C H A P I T R E 30


Je me retourne encore et encore dans mon lit, celui-ci grince sous mes secousses permanente, jusqu'à ce que je m'arrête et m'assoie en soupirant longuement. Dans le lit voisin, Isi dort toujours un point fermé. Je suis surprise de ne pas la voir se lever, les yeux endormis, ses cheveux blanc en bataille pour me dire d'aller me faire voir et de faire au moins semblant de dormir. Même après la soirée plus qu'agitée qu'on a passé elle dort sur ses deux oreilles, c'était la même chose la dernière fois après être venue chercher Nina. Je dois vraiment lui demander quel est son remède miracle.

Je soupire de nouveau en me massant le visage puis regarde le réveil : quatre heure moins dix. Nous sommes Vendredi 19 Août, l'évaluation aura lieu en fin d'après-midi. Le stress, les événements de la veille m'empêchent de dormir, en plus des nombreuses autres pensées qui tournent comme un disque sans s'arrêter. Je décide de me lever, me dirige vers le fauteuil pour prendre mon bas de jogging et met mes baskets. Je relève mes cheveux en queue de cheval haute, m'empare d'une serviette et sort de la chambre. Je n'ai même pas prit la peine d'être silencieuse puisque ma colloque a l'air complètement sourde à mes bruits.

Dehors il fait nuit noir, seul les petites lanternes sur le mur éclaire l'arcade. Je ne vois pas la forêt d'où je suis et cela me donne la chair de poule en plus de me rappeler la réplique d'une de mes séries préférées : "La nuit est sombre et pleine de terreur". Je ris toute seule, elle convient parfaitement à l'atmosphère qui règne sur la grande Île d'Elgia. Le bruit de la mer comble le silence.

Je m'arrête devant une porte la porte de la salle d'entrainement, n'ayant pas de clef j'opte pour une autre tactique : je porte une main ouverte devant le verrou et me concentre quelque seconde pour que la serrure se déverrouille toute seule. Enjouée, j'ouvre la porte et allume la lumière : La salle est éclairée d'une grosse lampe accrochée au plafond qui produit une lumière chaude. Je pose ma serviette sur un banc, mon regard se focalise sur le gros sac qui est plus grand et plus lourd que moi, mais je ne le sens pas lorsque je prends la chaîne au dessus pour le traîner au sol avant de l'accrocher au plafond. Il est léger comme une plume et pourtant tellement massif, j'ai toujours du mal à assimiler le fait que ma nouvelle force puisse changer mon quotidien.

J'ai besoin de me défouler et de m'entraîner en même temps, de me changer les idées. De penser à autre chose qu'à des individus ignobles qui traînent dans la forêt d'à côté, sans doute entrain de concocter un plan pour nous tuer tous. J'ai besoin de me sentir suffisamment forte pour pouvoir combattre n'importe quoi. Alors je mets les gants de boxe pendu au mur d'en face et commence à m'étirer les membres avant de commencer.

~

Je tape comme une acharnée sur le sac de boxe marron délavé depuis déjà une heure. Après avoir enchaîné plusieurs coups de points et de pieds, je recule et fais une petite pause. Je ne suis pas essoufflée, mais souvent je laisse ma colère et toute mes émotions refoulées ressortir. Mon double maléfique en profite pour venir se frayer un chemin vers mon esprit. Je fais alors un tour autour du sac pendu qui se balance encore, fais des rotations avec ma tête pour détendre la nuque, inspire et expire pour me détendre en essuyant les grosse goûte de sueur sur mon visage. L'odeur qui s'en dégage n'est pas très sympathique mais je m'en moque.

Après un quatrième tour je m'arrête devant le sac, me remet en position et sautille sur place avant de frapper encore, aussi fort que je le peux, si bien que les bruits secs des coups résonnent dans la pièce. J'alterne les poings, me baisse, envoie un, puis deux coup de pied avec mes deux jambes et recommence les mêmes gestes encore et encore, alternant les poings gauche et droit, faisant basculer le sac de plus en plus quand les images de la soirée repasse dans ma tête : la forêt, Derick menacé, Grégoire Iourovsky et son visage qui m'est tellement désagréable que je frappe plus fort. La lance plantée dans mon bras qui a fini de me mettre en colère... A ce moment là je ne me rends pas compte de ma force, je continue de frapper, le corps trempé, de petits grognement s'échappant de ma gorge. Même les chuchotis et les visions étrange de feu et de cris ne m'arrête pas. Pourtant, je me demande ce que cela pouvait bien être, mais je continue tout de même.

Encore des images : Une grotte, l'humidité, des voix, des cris, des hommes habillés d'une capes rouge et couvert par une capuche.

Le visage déformé par la colère, mes yeux comment à piquer mais je continue toujours, les images aussi : Un cachot, du feu, des paroles bizarre avec une langue bizarre. Une autre personne. Il est de dos, il enlève sa capuche pour laisser découvrir son crâne chauve et un tatouage, un tribale ou un truc de ce genre. Ce seul tatouage reste graver dans ma mémoire.

Je frappe plus fort, le sac s'échappant de mes poings quand réapparaît le symbole, des cris et enfin mon prénom prononcé de manière rauque et diabolique, accentuant chaque syllabe.

Je ne contrôle plus ma force et après avoir entendue mon prénom de la bouche d'une sorte de créature je décroche le sac de boxe de trente kilos d'un seule et droit coup de poing pour l'envoyer jusqu'au bout de la salle. Le tissus ayant craquer, du sable s'en échappe, tandis que je reste un moment bloqué, le bras tendu. Ma colère est revenue sans que je le veuille et un souffle rauque s'échappe de ma gorge. Mes yeux brûlent.

- Aileen...? appelle une petite voix à quelque pas de moi.

Toujours en position je réagis et commence à me détendre. Je me remet droite et observe devant moi en clignant des yeux, réalisant que je viens d'éclater littéralement le sac de boxe. Je me tourne vers mon interlocutrice : Nina se tient devant la porte ouverte, en pyjamas short et tee-shirt noir, la main sur la poignet. Elle a ses ballerines aux pieds et me regarde comme si j'étais une étrangère.

- Salut, réponds-je simplement sans sourire.

- Est-ce que ca va ?

- J'en sais rien, murmuré-je. Je pense... Ça va mieux... Je crois.

Je ne sais pas trop quoi dire. Moi même je n'ai pas vraiment idée de ce qu'il vient de se passer. Nina ferme la porte derrière elle, toujours les sourcils froncés et le regard méfiant tout en s'emparant de ma serviette pour me l'amener. J'enlève mes gants avec les dents quand elle me tend la serviette. Ses yeux me détaillent de haut en bas.

- Merci, souris-je en m'essuyant et en évitant son regard insistant.

Il faut vraiment que je prenne une douche.

- Tu n'a pas l'air d'être... Toi.

- Ah oui ? dis-je en riant jaune. Ce ne serait pas la première fois.

Elle reste sérieuse, je fais de même :

- Tu avais encore le regard et les yeux noir. Et je viens de te voir défoncer un sac de trente kilos ! me fait-elle réaliser en pointant du doigts le sable par terre.

- Ouais, euhm...

Je jette un œil rapide au sac en me mordant la joue.

- Je croyais qu'on t'avais déjà prévenue des dangers encourus à faire ce genre de sport ! Surtout à cinq heure du matin quand tu n'as pas fait de méditation avant, m'informe-t-elle. Et toute seule qui plus est !

- Je sais, désolé maman ! dis-je d'une voix mielleuse en levant les yeux au ciel.

- Ce n'est pas drôle.

- Pourtant qu'est-ce que je m'amuse, ironisé-je.

- Pourquoi tu n'arrive pas à dormir ?

- Je ne sais pas, dis-je sèchement en pliant nerveusement ma serviette, peut-être à cause des évaluations ou des parasites qui rodent là, juste à côté !

Je m'emporte mais elle ne dit rien à part se mordre les lèves et baisser les yeux. Ma conscience, me pointe du doigt et je me sens aussi tôt égoïste. J'exagère. Ce n'est pas de sa faute si ils sont arrivé là.

- Excuse-moi. Mes émotions prennent le dessus et je m'énerve facilement depuis deux jours. Tu n'y es pour rien, dis-je en me calmant. Et c'est plutôt toi qui devrait être énervée.

- C'est rien, ne t'inquiète pas. Justement à propos de ça, je ne t'ai pas remercié. Le fait de ne pas l'avoir tué, dit-elle en se tordant les doigts.

Au fond, je pense à ce que Grégoire a dit : "Vous auriez du me tuer, tant que vous le pouviez encore". Oh oui, j'aurais pu...

- Pas de quoi... articulé-je tête baissée.

- Je sais que tu aurais pu le faire mais je n'ai toujours pas eu de nouvelle de mon père et il est celui qui veut tuer ma famille...

- Je le sais, Nina ! la coupé-je. C'est à toi de t'en occuper. Les filles et moi, ainsi que Derick, sommes ravis de t'aider.

Je lui adresse un clin d'œil discret puis nous nous dirigions vers la sortie.

- Au fait, comment tu as su que j'étais là ?

- J'ai devinée. Tu traîne tout le temps ici de puis la dernière simulation qu'on a faite. Comme moi au stand de tire.

Nous sortons de la salle que je referme derrière moi de la même manière dont je l'ai ouverte. Le soleil s'est levée. Lorsque je lui ai racontée mon "effraction", elle fait semblant d'être choquée avant de rire avec moi.

Nous montons les escalier quand elle me demande :

- As-tu as parlée à ton arrière-grand-père à propos de... Du...

- De ma probable mort ? finis-je. Non, je ne l'ai pas encore vu. On verra.

- Et... Ça avance Derick ? demande-t-elle en se penchant sur le côté.

Son changement de sujet me surprend. Je me sens rougir, sans savoir quoi répondre mais cela doit me trahir puisque mon amie se met à ouvrir son regard en grand, comme si une révélation lui est apparût. Et voilà. Je la reprends tout de suite avant qu'elle ne dise n'importe quoi.

- Non ! Non c'est..

- Petite cachottière !! crie-t-elle tout bas en me pointant du doigt.

- Arrête !! Ce n'est pas du tout ce que tu crois !

Je la force à baisser son indexe.

- Ouais, c'est ça !! Je vous regarde tu sais ! Vous aviez l'air plutôt proche tout à l'heure.

Je laisse tomber ma tête en arrière en râlant alors qu'elle insiste toujours quand on passe devant la bibliothèque.

- Aller !! Dit moi !

- On est pas vraiment ensemble, d'accord ? C'est juste un rapprochement.

- Heinhein...

Elle me regarde de haut en bas en tordant la bouche. Elle n'en fini pas et continue ses devinettes.

- Mais vous vous êtes embrassé ?

- Oui, soupiré-je.

- AHA !!

Elle affiche un grand sourire. Le fait de repenser à ce moment avec Derick me fait sourire de toute mes dents comme une idiote. Nous arrivons cette fois devant nos chambre et nous nous souhaitons bonne nuit.

- Et Aileen ? Ne stresse pas pour l'évaluation, tu es la plus forte d'entre nous et tu nous l'a prouvé, dit-elle en souriant gentiment.

- Ouais, c'est ce qu'on dit, dis-je en me forçant à sourire.

- Te fais pas de mourrons ma grande ! dit-elle en entrant dans sa chambre.

Je ris puis entre à mon tour, Isi est toujours endormis. J'en profite pour me diriger dans la salle de bain, me déshabille en vitesse et file sous la douche. Il est presque six heures quand je sens enfin la fatigue arriver.

~

J'ai passé toute la journée à faire des allés retour entre Killian et Gail afin qu'ils s'assurent plusieurs fois de suite que j'étais prête pour cette après midi. Clairement ? Non. Même si je me force à garder confiance en moi, il y aura toujours quelque chose qui viendra me perturber. Comme les visions de cette nuit qui ne cessent de tourner dans ma tête depuis ce matin. Je n'ai pas pus dormir tranquille, elles ne m'ont pas quitter. Je me souviens de chaque image. J'ai même reproduis le tatouage que j'ai vu sur l'arrière du crâne d'un homme chauve. Des visions assez diabolique, glauque et cauchemardesque. Je n'en ai parlé à personne, je préfère garder cela pour moi, ainsi que pour Steve si j'ai l'occasion de le voir.

J'ai été bête d'avoir oublié mon bracelet magique, il m'a bien servit les dernières fois, il m'aide à reprendre mes esprits quand ça ne va pas, comme hier soir lorsque j'étais à l'infirmerie. Habituellement je l'ai toujours sur moi lors de mes entraînements. Et puis en y réfléchissant je n'aurais pas été capable de le mettre pendant ma transe.

Je viens de sortir de ma bibliothèque secrète quand Derick arrive sans que je ne le vois pour me prendre délicatement le coup et m'embrasser avant même que je n'ai eu le temps de fermer l'étagère coulissante. Je suis prise de court mais me laisse faire en passant mes bras autour de sa nuque. Comme ça fait du bien de se sentir en sécurité aussi tôt dans ses bras. Il se détache de quelque centimètre de ma bouche pour me susurrer :

- J'en avais envie depuis hier soir, tu permets ?

Je ris et n'ai pas le temps de répondre qu'il repose ses lèvres sur les miennes en jouant avec ma lèvre inférieur, glissant ses mains jusqu'à mes fesses, me pressant contre lui. On avait fait que de parler et apprendre à mieux se connaître pendant quelques jours sans jamais vraiment apprécier des moments comme cela. Il presse plus ses lèvres sur les miennes, comme si il voulait s'imprégner de moi. J'entre dans son jeux et le pousse sur le mur d'en face en embrassant son coup. J'ai une irrésistible envie de le déshabiller mais l'endroit dans le quel nous étions me ravise aussi tôt alors que j'ai mes mains serrer sur le bas de son tee-shirt et les siennes sous le miens. Puis il me vient une idée : je me décolle de lui en reprenant mon souffle suite à ses contacts électrifiant et le tire par la main jusque dans la bibliothèque. Il esquisse un rire en comprenant mes intentions, d'humeur joueuse je referme derrière moi.

Nous ne sommes pas encore au stade "coucher ensemble", mais j'ai envie de le toucher, et son regard lorsque il m'enlève mon débardeur après que je lui ai ôtée le siens me fait comprendre qu'il pensait la même chose. Il s'approche et me soulève par les fesses en m'embrassant avec passion tout en se dirigeant vers le bureau, bousculant les livres et autre objets d'un geste de la mains avant de m'y déposer. Je m'allonge sur le plateau de bois froid, ferme les yeux et me laisse caresser de ses baisers tendre et savoureux sur le creux de mon coup, ma clavicule et à la naissance de ma poitrine. Je touche en même temps ses cheveux, les tirent, l'incitant à continuer. Je le veux, rien que lui et son odeur corporelle qui me rend complètement folle. Rien de mieux que de se détendre avant l'effort par les caresses d'un homme que l'on désire.

~

Après un dernier récapitulatif avec Killian et Gail, ceux-ci m'accompagne dans une petite pièce que je n'ai jamais vu, pas loin de la "Salle sur demande". Merci, J.K Rowling de m'avoir permis de trouver un nom à cette salle magique !

Le moment est venue, je suis désormais seule face au suspense que m'impose mes professeurs, les mains accrochés sur les bords de la chaise, j'attends qu'une petite lumière rouge s'allume en haut de la porte. Chaque élèves passent chacun leur tour et Gail a insisté pour que je passe en dernière, histoire d'avoir le temps de me préparer mentalement. Ou alors de secouer la jambes, de me mordre la lèvre et de m'imaginer tout les films possible sur cette foutue simulation. J'essaye de me caler sur cette chaise en mousse qui me paraît inconfortable. Je retire mes mains de la chaise pour les secouer, tournant la tête dans le sens des aiguilles d'une montre tout en tentant de chasser cette boule au ventre. Tu vas y arrivée. Tu en es capable.

- Tu as fait flamber un des toutous de Iourovsky et tu stresse pour une évaluation ?

Je sursaute vivement, une main sur ma poitrine en me retournant pour voir Steve adossé au mur, l'air détendu et souriant.

- Surprise ! ironise-t-il.

- T'es dingue ?? J'ai faillis faire une crise cardiaque !

- Tu porte très bien la tenue, dit-il en ignorant ma remarque.

Je me regarde. En effet, j'avais mis ma tenue de guerrière écossaise pour l'occasion, en plus du tartan autour de la taille qui fait comme une jupe. Je l'aime bien, malgré le décolleté plongeant.

- Tu es venue pour me conseiller ?

- Et bien... Je n'ai jamais fais de simulation en solo. Pour moi ça a toujours été le réel. Mais c'est un peu la même chose, pas vrai ?

Il se déplace jusqu'au mur en face de moi.

- Oui, sauf qu'on ne meurt pas.

Il ne dit rien et à regarde à côté, le sourire tordu. J'ai alors un regard plus insistant sur lui, qu'est-ce qu'il y a encore ?

- Disons que tu peux être blessée. Mais tu n'aura rien en te réveillant...Logiquement.

- ... Logiquement ?!

- C'est une simulation, Aileen, dit-il en se tendant. Comme la première que tu as eu, qui d'ailleurs a été vraiment bien réussis. Mais ce n'est pas réel !

J'espère pour toi que tu as raison !

Un silence s'installe pendant qu'il me regarde avec toute l'affection qu'il peut me donner.

- Ta transformation a été plutôt rapide. Cela t'as plus ?

- Oui. J'ai été moi même surprise d'ailleurs.

- Tu peux l'être, j'ai mis deux jours pour y arriver.

- Peut être parce que tu es un homme, dis-je en le narguant.

Il rit et vient s'asseoir sur la chaise à côté de moi.

- Il me semble que tu voulais me parler de quelque chose ?

Il me regarde plus sérieusement.

- Tu le sais déjà ?

Il hoche la tête en faisant la moue.

- Si tu le sais, pourquoi ne pas me l'avoir dit ?

- Je ne pensais pas que ça allait tomber sur toi. Et je ne voulais pas t'effrayer non plus.

- Oui et bah je le suis, figure toi !

- Excuse-moi... Je ne voulais pas te le cacher, ce n'étais pas mon intention, mais...

- Mais ??

- Je ne sais pas vraiment si tu risque de mourir ou pas, conclu-t-il en plissant le front.

- Pour le savoir il suffit de voir si Isobel est avec vous là haut ?? ... Ou... Ailleurs... Enfin je ne sais pas !

- Elle y est, d'une certaine manière. Je ne sais pas si elle est vraiment morte, en revanche on m'a parlé de ce jours là.

Je ne dis plus rien et le laisse parler.

- Ils m'ont dit qu'elle était sur un espèce de nid fait de bois d'ébène. De l'encens brûlait et une fumée très légère s'échappait d'un peut partout. On dit que lorsque le Phénix sent sa fin approcher il devient plus faible, mais pas moins dangereux puisqu'il est difficile d'être soit même. Puis lorsque le moment est venue les anciens ont récités un chant dans une langue ancienne. Ce devait être un mélange Gaélique, écossais, latin... Puis elle s'est transformée, un rayon de soleil est apparût au dessus d'elle, des flammes se sont mis à l'entourer et la brûler. Après avoir pousser son dernier cris ils n'ont eu qu'un tas de cendre à la place de l'oiseau, puis quelque chose en est sortit : Un espèce de diamant, ou une pierre. Il est resté à flotter dans l'air pendant quelques minutes puis l'un d'eux l'a pris et l'a emporté dans notre royaume. Il l'ont placé dans un petit temple pour la protéger, pensant qu'elle allait revenir à elle. La pierre est restée intact et toujours aussi rouge et brillante pendant trois jours, puis elle s'est éteinte. Aucun de nous n'a connu se passage, ils ont tous pensé qu'elle finirait par renaître de ses cendres au bout de trois jours, comme la légende le dit. Mais il s'avère que ce n'est pas tout à fait le cas.

Tout espoir en moi a disparût. Vais-je réellement mourir ? Disparaître de la surface de la terre alors que je n'ai encore rien fait, rien accomplis dans ma vie ? La boule que j'ai au ventre se déplace dans ma gorge et je lutte pour ne pas pleurer devant lui. Je ne veux pas qu'il me voit ainsi, mes amis non plus. Et ce n'est surtout pas le moment. Steve continue :

- Je ne veux pas que tout ça t'empêche de vivre, Aileen.

Il pose sa main sur mon épaule en la pressant légèrement pour me réconforter.

- Ce que je dis, c'est ce que l'on m'a raconté et ce que l'on m'a aussi montré. Peut-être qu'il y a un moyen de te sauver, peut être pas. Mais ne commence pas à t'avouer vaincu à l'avance. Pas avant d'être réellement morte.

Peut-être avait-il raison. En attendant, cette nouvelle ne me rassure pas et je n'ai aucune idée du moyen pour me garder envie.

- Pour le moment reste concentrée sur ton évaluation. Nous te regardons tous de là haut et suivons chacun de tes progrès, dit-il avec un petit sourire.

- D'accord.

Il m'embrasse le haut du crâne quand une lumière rouge clignote au dessus de moi et attire mon attention. Au même moment, Killian ouvre la porte :

- C'est à ton tours ma grande, annonce-t-il sans faire attention à...

En regardant à ma gauche, Steve avait disparut. Je me sens à nouveau seul et perdu, mon regard dépérit me trahit. Je n'ai même pas eu l'occasion de parler des visions que j'avais eu...

- Ça ne va pas ? me demande Killian, toujours en retenant la porte.

- Si... J'ai juste...

Je me tiens toujours assise, les cheveux se placent devant mes yeux. Je regarder dans le vide, je me sens crispée et ma vue se brouille à cause des larmes que je m'empresse d'enlever, comme Nina le fait, puis je me lève et sort affronter le monde.

~

Dans la fameuse "salle sur demande", tout est différent, encore une fois. Il n'y a plus de fenêtre, tout est gris avec des murs en Inox, il y a un grand espace et une estrade en forme de cercle au centre, avec d'un côté des gradins séparés par du plexiglas, où beaucoup d'élèves, ainsi que des adultes en costumes qui se tiennent au premier rang et que je n'ai jamais vu avant maintenant sont assis et discutent avec agitations et amusement. Un peu plus au fond, Natasha et Anastasia Romanov sont assise l'une à côté de l'autre, cette dernière semble perturbée depuis l'agression de Nina, cela se comprend, mais quelque chose me dit que cette affaire Iourovsky et ce débarquement en force sur l'île, elle ne le sent pas. Comme nous.

De l'autre côté de la salle se trouve un mur qui penche un peu plus vers l'avant avec des vitres, comme une petite pièce pour les régisseurs lors des spectacles. Tout est technique et futuriste.

Je me tiens encore à l'entrée et observe les lieux quand Killian se baisse pour me dire de m'avancer jusqu'au centre de l'estrade afin de me préparer. Je l'écoute et commence à marcher, les points serrés et cette putain de boule qui s'est de nouveau déplacé de ma gorge à l'estomac. Je respire difficilement pendant que des gens m'observent d'en haut, je monte les deux marches de l'estrade et me place au milieu en me tournant vers les spectateurs. J'observe qui s'y trouve et vois les filles me regarder en se chuchotant des choses l'une à l'autre, puis Derick plus loin avec ses amis. Je me concentre sur lui et son regard attendrissant envers moi, l'air de me dire de ne pas m'en faire, que tout ira bien.

Si seulement...

J'ai envie, à ce moment précis, qu'il me prenne dans ses bras et qu'il me sorte d'ici, comme lors des examens oraux aux lycée. Il me sourit à ce moment. M'a-t-il entendu ?

- Concentre toi Aileen, chuchote Killian à côté de moi.

J'inspire profondément en fermant les yeux, quand un bruit qui vient du plafond résonne dans mes oreilles et me fais sursauter. Des fils de taille différente et de couleur argent pendouillent, suivit d'un harnais noir qui descend lentement jusqu'à ma hauteur. Il y a des petites ventouse au bout et Killian en prends deux pour me les coller sur les deux côtés de mon front, puis d'autre sur mes poignets et enfin il me place le harnais autour de la taille. Je me retrouve en suspens, assise dans le vide en attendant la suite.

Cette fois un carré sur le sol s'ouvre pour laisser un casque transparent bizarre se lever, posé sur une colonne.

- C'est quoi ce truc ? La réplique du cérébro dans X-Men ?

Voilà qu'il me prend l'envie de blaguer et Killian n'a pas l'air contre puisqu'il sourit :

- On peut dire ça, oui.

Il me met le casque sur la tête sans me l'accrocher et fait le tour pour me faire face.

- Lorsque tu sera sur le terrain, ton but sera de trouver la pierre de résurrection. Je ne peux pas te dire où elle se trouve, ni qui l'aura. C'est à toi de la chercher. Tu peux la sentir. Tu peux être blessée, mais si jamais tu te fais tuer, tu reviendra ici, sans aucune égratignure. Seule ton cerveau aura retenue la douleur.

J'acquiesce chacun de ses mots, sans pour autant ignorer quoi que ce soit. Ma respiration accélère de nouveau, il ajoute :

- Tout le monde te verra, le plexiglas sert aussi d'écran et pareil pour ceux de derrière. Je serais avec eux. Gail me dit de te dire de ne pas laisser ton mauvais côté t'envahir, alors si tu sens que ta colère s'agrandis, prend une minute pour te calmer et reprend après. En es-tu capable ?

Je ne réponds pas. Quelque chose me bloque la parole, sans doute ma peur.

- Tu en es capable, répond-t-il à ma place avec conviction.

Il me contourne encore cette fois pour partir derrière sans que je ne le vois. Pendant le temps qui me reste, je tente de faire partir ma peur et les films angoissant que je me suis imaginée précédemment. Je sens que je suis à deux doigts de craquer et de tous les envoyer se faire voir.

Respire... me chuchote la voix de Derick.

Je tourne à nouveau mes yeux vers lui, il a l'air d'ignorer les paroles d'Harry pour se focaliser sur moi. Je lui souris, ainsi qu'aux filles. Je sais que ce n'a rien de convaincant, mais c'était tout ce que je peux leur donner pour l'instant.

Soudain la lumière s'éteint dans la salle, un halo m'éclaire du plafond. Ça va commencer.



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