C H A P I T R E 18


Kristy me résume brièvement la situation : Anita a prévenue Natasha et Anastasia qu'un message vidéo qui leur est adressé a été envoyé depuis les bureaux du CSM et que le messager est Anton Guilarev, le père de Nina.

Nous arrivons en haut de l'escalier où un peuple immense s'est rassemblé dans le hall. Nina et sa famille se trouvent à côté de la directrice qui tient entre ses mains un objet qui ressemble à une boule de pétanque. Elles ont l'air inquiètes et ce sentiment ne tarde pas à m'atteindre. Je les regarde en fronçant les sourcils et en pinçant mes lèvres nerveusement.

Nous descendons les quelques marches pour nous approcher d'Annabelle et Jessie qui nous attendent en bas. Nous nous enfonçons dans le groupe d'élève qui est désormais plus nombreux en face du mur des portraits jusqu'à ce qu'un rayon lumineux apparaisse pour former un écran brouillé comme sur les vieilles télévision.

- Suis-je la seule à avoir un mauvais pressentiment ? chuchote Jessie en se penchant vers nous.

Nous nous regardons avec cette même inquiétude. Il n'y a désormais plus un bruit et nos yeux fixent l'écran, j'ai effectivement la boule au ventre. La vidéo démarre enfin : un homme vêtue d'une veste en cuire noir se déplace devant la caméra, sans doute pour la positionner, lorsqu'il se décale une visions horrible s'offre à nous : le père de Nina assis sur une chaise, ligoté, tête baissée, épuisé sans doute par les nombreux coups qu'il a du recevoir plus tôt... Je savais que cela aller mal se présenter et un brouhaha emplit déjà le hall en plus des soupires de personne choqué et dégoutté. Quant à Nina et sa mère, elles restent figées sur place, la nausée et la tristesse se lient sur leur visage. Nina devait s'attendre à ce genre de chose puisque depuis qu'elle est arrivée ici elle avait peur pour lui. Natasha a une main plaquée sur sa bouche et ses larmes menaçent de couler, son autre main est posé sur sa fille. Quant à Anastasia elle est sous le choc mais semble mieux l'encaisser.

L'homme à la veste en cuir qui s'est placé à côté d'Anton commence à parler avec un accent russe en roulant les "r" d'une voix rauque et distincte afin que tout le monde puisse comprendre :

- Mesdames, Messieurs, Mesdemoiselles... Je m'appelle Grégoire Iourovsky, petit fils de Iakov Iourovsky. Mon invité ici présent est Anton Guilarev, avec qui j'ai eu une petite discussion juste avant cette vidéo. Pour que vous puissiez comprendre la raison pour la quelle je vous l'envoie, je vais vous raconter cette courte histoire : mon arrière grand-père a participé au massacre de la famille Romanov en 1918. Mais malheureusement, il semblerait qu'il ai oublié quelqu'un... Je veux simplement m'assurer que cette personne soit éliminée d'ici peu.

>> Je veux que vous me livrez Anastasia Nikolaievna Romanov ainsi que sa chère arrière-petite fille Nina et sa mère. C'est pour cela qu'Anton est assis à mes côtés. >>

Il relève brusquement la tête de celui-ci afin que l'on perçoit mieux son visage couver de sang, l'oeil au beurre noir, cicatrices et coupures. Nina et sa mère se retiennent de pleurer.

- C'est une sorte de monnaie d'échange. Un moyen de pression, dit-il avec satisfaction. Si vous ne me les apportez pas, dans ce cas je me verrais dans l'obligation de venir les chercher moi même, peu importe l'endroit où elles sont, mesdames, je vous retrouverez. Je me fous de savoir combien vous êtes. Si jamais quelqu'un se met sur mon chemin je m'en débarrasserais. Je tiens à éliminer les derniers de la lignée rouge. Et n'oubliez-pas, je suis prêt à tout.

La vidéo s'éteint d'un coup et le rayon lumineux disparaît. Après une minutes de réaction, il n'y a plus que de la panique et de l'agitation, le visage de Nina passe de la peur à de la tristesse pour arriver à la colère. Je la regarde faire demi-tours, poussant les autres étudiants qui l'observent au passage, suivit de sa mère et de son arrière-grand-mère.

- Elle va vouloir intervenir... devine Annabelle.

Je cours les rejoindre, les filles ne tardent pas à me suivre. En arrivant dans la chambre de Nina, celle-ci vient de sortir sa valise, elle est sur le point de sortir ses vêtements de la penderie.

- Nina, s'il te plais, ne prends pas de décision sur un coup de tête c'est la colère qui te fait agir comme ça ! supplie Annastasia en la regardant ranger ses affaires.

- Tu l'a entendu comme moi, si on y va pas il va se faire tuer.

Malgré la colère et la tristesse qu'elle ressent, sa voix paraît étonnement posée.

- Mais si tu y vas c'est toi qui te feras tuer ! interviens-je.

Elle s'arrête pour nous regarder, elle n'a pas dû nous remarquer, elle serre les dents.

- Pas si je lui crame le visage avant, grogne-t-elle en continuant de ranger ses affaires.

- Je t'en pris Nina, tu ne t'es pas suffisamment entraîné pour ça, il sera sans doute mieux préparé que toi ...

- Mais qu'est-ce que tu veux que je fasse ?! s'emporte-t-elle.

Nous restons à la regarder, son visage devient rouge et ses larmes menacent de couler restent pourtant bloquées dans ses yeux ; elle semble avoir du mal à respirer quand elle reprend la parole avec une voix plus calme mais encore cassante. Comment fait-elle pour garder le contrôle ?

- Il est hors de question que je reste ici comme une idiote.

- Au moins toi et ta famille vous serez en sécurité ici, intervient Annabelle. Vous devez rester jusqu'à ce qu'on sache quoi faire et le temps qu'on s'entraîne...

- Je ne vois pas en quoi tout cela vous concerne.

- Ça nous concerne parce qu'il risque de venir ici et de s'en prendre à tout le monde, pas seulement à vous, répond Jessie. Et nous ne sommes pas prêt pour ça.

- Elle a raison, soutient Kristy. Si on doit se battre on le fera. Mais autant s'y préparer.

- Il y a juste quelque chose... Comment compte-t-il venir ici alors qu'il n'est pas censé voir l'île ?

- Je ne sais pas mais il avait l'air sur de lui, me répond Annastasia avant de s'adresser à sa petite fille, range tes affaires à présent. La nuit porte conseil et vos cours commencent demain. Vous devez prendre des forces.

Nina pousse un long soupir et s'effondre sur son lit. Sa mère nous fait comprendre en un regard qu'elles aimeraient rester seule avec elle, ce que nous comprenions. Kristy récupère son téléphone avant de sortir.

~

J'ai eu la boule au ventre à peine sortit de la chambre et je n'arrive toujours pas à savoir si c'est ce que je ressens ou si c'est Nina. J'aurai voulu discuter avec les filles du rêve que j'ai fais et éventuellement m'entretenir avec Derick, mais je décide d'attendre jusqu'à ce que les choses se tassent.

Nous discutons de la situation quelques minutes dans le couloir, nous sommes évidemment toute d'accord sur le fait d'agir et ne pas laisser ce malade s'en prendre à nous et aux autres par la même occasion, mais qu'est-ce que nous pouvons faire, à part s'entraîner à se battre ? Nous ne savons pas quel était le plan de ce Grégoire, mais une chose est sûr, il est hors de question qu'on lui livre Nina et sa famille. Tout ce que nous pouvons faire maintenant c'est de reprendre les cours, de se concentrer sur les objectifs à atteindre, et de prier pour que rien n'arrive à Anton.

La directrice a tentée de calmer les élèves qui se sont un peu éparpillés en nous donnant l'ordre à tous de retourner dans nos chambres respectives en attendant le dîner. Ne tenant pas à rester toute seule à rien faire, je décide d'aller faire un tour à la bibliothèque. Autant faire quelque chose de constructif en apprenant deux ou trois trucs. Lorsque je descends les marches en bois, quelque chose attire mon regard : un léger trait fin de lumière scintille entre les étagères à droite. Curieux, étant donné que logiquement il doit y avoir un mur derrière. 

Je me dirige vers une de ces grandes étagères presque isolées de la salle et observe l'architecture des meubles en essayant de regarder entre les plaques de bois. Oui, il y a bien de la lumière. Intéressant ! J'observe ensuite les livres et mon regard se pose sur l'un d'entre eux, le titre attire mon attention : La Face Caché du Soleil. Un sourire satisfait se dessine sur mes lèvres et je pose la main sur le livre :

- "La Face Caché du Soleil"... Vraiment, marmonnais-je en tirant le dos du bouquin vers moi.

Je me réjouissais lorsque j'entendais un claquement suivit d'un bruit plus long, comme si on traînait une pierre.

Le fameux mystère d'une pièce cachée, celle que l'on ouvrait avec un livre comme dans les films. Une partie de la bibliothèque coulisse jusqu'à ce qu'elle s'ouvre sur une pièce d'environ quatre mètre de haut avec des fenêtres comme celle de la bibliothèque mais en plus petite qui donnent sur la court. La pièce est composée d'un bureau, de plusieurs étagères, de deux bibliothèques des deux côté de la pièce, des objets de toute sorte comme un vieux globe, des rouleaux de parchemin, des crânes, des chandelles et même un corbeau et un aigle empaillés.

La décoration est du style victorien mélangé à la Renaissance avec quelques tapisseries anciennes qui recouvrent le mur. L'odeur de bois, de vieux livres et d'humidité me chatouille les narines, j'en éternue à cause de la poussière.

Quelque chose me dit que je ne suis pas là par hasard. En regardant derrière moi je remarque que la porte est toujours ouverte, j'hésite à la refermer étant donner que je ne savais pas comment la ré-ouvrir de l'intérieur. Mais si quelqu'un me voit ici ? Si cette pièce est cachée, peut être est-ce parce qu'elle doit le rester ? Je décide quand même de la fermer mais pas complètement.

Je parcours la bibliothèque des yeux à droite et trouve un gros livre sur l'histoire et la légende du Phénix et un autre sur les Campbell.

J'ai un bref moment d'absence, lorsque je tourne mes yeux dans un autre endroit de la pièce je trouve plusieurs coffre, grands et petits, sur le quel est gravé un Phénix. Cette pièce a donc bien son lot de mystère et si mon instinct ne se trompe pas, c'est ma pièce secrète.

Toutes les réponses que  je cherche se trouvent là, à porté de main. Tout ça, tout ces objets, tout ces livres... Tout ça est à moi ! A cette pensée un rire idiot s'échappe de ma gorge. C'est seulement en voyant cette pièce et son contenue que je commence enfin à comprendre l'importance que devait avoir ma famille.

Je me dirige vers le premier livre que j'ai vu : Légende et Pouvoir du Phénix. Un vieux livre poussiéreux en basane avec les coins dorées, un fermoir rouillé, le dos du livre un peu déchiré mais où on perçois encore le symbole sur le haut : le même que mon tatouage avec marqué en dessous "Campbell" en lettre majuscule dorée qui se reflète à la lumière. On peut même voir des feuilles usées dépasser de la tranche avant du livre. Le titre est marqué sur la partie plate en police d'écriture Anglais ancien. J'ouvre et découvre une photo de l'animal en contre-plat.

En tournant les pages j'observe les illustrations, les textes anciens, les petites notes sur les cotés, une plumes rouge soyeuse et chaude dans une petite enveloppe sur la page de droite... Je ne lis pas tout, seulement l'essentiel. Les pouvoirs du Phénix : Pyrokinésie, rapidité, transformation, développement des sens, force... Il précise même qu'il y a des changements d'apparence après qu'on ai reçut ses pouvoirs.

Je reviens dans les pages de début et tombe sur l'histoire de l'animal.

"Le Phénix, un oiseau de feu majestueux au plumages orangé et rouge avec quelques unes jaunes et quelques autre bleues, a été créé il y a des siècles, bien après le passage de l'astéroïde, par le Dieu Égyptien : Râ. Celui-ci voulait créer un animal immortel né de cette même planète. Il voulait une nouvelle race, une sorte d'espoir pour l'homme. Lorsqu'il en a parlé aux Dieux sacrés, dont Zeus qui en faisait partit, ceux-ci acceptent. Mais ne voulant pas défier Hadès, le dieux de la mort et des enfers, Zeus ordonne au Dieu du soleil que l'animal devra se consumer dans ses flammes tout les 500 ans afin de connaître le passage de la mort, puis ressusciter le troisième jours. Râ accepta, et de là fut créer l'animal au début bébé, puis grandit et devint plus impressionnant.

" C'est alors qu'il est autorisé à quitter le monde des Dieux pour se rendre sur terre et effectuer son tour du monde. A partir de là il devient une légende pour tout les êtres humains de la terre : En Égypte, à la cité d'Héliopolis, on l'appelait le Benu, semblable au héron et associé au Dieu soleil. Le rôle de l'animal était d'accompagner les morts dans l'Au-delà jusqu'à Osiris.

" Puis c'est au Ve siècle av. J-C, que le grec Hérodore a rapporter d'Héliopolis la légende du Phénix, qui veut dire rouge en grec.

" D'autres symboles viendront s'ajouter au fil du temps. Chez les romains, le Phénix était le symbole de la force vitale éternelle de l'Empire. Certaines pièces de monnaies étaient d'ailleurs frappées à son effigie. Au Moyen Age, il est l'un des emblèmes du Christ, mort puis ressuscité. Au Japon, il est l'esprit élémentaire du feu.

" Toute ces légendes ont été créées par les hommes et elles étaient vrai. Mais au fur et à mesure de son évolution, l'animal devint infernal, indomptable. Il devint de plus en plus incontrôlable et dévastait des villes entière. Il consumait n'importe qu'elle matière et corps par la seule force de son esprit et par un seul cris il pouvait contrôler son ennemie.

" C'est alors que les Dieux décidèrent de l'enfermer dans une cage dorée, jusqu'à ce qu'ils trouvent une autre façon à le maintenir sous contrôle.

" Leur vient alors la seule solution : Transférer la force et l'esprit de l'animal dans un corps ; le corps humain étant la cage la plus forte. Les autres Dieux étaient contre cette idée de mettre un mortel en danger, mais la décision a été prise. Ils ne voulaient pas choisirent n'importe quel humain, ils voulaient quelqu'un capable d'une grande force d'esprit, d'une grande sagesse et gentillesse. Alors leurs choix s'arrêtèrent sur une humaine d'origine Écossaise prénommée Deliah.

" Son destin a été brutalement changé quand une boule de feu, créer par Râ tomba du ciel et la percuta au milieu d'un champ de blé. Elle se réveille quelques heures plus tard, sans vraiment se rappeler de ce qu'elle faisait là, ou de ce qu'il s'était passée."

Assise sur la grande chaise du bureau digne d'un trône, je m'éprends d'un frisson quand je lis la date de l'événement à voix haute : "Le 28 Juillet 1016". Deliah a reçut ses pouvoirs le même jours que moi. Ce devait être la date sacrée.

En contre texte est affiché la photo d'une femme aux cheveux noir et au visage claire qui couvre de ses mains la flamme d'une bougie. En dessous, une inscription indique qu'il s'agit de Deliah. Je continue ma lecture passionnante et prenante :

"Lorsqu'elle arriva à son village, personne ne l'avait vraiment reconnut. Elle avait changée et était devenue plus sûre d'elle, elle avait l'air propre et bien coiffée, mais tout le monde la sentait absente et pas vraiment là. Son regard était livide, fuyant, elle ne souriait plus. Puis elle avait des comportements étranges, comme si elle découvrait le monde, comme si elle découvrait les autres. Elle était parfois prise de saut d'humeur, de crise de colère, d'absence, elle s'était même mit à faire bouger les objets sans y toucher et failli mettre le feu à la chaumière d'à côté...

" Un jour, on lui rendait visite : Un homme mystérieux lui confiait qu'il était comme elle, doté d'un destin or norme. Il la conseillait de le suivre en lui disant qu'il l'aiderait à résoudre son problème. Elle le suivit, voulant absolument savoir ce qui n'allait pas chez elle. Il l'emmena sur l'îles d'Elgia où elle découvrait tout les autres surnaturelles, son don, ce qu'elle pouvait en faire, comment le contrôler et ce à quoi elle devait s'attendre.

" Après des jours et des semaines d'entrainement elle devint l'une des plus forte. Elle accomplit par la suite de grandes choses, elle sauva des vies et combattait l'ennemie pendant les nombreuse guerres. Bien sûre elle se mariait et eu deux enfants, dont un qui a hérité de son pouvoir et avait même une marque au poignet droit, ce que Deliah n'avait pas eu quand elle avait reçut son pouvoir. Ce fut depuis ce jour considéré comme un cadeau des Dieux."

- Je vois que tu n'as pas eu de mal à trouver ta place.

Une voix masculine me fait sursauter, en levant les yeux je vois un grand brun au regard sombre et aux yeux claire qui se tient là, accoudé à l'étagère coulissante, me regardant avec un sourire malin. Il m'a prit en flagrant délit de curiosité.


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