C H A P I T R E 32


J'ai dormis six heures cette nuit, de vingt-trois heures à cinq heure du matin, c'est assez. J'ai rêvé de ma simulation, de la fin. Je me pose toujours les mêmes questions, elles tournent sans cesse dans ma tête : Qui était cette personne ? Pourquoi me parlait-il de mes parents ? Comment sait-il comment je m'appelle ? Et pour mes parents biologique ?

Elles restent pourtant sans réponses mais je compte bien les trouver tôt ou tard, en espérant qu'elles ne m'empêchent pas de fermer l'œil tout les soirs. J'hésite à en parler plus à mes professeurs et directeurs, à quoi cela peut me servir, ils l'ont vu en même temps que moi et je doutes qu'ils puissent m'aider. Pour l'instant je ne préfère pas y penser. Même cette histoire de classement m'intimide. Je ne m'attendais pas à être Classé 5 et qui plus est "Oméga"... Voilà une chose qui me met encore plus mal à l'aise, encore plus lorsque c'est Moira qui a prit soin de m'expliquer de vif voix à toute la galerie ce que signifie être Oméga. Son regard était glaciale. 

Hier soir le CSM a contacté les directeurs à propos d'Anton : il est bien envie, mais dans un salle état, couché sur un lit d'hôpital et sous haute sécurité. La nouvelle a été transmise à la famille qui sont rassuré de l'apprendre. Elles ont désormais un poids et une inquiétude à rayer de la liste.

Aujourd'hui nous sommes tous conviés dans la grande salle afin d'apprendre quelques pas de danse pour le bal. Anita a d'ailleurs insisté pour que Nina, Kristy, Moira et moi ouvrons les festivités, puisque nous possédons toute un des éléments. Nina vient avec Alexis, elle a longtemps hésité avant de l'inviter, mais elle s'est finalement décidée après que Kristy lui ai fait la morale en lui disant de se lancer et d'arrêter de faire sa tête de mule. Aujourd'hui est un jours de fête et tout le monde se doit de garder le sourire. Quant à Moira, elle sera avec Claudio, l'italien dragueur. Pourquoi cela ne m'étonne pas ?

En arrivant dans la salle après l'entraînement avec Gail, j'observe mes camarades danser avec leur partenaire respectif tout en se rentrant les pieds dedans, quelques uns rient de leur bêtise, alors qu'Anita essaye tant bien que mal de leur enseigner une valse digne de ce nom. Je souris en venant m'asseoir sur une des chaises qui se trouvent contre le mur en essayant de pas me faire remarquée, déjà que les résultats d'hier soir ne m'ont pas aidé, je n'ai pas envie que tout les regard soient braqué sur moi parce que je me mets à danser. Je préfère les regarder se trémousser comme des dindes. Mes yeux se posent sur Kristy et Nina qui ont l'air de se débrouiller comme elles le peuvent avec leur cavalier maladroit... Je glousse en les voyant lutter pour ne pas trébucher.

Annabelle n'est pas là mais Jessie oui, avec Benjamin, un garçon d'origine Canadienne tellement discret qu'on ne le voit ni l'entend pas beaucoup. Isi n'était pas là non plus étant donné qu'elle n'a pas trouvé de cavalier, elle ne semble pas insatisfaite, elle est très solitaire, certains pensent que c'est un défaut, moi je pense que c'est un choix. En revanche j'ai de la peine de voir qu'Annabelle n'a pas trouver chaussure à son pied, mais la connaissant un peu elle doit certainement être plongé à corps perdu dans un livre.

- Aileen ! Joins toi à nous !

Anita me tire de mes réflexions, je la regarde me faire signe et manque de grimacer. Je doute que dire que je n'ai pas envie de danser pour le moment lui fasse plaisir, puisqu'elle a l'air à fond dans cet exercice.

- Je n'ai personne avec qui danser.

- Et bien ! Cela ne fait rien, tu n'as qu'a aller avec qui tu veux ! dit-elle en agitant la main avant de se focaliser sur le groupe d'élève.

Je n'ai pas vu Derick depuis ce matin, il est partit plus tôt que nous au petit déjeuner et je ne l'ai pas revu, d'autant plus qu'il ne m'a toujours pas invité, alors raison de plus pour ne pas bouger de cette chaise. Hier j'ai même commencé à l'observer de loin, voir si il parlait à d'autre fille, c'était le cas, mais rien d'alarmant. Et comme nous ne sommes pas ensemble je n'ai pour l'instant pas mon mot à dire, même si Jessie a tendance à m'avertir du contraire et de faire attention. Oui, c'est un beau garçon qui ne laisse pas les filles d'ici indifférente, mais si un jours je le surprends flirter avec l'une d'elles il est évident que je me poserais des questions et que je ne resterais en aucun cas spectatrice. Mais je ne m'en fais pas.

Plus je reste assise, plus je me demande ce que je fais là. Je dois plutôt chercher la solution au fait que je vais peut être mourir dans deux mois, même si mes amies m'ont rabâchées sans cesse le même refrain du : "profite de ta vie !", j'ai pourtant l'impression de perdre mon temps. Je décide donc de profiter qu'Anita ai le dos tourné pour m'enfuir comme une voleuse. On remettra le cours de danse à plus tard.

Je me précipite dans le couloir jusqu'à la bibliothèque, dévale les marches et me dirige vers l'étagère que je fais coulisser avant de me faufiler dans la pièce secrète.

Je parcours chaque livre, chaque feuille qui traîne partout, pensant trouver quelque chose à propos d'une pierre de résurrection qui, celons moi, n'est pas qu'un simple objet inventé pour l'entrainement. Un peu comme le sablier qui nous a servit de trophée lors de la simulation de la forêt, c'est un objets maintenant disparût qui servait à remonter le temps. Alors peut-être que je tomberais sur quelque chose qui me parlera des dernier jours du Phénix, ou de comment faire en sorte de revivre. D'après ce que je sais, l'animal renaît de ses cendres trois jours après qu'il ai brûlé, mais d'après ce que m'a dit Steve une pierre sort des cendres et s'éteint après ces fameux trois jours.

Résultat je me retrouve assise sur les genoux, par terre, de vieux parchemins et vieilles feuille dans les mains avant de me retourner pour voir la pièce complètement retournée. Je soupire de découragement puis laisse tomber toute les feuilles volante de mes mains qui n'ont aucun rapport avec mes recherches. J'ai cherché partout, aussi bien dans les livres que des les petites boîte. Agacée, je me redresse en passant les mains dans mes cheveux. J'enjambe les petites colonnes de livres et les pâtés de feuille avant de me laissée tomber sur le fauteuil du bureau en regardant le plafond. Pitié aidez moi !! Envoyez moi un signe, un indice ! N'importe quoi !

Je ferme un instant les yeux comme pour m'attendre à une réponse mais rien. Je souffle puis me met à regarder tout le bordel que j'ai mis. Je vais en avoir pour longtemps à tout ranger, surtout que je ne me souviens plus où est-ce que je les ai pris. Puis en balayant le sol des yeux je tombe sur l'illustration d'un rubis. Ce petit dessin ayant attiré ma curiosité je l'observe plus attentivement avant de me pencher pour la prendre afin de lire ce qu'il y a d'inscrit : Le Ruby est un symbole pour désigner le cœur du Phénix, il est rouge comme le feu, impossible à sculpter et rare. Rien à voir avec la pierre de résurrection... Je fais la moue, déçut de cette fausse trouvaille puis me souviens de ce que Steve m'a dit lorsqu'Isobel est "morte". La pierre qui est sortit des cendres ressemblaient à un rubis... Encore un puzzle à remettre en place. Je continue de lire sans vraiment comprendre quand une voix féminine et angélique qui vient de l'entrée de la pièce me fait lever les yeux :

- Tu as trouvée quelque chose ?

Annabelle se tient debout en appuie sur la porte coulissante, habillée d'un tee-shirt large et d'un short. Elle a les cheveux attachés en chignon et des lunettes pour lire sur le nez. Je me doutais bien qu'elle devait traîner avec ses bouquins !

- Je ne sais pas trop, à vrai dire.

- Sérieusement ? Je pensais que tu avais fini par découvrir un grand secret, à en juger par l'état dans le quel tu as mis cette pauvre bibliothèque, fit-elle en regardant la pièce tout en retenant un sourire.

Je me mords la lèvre inférieur en suivant son regard.

- On pourrait le croire mais à part des journaux de mes ancêtres, des cartes qui n'annoncent rien de nouveau et d'autres objets plus ou moins anciens je n'ai rien qui parle d'une quelconque pierre de résurrection ou de comment renaître de ses cendres...

- Et la feuille que tu tiens dans la mains c'est quoi ?

- Rien de bien intéressant.

Elle chevauche le bazar pour arriver jusqu'à moi, prend délicatement la feuille de ma mains et s'assoie sur le deuxième fauteuil. Elle réajuste ses lunettes et lit les quelques lignes avant de résumer ce que Steve m'a raconté à propos de l'apparition du Ruby. Mon amie affiche son éternel moue de réflexion en pinçant les lèvres et plisse les yeux avant de parler :

- Et bien... Il me paraît logique que si ils ont envoyé le Ruby au Royaume des morts, il s'est éteint au bout de trois jours.

- Ce qui veut dire ?

- Ce qui veut dire qu'il ne faudra pas refaire la même erreur, c'est tout !

Elle sourit en haussant les épaules comme si elle venait de résoudre un problème.

- C'est tout ?! Pour moi c'est plus compliqué que ça, Anna.

- Non ! Pas du tout ! Le tout c'est de savoir si au bout de trois jours tu sera de nouveau toi, ou si tu... Restera une pierre...

Son visage perd de son illumination pendant que j'hoche la tête en pinçant les lèvres.

- Hmm... En effet c'est rassurant.

Elle lève les yeux au ciel en me tapotant le bras, je ris malgré toute cette histoire qui me turlupine.

- Tu n'es pas censé t'occuper d'autre chose, au fait ?

- Tu veux parler du bal ? Si mais je suis trop distraite.

- Je vois ça. Et si tu laissais ça de côté, pour une fois ? Je comprends que ça te tracasse mais on a déjà trouvé une petite partie, certes infime, de l'énigme. Et puis on a deux mois pour régler ce problème. Lâche moi ces bouquins et sort d'ici !

- C'est toi qui dis ça avec tes lunettes sur le nez et ton pyjamas ? On dirait que tu révise pour les examens de fin d'année, me moqué-je gentiment.

- Peut-être mais contrairement à toi je ne me torture pas l'esprit, je m'informe !

- Moi aussi !

- Oublie ça ! Vient.

Elle me tire le bras pour me lever et commence à partir vers les escaliers pendant que je regarde avec hésitation le bazar que je laisse derrière.

- Tu rangera ça plus tard ! s'écrie-t-elle depuis les marches.

Je me résigne et ferme la porte coulissante.

~

Pendant le déjeuné, Kristy nous propose de nous joindre à elle en fin d'après midi pour se préparer, c'est avec plaisir que nous acceptons toute, je trouve que cette idée me va parfaitement. Un moment entre fille va surement nous aidés à oublier les soucis du moment.

Après m'être suffisamment rassasiée pour la journée je m'apprête à rejoindre ma chambre quand quelqu'un me retient le bras pour m'arrêter. Ce contact dont je connais la provenance m'étire un sourire avant même que je me retourne :

- Salut, fis-je en retenant mon euphorie.

- Salut ! Euhm... J-j'ai deux choses à te demander.

Son sourire perplexe et sa façon de tordre légèrement le haut de son corps me fait deviner ce qu'il allait me demander. Deux choses ?

- Vas-y !

- Alors... Est-ce que..., commence-t-il en enfonçant ses mains dans les poches de son bermuda en jean, Tu accepterais que... je t'accompagne au bal ?

Il lâche un souffle comme si il avait retenu sa respiration tout le long de sa question pendant que je le regarde s'agiter devant moi. Accompagner ? Je retiens un rire.

- Enfin... Quand je dis accompagner c-c'est...

- Danser aussi ? terminé-je.

- Oui.

- C'était si difficile que ça ?

Il lâche un rire en passant une main dans les cheveux et en s'humectant les lèvres. Si tu pouvais arrêté d'être aussi sexy pendant cinq petite minutes ça m'arrangerais Wanderbilt !

- Excuse moi, répondit-il timidement. C'est la première fois que j'invite une fille à un... Un bal ou autre chose de ce genre.

- Un rencart ?

- Ouais. C'est ça.

Il baisse la tête en pinçant les lèvres. Il ne rougit pas mais il est quand même adorable. Je continue de le regarder sans rien dire lorsqu'il lève les yeux sur moi :

- Et tu dis...

- ... Oh ! Oui ! Excuse moi ! Oui bien sûre que j'accepte, sourié-je. Je n'ai juste pas fait le cours avec Anita ce matin.

- Ce qui mène à ma deuxième question : est-ce que tu veux qu'on s'entraîne ensemble, tout à l'heure ? Je n'y étais pas non plus...

La petite fille que je suis aurait sautée de joie, mais je me retiens et garde cela pour tout à l'heure. Je me contente d'un sourire en acceptant sa proposition, nous nous donnons rendez-vous à la bibliothèque dans une heure.

~

Après m'être lavé les dents et coiffé les cheveux, je descends les escaliers de la bibliothèque en observant en silence Derick trifouiller le poste radio posé sur l'une des petites table en bois. Il n'a pas l'air aussi stressé et agité que tout à l'heure contrairement à moi qui essaye de garder une contenance, déjà pour ne pas sauter partout y compris sur lui, mais aussi pour rester calme afin de chasser ses papillons dans le ventre que je n'ai jamais ressentis avec aucun autre garçon, c'est une étrange sensation. 

Je m'approche de lui quand il se met à parler sans se retourner :

- Ne pense pas que je ne t'ai pas vu venir.

- Dommage.

Il se retourne, une pochette CD à la main.

- Anita m'a donné ça, il y a plusieurs valses dessus. On peut s'entraîner avec.

- Il n'y a pas celle sur laquelle on va danser ?

Je prends la pochette en regardant le nom du compositeurs et le titre de la musique sur la quelle nous allons tourner dans tout les sens : Dimitri Chostakovitch, valse numéro 2.

- Si justement, c'est celle là.

Il se retourne sur le poste et déclenche la musique : Un orchestre à corde jouent une douce mélodie à trois temps. Je dépose la pochette du CD sur la petite table à côté du lecteur et me place devant mon futur cavalier. Il hésite avant de s'avancer en me regardant dans les yeux, ce que j'ai décidément du mal à faire. Je suis tendu alors que son odeur se rapproche de moi en même temps que lui, je m'efforce de rester concentrer.

Il place une main sur ma hanche, l'autre prend ma main tandis que la mienne se pose sur son épaule. Je lutte pour le regarder dans les yeux sans les baisser quand il annonce :

- Je commence par partir en arrière.

Nous attendons les prochains temps puis commençons : Un pas en avant pour moi, un à droite, à gauche, en arrière, un tour et on recommence, tout ça dans un rythme régulier, en se regardant dans les yeux. Pendant que nous essayons de nous concentrer sur nos gestes, je sens à nouveau des papillons batifoler dans mon ventre. Le contact chaud de ses mains me fait tressaillir. Quant à lui, il ne me quitte pas des yeux. Nous sommes comme en contact direct sans se parler, je ne sais pas si nos sentiments ce sont définit ici, je ne sais pas non plus ce qu'il pense en cet instant, mais c'est agréable.

Sans que je ne m'y attende il me surprend en me soulevant lors d'un tour, j'affiche un grand sourire sans perdre le rythme. Notre connexion rend la danse plus facile, puisque nous n'avons pas besoin de fixer nos pieds pour être sur la même longueur d'onde. La musique va bientôt se finir mais nos pas ne ralentissent pas, pour nous cela ne devient qu'un bruit de fond. Derick serre son étreinte sur moi, comme si il ne voulait pas me lâcher, je rougis presque lorsque nous entrelaçons nos doigts, rapprochant nos visages en ralentissant un peu plus le rythme de la danse. La valse prend l'apparence d'un slow où l'on se sent plus à l'aise, rendant ce moment intime même si cela me gêne un peu à cause de la pointe de romantisme qui s'en dégage. Nos visages se rapprochent, comme nos corps, humant chacun l'odeur et le parfum de l'autre. Nous fermons les yeux en effleurant nos lèvres sans vraiment s'embrasser, je passe mes bras autour de son coup, lui autour de ma taille, me serrant dans ses bras en continuant de se balancer, laissant le CD tourner.

Je ne pense pas que ce soit qu'une simple attirance physique, en tout cas plus maintenant. Il doit y avoir autre chose qui grandit au fond de nous, qui me faisait lâcher prise et oublier mes soucis qui me paraissent si lointain, minuscule. J'enfouis ma tête dans son coup, oubliant tout et tout le monde, même le temps qui passe.

Plus tard, nous nous retrouvons posés sur un des divans, discutant ou restant tout simplement allongé, ma tête sur son torse pendant qu'il me caresse les cheveux si délicatement que j'en ai des frissons dans la nuque. Je m'endors même un petit moment, sans faire attention à l'heure.

~

Le contact agréable sur ma joue me chatouille, puis quelqu'un m'embrasse le front, le nez, les joues et la bouches pour me réveiller. Je dors si paisiblement que lorsque j'entrouvre les yeux je me sens éblouis par la lumière du soleil, ce qui ne m'était pas arrivée depuis longtemps. Mais où est-ce que je suis ? Je prends le temps d'ouvrir les yeux pour observer les alentours quand le visage de Derick se dessine devant moi, tout me revient : la danse, le slow, les discussions et tendresse affective.

- Ca va ? murmure-t-il.

- Oui. Et toi ?

Il hoche la tête.

- Je ne sais pas si tu vas me croire si je te dis l'heure qu'il est.

Je plisse les yeux pour voir son expression amusée et son sourire en coin.

- Il est presque dix-neuf heure.

Je manque un souffle en me répétant sa réponse en boucle. Je n'en reviens pas que le temps ai passé si vite. Je me retourne sur le dos en m'étirant de tout mon long avant de passer les mains sur mon visage, comme si cela allait m'aider à me réveiller alors que ce serait plutôt un bon sceau d'eau froide !

- Tu veux que je te porte jusqu'à ta chambre ?

En lâchant un petit rire je me retourne vers lui.

- Et bien, même si cela me parait être une idée très agréable, je préférais marcher, histoire de me booster un peut. Si ça ne te dérange pas.

Il lève les mains puis m'aide à me relever avant de me raccompagner à ma chambre. Sur le chemin je repense à Kristy qui tenait à passer un moment entre fille pour se préparer avant le bal quand nous arrivons en face de la porte. Derick m'embrasse dans les cheveux avant de repartir vers l'escalier au fond du couloir tandis que je rentre dans ma chambre sans voir Isi, mais quelque chose qui est posé sur mon lit attire mon regard. La lumière de fin de soirée éclaire une grande boite en carton blanc de forme carrée. Je me dirige vers lui en regardant dans ma chambre pour voir si quelqu'un d'autre est là. Qu'es-ce que c'est ? Je mets un moment avant de l'ouvrir puis me décide enfin.

Il y a d'abord une carte posé sur le papier de soie avec une écriture dorée et souple qui dit :

"Profite de cette soirée et ne pense plus à rien. S."

Je devine de qui cela peut venir et un sourire illumine mon visage lorsque je pose la carte à côté du paquet avant de déballer le papier d'emballage jusqu'à découvrir un bustier avec des plumes, des fleurs et des paillettes rouge. Mes gestes s'arrêtent brusquement, je reste un moment la bouche entre-ouverte avant de prendre délicatement le bustier dans les mains, les plumes et les strasses ont été finement travailler sur un tissus si transparent qu'on ne le voit quasiment pas. Je l'ôte de son emballage en remarquant ce même travail de plumes et fleurs sur les deux bras. Je la place devant moi face au soleil en la regardant de haut en bas. Le bas de la robe est en tissus rouge et doux, ses volants bougent à chaque mouvement. Elle est parfaite ! Elle est complexe en haut, simple en bas, elle a l'air solide et fragile à la fois, elle me ressemble. Je la retourne pour la plaquer sur moi, puis me positionne devant le miroir de la salle de bain en me regardant. Elle est tellement belle que je me demande si elle est vraiment faite pour moi. Je reviens vers la boite en carton et découvre une paire de sandale rouge en velours à talon de la même couleur, un collier en diamant et des boucles d'oreille.

C'est dingue ! D'où sort-il cette tenue ? Je n'en reviens pas, je suis émue et très reconnaissante, si bien que je lève la tête pour remercier le ciel de ce cadeau, pensant qu'il pourrait m'entendre.

Puis on toque à la porte :

- Aileen ? T'es là ?

C'est Kristy.

- Oui entre !

La grande brune entre dans la pièce sans mot dire, jusqu'à ce qu'elle voit la petite merveille.

- Je vois que toi aussi tu as été gâtée ?

Je ne sais pas trop quoi dire, alors je souris de toute mes dents à mon amie en lui montrant la robe.

- Elle est très belle. Je suis sûre qu'elle est faite pour toi. Mais avant de la mettre tu devrais te préparer, non ?

- Oui, je te suis ! Je n'emmène rien ?

- Je suis équipée pour !

~

Nous passons exactement deux heures à nous pouponner, nous faire plaisir avec des masques aux agrumes, parlant de sujets de fille, blaguant et rigolant, se changeant les idées tout en se faisant une manucure et pédicure. Cela semble faire une éternité que je n'ai pas passé des moments comme ceux-ci, ce qui me rappelle son amie Grace, avec qui il m'arrivait de me réserver une journée détente, comme ça, pour le plaisir. Même Janis s'y était mise lorsqu'elle a commencée à nous fréquenter. En y repensant je me demande comment ils vont, mes amies de Washington. Ce remettent-t-ils de leurs blessures ? M'en veulent-ils que je ne sois pas venue les voir ? Ils me manquent. Comme mes parents. Mais j'ai de la chance d'être tout aussi bien entourée ici. Et maintenant, j'ai Derick, avec qui j'ai passé un moment magique pendant lequel j'ai oublié tout ce qui m'a dérangé il y a encore si peu de temps. Je me sens bien avec lui, avec mes nouvelles amies, avec tout le monde. J'aime ses moments et les autres ont l'air de penser la même chose, puisque Nina a elle aussi l'air de s'amuser et d'oublier autant que moi.

Chacune de nous appliquent le vernis à l'autre, maquillent l'autre, surtout Kristy qui joue le rôle de la styliste et conseillère en image. Elle a d'ailleurs l'air tellement inspiré que j'ai dû insister plusieurs fois sur le fait de ne pas trop charger. Un léger traits fondu noir et une bouche rouge fait l'affaire. Nina a un trait d'Eye liner et Kristy un Smoky Eyes plus prononcé. Annabelle et Jessie se contentent d'un gloss rose et du mascara.

- Tu ne nous a pas montré ta robe, Nina ! s'écrie Jessie après avoir appliqué son brillant sur ses lèvres.

Celle-ci sort alors une housse noir de sous son lit pour l'allonger dessus. Elle descend la fermeture éclaire pour en sortir une robe bustier en velours bleu marine et des volants en tulle à paillette. Une robe qui va à merveille avec ses cheveux blond foncés et sa peau de porcelaine

- Je mettrais le collier de perle d'Anastasia et des gants blanc avec.

- C'était la sienne ?

- Oui. On a fait des petites retouches, mais sinon elle est en super bon état !

- Les filles ! Il est presque vingt-deux heure, faut qu'on s'habille !

Je me rends compte, en essayant de ne pas paniquer bêtement, que je n'ai même pas fini ma coiffure. J'ai commencé à faire des ondulations avec mes cheveux, mais je les ai toujours détachés, ne sachant pas trop quoi faire avec. J'en prends une partie en haut de la tête pour en faire une demi queue et laisse tomber quelques mèches sur mon visage quand Kristy arrive de derrière avec sa robe noir moulante et transparente pour détacher ma demi-queue et agiter précipitamment les mains dedans. Je grimace en haussant les épaules quand elle prend mes cheveux pour faire un rapide chignon décoiffé avant de m'asperger avec une bombe de lac et de me regarder dans la glace en soupirant rapidement :

- Voilà ! Maintenant enlève moi ce peignoir et va t'habiller.

Je pouffe de rire en la regardant repartir vers la salle de bain. Quelle experte !

Je pars rapidement de la chambre pour aller dans la mienne en espérant croiser personne, quand je trouve Isi entrain d'observer ma robe. Surprise je m'arrête pour la regarder : elle est habillée d'une somptueuse robe bleu ciel qui dévoile ses épaules et lui moule le haut du corps fendu sur le côté qui laisse apparaître de la dentelle sur sa jambe fine. Ses longs cheveux blanc sont attachés en un haut chignon de danseuse, elle n'avait pas de maquillage.

- Wouah ! Tu es splendide.

- Oh ! Merci ! Tu le seras surement toi aussi.

- C'est ce qu'on verra.

J'enlève mon peignoir et commence à chercher une quelconque fermeture. Le devant est tellement bien travaillé avec le tissus transparent que j'ai du mal à la trouver.

- Tu veux que je t'aide ?

- Non merci, ne t'inquiète pas.

J'abaisse la fine fermeture derrière avant de m'engouffrer doucement dans les couches de tissus fin et rouge. Isi m'aide à la refermer, elle semble tellement fragile que j'ai peur de l'abîmer. Je passe ensuite aux chaussures, aux bijoux, puis vais me découvrir dans la glace. Pour la première fois je suis contente du résultat. Les plumes rouge et les paillettes ont l'air d'avoir été posé sur mes bras et ma poitrine, elle est magnifique. Je m'aime bien sans me trouver sublime, je m'accepte enfin comme je suis. Isi me complimente à son tour avant de sortir rejoindre les filles qui finissent de s'habiller. Nous sommes toute sur notre 31, prête à apprécier chaque moment que la vie nous offre.

- On est prête !!

Kristy a l'air toute excitée. Les deux sœurs aussi sont belles dans leurs robes bustier à paillettes. Nous commençons à marcher dans le couloir jusqu'en haut de l'escaliers où nous voyons d'ici les garçons en smoking noir qui nous attendent patiemment. Je ne vois que lui. Simplement lui, et lorsqu'il pose les yeux sur moi j'aperçois ses traits se détendre, il détaille chaque parcelle de mon visage et de ma tenue. Je continue de descendre les marches en souriant comme une enfant, intimidé par ce regard admiratif qu'il m'adresse. Je le vois se tenir droit alors qu'il tend sa main pour prendre la mienne délicatement. Pendant une seconde, je me suis crus dans le film Titanic, quand Jack récupère Rose en bas des marches.

Il me rend un sourire enjôleur alors que je remarque sa coiffure un peu mieux arrangée qu'avant, même si je le préfère avec ses cheveux décoiffés. J'observe cet homme élégant avec plaisir et une complicité que nous même pouvons percevoir.

- Je ne voulais pas de nœud papillon, je n'ai jamais aimé cette pression autour du coup. Mais Anita à insister, alors...

- Tu es parfais, souris-je.

- Merci, répondit-il timidement. Tu as bien choisis ta robe, elle est sexy, simple et complexe comme toi.

Il a pensé exactement la même chose que moi, je n'en reviens pas.

- Tu m'as cerné. C'est Steve qui me l'a envoyé.

- Alors il te connais bien.

Il me sourit avant de passer sa main sur mon épaule pour nous avancer.

Les autres filles rejoignent leur cavaliers, attendant qu'Anita arrive pour sonner l'heure. Même Moira est bien vêtu avec sa robe verte et sa chevelure blonde attaché en une longue queue de chevale.

Anita arrive accompagné de Joe, demandant à Annabelle, Jessie, Isi et aux autres de rejoindre le Hall, afin d'attendre l'arrivé de ceux qui ouvrons le bal. Elle nous salut et nous complimente sur nos tenues.

- Vous pouvez commencé à vous ranger devant la porte de la grande salle ! informe-t-elle à tout les couples.

Nous acquiesçons en lui rendant son sourire quand Derick m'entraîne vers le Hall en me tenant la main. Nous sommes suivit de Krisy et Harry, Nina finit de saluer sa mère et son arrière-grand-mère avant de nous rejoindre avec Alexis, ce gentleman. Moira arrive avec Claudio en dernier quand Anita et Joe viennent devant nous pour ouvrir la porte.

C'est avec une admiration grandissante que nous découvrons le Hall changé en une salle de Bal digne des contes de fée. Des lustres en cristal pendent sur un très haut plafond décoré des plus belles peintures de la Renaissance. Les grandes fenêtres à carreaux sont entourées par des rideaux en velours noir, tout est d'or et de bois vernis. On a l'impression d'être dans une des salles du château de Versailles, avec cette piste de danse et ces grandes tables couverte d'une nappe blanche qui présentent plusieurs sorte de nourriture, d'amuse-bouche et boissons. En entrant nous sommes vivement accueillit par les autres élèves rangés de façon à nous laissé un passage. Je ne sais plus où donner de la tête, entre les applaudissements de mes camarades et le changement de la salle, tout est magnifique, voir trop beau et grand pour être vrai. Mais c'est de la magie, après tout.

Nous avançons sur la piste pendant qu'une petite musique de fond tournent. Même l'acoustique est incroyable !

Je commence à me placer avec Derick, me répétant les mots de mon arrière grand-père : "Profite de cette soirée et ne pense plus à rien."

Je me mets en position, droite et élégante, regardant mon partenaire en attendant que la musique commence.

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