C H A P I T R E 28


Lundi 15 Août 2016

Dos au mur à côté des salles d'entrainement de l'extérieur, les yeux rivés sur la forêt je repense à l'avenir sombre qui s'approche dangereusement. 

Je songe non seulement aux événements précédent et à venir mais aussi à mes parents qui me manquent terriblement. Il est malheureusement impossible de les contacter dans cette partie invisible du globe, pas même une lettre, sauf de la part du CSM de temps en temps pour les nouvelles extérieur. Mes pensés dérive ensuite vers Derick, je souris tandis que le rouge me monte au joues aux souvenir de notre baiser d'il y a deux jours. Il n'y avait rien de romantique dans ce moment, ça me plaît. Je ne fais pas dans la romance, ça reste bien dans les livres, les films et séries télévisée, mais c'est tout.

Nous n'avons pas eu tellement l'occasion de reparler de ça où de se retrouver seuls depuis, ça me va aussi. Je ne tiens pas à spécialement à exposer notre rapprochement à tout le monde, je ne sais pas moi même ce que nous sommes aujourd'hui. C'est juste un rapprochement, j'assume pour l'instant cette situation, en revanche je ne suis même pas sûre de ses sentiments, je ne veux pas l'embêter avec ça maintenant, c'est inutile. Je me doute qu'il est attiré par moi, il m'a dit que j'étais "sexy", ce qui me fait glousser comme une écolière en y repensant. Oui, c'est bien comme ça, nous nous contenterons de nous chercher, de nous embrasser quand l'envie nous prendra et autre activité que des "amis-avec-bonus" sont susceptible de faire. Même si je ne me sens pas tellement à l'aise avec l'idée d'aller plus loin pour le moment. 

Cependant une énième pensé me perturbe : l'examen à la fin de la semaine. Compte tenue des événements personne n'est sûre si cela aura lieu ou pas, pareil pour le Bal des Héritiers. J'aurais tendance à dire que la menace qui rode tout près ne nous empêchera pas de profiter de la vie, je me dis ensuite que ça m'évitera de me prendre la tête avec l'éternel question : qu'est-ce que je vais me mettre ! Puis je me ravise encore une fois lorsque ma conscience rabat-joie me rappelle que je vais peut être mourir dans deux mois et que j'ai tout intérêt à danser avec cette foutue robe. Je soupire en levant les yeux, au pire je me ponte avec une robe noir simple et des sandales sans même avoir fait une manucure-pédicure, tant pis si je me fais insulter par Kritsy et Jessie, toute deux irréprochable en ce qui concerne la mode.

Lorsque je reviens sur la forêt j'ai l'impression qu'elle est plus sombre qu'il y a deux minutes, des ronces dépassent des feuillages, on voit à peine l'intérieur. Je frissonne, qu'est-ce qui peut bien se passer dedans ? 

Des pas rapide se dirigent vers moi, Gail arrive avec sa tenue de sport et un trousseau de clefs à la main. Son visage d'Elfe laisse toujours apparaître un sourire plein de malice qui lui va si bien. Elle vient de sortir du cours de méditation avec les autres élèves.

- Bonjours Aileen ! me salue-t-elle pendant que sa queue de cheval blonde se balance au rythme de ses pas. Comment vas-tu ? Ella nous rejoindra plus tard.

Je lui rend un timide "Bonjour" et un sourire. En ce moment j'ai envie d'être dans mon lit et de m'oublier un peu mais l'idée que je vais commencé à me transformer me remotive. Pendant que Gail ouvre la porte je rajuste mes cheveux en une queue de cheval puis entre dans une grande salle blanche. Ici, toute les salle de cours sont apaisante sans aucune couleurs criarde.

- Tu peux commencer à t'installer, dit-elle pendant que je pose mes affaires sur une table au fond de la salle.

Je m'assoie au milieu de la salle sur les tatamis beige puis commence à mettre de coté tout les soucis du moment pour me concentrer sur moi et mon objectif que je suis impatiente d'atteindre.

~

Les yeux fermés je prends une grande respiration en analysant chaque fragment d'air qui circule dans la pièce. C'est attractive de capter chaque son ou élément qui passe autour de moi et de Gail qui est assise devant. Je décide de commencer par une séance de méditation, étant donné que je ne l'ai pas fait ce matin.

J'aime ces cours, je me sens toujours beaucoup mieux après, les sensations que l'on peut ressentir lors des exercices, chaque grain de bien être est perceptible qu'à ce moment de la journée. Chacun de mes sens sont décuplés et ouvert à tout. Puis lorsque j'ouvre les yeux des milliers de petites goûte d'eau flottent dans l'air et contre ma peau. Je perçois l'aura de Mlle Lincoln, j'ai l'impression d'être légère et vide à l'intérieur. C'est plus qu'un simple rituel de détente, je reprends confiance en moi, je peux accomplir de grandes choses. Toute mes émotions sont ouverte au monde.

Gail nous répète sans cesse de ne jamais laisser les émotions nous envahir et prendre le dessus, c'est grâce à elle que je peux mieux contrôler mes pouvoirs et faire voler plusieurs objets, y compris le corps humains. Je suis moi même étonnée des progrès que j'ai accomplit en trois semaines.

Ma coach me coupe soudain de mes réflexions :

- Maintenant que tu es en condition es-tu prête à faire le grand jeu ? annonce-t-elle en baissant son regard avec un sourire de petite fille.

Je souris puis hoche la tête vivement. 

- Bien. Je sais que tu n'as jamais essayé, que tu n'as aucune idée de comment faire mais on va essayer une méthode simple, commence par te lever.

Je m'exécute en me tenant droite, les bras le long du corps, Gail fait de même en se rapprochant de moi.

- Maintenant ferme les yeux et connecte toi avec tout ton corps. Visualise toi, comme si tu te regardais.

J'écoute sa douce voix en exécutant les consignes.

- Ensuite imagine toi te transformer, imagine la couleurs de la lumière, la manière dont tu veux que cela se fasse.

Lorsque je prends conscience de l'espace, de nous, de moi, je parviens à me visualiser. Je me vois me tenir debout en face de Gail, les yeux clos. .

- Si tu n'arrive pas à sentir chaque membre de ton corps essaye de bouger d'un millimètre des doigts, tes orteils. 

J'essaye de me connecter à mon cerveau pour effectuer de très petits, voir d'infime mouvements des doigts, des pieds. J'arrive alors à reconsidérer tout mes membres depuis mes orteils jusqu'à mon cuire chevelue en passant par mon ventre et ma poitrine. Une fois cela fait je m'imagine une lumière orange et rouge naître de mes doigts en un tourbillon entourant mes poignets, mes bras, mes épaules, mon buste avant de parcourir mon ventre, ma taille, mes hanches, mes jambes, mes pieds ainsi que ma tête. Une lumière chaude qui scintille de partout, me picote comme des fourmillements. Mes membres finissent par se cacher derrière une lumière vive qui grandit peu à peu jusqu'à produire du vent qui me soulève, la tête basculer en arrière mais toujours droite, comme si je dormais. Cette lumière éblouit Gail qui recule de quelque pas quand toute la pièce est éclairée par cette lumière qui se transforme en une flamme géante qui flotte au milieu. Je pense tout de suite à la forme que je dois prendre : un oiseau plutôt grand, majestueux, avec ses plumes de couleurs rouge, orange et jaunes. Je le revois dans le rêve avec Steve, j'en ai un souvenir intact.

Je ne me rends pas compte tout de suite de ce qu'il se passe, je me sens changer, grandir, j'ai l'impression d'être difforme, que mon corps est dans une position différente... Je n'ai pas l'air confortable mais la chaleur m'apaise, je reviens sur le sol, la sensation est bizarre car je crois pouvoir toucher l'autre bout de la salle sans difficulté, je constate que je n'ai plus de main : quand je pense pouvoir bouger un doigt c'est quelque chose d'autre. Une chose plus grande. J'ouvre délicatement les yeux et m'aperçoit aussi de l'étrangeté de ma vision : tout semble être détaillé, comme si ma vue déjà développée l'est d'avantage, sauf que mon champ de vision est plus large, comme une vue panoramique. Je me sens grande lorsque je vois la petite Gail me regarder avec de grands yeux.

Je prends une petite minutes pour réaliser et m'habituer à ce sentiment, à cette vue. Je veux me regarder et à la place des pieds je trouve des grandes griffes puis des plumes de couleurs rouge, orange, jaunes foncé, un dégradé de couleur chaude. Je me mets à bouger dans tout les sens, à vouloir parler, mais lorsque j'ouvre la bouche un cri similaire à celui d'un aigle en plus strident et cassant sort de ma gorge. Je m'agite sur le coup en continuant de pousser des cris incontrôlable, Gail plaque ses mains sur ses oreilles quand je vois deux grandes ailes bouger de bas en haut, je bascule sur les côtés sans pouvoir me rattraper.

- Ne t'en fait pas, Aileen !! me rassure-t-elle en levant les bras. Tout va bien ! Tu as réussis !

Je bats des ailes, de l'air chaud envahit toute la pièce, des étincelles s'en échappent à chaque battement. Je réalise alors ce que j'ai réussis à faire, je me suis transformer en une seul fois. C'est tellement étrange cette sensation de différence, d'être grande et de se sentir forte.

La porte s'ouvre sur Ella qui n'a pas l'air de s'attendre à voir un grand oiseau dans une salle d'entrainement, elle s'arrête net pour me regarder avec le même air que Gail.

- D'accord... murmure-t-elle en ne lâchant pas l'oiseau des yeux. J'ai loupé un épisode ?

Je baisse la tête jusqu'à ce que mon bec se retrouve devant le visage d'Ella. Chaque souffle fait voler ses court cheveux bruns, elle a l'air plus impressionnée qu'effrayée. Elle tend une main hésitante vers moi, la bloque devant mes yeux. Je comprends son intention et baisse la tête pour la laissé me caresser. De la braise s'échappe de mes plumes lorsque sa main passent dessus. Ella sourit puis effectue un léger froncement de sourcils en me regardant dans les yeux qui doivent être d'un noir profond et charbonneux.

Je ne parle pas mais des petit cris d'oiseau sortent de mon bec à chaque fois que je veux essayer, puis je me souviens de Steve qui utilise la télépathie pour communiquer. Je me redresse doucement, recule un peu maladroitement pour faire face à mes deux professeurs.

Qu'est-ce que je suis capable de faire à présent ?

Surprises, elles se regardent avant que Gail prenne la parole :

- Et bien... Pour commencer tu peux communiquer avec n'importe qui par la pensée ! Même sans être télépathe, constate-t-elle en souriant.

- Tu peux faire tout ce que tu fais d'habitude mais je pense qu'il doit y avoir autre chose, me dit Ella en se rapprochant de sa collègue. Je pense que tu devrais te renseigner dans un de tes livres dans la bibliothèque.

J'acquiesce en battant des ailes puis Gail ajoute d'un air malicieux :

- Pour commencer tu pourrais déjà voler !

Voler ??  paniqué-je en m'agitant soudainement.

- Ne t'en fais pas ! Je suis sûre que tu y arrivera, me rassure-t-elle.

Je ne dis rien. Cela peut être intéressant. Qui n'a jamais rêver de voler ? Et puis si je suis capable de me transformer en une fois, je peux très bien voler aussi facilement ! 

D'accord mais comment je fais pour sortir ?

Ella se retourne vers le mur de derrière juste à côté de la porte d'entrée, puis lève la main, une grande ouverture qui laisse voir l'extérieur et la grande cours apparaît. Je souris intérieurement.

- Après toi ! m'invite Ella en me laissant le passage.

Je m'avance vers l'ouverture et plaque mes ailes le long de mon corps pour avoir la place de passer entre les arches. Je pose mes pattes sur l'herbe jusqu'au soleil pour me retrouver en dessous des rayons afin de profiter de mon état animal pour savourer les bien fait que la chaleur me procure. J'ai l'impression de reprendre de l'énergie, je ferme les yeux en pointant mon bec vers le ciel, mes ailes grandissent. Soudain des cris retentissent : en me retournant des élèves sortent du bâtiment chinois pour courir vers moi. 

- Je vais prévenir Anita et Joe, m'informe Gail avant de trottiner vers le manoir.

- Aileen !! crie une petite voix plus loin, celle de Jessie qui arrive avec sa sœur et Kristy sur les talons.

Elles ont toute les trois le sourire jusqu'aux oreilles, les yeux pétillant. Beaucoup ont l'air d'enfant qui regarde un spectacle de magie. Certains crient des "Regardez ça !", "Incroyable !", ou tout simplement des "Wouah". Toute cette attention commence à être gênant. Nina me regarde d'en haut en se couvrant les yeux du soleil, Derick fait de même avec des yeux plein d'admiration ainsi qu'autre chose que seul moi peut discerner. Kristy, Jessie et Annabelle tendent la main vers moi pour me toucher je les laisse faire.

- Le Phénix est le seul animal que je ne peux pas reproduire, nous apprend Isi en me contemplant.

- Pour quelle raison ? demande Annabelle.

- Il est unique.

Gail revient déjà suivit des deux directeurs et de Phillis, toujours vêtu de son habit de mère nature. Ils me regardent avec admiration tandis que je tombe sur celui de Moira qui m'observe de loin sans vraiment sourire, elle semble intriguée.

Joe m'interpelle :

- Et bien et bien ! s'exclame le directeurs en s'avançant vers moi. Quel beau rapace vous faites là Mademoiselle Campbell !

- Oh voyons, Joe ! reprend Anita en lui faisant les gros yeux tandis que d'autres élèves pouffe de rire.

- Quoi ? Que veux-tu que je lui dise ?!

- C'est loin d'être un rapace, enfin ! Non vous êtes très bien Aileen, me dit-elle en souriant chaleureusement.

- Nous voulons savoir si Aileen peut voler, reprend Ella en se tordant les lèvres.

Il y a encore quelques personnes qui s'exclament discrètement alors que Joe hésite. Il nous a déconseillé de s'aventurer trop près de la forêt après la nuit agitée avec Nina, même avec le sort de protections à l'entrer cela reste risqué.

- Je pense que nous pouvons l'autoriser à voler mais seulement dans le secteurs le moins dangereux, par exemple au dessus de la mer ! propose Anita.

J'enregistre le message et commence à battre des ailes pour montrer mon accord pendant que les autres exprime leur joie, surtout Jessie qui tape des mains comme Kristy, ce doit être un geste contagieux.

- Écartez-vous ! ordonne Gail aux autres élèves pendant que je me place devant le terrain vide.

J'écarte mes ailes et fixe l'horizon devant moi quand une voix résonne dans ma tête, celle d'Annabelle :

- Isi me fait te dire de prendre bien appuie sur tes pattes, comme si tu allais sauter puis battre des ailes une fois en l'air.

Je me retourne vers elle, Isi est à côtés et me sourit l'air de dire "bonne chance". Je veux lui dire merci mais pousse un cri strident à la place qui surprend tout le monde.

Oups ! Désolé !

Je me baisse légèrement et prends appuis sur mes pattes, ne quittant pas des yeux le conifère qui se trouve plus loin. Je me mets à courir quelques mètres avec un peu de difficulté au début, puis saute d'un bon avant de battre vivement des ailes, laissant des flammes rougeoyante s'échapper de par en par. Je me retrouve dans les aires, le sol s'éloignant de plus en plus de moi, apercevant en dessous les élèves courir comme pour me rattraper mais je me déconcentre et me déstabilise vite. Je reprends le contrôle en bougeant mes ailes et en effectuant un demi-tour pour rejoindre la mer. 

Je pivote vers la droite, les ailes bien tendu, me remet face au soleil qui fait tout sauf m'éblouir. La vue d'ici est magnifique : le ciel est bleu azur avec deux ou trois nuage par-ci par-là, la mer calme fait un dégrader de bleu, ne pouvant résister à la toucher je me baisse, le vent fouette les plumes de mon visage. Je m'approche de l'eau, bat encore des ailes et laisse traîner des flammes derrière moi. Je touche l'eau du bout des griffes et continue d'avancer avant de pousser plusieurs cris qui résonnent jusqu'à l'île. J'ai l'impression de dominer un lieu qui ne m'appartient pourtant pas. L'air de la mer et le paysage paradisiaque me fait tout oublier.

Je décide de m'éloigner de l'eau pour me hisser à nouveau dans les aires en prenant l'habitude de tourner dans tout les sens, quand d'immense jais d'eau me dérangent soudainement en plein vol, jaillissant à chacun de mes passages. Je les évite un par un en me décalant à droite puis à gauche, me servant de mon instinct pour deviner où apparaîtrons les prochaines. Je sais très bien que c'est l'oeuvre de Kristy qui cherche à me taquiner, comme toujours. Ça commence à se calmer mais c'est au tour du vent de souffler plus fort, jusqu'à me déstabiliser encore une fois dans mon envole. Cette fois-ci, c'est Nina qui me joue des tours. Attendez que j'arrive pour les attraper avec mes griffes ces deux là ! La mer s'agite autant que le vent, des nuages gris se forment petits à petits alors que je tente de me stabiliser comme je peux, une tornade se forme depuis le ciel noir, puis deux, trois, quatre. Elle est sérieuse ?! Elle sait très bien que j'ai horreur de ces images pré-apocalyptique !

Je les évite mais manque quelque fois de dégringoler jusqu'à l'eau et de me prendre les ailes dans les tornades. Bordel de chiotte ! J'essaye de ne pas paniquer puis décide de rejoindre la côte.

Je vole jusqu'au manoir et me prépare à atterrir en poussant un cri pour prévenir les autres de mon arriver. Ils sont entrain de me regarder voler, la tête relever ils courent.

Je ris au fond de moi lorsque je les regarde, j'ai l'impression de voir un troupeau de mouton vue d'en haut. Plus loin écarté du groupe j'aperçois Nina et Kristy. Pour me venger je décide de foncer vers elle et de prendre leur bras avec mes pattes en faisant attention de ne pas leur faire mal avec mes griffes. Un cris de surprise s'échappe de leur gorge et je me remet à voler pendant qu'elles hurlent, je m'amuse de leur peur.

- Aileen arrête ça !!! 

- Repose nous tout de suite ! On a voulut te compliquer un peu la tâche c'est tout !

C'est ça ! 

Je refais un demi-tour pour reposer mes amies avant de m'éloigner pour me positionner de façon à se que mes pattes se posent en premières sur le sol, puis je me pose sans faire de dégât en basculant, pendant que les autres élèves se ruent vers moi avec euphorie.

J'hésite à reprendre forme humaine, avec tout ce monde qui m'entourent pour me féliciter je ne sais plus où donner de la tête. C'est alors que le groupe d'élève laisse place à Anita et Joe qui ont l'air fièrent de moi. Il s'avancent en levant la tête pour me regarder, si bien que je crains qu'ils ne se tordent le coup.

- Je vois que nous avons notre nouveau Héro avec nous, constate-t-il.

Tout cela est bien gentil mais je suis loin d'en être une pour l'instant. Je me sens vraiment gênée de toute cette attention et ces compliments.

~

- Alors ? Ca fait quoi de voler ? me demande Derick une heure plus tard dans ma bibliothèque secrète.

- C'est bizarre, répondé-je en regardant le vieux bouquin ouvert à la page "Les pouvoirs du Phénix". Le fait de se transformer est déjà étrange, c'est comme si tu étais déformé... D'une certaine manière... C'est difficile à expliquer.

- Nan, je vois ce que tu veux dire. En tout cas tu as attiré l'attention de pas mal de personne, dit-il en haussant les sourcils.

- Et bien si cela peut leur donner un sujet de discussion j'en suis ravis !

Je me tiens assise derrière le bureau, lui à côté sur une autre chaise. J'observe le livre mais je sens son regard insistant sur moi.

- Quoi ? 

- Rien, je te regarde. Ca te gêne ? 

- Oui, mais j'aime bien, souris-je. 

- Je pense qu'on est d'accord sur le fait de ne pas parler de notre rapprochement à d'autre et de s'exposer. 

Je ne sais pas pourquoi je suis surprise de l'entendre dire ça de vif voix. 

- Mais cela ne m'empêchera pas de te regarder et de vouloir te serrer dans mes bras ou de t'embrasser de temps en temps.

- De temps en temps ? répété-je faussement déçut.

- Bon, d'accord, beaucoup de fois. 

- J'espère bien ! En revanche ne me déconcentre pas pendant que j'étudie. 

Il sourit avant de s'adosser à son fauteuil, son odeur a déjà pas mal rempli mon espace vitale, c'est malin ! 

- Qu'est-ce que ça raconte ?

- Et bien tu vas trouvé cela marrant, puis qu'il est dit que le Phénix peut causer des douleurs et des tortures mental à ses ennemies pendant son état animal. Avec le temps je pourrais le faire pendant ma forme humaine. 

- Je ne trouve pas cela marrant, c'est du plagiat ! 

Je ricane. 

- Tu n'aime pas trop être copié toi j'ai remarqué ? 

- Je n'aime pas ressembler aux autres. 

Je détache mes yeux du livre puis observe son visage détendu. Je vois beaucoup mieux ses yeux brillant malgré son regard sombre.

- Je comprends, moi aussi. 

- Pourtant on se ressemble, la preuve. 

- Non pas tellement. Je veux dire, tu es la Lune et moi le Soleil. C'est le jours et la nuit ! 

- En effet c'est une remarque très instructive Mademoiselle Campbell, merci, ironise-t-il.

- Arrête ! fis-je en tapotant son genou. Disons qu'on a des points communs. 

- Ok, disons ça. Et lui, il dit quoi d'autre ? demande-t-il en désignant le livre de la tête.

- Que je peux m'enflammer entièrement, détruire les tympans et les vaisseaux cérébrale de n'importe qu'elle individu, les brûler totalement... 

Je ralentis ma lecture et baisse le ton de ma voix en haussant un sourcils. Autant dire que toute ces prouesses me laissent perplexe. Moi qui n'aime pas infliger du mal à qui que ce soit me voilà gâté. L'épreuve de la forêt a été déjà difficile pour moi à réaliser, puisque j'ai tuée non pas un, mais deux hommes, voir même trois. Certes ils n'étaient plus à cent pour cent humain, mais ils étaient quand même fait de chair et de sang. C'était la première fois que j'ai tuer, j'ai préféré cacher ma perturbation à tout le monde. Après tout, je dois m'attendre à ce genre de chose.

En attendant la présence de Derick me rassure. On aurait même dit qu'il a entendu mes pensées puisqu'il pose sa main sur la mienne, je ressens de nouveau ce courant électrique circuler librement entre nos mains. Je le regarde timidement avant qu'il n'ajoute :

- Je devine que tout ça doit te perturber un peu. Je le ressens en fait, avoue-t-il en baissant les yeux dans le vide. Tu n'es pas toute seule, d'accord ? 

Je ne répond pas, et entrelace mes doigts entre les siens, le fait qu'il ai deviné ce que je pense me touche. Je souris à ses paroles et savoure le contact de sa main qui me fait frissonner le bras et le dos tout en me réchauffant, presque autant que le soleil. Nous nous regardons dans les yeux sans s'embrasser, car pour nous c'est tout comme.

~

Plus tard dans la journée, chacun vainque à ses occupations : je m'entraîne avec Derick dans une salle de sport sur un gros sac de boxe en tapant avec acharnement dessus pendant qu'il le tient fermement. J'effectue plusieurs séries de coup de poings et de pieds puis nous inversons ensuite les rôles. Il est également nécessaire d'avoir le bracelet puisque ce genre d'exercice peut produire de la colère ou autre émotions susceptible de faire venir mon double.

Je rejoins plus tard Nina qui s'entraîne au stand de tire puis au combat avec Conroy. Depuis l'épisode de la forêt mon amie est perturbée, elle dort mal, je la comprends, sa grand-mère a également perdu de son sourire. 

Annabelle se trouve dans une pièce à côté destinée aux petites simulations de tire sur des cibles virtuelles. Un peu comme des ombres de lumières qui ressemblent à une silhouette humaine qui bouge en effectuant plusieurs mouvements. Une simu' typique d'Hunger Games quoi... Lorsqu'elle touche l'un d'eux, des points s'affichent sur le tableau à l'extérieur, sa sœur surveille son parcours avant que ce soit son tour. Il est parfois difficile de toucher des cibles qui se trouvent à plusieurs endroits de la pièce, parfois en haut, derrière elle, ou alors il y en a plusieurs en même temps, mais elle se débrouille plutôt bien puisque sur trente cibles elle en a touchée vingt-huit.

Cet après midi, tout les élèves s'entraînent dans leur coin avec l'aide des professeurs ou en groupe. Ella tient aussi à nous apprendre à Nina, Kristy, Moira et moi à contrôler nos pouvoirs des éléments. Le cours est un peu tendu étant donner que la grande blonde ne nous apprécie pas, on le lui rend bien. Mais qu'importe les conflits, ce cours peut nous être utile étant donner que nous avons des pouvoirs importants.

A la fin de la journée, nous avons appris à notre grande surprise que le travaille en équipe a déjà été évalué lors de la première simulation, beaucoup d'entre nous l'ont réussis avec succès. Mais le résultat final sera affiché après la seconde simulation. Le Bal des Héritiers sera également maintenue, pour le coup, ce sont les filles qui en sont le plus ravis. Seule Nina ne se réjouit pas trop vite, elle sent depuis cette annonce un mauvais pressentiment que j'ai vite détecté. 

C'est une nuit calme et reposante qui s'offre à nous malgré tout et ceux jusqu'à Vendredi, jour de la simulation. Un jour où la fatigue est présente, ainsi que le stresse, mais chacun de nous est suffisamment entraîné pour arriver jusqu'à ce moment, jusqu'au jours où nous devrons réellement affronter la réalité.

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