon corps ; je ne fais qu'assister à la scène et d'ici, je peux voir la main de Derick se dégager violemment avant que ce ne soit lui qui se décolle du sol pour percuter sur le plafond avant de s'écraser sur le sol en formant deux trous énorme.

En me relevant, je sens cette chaleur familière et désagréable remonter de mes orteils à mon cœur jusqu'à mon cuire chevelue pendant que Derick lève sa tête pour me hurler dessus en un rugissement grave et tranchant. C'est à mon tour, ou plutôt celui du Phénix, de lui lancer un regard noir.

Je n'ai pas l'air de sourciller et, sans que je prenne le contrôle de mon corps, je fonce vers lui le poing serré mais il me dégage violemment avant que je ne puisse le frapper. Je ne contrôle plus rien vais jusqu'à me battre avec Derick. Delà où je suis, je cris à mon double de ne pas le blesser où lui faire plus de mal, mais il ne semble pas m'entendre et se relève en grimaçant de colère avant de foncer sur lui pour le repousser jusqu'au mur de derrière. Le loup trace des tranchés sur le sol pendant que je le fais reculer, puis le frappe, le roue de coup quand il fini par m'attraper les mains pour m'empêcher d'en faire plus.

Je remarque que tout mon corps est assombris par cette noirceur, en même temps que des flammes flottent autour de moi. Je me concentre ensuite sur Derick qui me fait voler à droite et à gauche tout en me tenant les mains, de là où je suis j'en ai la nausée, mais mon double ne fait que pousser des cris grave de rage. Puis il s'arrête et le Phénix profite de l'extrémité entre lui et le mur pour marcher dessus avant de s'élancer sur le dos de la bête pour lui retenir le coup et la mâchoire. Le loup-garou gesticule dans tout les sens pour essayer de me faire tomber mais n'y arrivant pas, il m'attrape par le dos pour me faire jeter en avant, je percute le sol. Je le vois ensuite vouloir me frapper avec ses deux mains mais je roule par terre pour me décaler avant de me lever et de l'éviter. C'est alors qu'une force intrigante et inconnu remonte le long de mon corps jusqu'à sortir de moi sous la forme d'une boule d'énergie solaire qui réussit à percuter Derick jusque dans le couloir. Je ne sais pas si je dois être impressionnée ou horrifiée.

Je ne supporte plus d'avoir à me battre contre lui, même si nous sommes tout deux dans un état seconds, ne contrôlant plus rien, on se fait du mal. Je n'arrive pas à croire que nous en sommes arrivé là.

Je m'apprête à me diriger vers lui quand je m'arrête soudainement lorsqu'il se redresse, colérique avant de regarder la fenêtre qui se trouve à côté.

Non !!

- Oh que non.

Il saute sur la fenêtre et la brise mais mon double arrive à temps pour lui prendre une patte arrière afin de le tirer de toute ses forces pour l'empêcher de sortir. De voir cette rapidité et cette force me déconcerte. J'aurais été incapable de faire cela.

- Au pied !!! grogne mon double.

Derick se débatte en poussant des grognements bref de rage, m'entraînant presque avec lui, mais le Phénix fini par réussir à le tirer à l'intérieur. Etant donné que j'ai toujours la main sur sa patte, il effectue une énième acrobatie, me frappe au visage violemment pour se dégager, ce qui marche puisque je me retourne par terre quand une douleur piquante me brûle le côté droit de mon visage. Il m'a griffé ! De rage, le Phénix lève la tête. Deux médecins se trouvent debout au fond du couloir et nous regarde, terrifiés, la bouche et les yeux grand ouvert.

- Bordel c'est quoi ce truc ??!

Un grondement sourd sort de ma gorge, les menaçant de partir, ce qu'ils font sans plus attendre avant que je tourne ma tête pour observer à travers le reflet de l'ascenseur mon visage ensanglanté par cette griffure énorme qui me déforme. Si ça avait été moi, je serais entrain de vomir. C'est alors que sous mes yeux stupéfait je perçois la marque se refermer et guérir petit à petit.

Je ne suis pas censé guérir normalement !

- Toi non, me répond mon double, toujours en colère.

Je tourne ma tête sur Derick qui est en position de défense sur ses quatre pattes, se léchant les babine en montrant ses dents pointu, griffant le sol.

- Tu as de la chance d'être un Lycanthrope.

Ca veut dire quoi ça ??!

Il ne me répond pas et fonce de nouveau sur lui, puis enchaîne les coups, évitant les siens en effectuant des sauts et autres acrobaties toute plus impressionnante et rapide les unes que les autres, allant jusqu'à escalader les mur, sauter sur tout ce qui se trouve autour de moi. Je trouve cela vraiment bizarre de me voir aussi souple et rapide, alors que je suis faible.

Nous continuons de nous battre quand il fini au bout d'un moment par me rattraper pour me retenir et bloquer chacun de mes gestes. C'est alors que plus loin, notre chauffeur et aussi membre du CSM arrive en trombe à l'étage. Derick me retient le bras, je suis penchée en avant lorsque nous regardons tout les deux l'agent qui littéralement pétrifié sur place. Rapidement, mes yeux dérivent sur un objets en forme de flingue qui rangé dans une étuis de sa ceinture. Je devine à ce moment là que le Phénix a une idée, mais je m'empresse de m'y opposer :

N'y pense même pas !

- C'est la seule solution pour le calmer.

Non !! Fait pas ça il y a surement un autre moyens !!

Il ne m'écoute pas et sans que je ne sache comment, mon corps exécute une énième acrobatie pour se dégager de l'emprise de Derick avant de se servir de la télékinésie pour récupérer le flingue de la ceinture qui vole jusqu'à atterrir dans la paume de ma main. Mon double le pointe sur l'animal qui s'apprête à foncer sur moi.

Arrête ça !! Non !!

Il tire une fois, il ne s'arrête pas. Puis deux et il s'agenouille pendant que mon double le regarde, le visage dur et les yeux toujours aussi noir. J'hurle à l'intérieur de moi quand le Phénix brandit l'arme devant mes yeux pour me montrer que ce n'est pas une vrai arme à feu. Je ne comprends pas tout de suite, l'agent du CSM accourt vers l'animal complètement assommé par terre.

- C'est des tranquillisants ma grande, détend toi, me dit mon double en parlant pour moi, pendant que l'agent me toisaient comme si j'étais folle.

- C'est quoi ce bordel putain !!!??

Mon double adresse un sourire en coin à celui qui panique devant le Lycanthropes qui se transforme petit à petit en Derick, tandis que je me sens revenir à moi.

Les yeux clos, je me laisse reprendre possession de mon corps jusqu'à m'effondrer sur le sol en reprenant une grande respiration, je lâche l'arme. Tout se passe au ralentit, des larmes coulent sur mes joues sans que je ne les contrôlent, tout mon corps tremblent sous les secousses qu'il vient de subir. C'est alors qu'un vertige et un mal de cœur s'empare de moi, je vomis tout ce que je peux avant de m'écrouler sur le sol, épuisée, sous le choc. Une multitude d'émotion passe à travers moi, je n'ai pas la force de pleurer, alors je regarde Derick qui est profondément endormis, allongé sur le sol pendant que le Men In Black lui enlève les flèches tranquillisante de son ventre. Il est au téléphone mais je ne prête aucune attention à ce qu'il dit. Je transpire, j'hésite entre l'envie de pleurer et de crier, je n'arrive pas à réaliser ce qu'il vient de se passer.

- C'est fini Aileen, murmure une voix masculine familière à côté de moi. Respire profondément. Tout va bien.

Steve. Il n'est pas vraiment là, il est transparent, accroupis à côté de moi avec cet air inquiet et des yeux qui me couvent. Je secoue la tête en grimaçant de tristesse. Non ca ne vas pas. Je viens de me battre avec Derick, celui avec le quel je suis censée me sentir moi même et non pas cette créature destructrice. Celui qui me fait de plus en plus ressentir des sentiments que je n'ai jamais connu auparavant. On a faillit s'entre-tuer dans un hôpital où a travailler ma mère et où est mort mon grand-père ! Non, rien ne va ! Rien !!

Je finis par fondre en larme, les mains plaquées sur mon visage guérit mais encore pleine de mon sang. Je suis épuisée de toute cette énergie et de toute ces émotions qui emplissent mon cœur.

J'ai envie de plonger dans le coma, de ne plus rien ressentir.

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