C H A P I T R E 19
- Excuse-moi si je t'ai fais peur.
- Ca va, je viens de lire ça. Tu étais au courant de cet endroit ?
- Non. C'est quoi ce bouquin ?
- Ca parle du Phénix, de ses pouvoirs, de son histoire... Je n'ai pas tout lu.
- Mais ça répond à tes questions ?
Ses yeux semblent briller beaucoup moins même face au soleil, son visage paraît fermé. Je referme le livre puis le range à sa place.
- Pour l'instant oui mais je compte bien chercher plus. Quelle heure est-il, s'il te plait ?
- Bientôt vingt heure.
Ma mâchoire se décolle et mes yeux s'ouvrent en grand. Ais-je bien entendu ?
Je commence à m'affoler tandis que son visage se détend. Il plaisantait ! Il plaisantait alors que mon cœur a commençait à s'emballer ! Agacée, je soupire en levant les yeux au ciel puis secoue la tête. Il joue avec mes nerfs et c'est le genre de chose que je n'apprécie pas tellement. En ce moment j'ai l'impression que le temps passe à une vitesse anormal et ça m'inquiète de plus en plus. Ai-je peur de vieillir ? De mourir ? Peut-être les deux.
Je m'avance vers la sortie en le fusillant du regard avant de le bousculer volontairement. Lorsqu'il se retourne vers moi avec son sourire en coin et ses yeux pétillant de malice je suis soudain déstabilisée, mes jambes fléchisse sans que je ne puisse contrôler. Je n'en reviens pas qu'un garçon que je viens de rencontrer me fasse autant d'effet ! Je tente de ne pas laisser paraître ma gêne sur mon visage en détournant le regard pour fermer la porte coulissante.
- Il est presque dix-neuf heure. On a reçut les emplois du temps et l'ambiance n'est pas terrible.
- Oh... A cause du colis surprise j'imagine.
Nous commençons à marcher vers l'escaliers.
- C'est ça, dit-il en se frottant l'arrière de la tête. Joe et Anita ont réussi à calmer les autres qui commençaient à flipper, puis une fois qu'ils étaient tous confinés dans leur chambre c'était le calme totale. Tout le monde, sauf toi...
- Et toi ! ajouté-je en le regardant du coin de l'œil.
Ses mèches cachent ses yeux bleu métallisé brillant, je dois me faire violence pour me retenir de les dégager, alors je me contente de fixer les marches.
- Comment as-tu su où j'étais ?
Il prend le temps de répondre. Un temps pendant le quel un sourire en coin qu'il tentait de retenir apparaît sur son visage de mauvais garçon lorsque nous arrivions en face de ma chambre.
- Je voulais me balader dans les couloir, quand je suis passer à la bibliothèque j'ai... J'ai sentis que t'étais là.
Son sourire s'évanouit, il reprend son sérieux une fois de plus au moment où il m'avoue qu'il avait sentit ma présence, comme si il ne voulait pas se l'avouer à lui même. Pour ma part j'étais flattée mais lui ne fait que regarder ses pieds en s'adossant au mur à côté de la porte de ma chambre. Le voyant se fermer je cacher ma petite déception en changeant de sujet.
- A propos du rêve...
Il lève les yeux sur moi.
- Tu sais ce que c'était ces clefs dont... Dolorès parlait ? Et qui sont les deux autres personnes ?
- Je ne suis pas au courant de cette histoire de clefs ou de pierre. Mais à part Dolorès je sais qui sont les autres.
Il devient plus distant.
- Ce sont deux ancêtres de nos familles, un arrière arrière arrière, et j'en passe, grand-père à toi et à moi.
- Ton... grand-père, pour faire court, c'est John, c'est ça ?
- Oui. Comme je te l'ai dit ta famille et la mienne étaient alliées, nous avons partagé beaucoup de chose.
- D'accord, mais... Ce que j'aimerais savoir c'est qu'est-ce qu'ils ont partager ce soir là !
- Et bien la prochaine fois que t'ira dans ton endroit secret tu me le fera savoir, y a peut être des réponses cachées.
Je fronce les sourcils, surprise de ce ton froid qu'il abord avec moi. Qu'est-ce qu'il lui prend, tout d'un coup ? Non seulement il me parle sèchement mais en plus il évite mon regard. Je lui réponds sur le même ton :
- C'est quoi le problème ?
Derick secoue la tête en évitant de croiser mon regard.
- Rien. Laisse tomber.
Il marmonne dans sa barbe avant de tourner les talons vers le fond du couloir pour emprunter les escaliers.
Décontenancée, je soupire en levant les yeux aux ciel, je ne peux pas m'empêcher d'être vexée par son attitude. C'est de ma faute ? J'ai dis quelque chose qui fallait pas ? Beaucoup de garçon disent que les filles sont compliquées, ils feraient mieux de se regarder avant de parler ! J'arrête de me torturer l'esprit et ouvre la porte de ma chambre, contente de découvrir qu'Isi est sur son lit. On aurait dit qu'elle ne m'avait pas entendu arriver car elle avait toujours le regard vers la fenêtre.
Je claque la porte derrière moi en l'observant bouger d'un seul coup de son lit avec un regard surprit quand elle pose les yeux sur moi avant de s'exclamer :
- Aileen ! Ou étais-tu ?
- Je te retourne la question, souris-je en croisant les bras. Tu n'étais pas à la cérémonie et tu n'étais pas au buffets non plus !
Je réclame des explications comme une mère inquiète le ferait à son enfant.
- Je n'avais pas besoin de me rendre à la cérémonie. J'ai déjà reçus mon héritage alors je suis allée découvrir les lieux et la forêt qui soit dit en passant est un endroit magnifique après je...
- Ok Ok ! Je suis contente que tu sois revenue en un seul morceau.
- Oh ! Ne t'inquiète pas pour moi... L'îles d'Elgia est bien gardée.
Je suis surprise de sa bonne humeur. La première fois que je l'ai vue, on aurait dit qu'elle revenait d'un enterrement. Sortir dans la nature lui a peut être fait du bien. Après tout, c'est son environnement. Je me pose difficilement sur le lit comme si je ne voulais pas le casser, puis m'allonge sur le dos. Pendant quelques seconde je fixe le plafond puis tourne la tête vers Isi.
- Qu'est-ce que tu veux dire par "bien gardée" ?
- Tu ne savais pas qu'il y avait une gardienne ?
- Non. Je ne me suis pas tellement renseignée sur cet endroit. Qui est cette gardienne ?
- Elle s'appelle Phillis. On dit que c'est l'une des filles d'Adam et Eve. Elle a des espèces de tatouage de liane sur le corps et de long cheveux brun qui ondule !
Elle décrit la gardienne en indiquant des endroits du corps et en exécutant des gestes avec ses doigts autour de sa tête. Je la trouve épanouie, elle a des étoiles dans les yeux.
- On pourrait croire que tu es amoureuse, dis-je amusée en me retournant sur le côté pour lui faire face.
- Non ! Bien sûr que non ! s'offusque-t-elle. Je suis seulement impressionnée.
- Attends, tu es impressionnée ? Tu es une sorte de fée...
- Une Elfe Blanche ! coupe-t-elle en levant l'indexe.
- Oui, bon, une Elfe. Tu es dans un établissement entourée de gens anormaux et de voir une Gardienne de la forêt ça t'impressionne ?
- C'est vrais, tu as raison. Pourtant tout ça c'est nouveau pour toi ? Donc tu devrais être plus intrigué que moi, et pourtant c'est le contraire.
- Disons que je ne ressens pas beaucoup d'émotion depuis que j'ai reçus mes pouvoirs. Je perçois surtout celles des autres, comme si ça devenaient mes émotions. Mes parents m'ont annoncés que j'ai été adopté et qu'ils ne savent pas ce que sont devenu mes parents biologique. Et je n'ai rien ressentis... Seulement un vide.
- Tu peux apprendre à les contrôler. Tu es là entre autre pour cela. On est Lundi demain, les cours vont commencer. Tiens, regarde l'emploi du temps.
Elle me tend une feuille rectangulaire avec marquer les jours et les horaires ainsi que les matières avec les professeurs. Je me redresse pour la prendre avant de m'asseoir en tailleur et regarde l'emploi du temps en détaille : Tout avait l'air bien organisé, ça ressemble à ceux qu'il nous donne dans les établissements scolaire normaux.
- Ils ont fait des classes ?
- Oui, il y a la A et la B et je crois qu'il y a aussi une classe C. Tu es dans la quelle ?
- La A, apparemment. Et toi ?
- La B. A quoi cela correspond, tu pense ?
- Ils vont sans doute nous le dire demain. On commencera tous les matins par de la maîtrise psychologique apparemment.
- Oui ! Ça aide à nous concentrer et à canaliser nos pouvoirs pour la journée !
Isi m'explique les principes des cours avec enthousiasme, j'aimerais avoir la même. Je me souviens de ce que m'avait dit Steve à propos de ce cours : ça m'apportera de l'aide pour retrouver mes émotions et un certain équilibre.
Je parcours le reste de l'emploi du temps des yeux en prenant connaissance des noms des professeurs et en les associant à leurs matières respective quand je voyais "Maîtrise du combat et des armes" qui nous prendra au moins quatre heures avec la pose midi et qui sera dirigé par deux professeurs pour chaque spécialité, je déglutis. Maîtrise d'arme ? Je vais me ridiculiser ! Il y aura également des cours de maîtrise des éléments où nous travaillerons aussi la télékinésie.
Une partie de moi est pressée de commencer, une autre appréhende férocement chaque cours inscrit sur cette feuille.
La lumière de la chambre s'est d'un seule coup assombrit, lorsque je lève les yeux de la feuille je remarque Isi scruter la fenêtre. Je me retourne en me levant d'un bon lorsque je remarque un immense nuage épais et menaçant qui s'avance lentement vers nous. Plus il s'approche, plus les arbres à l'extérieur bougent et se frappent les uns aux autres à cause du vent. Un vent qui souffle de plus en plus faisant trembler les carreaux des fenêtres. Le sifflement des courants d'air se font entendre dans toute la chambre. Je me retourne vers Isi qui n'a pas l'air rassurer non plus.
Si il y a une chose qui peut m'angoisser c'est bien les tempêtes et tout ce qui ressemble à un début d'Apocalypse. Puis quelque chose me frappe l'esprit : Nina ! Ce doit être elle qui cause ce temps. Je me lève alors d'un bon de mon lit en marchant d'un pas rapide en dehors de la chambre pour aller taper sur la porte voisine.
Personne ne répond, mais quelques secondes après j'entends une fenêtre s'ouvrir violemment et le bruit d'un fort courant d'air qui traverse la porte, je sens l'air frais sur mes chevilles. Je décide d'ouvrir la porte en pensant l'enfoncer directement mais j'ai des difficultés à cause du vent. En entrant je trouve Nina devant la fenêtre, se tenant droite, les bras le long du corps sans bouger. Seul ses cheveux volent à l'arrière de sa tête ainsi que les rideaux et les draps. Même un gilet qui traînait par là flotte à travers la chambre. Je lute pour dégager les cheveux de mon visage, ne pouvant plus retenir la porte je la laisse claquer derrière moi.
Sa mère et son arrière grand-mère ne sont pas là et Kristy non plus. Sa tristesse, son inquiétude et sa colère ont comme embaumées la pièce tandis que le vent rentre en trombe dans la chambre, me faisant presque tomber. J'avance en basculant sur les côtés jusqu'à la fenêtre que je réussis à fermer. Nina ne bouge toujours pas et fixe l'extérieur avec un regard noir. On ne peut voir que la colère dans ses yeux, ça fait presque peur. Toute ses émotions traverse mon corps et mon cœur si bien que je devais me contrôler pour ne pas casser quelque chose. Je pose une main sur l'épaule de Nina qui sursaute automatiquement à mon contact en dégageant presque ma main. Elle avait l'air complètement déconnecter.
- Excuse-moi.
Je serre les poings. Ressaisis toi Aileen, ce n'est pas à toi d'être en colère !
- Je ne t'ai pas entendu arriver, marmonne Nina en croisant les bras. Tu es là depuis quand ?
- Deux minutes.
Elle regarde par la fenêtre, le nuage se dissipe et recule, laissant la place au soleil. Les arbres se sont presque arrêté de bouger.
- C'est toi qui a fait ça ? dis-je en regardant le changement soudain de temps.
- On dirait.
- Ca t'arrive souvent ?
- Non.
Le ton sec de Nina ne me surprend pas. J'ai plutôt de la peine pour elle et je n'arrive pas à trouver les mots juste pour la réconforter et la rassurer. Ça, c'était toujours un problème : je ne savais pas si je devais dire quelque chose ou me taire. Alors je m'adosse au mur tendis que Nina continue de fixer le gazon du grand terrain.
- Ou sont ta mère et Anastasia ?
- Elles sont en train de parler avec Anita et Joe. Ils ont voulut que je vienne mais j'avais envie de rester seule.
Je me mords la lèvre, je ne devrais pas la déranger.
- Si tu veux je peux...
- Non ! Ça va. Tu peux rester.
Elle m'adresse son premier petit sourire, même si je sais qu'il est forcé. S'en suit un silence pendant le quel je réfléchis toujours à comment la réconforter. Je culpabilisais presque d'être là à ne rien faire quand Nina brise enfin le silence :
- Je suis prête à l'attendre. Qu'il vienne si il veut, et je lui collerais moi même une balle entre les deux yeux.
Elle a l'air tellement sûre d'elle et en colère que j'en ai presque la chaire de poule.
- Tu ne t'en chargera pas toute seule ! On sera là pour t'aider. Suppose qu'il soit préparer à ça ! Et il le sera, croit moi.
- C'est un humain, qu'est-ce que tu crois qu'il peut nous faire ? On est au moins deux-cent et on est pas obliger de se servir d'arme pour se défendre.
- Première chose, on est beaucoup moins de cents et deuxième chose, on ne sait pas encore contrôler nos pouvoirs correctement, tu nous surestimes.
Nina soupire et reprend son air sérieux. Elle sait que j'ai raison et je peux le voir dans son regard. Ses yeux brillent à cause des petite larmes qui les couvrent et qu'elle essuie à la hâte, ne voulant pas qu'elles coulent. Elle se reprend et soupire encore, tentant d'afficher un sourire sur son visage de porcelaine quand la porte de la chambre s'ouvre et qu'une Kristy inquiète se trouve dans l'encadrement. Nina se retourne pour lui sourire et la grande brune a l'air soulager de voir qu'elle va bien et que je sois avec elle. Elle s'approche plus détendue.
- Dit donc, quand tu es en colère tu ne fais pas semblant.
Sa plaisanterie détend l'atmosphère déprimante et nous ricanons toutes les trois pendant qu'Annabelle et Jessie nous rejoignent.
Nous nous retrouvons toute les cinq dans la chambre, Nina s'est tout de suite détendue et commence à sourire sincèrement. Nous nous installons sur les lits et commençons à discuter, puis je décide de leurs parler du cauchemars que j'ai fais avant la cérémonie qui avait l'air d'une histoire d'horreur. Au début, je me demandais si cela n'allait pas plomber l'ambiance mais à voir les tête des filles elles ont l'air de trouver ça cool. Tant mieux ! Alors j'enchaîne avec la discussion que j'ai eu avec mon arrière grand-père, puis du second rêve avec Derick et de tout ce dont nous avons parlés. Les filles sont attentive à chacune des mes paroles et me posent des questions. A la fin, Jessie se redresse sur le lit, offusqué :
- J'interdis à ce Derick de dire que les télépathes sont des faiblards !
- Il n'a pas dit ça ! la reprends-je en ricanant. Il a dit qu'il a plus de facilités là ou vous avez le plus de mal.
- Ca revient au même !
Elle fait mine d'être vexée pendant que je secoue la tête de gauche a droite en souriant. Nina, qui avait reprit une humeur moins massacrante, me demande :
- Tu n'as vraiment aucune idée de ce que représente les pierres dont parle Dolorès ?
- Non. Je sais juste que ça avait l'air dangereux et que ces clefs servent à les retrouver.
Nous restons silencieuses, même Annabelle n'a pas la réponse.
- Si un membre de ta famille a participé à cela tu trouvera surement des réponses dans la pièce où tu étais. Et Derick, il en a une ?
- Je n'en sais rien. Je trouve cela bizarre que cette discussion entre ces trois personnes apparaisse dans un rêve que Derick m'a fait faire.
Il y a un silence qu'Annabelle décide de briser :
- Quoi qu'il en soit je pense que c'est une bonne idée de faire des recherche tout les deux, étant donner que vos deux familles sont concernées.
- C'est drôle de se dire que vous êtes des opposés, pense Jessie à voix haute.
- Oui. Tu crois que ça a un impact sur vos pouvoirs ?
- C'est possible.
Je lève les yeux sur Nina puis continue avec un rire jaune :
- Merci les filles ! Grâce à vous j'ai encore beaucoup de questions qui auront besoin d'une réponse !
- Et nous serons ravis de t'aider.
Annabelle pose une main rassurante sur la mienne, devinant mon inquiétude.
Jessie et Kristy surenchérirent en me disant que je peux compter sur elles quatre, je me sens tout de suite plus épaulé, moins seule. Les cours commencent demain et je ne peux être que plus confiante pour la suite. Du moins, c'est ce que j'espère.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top