C H A P I T R E 22

- Bonjours tout le monde ! Je suis très heureuse de vous voir tous réunis ici pour le dernier cours de la journée. Je m'appelle Ella Ferald et je serais votre professeur de maîtrise des éléments.

Mademoiselle Férald se présente avec un beau et grand sourire communicatif, seulement elle n'empêche pas cette boule de s'immiscer dans mon estomac.

- Avant tout j'aimerais vous faire part de quelques information : l'utilisation de vos pouvoirs peut avoir un effet sur votre énergie ; cela vous affaiblie et je suis là pour vous apprendre à ce que cela ne se produise pas. Aussi, vos pouvoirs sont le fruit de vos émotions ; il est donc fort possible que Gail Lincoln participe à certains de mes cours. Mais aujourd'hui nous allons commencer par quelque chose de plus simple, présenter vos pouvoirs, pour ceux qui le souhaite bien évidement. Je sais que certains d'entre vous peuvent être timide ou ont tout simplement peur de se ridiculiser, mais ne vous en faites pas, nous sommes là pour apprendre ! En passant devant vos camarade vous en profiterez pour vous présenter en disant votre prénom, votre âge et votre origine.

Elle ne cesse de sourire depuis que nous sommes arrivé. En fait, je trouve que tout les profs ici ont l'air compréhensif et tous plus attachant les uns que les autres. Même les enseignants homme qui, en général garde une certaine distance entre les élèves et paraissent plus dur, ne sont pas méchant du tout.

- Alors ? Qui veut commencer ? demande Mlle Ferald en croisant les doigts tout en nous regardant.

Tous ont l'air d'hésiter sauf Kristy qui lève la main sans hésitation.

- Parfais ! Tu peux venir.

La grande brune se lève et se place à côté du professeur, telle une élève studieuse.

- Bonjour, je m'appelle Kristy Williams, j'ai dix-neuf ans et j'ai le pouvoir de Calypso, résume-t-elle en plissant les lèvres.

- Tu possède un élément donc, en conclue Ella. Intéressant. Je t'en pris, montre nous ! 

Elle lève une main, un bassin rempli d'eau apparaît devant nos yeux ébahis. J'ai beau commencé à m'habituer aux changements et aux pouvoirs surnaturels je ne peux pas m'empêchée d'être sur le cul à chaque fois ! Kristy affiche un sourire malicieux en se mordillant la lèvre, les yeux sur le bassin.

Sans réfléchir elle lève les mains en sa direction. Le silence s'installe et le suspense nous pend au lèvre. L'eau commence à s'agiter, à former des vagues, à éclabousser un peu partout. Moi qui n'ai jamais vu les dons de Kristy je suis attentive à tout ce qu'il se peut se passer, à tout ses gestes, ne voulant pas en rater une miette. Je vois l'eau du bassin s'agiter de plus en plus et... Je ne sais pas si c'est une impression mais des goûtes d'eau commencent à s'élever au plus haut pendant qu'un vent frais parcourt la salle. Les long cheveux brun de Kristy volent dans tout les sens au même rythme que l'eau qui continue de monter en même temps que ses doigt qui dansent pour faire bouger cette vague, des goûtes d'eau viennent nous arroser pendant que nous admirons la couche épaisse d'eau qui vole et tourne sur elle même en formant une tornade. Certains s'agitent et rient d'être arroser mais beaucoup ne font que regarder Kristy maîtriser son art. Son visage a changé et éclaircis, ses yeux gris/vert sont devenue presque aussi lumineux que ceux de Derick.

Des élèves ainsi que Mlle Ferald se mettent à applaudir quand Kristy baisse les bras lentement en même temps que l'eau qui remplit de nouveau le bassin.

- Incroyable, admire Ella. Merci Kristy, c'était un beau spectacle.

Elle remercie son professeur d'un sourire modeste. Le bassin disparaît lorsqu'elle retourne s'asseoir pendant que je lève mon pouce et applaudit ma camarade.

D'autres élèves passent à la suite, comme "Moira-blonde-dix-huit ans-Irlandaise-et-trop-bien-dans-sa-peau" qui possède aussi le pouvoir d'un élément : la Terre. Elle montre avec une certaine fierté à tout le pensionnat comment elle réussit à faire pousser des branches d'arbres pointu de ses mains qui lui sert d'arme selon elle... 

- C'est cool mais c'est aussi dégueulasse, fait remarquer Jessie à voix basse.

Je suis de son avis. Elle peut également faire apparaître des plantes et faire sortir des lianes des murs, sans compter les apparitions des tremblements de terre et autre choses de ce genre. Comparé à Kristy, la modestie ne fait pas partis de ses qualités principale. Elle aime montrer à quel point elle peut être cool et s'il y a quelque chose que je ne supporte pas c'est bien les prétentieux. Je suis exaspérée de voir que cette fille peut paraître mielleuse sans pour autant tripoter ses cheveux ou battre des cils... Je lève les yeux aux ciels pendant qu'Annabelle la regarde avec les sourcils levé. La blonde revient à sa place en me bousculant avec ses longues jambes. Je ne la regarde pas et préfère ne pas lui faire plaisir en m'énervant.

Isi lève aussi tôt la main avant de se lever pour se présenter. N'ayant ni nom de famille, ni âge, elle passe directement au plus important :

- Je suis une Animorphe, dit-elle avec son air enjouée.

Ella tend les mains comme pour l'inviter à se transformer. Elle reste pour un temps immobile quand plusieurs rayon lumineux traversent son corps. Tout d'un coup sa silhouette grandit, se modifie, se transforme en un immense dragon blanc aux yeux bleu. Sa queue pleine de cornes perçantes reste étalée au sol, ses ailes immense en repos, n'ayant pas la place de bouger librement. L'animal pousse des petits cris aiguë et grinçant tout en restant plié et en ondulant son coup. Son regard transperce chacun des élèves apeurés qui se sont reculés jusqu'au fond de la salle pendant qu'Ella essaye de les calmer et de féliciter Isi en même temps. Quant à moi je trouve cela beaucoup trop énorme pour flipper. Je la connait suffisamment pour ne par la craindre.

Celle-ci fixe une Moira qui tente de contenir sa peur mais qui se manifestait dans son regard. Jessie, qui n'avait pas l'air très effrayer non plus, ricane en sortant :

- Voyons voir si ses branches lui servent à quelque chose.

Amusée, je regarde la scène mais Moira et Isi ne font que se défier du regard. L'animal avance sa tête immense pleine d'écaille vers son visage, chaque fois qu'elle expirais ses narines crachent des petites flammes bleu, Moira ferme les yeux. Je m'esclaffe de voir cet animal si impressionnant pendant que d'autres détournent le regard. Les rayons lumineux réapparaissent pour laisser place à la jeune Elfe blanche d'un mètre soixante, je ne peux m'empêcher d'applaudir.

- Des garçons cette fois-ci ! réclame Ella.

Nous attendons une minute avant que Derick daigne se lever. Celui-ci est doué de plusieurs talent : L'illusion, télékinésie, contrôle mentale, hypnose... Il possède l'énergie de la lune, un astre aux nombreux pouvoirs.

Il se présente puis demande la permission de prendre Harry comme cobaye pour son expérience, il accepte volontiers sans aucune hésitation. La suite est assez drôle puisque Derick lui en a fait voir de toute les couleurs en lui faisant faire ce qu'il voulait quand il est entré dans sa tête ou en lui donnant l'illusion d'être dans une forêt amazonienne. Tout le monde, même Mlle Ferald, rient face au visage surpris d'Harry qui lève la tête, la bouche et les yeux grand ouverts face à un paysage que lui seule pouvait voir. Derick, pendant ses tours, a l'air normal et n'a pas eu besoin d'arborer des postures de chaman ou de rester immobile les yeux fermer, juste à regarder la personne dans les yeux, ainsi il peut lui infliger toute sorte de chose.

Beaucoup d'autres élèves sont passée, comme Claudio Abertti. Celui-ci est un Mime. Il pouvait reproduire un, ou plusieurs mouvement et pouvoirs déjà vu afin de l'utiliser pendant vingt-quatre heures. Pour sa démonstration, il a mimé le pouvoir de Nina ou certain de ses mouvements comme des acrobatie à la perfection : celle-ci a formé une petite tornade avec sa main pendant que Claudio l'a regardé attentivement afin de reproduire la même chose.

Les jumeaux, Nathalie et Benjamins Budrow, sont capable de se démultiplier, la salle s'était soudain remplis de clones, ce qui est assez délirant à voir.

Jared Zenata, l'homme à la peau noir olive que j'ai croisé dans la forêt le jours de la cérémonie, peut faire naître des rêves ou des cauchemars chez n'importe qui, ou se nourrir de la peur de quelqu'un pour le renforcer. Je déglutis et prie pour ne pas servir de cobaye, mais son pouvoirs étant dangereux pour l'esprit de la personne, il a souhaité ne pas tenter l'expérience avec quelqu'un.

- Y a-t-il d'autre personne qui veulent se présenter ? demande Ella d'une voix qui part dans les aiguës.

Elle passe en revu le groupe d'élève et s'arrête sur un jeune homme solitaire assis au fond de la salle.

- Comment tu t'appelle ?

Nous nous retournons sur lui, ce qui a l'air de le gêner plus qu'autre chose. Je sens à son visage rouge et ses yeux cernés qui nous dévisagent qu'il ne tient pas se faire remarquer. Il a tout du type seule et mal aimé que tout le monde fuie. Celui qui a un corps maigrelet caché sous des tonnes de vêtements délavés. Au moment où Ella l'interpelle, il devient tout blanc et mal à l'aise. Il n'a pas l'air ravis d'être là.

- Vince, dit-il d'une petite voix en baissant la tête.

- Tu ne veux pas essayer, Vince ?

Il ne dit rien et se contente de nous fixer, mal à l'aise.

- Non, je ne préfère pas.

- Et pourquoi ça ? insiste-t-elle.

Il ne répond pas, je ressens son mal être et d'autres émotions qui me submergent comme un sentiment de culpabilité, ou de la peur ? 

La peur. Oui, c'est ce que je pensais.

- Avoue-le, c'est ton pouvoir qui te fais peur, lancé-je avec dédain, sans même que je ne sache pourquoi j'ai ouvert la bouche.

Je suis prise d'un malaise soudain lorsque je réalise que ce n'est pas ma voix. Mais je la reconnais : je l'ai déjà entendu lorsque les agents du CSM sont venue me chercher. C'est mauvais signe, j'ai la boule au ventre et pourtant je continue de regarder Vince, comme si je voulais le provoquer. Il se tourne vers moi avec un regard empreint de tristesse. Puis c'est au tour de tout ceux qui se trouvent dans la salle de me fixer. Je sens que ma prise de parole non voulut a mit un malaise dans la salle, j'essaye pourtant de réagir afin de m'excuser, mais rien ne parvient à sortir de ma bouche.

- Aileen ! intervient Ella. Cette remarque ne l'aidera pas !

Je l'ignore malgré moi, le concerné serre les dents et les poings, j'ai tapée dans le mile puisqu'il a l'aire de m'en vouloir pour ce que je viens de dire. Nina et Kristy me toisent, l'aire de dire "Qu'est-ce qu'il te prend ?"

 Vince se tourne vers le professeur, décidé :

- Je peux absorber ou annuler les pouvoirs et l'énergie de chaque surnaturel... lâche-t-il.

Personne ne réagit au début, sauf moi qui souriait sans comprendre pourquoi. Merde ! Je ne contrôle plus rien, je panique mais je ne le reflète pas physiquement. En fait, je n'ai plus aucun contrôle sur moi, que ce soit physiquement ou mentalement, et je ne l'ai même pas vu venir. Je continue :

- Essaye de me les prendre ! articulé-je en le regardant dans les yeux.

Les élèves réagissent en sifflant ou en huant.

Merde merde merde merde !!!! Ça suffit ferme là !

Je ne fais plus attention aux regards et à la réaction des autres, je me contente de le regarder tout en me levant à mon tour.

Je lui cris d'arrêter à l'intérieur de ma tête mais je ne sais pas si il m'entend.

Je marche lentement quand j'aperçois Derick qui s'apprête à se lever mais Ella lui fait signe de se rasseoir. Elle ne sait pas que cela peut dégénérer. On ne me quitte pas des yeux et les filles non plus. 

Nous nous retrouvons l'un en face de l'autre, j'ai toujours cette impression d'observer la scène en spectatrice, ce n'est pas moi qui parle ou qui contrôle mon corps, c'est frustrant et j'ai peur maintenant de ce qui peut arriver. Un sourire provoquant s'étire involontairement sur mon visage quand je lui tends ma main ; je veux réagir, crier pour ne pas qu'il la touche. Il tremble, lui même sait que ça ne va pas bien se passer et pourtant il le fait quand même et avance sa main pour toucher la mienne.

Une violente décharge électrique me remue les organes, une sensation étrange parcourt mes membre, me vide. Une énergie considérable sort de mon corps et semble se transmettre de mains en mains pour habiter Vince. 

Je m'effondre par terre, faible mais je suis enfin moi même. J'ai de nouveau le contrôle de mon corps, malheureusement pour Vince, qui a aspirer tout mes pouvoirs, je frémis. Il est devenu totalement différent : les yeux rouge orange avec des mouchetés d'or qui font comme des petites flammes avant qu'ils ne deviennent noir, sombre et charbonneux. Ses yeux qui sont censés être les miens, son regard qui est devenue méconnaissable, agressif, son visage assombris et quasiment noir autour de ses yeux, ses veines qui forment des réseaux lui traversent les joues et le tours de ses paupières. Je vois ce que je suis chez une autre personne et c'est terrifiant. Quant à moi, je reste accroupis par terre, la bouche ouverte, incapable de sortir un son.

Il n'affiche aucune émotion clair mais son visage est dur et colérique même sans expression faciale. Il se redresse, droit comme un "i", tandis que des flammes flottent autour de son corps. Malgré le vertige je tente de me redresser pour faire face à un monstre tant redouté. Mon monstre. L'atmosphère a changée, elle est devenue lourde, chaude, elle étouffe les cris des élèves autour. Vince a en lui le Phénix, celui qu'on ne peut pas dompter, celui qui veut tout contrôler. Alors c'est à cela que je ressemble ? C'est ça que je suis ? 

Il se met à parler, sa voix est comme un souffle rauque :

- C'est étrange cette sensation de liberté que j'éprouve dans le corps d'un autre. Un corps qui me permet de m'exprimer sans que son esprit me fasse taire, et qui pourtant n'est pas assez fort pour que j'agisse suffisamment longtemps à travers lui, sans qu'il succombe. Mais maintenant que j'ai toute ton attention je vais pouvoir te parler sans que tu me retienne. J'ai passé une éternité à devoir lutter contre les Dieux pour me libérer. Tu ne peux pas me contrôler totalement, sans qu'il n'y ai de conséquence. Et si jamais je parviens à faire ce que je veux de toi, assure toi que je me chargerais personnellement du monde et du peuple aux quels tu tiens.

Je reste figé sur place pendant que la créature continue de me parler à travers Vince. Mon angoisse et ma peur redouble, faisant redresser mon cuire chevelu.

- Ne t'en fais pas, je commence seulement à contrôler tes émotions, puis ce sera ton corps, tes pouvoirs, et pour finir ton esprit. Jusqu'à ce que ton âme meurt, finit-il en accentuant le dernier mot.

Vince court vers moi en tendant le bras, je cris et me recroqueville puis revint cette sensation d'énergie qui me remplit lorsqu'il me percute et me plaque au sol. Je prends une grande respiration, comme pour compenser un manque d'air pendant que ma force fait battre mon sang à tout allure dans mes veines, me donnant une dose d'adrénaline. Je me sens tellement mal que tout mes membres tremblent, j'ai envie de crier mais aucun son ne peut sortir de ma bouche, de peur que cette voix grave qui n'est pas la mienne réapparaisse. 

En relevant la tête, je vois le monde s'agite autour de moi. Seul les filles et l'enseignante tout aussi choquée viennent pour me soutenir mais ayant peur que quelqu'un me touche ou que je lui fasse du mal, je me redresse d'un seule coup avant de sortir en vitesse de la salle, tellement vite que je ne vois pas le trajet que j'effectue.

Je met du temps avant de réaliser que je me trouve dehors dans la cours, quand des images de mes cauchemars reviennent comme des photos dans ma tête que je prends aussi tôt dans mes mains en grimaçant de douleurs et en courant vers la forêt. Une fois dans les bois, je m'arrête, ma forte migraine plus ces images horrible d'un cœurs chaud dans mes mains reviennent me hanter, me fait souffrir à l'intérieur. Je crie de toute mes forces en pensant que cela allait me soulager. J'essaye de me remettre à courir, mais je suis sans cesse interrompu par ces visions atroces. Les bombes, le feu, des cris, des explosions. Mon crâne et mon cœur sont tellement remplient de haine et de tristesse que des larmes coulent en cascades sur mes joues. Je ne supporte plus rien et me laisse tomber sur les épines séchées des sapins, épuisée, à bout de force. Au moment où je m'apprête à fermer les yeux, une ombre apparaît devant moi.

~

https://youtu.be/Llni1Dn-f4U

Musique d'ambiance : "Chopin - Nocturne n°1"

Une migraine atroce me ronge le cerveau. J'ai encore les yeux fermés sans pouvoirs les bouger, je ne sais pas où je suis et pourtant je peux entendre tout ce qu'il y a autour. Une musique douce et relaxante, du piano, Chopin. Je reconnais la musique après avoir écouté les quatre mesures des Nocturnes, plus précisément la numéro deux.

Mes oreilles accueillent chaque note, pouvant presque reconnaître leur nom et sentir les magnifique touches noirs et blanches entre mes doigts. Je m'imagine toujours ces goûtes d'eau qui tombent à chaque note jouée. Plus le morceau avance plus je me sens apaisé, reposé, légère et prête à tout. Je peux tout entendre mais... Impossible de bouger, aucun de mes membres ne m'obéit. M'a-t-on anesthésié ? Je n'ai plus de vison horribles de mes cauchemars, je ne ressens plus de haine ou de colère, seulement un doux apaisement qui caresse mon âme, grâce à la musique.

Un bruit vient soudain perturbé mon écoute. Quelqu'un marche lentement, discrètement et sans faire trop de bruit. Il n'y a rien a craindre vu mon état, on annoncerait le jugement dernier que je ne me réveillerais pas. Cette personne s'installe à côté de moi sur une chaise, puis quelque chose bouge, ma main. Comme si on me la tenait. C'est peut être le cas ? Puis une autre personne, dont je n'ai même pas entendue l'arrivée, se met à parler presque en chuchotant.

- Elle ne risque pas de vous sentir mais peut être de vous entendre, dit une femme.

- Dans combien de temps sera-t-elle réveillée ?

Une voix d'homme. Qui est-ce ? Ce n'était pas Derick. C'est quelqu'un de plus mature. La voix de femme reprend :

- L'anesthésiant devrait s'en aller dans dix minutes à peu près. Et son bracelet doit surement jouer puisqu'il calme ses pouvoirs et son esprit. Je ne vous ai jamais vu avant, qui êtes vous ?

- Je suis de la famille.

- Oh ! Le père ?

- Non, l'arrière grand père.

Steve ?!  La femme à la petite voix ne dit rien. Elle s'approche à ma gauche puis un bruit de verre et de liquide déversé retentit, une odeur sucré enveloppe mes narines. Tout mes sens sont en éveils, sauf moi. 

- Quand elle se réveillera, dite lui de prendre ce verre. C'est à base de plante et de citron.

- Bien, merci.

La femme qui doit sans doute être infirmière s'éloigne. Ses pas résonnent, j'en conclue que je suis dans un endroit spacieux, un peu comme dans une église. Cela explique peut être le son imposant et raisonnant de la musique.

~

J'ouvre les yeux, les paupières encore lourde. Je me suis endormis, je peux à présent tout sentir, bouger mes jambes encore un peu engourdit, mes mains, mes doigts, mes pieds, mais difficilement. La main de mon arrière-grand-père est toujours sur la mienne. Elle est chaude et rassurante. La musique est présente et connaissant l'album par cœur, je devine que le disque en est à la Nocturne numéro huit.

La lumière m'aveugle légèrement mais je m'habitue assez rapidement. Lorsque je vois plus claire, la première chose que je fais est d'étudier l'endroit où je me trouve : des fenêtres arquées avec des rideaux ouverts dans toute la pièce, des murs en pierre et une grande hauteur sous plafond ainsi que des lits au draps blanc séparés par des paravent, alignés le long des murs . C'est bien une infirmerie, un peu comme celle d'Harry Potter, c'est marrant. Tout ce que je vie ou vois depuis que je suis arrivée ici me font penser à des films fantastiques.

En me retournant vers la droite, je trouve Steve endormi sur un fauteuil, la tête baissée sur le côté. Je ne peux pas le nier, j'ai le plus beau des arrière grand-père et j'en suis fière. Je remarque également qu'il porte toujours ses vêtements militaire : tee-shirt kaki délavé, pantalon de camouflage et rangers, mais ce qui m'intrigue le plus, c'est le fait qu'il dorme. Un fantôme peut dormir ? Je n'ose pas le réveiller mais il faut que je m'assois. J'enlève sa mains délicatement de la mienne, puis remarque que mon bracelet en onyx noir se trouve à mon poignet, comme l'a dit l'infirmière tout à l'heure. Voilà qui explique mon calme et l'impression d'avoir dormis deux jours entier ! J'éprouve une difficulté pour me redresser, une douleur lancinante parcourt mon dos mais se calme une fois assise. Ils devraient faire un effort sur le confort des lits tout de même ! Et en plus de cela, j'ai l'impression de peser deux tonnes. Je prends le verre à ma gauche sur la table de nuit et le boit en prêtant attention au goût que cela a : Romarin, coriandre et citron. Je grimace. Plus tôt spéciale et très acide. Je repose le verre et me cale sur mon oreiller. Le poste radio CD est sur la table de nuit de droite avec la pochette du CD : "Nocturnes" est marqué en gros avec Fréderic Chopin en plus petit. Ma tête n'a pas encore fini de me faire mal, ce qui m'empêche d'apprécier pleinement la musique. On aurait dit que quelqu'un ne cesse de frapper l'arrière de son crâne avec une batte de Baseball. Je prends une respiration lente et régulière, espérant que cela se calme vite.

- Tu es réveillée ?

Je tourne brusquement la tête vers mon arrière-grand-père qui me regarde avec un petit sourire fatigué que je lui rends. 

- Oui, mais je suis un peu sonnée. Qu'est-ce que tu fais là ?

- Je suis venu voir comment tu allais. Je n'en ai pas le droit ?

- Si. Mais comment as-tu su ?

- Je te l'ai dit, on voit tout de là haut, dit-il avec un air compatissant.

- C'est gentil, dis-je en baissant la tête.

- J'ai vue que tu avais pris contact avec ton côté obscur ? relance-t-il en se redressant sur sa chaise.

- En effet, cet entretient a été... effrayant. Je pensais que le Phénix était plus sympathique.

- Il y en a bien un. Un qui est inoffensif et l'autre qui aspire à la liberté et qui détruit tout ce qui bouge. C'est celui-là qu'il faut réussir à maîtriser. Si tu es trop faible il prendra le contrôle de tes pouvoirs et de ton corps et il en fera ce qu'il voudra. Tu dois commencé à t'entraîner dés maintenant.

- C'est marrant il m'a dit la même chose !

Il ne sourit pas. Son air sérieux et son avertissement me stresse et me met la pression mais je ne lui en veut pas. Je suppose que c'est son rôle.

- Pourquoi veut-il se venger ?

- Tu as lu son histoire ? Il était tellement incontrôlable que même sa cage dorée ne pouvait pas l'arrêter. De là où il était il pouvait tout contrôler. Mais les dieux ont vite compris qu'il lui fallait une cage bien plus puissante qui peut envelopper ses pouvoirs destructeurs.

- Le corps humain, c'est ça ? 

Il acquiesce.

- Pourtant il m'a fait comprendre que le corps de Vince n'était pas suffisamment résistant. 

- Oui, le corps humain est une cage plus sûre pour le Phoenix mais tout les corps ne sont pas apte le garder sous contrôle. Et c'est plus une question d'esprit que de corps.

- Mon esprit est plus fort pour le supporter, c'est ça ? Je n'en est pas l'impression. 

- Tu le constatera au fur et à mesure que tu apprendra à vivre avec.

- Mais il y a deux Phoenix ? Un bon et un méchant ?

- Non, ce sont en fait deux personnalités, si tu veux. Le bon peut se manifester pour se qui est de la gentillesse, de la compréhension, de l'empathie... De l'amour. L'autre est plus puissant et peut facilement prendre le dessus sur l'autre.

- Et comment je peux l'empêcher de prendre le dessus ?

- Tu dois d'abord écouter de la musique, dit-il en jetant un coup d'œil au radio-CD. Chopin est un excellent moyens d'éloigner le méchant. En particulier les Nocturnes. Bach aussi, d'ailleurs. Ta mère biologique, Louise, jouait du Chopin au piano lorsque tu étais dans son ventre et avant qu'elle ne te laisse aux Creeg. C'est pour cela que ça te détends, que tu te sens bien.

- C'est vrais ?

Je me réjouis de l'entendre. Une partie de moi remercie Louise pour m'avoir fait découvrir cette merveille. Et une autre partie repense à ce que je serais devenu si mes parents biologique m'avait élever dans le monde Surnaturel. 

- Si tes parents biologique t'ont fait adopter c'était pour te protéger, nous pensons aussi qu'ils étaient en dangers, s'empresse-t-il de dire en me voyant regarder dans le vide. 

- Ça a un rapport avec des pierres ? demandé-je sans savoir pourquoi je parle de ça.

- Comment sais-tu pour les pierres ? 

Son air devient plus grave et sérieux.

- Euh... C'est un peut compliqué. Disons que je l'ai vue dans un rêve.

- Tu fais des rêve prémonitoire maintenant ? se moque-t-il. 

- Non, c'est un ami qui m'a fait faire ce rêve. On était au château d'Argyll et on a vu deux personnes avec un coffre. Les pierres étaient dedans.

- Georges et John, affirme-t-il, ils se sont chargé de venir chercher les pierres ici, sur l'île.

- Et où est-ce qu'ils les ont mises ?

- Ils les ont éparpillées, chacune dans un coins différents sur la planète, ou ailleurs. 

- Et je suppose que tu ne sais pas ou elles se trouvent ?

- Personne ne le sait, ils les ont cachés aux yeux du monde, même de nous.

- Pourquoi ? Ils avaient peur que d'autre personnes s'en servent ?

- Si les pierres restent ensemble elles peuvent causer beaucoup de catastrophe naturel, mais aussi engendrer des monstres, réveiller les titans, détruire la planète... Ce ne sont pas seulement des pierres aux pouvoirs des éléments. C'est plus que ça.

Je prends quelques minutes pour réaliser qu'il venait de prononcer les mots "Monstres" et "Titans" dans la même phrase. Je me remets à écouter la musique avant de continuer :

- Pourtant il y en a eu des catastrophes surnaturels...

- Concentre toi sur tes entraînement et ton pouvoirs, Aileen. Parce que tu en aura besoin plutôt que tu ne le crois, me prévient-il en souriant avec compassion. Tes professeurs et les Directeurs veulent te voir après que tu te sois remise.

- Comment tu le sais ? Tu leur à parler ? 

- Oui. C'est eux qui m'ont fait le résumé de ton expérience.

Il semble rire de cette "expérience". En quoi est-ce que c'est marrant merde ! Tout ça me fait flipper ! 

Il se relève de sa chaise et se penche pour m'embrasser le front avant de me souhaiter bon courage et de tourner les talons.

- Au fait ! Ce Derick, il a une bonne influence sur toi. J'espère que tu le sais, dit-il en me regardant du coin de l'œil.

Je ricane de son sous entendu pendant qu'il s'en va vers la porte, me laissant perplexe sur mon lit.

~

- Je vous l'avez dit !! Je l'avais dit que ça allait mal se passer... Que peut-on faire maintenant ?? On ne peut pas gérer ce genre de catastrophe !!

- Joe ça suffit !! gronde Anita. Ne nous affolons pas aussi facilement ! Je pense que cette jeune fille a plus de raison de s'inquiéter que nous, si tu veux mon avis !

J'écoute depuis la porte sans avoir besoin de coller les oreilles dessus. Mon ouïe capte chaque son et voix. 

- Anita a raison, ajoute Gail. Cela ne sert à rien de s'emporter et ça ne l'aidera pas.

- Je pense que la solution serait qu'on lui fasse cours individuellement, propose Conroy. Cela l'aidera mieux à ce concentrer, faire cours avec elle et toute l'agitation, les émotions qui affluent dans une salle pleine d'élèves surexcités et énervés ne ferons qu'empirer les choses.

Je baisse les yeux et pour une raison que j'ignore, je culpabilise. Je suis un boulet qui ne facilite aucunement la vie des gens et ce n'est pas quelque chose que j'ai demandé ! Je veux m'excuser auprès d'eux, du monde entier. 

Mais tu n'as pas le choix ! Tout ce que tu peux faire c'est de respirer un bon coup, de relever la tête et d'entrer dans ce bureau !

J'écoute ma conscience et inspire avant de toquer : 

*Toc-Toc-Toc*

- C'est elle, entends-je. Essayons de nous détendre, nous sommes un peu trop sur les nerfs.

- Je suis parfaitement détendu !! s'excite Joe en chuchotant. 

Killian ouvre la porte sans que je ne m'y attende. Je regarde mon professeur qui fait trois têtes de plus que moi, il m'invite à entrer. Tout le monde a l'air désorientés, perplexe, Conroy me détaille des yeux et Gail a toujours l'air prête à l'écoute. 

- Vous vouliez me voir ? demandé-je doucement en regardant tout le monde. 

J'ai l'impression de ne pas être la bien venu.

- Oui, mon enfant, assieds toi ici, propose Anita chaleureusement en me tirant une chaise.

Je m'exécute en la remerciant puis prends le verre d'eau que Gail me tend. Je sais que je suis convoqué à cause de l'incident de cette après midi et même en ayant écouté aux porte je ne peux m'empêcher de penser que je ne suis pas désirée.

- Alors... Pour commencer, Aileen, tes professeurs et moi, ainsi que Joe, (Celui-ci est sur le point de finir les cents pas en me regardant avec méfiance.) Nous avons longuement discuter et nous pensons que le mieux serait qu'ils te fassent cours seul.

- Je pense que tu comprends nos inquiétudes, continue Conroy. Nous voyons que tu es perturbé face à tout ces changements. Nous sommes au courant pour ton adoption et le fait que tu n'ai pas eu connaissance de tes capacités avant...

- Le mieux ce serait que nous t'aidons chacun notre tours, coupe Gail en regardant tout le monde pour les inciter à rejoindre son idée. Comme ça tu te concentre sur toi, et uniquement sur toi.

Elle m'adresse un sourire plus qu'amicale. Je suis soulagée de voir que je suis toujours acceptée mais à l'heure d'aujourd'hui, je ne sais même pas ce qui est le mieux pour moi. J'ai peur de ce dont je suis capable. Et il est pourtant évident que seul eux peuvent m'aider à contenir mon double maléfique, alors pourquoi ne pas accepter leur proposition. Je n'ai pas vraiment le choix.

Killian, qui est resté à côté de la porte, se rapproche des autres pour me faire face.

- Pour commencer, je te donnerais des cours de combat et d'arme. Conroy me remplacera si besoin.

Contrairement à son regard, sa voix est plus calme et moins autoritaire. 

- Moi je continuerais à te faire cours aussi, dit Gail. Et Ella pourra me rejoindre également, comme ça tu apprendra à contrôler ton pouvoir et je t'aiderais pour le reste.

Ella confirme les parole de sa collègue d'un simple sourire. Je bois timidement une petite gorgée de mon verre d'eau et mon stresse disparaît peu à peu, mes nerfs se détendent. Je me sens plus à l'aise. Qu'est-ce qu'ils ont mit dans se verre d'eau ?

- Alors ? Qu'est-ce que tu en dis ? demande Conroy.

Je les regarde me fixer, attendant que je parle. 

- Très bien, dis-je. Mais... Pour l'organisation, les horaires... Comment vous ferez ?

- Ne t'en fais pas pour ça, on s'arrangera, me rassure Ella. Et puis il y a d'autre professeurs qui peuvent nous remplacer.

Je ne voyais plus d'objection, ci ce n'est une seule que Killian a deviné.

- Si tu veux nous pouvons faire participer un ou deux de tes camarades, tu te sentiras peut être plus épaulé.

J'accepte volontiers l'offre et je me sens une fois de plus rassurée par tout ce soutiens. Je fini le reste de mon verre et le redonne à Gail.

- Ton don est extrêmement dangereux mais n'en est pas moins précieux et magique, ajoute Anita. N'en fais pas une faiblesse, il ne faut pas que tu en ai peur ! Sinon tu auras de plus en plus de mal à t'accrocher.

J'acquiesce lentement à ses mots qui agit comme une caresse sur la joue.

- Je pense que c'est tout ce qu'on avait à te dire, conclue Gail. Il est bientôt l'heure du dîner. Le mieux c'est que tu aille te reposer. A partir d'aujourd'hui tu es sous notre responsabilité !

- Oui, et ce n'est pas le moment de baisser les bras, ajoute Killian. On aura beaucoup de travail à faire.

Même avec ces paroles, je me sens plus forte. Il n'est pas question de flancher, et j'ai bien l'intention de combattre mon côté obscure, car je le sens : quelque chose se prépare, là dehors. 

~

PDV Extérieur

Treize tueries... Treize personnes massacrées dans le monde, ces derniers jours ont été sombres. C'est la cause d'une furie vengeresse créée par Grégoire Iourovsky. Il veut que le nombre treize ai une bonne raison d'être synonyme de malheur. Pour cela, il a massacrés treize surnaturels afin de prélever leurs sangs, du liquide cérébro-spinal, des échantillons de peau et de nombreux autre choses qu'il doit apporter au scientifique Rodriguez. Celui-ci se sent coupable et horrifier devant les méthodes barbares de ces hommes, mais il ne riposte pas, sous peine de perdre bien plus que sa langue...

Il doit se servir de ces échantillons afin de créer un sérum "S", comme surnaturel, ou surhumain. Il en faut suffisamment pour Iourovsky et ses hommes, car Grégoire a un plan : une fois que lui et les autres seront génétiquement modifiés, il n'aura plus qu'à se rendre sur l'Île et accomplir sa mission. Et quiconque lui barrera la route, il l'éliminera.


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