C H A P I T R E 9

Dans l'avion

20h00

PDV Nina Romanov

- Quand est-ce qu'on est censé arriver ?

- Dans une heure, à peu près.

Depuis que nous sommes dans cet avion Maman était nerveuse. Je ne sais pas si c'est à cause du moyen de transport et du fait qu'on volait au dessus de l'océan Atlantique, ou bien à cause de cette histoire de famille. Peut-être la première hypothèse, vu comment ses mains sont durement accrochées aux accoudoirs et que son dos colle littéralement le dossier. Une image qui me fait rire.

- Ne te moque pas jeune fille.

- Excuse-moi ! Mais je m'étonne même que tu n'ai pas vomi !

- Oh je t'en pris ! Ne me rappelle pas ce voyage !

- Pourtant la France est un très beau pays !

- Haha !

Elle rit jaune avec un sourire crispé tandis que ma grand-mère ne reflète aucune peur, puisqu'elle dort. Je tente de rassurer ma mère en souriant.

- Ne t'en fais pas, je suis là s'il arrive quelque chose.

- Vraiment ? C'est gentil à toi de vouloir me rassurer, mais je crains que tu ne puisses pas faire grand-chose si l'avion tombe du haut du ciel...

Elle se détache de ma main pour attraper ses cheveux blonds et les attacher en queue de cheval avant de les remettre délicatement sur les accoudoirs. J'aurais voulu avoir les cheveux blonds de ma mère. Ils sont tellement lumineux et brillant qu'on pourrait presque se voir dedans. Ce dont j'ai hérité c'était de sa peau de bébé, ses mains et sa silhouette. Mes yeux noisette viennent de mon père, beaucoup disais que j'avais le caractère d'Anastasia et j'en suis fier car elle est mon model depuis que je suis petite.

- Tu sais, j'ai grande confiance en toi. Tu feras une excellente héritière, me dit ma mère en me regardant tendrement. 

~

Sur l'île

21h00

PDV Extérieur

Joe ne peut s'empêcher de regarder sa montre toute les deux minutes et de tourner en rond dans le grand hall comme un hamster en cage. Depuis ce matin c'était une pile électrique, l'organisation de l'arrivé des étudiants lui monte à la tête et sa femme, Anita, ne sait plus quoi faire pour le calmer. Même avec dix professeurs digne de confiance qui le soutiennent le directeur ne cessait de vérifier le travail des autres. 

Anita et Joe sont les deux directeurs de cette école. Ils se sont connu lors de leurs études ici il y a de cela quelques années maintenant et ont toujours gardés cette même entente. Ce soir c'est le banquet d'arriver ; il y avait un buffet avec des spécialités du monde entier, des bouteilles de champagne, des sodas, des petits fours et même la musique était au programme. Ce soir c'est la fête. Ils ont même - avec l'aide des professeurs - fait le débriefing de tout ce qui était réglé ou à régler avant de recevoir tout le beau monde. Puis demain ce sera la cérémonie.

Pendant que Joe finissait de saluer les derniers inviter qui venaient d'arriver, Anita l'informe que de nouveaux avions étaient sur le point d'atterrir. Il s'excuse et suit sa femme dehors où l'air chaud et humide est encore bien présent.

- Tu veux un bon conseil ? Arrête de regarder ta montre et cesse de rigoler bêtement à chaque fois que quelqu'un termine une phrase !

- Je ne rigole pas bêtement voyons ! Je ne fais qu'être sympathique.

Joe se justifie de son comportement actif en entrant dans la petite auto qui menait jusqu'à la piste d'avion.

- C'est ce qu'on dit. Tu as prévenue Phillis ? A propos de la protection.

- Oui, c'est fait. Et j'ai nourris moi même les poisson du mini lac.

Anita le regarde en sourcillant. Il a fallut trois thés à la menthe et deux café pour qu'il trouve un équilibre entre l'anxiété et le calme. Cela semble faire effet ! Elle serre son bloc note pendant les secousses du petit chemin qui les menait vers une piste en hauteur où un jet a déjà atterri, le deuxième était encore à quelque mètre de la piste. On pouvait même voir les lumières clignoter. C'est seulement après cinq minutes que Nina et sa famille sortent du premier avion. Joe et Anita s'approchent d'elles en leur tendant la main, le couple a l'air enchanté par la venue d'une femme célèbre pour son histoire accompagnée de sa petite fille et son arrière petite fille.

- Bonsoir ! Bienvenue sur l'île, Mesdames. Je m'appelle Joe, et voici ma femme Anita. Nous sommes les directeurs des lieux.

- Enchantée, je m'appelle Nina Romanov, et voici ma mère et...

- Votre arrière-grand-mère, Anastasia !! Bien sûr comment pourrais-je vous oublier ? Comment allez-vous depuis tout ce temps ?

- Bien, merci et vous Joe ? J'en déduis que votre mère vous a laissé diriger le royaume !

Joe, toujours nerveux, rigole avec un peu d'extravagance tout en lui serrant nerveusement la main. Anita lève les yeux au ciel puis regarde la liste de nom sur son bloc note et chuchote à son mari :

- Elle est bien sur la liste.

- Vous êtes sur la liste ! Parfais ! Ravis de faire votre connaissance Nina. J'ai connu votre grand-mère lors de ses études ici, nous faisions une bonne équipe !

Il adresse un regard plein de complicité à Anastasia pendant qu'il secoue nerveusement la main de Nina. Pourquoi tout le monde est nerveux ? Son sourire forcé et sa poignée de mains trop forte finisse par la déstabiliser.

L'avion de Kristy venait de faire un grand tour avant de rejoindre la piste d'atterrissage, attendant que l'autre parte et libère la place. Une fois que le jet s'est posé, que des agents de sécurité avaient installé l'escalier en dessous de la porte, Kristy descend de l'avion, une valise dans une main et son sac à main dans l'autre. Elle s'avance et tend la main.

- Bonsoir, je suis Kristy Williams...

Pendant qu'ils se saluent Nina en profite, curieuse comme elle est, pour voir le tatouage sur son poignet droit. Quatre traits fin qui ondule, comme des vague, ainsi que la lettre "W" qui figure en dessous. Kristy remarque son regard après avoir dit à Anita qu'elle a fait le voyage seule.

- Tu veux voir de plus près ?

- Hein ?! Oh... Désoler...

- Ce n'est rien. Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise. En générale les gens qui regardent sont des mortels, ils ne trouvent pas ça très banal.

- Oui, ce n'est pas faux.

- Fais-moi voir le tient ?

Nina tend son poignet et dégage sa cape rouge qu'elle portait encore sur elle.

- Et bien je le trouve plutôt classe !

Elles rient ensemble puis suivent les deux directeurs jusqu'au deux petites autos blanche. Un des chauffeurs installe les sacs de Nina derrière les sièges passager et celle-ci fut surprise de voir qu'il les portent sans difficultés malgré les armes qui s'y trouvaient.

- Vous déposerez vos affaires dans les chambres. S'il vous prend l'envie de sortir il y a une grande cours en bas. Sinon vous pouvez circuler dans les couloirs ou rester ensemble jusqu'à vingt-trois heures trente. Il y a un grand buffet où tout le monde sera réuni dans la grande salle.

Elles ne répondent pas, trop occupées à contempler la nature autour. La nuit était déjà tombée mais on perçoit quand même le vert de partout. D'ici, on pouvait facilement entendre la mer et le vent qui porte son odeur.

Ils passent dans une allée rocailleuse un peu étroite, où les branches de feuille viennent caresser les deux côtés de la voiture et effleurer les bras des passagers. A gauche, la lumière de la lune traverse les buissons et les branches de feuille. Ils ont enfin passés le chemin pour arriver dans un autre plus grand, plus ouvert et au quel, il ne s'attendent pas à passer. C'est là que la lune blanche se voit le plus, dans un ciel sombre. Elle se reflète sur la mer et éclaire un grand chemin décoré avec de grands arbres tout le long d'une route à double sens.

Entre ce chemin et la mer, il y a un champ de coquelicot et de pâquerette qui descend vers des palmiers et une plage où on entendait les vagues s'échouer. À droite le manoir s'étendait sur un grand terrain de pelouse : un bâtiment immense et vraiment particulier : chaque partis se diffèrent les unes des autres et sont toutes regroupées de façon à ce que ce ne soit plus qu'un seul et même bâtiment. Presque toutes les fenêtres sont éclairées, il doit y en avoir au moins une bonne centaine, voir plus si on conte celles de derrière. 

Bonjour les dépenses énergétique ! pense Natasha en haussant les sourcils. 

Le pensionnat entier doit au moins faire quatre-cents mètres de long en plus des petits abris. Derrière on aperçoit un énorme terrain de gazon avec des décorations florales et des bonsaïs et plus loin un petit jardin à la française.

De là on entend déjà les gens rires aux éclats, les verres qui teintaient... Kristy trouve que la décoration et l'environnement ressemble au film Gatsbi le Magnifique. Il ne manque plus que les invités s'habillent en costume et robe à frange puis la musique des années vingt pour se croire dans le film. Anita ne manque pas de préciser que le terrain devant le manoir servait non seulement de lieu de détente mais aussi d'entrainement ou de méditation. Elle explique que derrière la demeure le jardin a été créé par des japonais et des peuples du DOM-TOM. C'était le symbole de l'union entre L'Orient et l'Occident.

Nina et Kristy sentent la bonne énergie que dégage ce domaine et cela leur faisait oublier leurs angoisses précédentes.

~

Amérique ; Washington

Départ...

21h10

PDV Aileen Creeg

C'est en chargeant les valises dans la voiture que je me rappelle de quelque chose qui me fait soudainement paniquer : je suis censée rendre visite à mes amis à l'hôpital. J'observe les deux agents du CSM mettre mes valises dans le coffre de la Jaguar noir.

- Je... J'ai oublié de faire quelque chose d'important !

- Pardon ? 

Mark réagit en s'arrêtant pour me regarder.

- Il faut que je passe voir mes amis à l'Hôpital. C'est important.

- Je comprends, mais nous n'avons pas tellement le temps pour ça.

- Je n'aurai probablement jamais l'occasion quand je serais là-bas ! Et peut-être même après...

Ma voix tremblote et se rendant compte de mon état, Maman vient tout de suite à moi en mettant ses mains sur mes épaules. Elle avait même un mouchoir dans l'une d'elles.

-  Nous irons voir tes amis à ta place et nous leurs expliquerons. Je m'occuperais d'eux à l'hôpital, je suis leur médecin maintenant. Ne t'en fais pas, tout va bien se passer... Concentre toi sur tes problèmes pour le moments mon trésor. 

- Mais...

- Je sais que tu y tenais. Mais la ce n'est pas le moment, ajoute Papa. Je suis sûre que tes amis comprendront. 

Ils me regardent avec tellement de compassion que je ne pouvais m'empêché de lâcher une larme. Elle me dégage une mèche de mon visage pendant que mon père se déplace jusqu'à nous pour nous serrer fort dans ses bras. Je leur dis au revoir en priant pour que ce ne soit pas un Adieu définitif... Je monte dans la voiture au vitre teintée et ferme la porte. De là, ma mère m'envoie un bisous de la main et articule quelque chose qui devait-être : "Prends soin de toi" et "Je t'aime". Je lui répond à mon tour avant de les voir, eux et ma maison, là ou j'ai grandis, s'éloigner de moi.

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