Chapitre 9



Flash Back- 5 ans plus tôt

- Ça va faire mal ?

- Un peu... Mais ça passe vite après, ne t'inquiète pas... Prêt ?

Max acquiesça et tendit son bras à son Rafael. Celui-ci lui releva la manche de son pull, et approcha sa stèle de la peau de son frère.

- Faut pas dire des trucs ou je sais pas quoi ?

- Ché pas, je crois que c'est juste pour la cérémonie mais je ne crois pas que ce soit forcément nécessaire ! Faut juste qu'on se l'applique chacun notre tour !

- Ok, vas-y !

Rafael posa le bout de sa stèle sur le bras de son jeune frère. Ce dernier poussa un hurlement à glacer le sang, effrayant son aîné qui arrêta ce qu'il était en train de faire. Des cloques avaient commencé à se former sur le bras du plus jeune, qui pleurait à chaudes larmes. Alerté par les hurlements de ses enfants, Magnus entra en trombe dans la pièce. Il examina la scène d'un rapide coup d'œil, son regard passant de la stèle, qui pendait au bout du bras de Rafael, au bras de Max. Il se précipita sur lui

- Papa, ça brûle ! Se plaignit le jeune garçon.

Le sorcier lui prit son bras et fit passer les flammes bleues sortant de sa main, sur la blessure.

- Rafael, appelle ton père, tout de suite !

Le jeune garçon ne réagit pas. Il regardait son frère, pétrifié.

- Rafael ! Rafael... Repris Magnus d'une voix douce. Appelle Alec...

Tremblant, il obéit et prit le portable que lui tendait son père. Il appuya sur la touche d'appel et attendit, le cœur battant à cent à l'heure, des larmes dans les yeux. Il faillit éclater en sanglots lorsque son père décrocha.

- Allo ?

- ....

- Magnus ?

- Papa... Dit timidement le jeune garçon.

- Rafael ? Qu'est-ce qui se passe ?

- Il... il faut que tu viennes... J'ai fait une bêtise.... Sanglota le garçon au téléphone.

- Rafael, qu'est-ce qui se passe ? Qui c'est qui hurle derrière toi ?

- Max...

- J'arrive !

Dix minutes plus tard, Alec était auprès de sa famille. Son amant tenait le plus jeune de leur fils dans ses bras, celui-ci s'agitant dans tous les sens en sanglotant.

- Max ! S'écria Alec, en se précipitant à ses côtés.

Puis il aperçut les cloques sur son bras.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Nos fils voulaient devenir parabataï...

- QUOI ?!

Furieux, il se tourna vers Rafael, qui tremblait de tout son corps. Il l'attrapa par le bras.

- Qu'est-ce qui t'a pris?! Tu sais qu'on ne peut pas appliquer de rune sur une créature obscure ou un humain !

- Mais c'est pas une créature obscure, c'est mon frère ! Pleura Rafael.

Le cœur d'Alec se serra. Il prit son fils contre lui.

- Chut, arrête de pleurer...

Il jeta ensuite un regard vers son amant, et formulant silencieusement sur ses lèvres : « Ça va aller ? ». Magnus, qui berçait toujours Max dans ses bras, lui fit un signe affirmatif.

- Je suis désolé papa... S'excusa Rafael.

- On fait tous des erreurs Raf...

- Pas toi...

- Si, même moi...

Le néphilim se baissa pour être à la hauteur de son fils.

- Tu sais, une fois je devais tracer une rune de vitesse sur le bras de Jace. Je me suis trompé, et il a été incapable de bouger pendant plus d'une semaine. Et j'étais bien plus vieux que toi...

- C'est... vrai ?

- Oui... Sèche tes larmes...

- Tu m'en veux ?

- Non. Ce que tu as fait est grave Raf, mais tu ne le referas plus, pas vrai ?

- Non, je te jure !

- Bien !

- Papa ?

- Oui ?

- Pourquoi on peut pas être parabataï avec une créature obscure ?

Alec ne savait pas quoi répondre à ça. Ses fils ignoraient tous de la haine entre chasseurs d'ombres et créatures obscures. Ils vivaient dans une cage d'orée, et le jeune homme avait bien l'intention de les laisser encore un moment dans leur ignorance de tout cela.

- Les chasseurs d'ombres nous protègent, on ne se bat pas ensemble, c'est comme ça, ça date d'y a très longtemps... Répondit Magnus. Si tu veux un parabataï, il te faut un chasseur d'ombres...

- Alors je n'en veux pas... Si ça ne peut pas être mon frère, je n'en veux pas...

Présent- Institut

Jace, Isabelle et Clary avaient les yeux braqués sur les écrans de contrôle. Alec arriva, suivit de Magnus. Il tendit la main vers Jace. Celui-ci comprit aussitôt, et saisit les mains de son frère entre les siennes, serrant tous deux une veste de Rafael. Ils fermèrent les yeux, se concentrant au maximum. Mais ils ne voyaient rien... Alec lâcha rageusement ses mains.

- C'est pas possible !

- Je te l'avais dit ! Si je n'arrive pas moi à les localiser, ce n'est pas votre truc d'amateur qui va y arriver ! Lui lança Magnus.

Jace ouvrit la bouche pour répondre mais Alec le fit taire d'un seul regard.

- Réponds pas, il est comme ça depuis ce matin ! Ça sert à rien de parler avec lui quand il nous fait sa crise d'ado !

- Merci, Alexander, de ton commentaire très pertinent !

Jace secoua la tête. Heureusement qu'il savait que ces deux-là s'aimaient plus que tout au monde, parce que, parfois, vu de l'extérieur, le doute était permis : les deux ayant des caractères explosifs, la moindre dispute pouvait vite se transformer en guerre mondiale. Combien de fois Jace avait vu Alec revenir dormir à l'Institut à cause d'une énième dispute avec Magnus. En fait, depuis que leurs fils accumulaient conneries sur conneries, rien n'allait plus. Jace les regardait s'éloignait l'un de l'autre, impuissant. Mais il savait ce qui était le fond du problème : Rafael et sa mortalité.

Flash Back- 11 ans plus tôt

Les mains posées à plat sur le bureau de son amant, Magnus le fixait de ses yeux de chat furieux.

- Tu aurais pu m'avertir non ? Pourquoi faut-il toujours que tu prennes des décisions seul ?

- Il n'a plus de famille ! Que voulais-tu que je fasse ?! Que je le laisse entre les mains de l'Enclave ?! On est tous les deux bien placés pour connaître leurs méthodes !

- Et alors ? On va adopter tous les orphelins du monde ?! Tes hormones te travaillent ou quoi?!

- Tu sais quoi ? Je refuse de parler avec toi quand tu es comme ça ! Reviens me parler quand tu seras redescendu d'un étage ! Et pas la peine de me faire tes yeux de démon là, ça n'a jamais marché sur moi !

- Parce que je n'ai jamais déclenché ma fureur sur toi, mais continu comme ça et ça ne saurait tarder !

Alec haussa les sourcils et pianota sur l'ordinateur en face de lui, puis lui fit signe de s'en aller, d'un geste désinvolte de la main.

- Tu rigoles, là, j'espère ? Lui fit Magnus, ses pupilles n'étant plus qu'une ligne verticale très fine.

Quiconque, autre qu'Alec, aurait fui, mais pourtant cela ne semblait pas effrayer le moins du monde le jeune homme.

- J'ai du travail, on en parlera plus tard !

Le sorcier ferma violemment l'ordinateur.

- Non, on en parle maintenant !

- C'est quoi ton problème ?! S'énerva le néphilim.

- Mon problème ?! Mon problème ?!

- Tu te répètes mon amour !

- Putain Alec, je pars une semaine, une toute petite semaine, et quand je rentre je ne trouve pas un, mais deux enfants ! Tu aurais au moins pu me prévenir ! Merde !

Le chasseur d'ombres souffla et tourna ses yeux bleus vers lui. Ces derniers étincelaient, à l'image de ceux de son amant, de colère.

- Tu n'as qu'à répondre quand on t'appelle !

- Tu n'es pas le seul à travailler Alexander !

- Oh vraiment ? Et ça consiste en quoi exactement, ton travail ? Rétorqua-t-il, en prononçant le dernier mot d'un ton dédaigneux.

- Tu me reproches quoi exactement ?

Le néphilim se leva de son fauteuil, la fureur se lisant nettement sur ses traits.

- De passer ton temps loin de moi, loin de ton fils !

- Tu crois que ça m'amuse ?!

- Faut croire, puisque tu n'aies jamais là !

- Je ne peux pas laisser tomber...

- Tu te bats pour une cause perdue...

- Je ne veux pas te perdre Alec... Je ne veux pas te regarder mourir ! Si me battre pour que tu restes à mes côtés est une cause perdue pour toi...

- Après Edom, tu m'avais dit que tu l'acceptais !

- Non, je n'ai jamais dit ça ! Je t'ai dit que je comptais vivre chaque jour comme si c'était le dernier !

- Mais ce n'est pas ce que tu fais !

- Non, parce que depuis il y une personne de plus dans l'équation ! Notre fils ! Et tu viens d'en mettre un deuxième ! Ton nouveau petit protégé est mortel, Alec ! Ne crois pas que je n'ai pas de cœur, mais ta mort m'est déjà suffisamment insupportable, alors ne me demande pas de devoir aussi enterrer un fils...

Alec baissa les yeux. Il n'avait pas pensé à ça... Il attira son amant contre lui.

- Excuse-moi...

- Je ne veux pas te perdre...

- Je sais, moi non plus ! Crois-tu que l'idée me plaise de savoir qu'un jour je vais être forcé de vous abandonner, Max et toi ?

- Non, je sais bien que non... Laisse-moi trouver un moyen...

- La loi nous l'interdit, tu sais ce qu'on risque...

- Je mourais pour vous... trois...

- Trois? Est-ce que ça veut dire que tu acceptes d'adopter Rafael ?

- ... Oui... Il est difficile de refuser quand on le voit...

- Il était perdu, il errait dans la rue en pleurant, je ne pouvais pas le laisser comme ça !

- Je sais... Max veut le, « garder », de toute façon...

Alec rit.

- Il a dit ça ?

- Oui, il l'a pointé du doigt et il m'a dit « garder » !

- Je crois que tu n'as plus le choix alors !

- Vu comment le petit s'agrippait à moi ? Effectivement, je crois que je n'ai plus le choix...Mais on s'arrête à deux, je te préviens !

- Oui chef ! Mais regarde, un sorcier, un chasseur d'ombres... On est à égalité, mon amour !

- Les sorciers comptent double, mon ange !

- Hum... Magnus ?

- Oui ?

- On trouvera un moyen, pour lui... pour moi...

Présent- Institut

- Qui a appris des sorts de dissimulation à Max ? Fit Alec à son amant.

- Non mais je rêve, ça va être de ma faute maintenant !

- Ça suffit vous deux !

Isabelle, ses longs cheveux bruns lui tombant sur les épaules, leur jetait des regards noirs.

- Vous croyez vraiment qu'on a le temps pour vos chamailleries de vieux couple ?! Mes neveux ont disparu et je compte bien les retrouver !

- Parce que tu crois que nous non, peut-être ?! Mais on n'arrive pas à les localiser !! Je serais déjà auprès d'eux sinon ! Lui fit Alec avec colère, des larmes dans les yeux.

Il les planta ensuite là, et sortit prendre l'air. Il s'assit sur le muret dans la cour derrière l'Institut. Magnus le rejoignit un instant plus tard, s'asseyant à côte de lui, et le serra dans ses bras.

- On va les retrouver mon ange, je t'en ai fait la promesse...

- Je sais que tu le sens aussi, Magnus... Ils ne vont pas bien !

Le sorcier resserra son étreinte. Il ne pouvait pas le nier, il ressentait cela depuis leur arrivée à l'Institut. Leurs enfants avaient besoin d'eux, et il était certain que ce n'était pas de leurs volontés s'ils n'arrivaient pas à les localiser.

- Alec, regarde-moi...

Le néphilim leva ses yeux, humides de larmes, vers lui.

- Tu me fais confiance ? Lui demanda Magnus.

- Oui ! Répondit Alec sans hésitation.

- Alors laisse-moi faire, je vais les retrouver, je t'en fais la promesse !

- Mais comment comptes-tu...

- Ils sont partis chercher le miroir, Alec, je pense que c'est évident...

- Oui, mais.. .

- Je vais aller au temple...

- Non, c'est trop dangereux, si Asmodée te trouve là-bas...

- Tu as dit que tu me faisais confiance !

- S'il t'arrive quoi que ce soit...

- Je sais, je reviendrais... Je reviendrais avec eux...

- Magnus, je ne peux pas rester ici les bras croisés alors que...

- Tu dois rester ici, si jamais ils reviennent...

- Tu n'y crois pas !

- Non... Admit Magnus. Mais on sait jamais...

- Mon amour...

- Occupe-toi de la reine de la cour des Lumières, des deux elfes, écarte l'Enclave de mon chemin, ok ?

- D'accord... Asmodée...

- Non, tu ne t'en approches pas, je m'en occupe...

- Fais attention, je t'en supplie...

- Je te le jure ! Mais... je mourais pour eux Alec !

Le néphilim plaqua ses lèvres sur les siennes.

- Je t'aime, reviens-moi...

Le sorcier lui déposa un tendre baiser sur le front.

- Je suis bien obligé, tu ne sais rien faire sans moi...

- Va ta faire voir Bane !

- Moi aussi je t'aime ! Rétorqua le sorcier en lui faisant un clin d'œil, avant de disparaître.

Espagne

Rafael tira sur ses liens, faisant cliqueter ses chaînes. La panique commençait à l'envahir. Dans quelle merde il s'était foutu ? Si encore son frère était avec lui, mais il n'avait aucune idée d'où il se trouvait, et il avait ce pressentiment qui lui disait qu'il n'allait pas bien. Il essuya rageusement une larme qui coulait sur sa joue. Il fallait qu'il se calme, qui se rappelle ce que ses parents lui avaient appris.

Flash Back- 4 ans plus tôt

Pour la énième fois, la flèche rata sa cible.

- Rafael, concentre-toi !

Le jeune garçon leva les yeux vers son père, qui le fixait de ses yeux d'un bleu perçant.

- J'y arrive pas !

- Normal, tu ne te tiens pas correctement !

- J'y arrive pas ! Répéta Rafael avec colère.

Son père se plaça derrière lui, et le repositionna comme il faut.

- Regarde ta cible, ne la lâche pas des yeux, fais le vide dans ta tête, respire... Tu es prêt ?

Rafael ne répondit pas et tira. La flèche atterrit droit dans le centre de la cible. Alec, fier de son fils, sourit et ébouriffa les cheveux de son fils.

- Tu vois que tu y arrives !

- Parce que tu m'as aidé ! Seul, je n'y serais pas arrivé !

- Ça viendra, ne t'inquiète pas ! C'est le but des entraînements !

- Je serais jamais assez bon de toute façon... Marmonna-t-il, espérant que son père ne l'entende pas.

- Qu'est-ce que tu racontes ? Pourquoi dis-tu ça ?

Rafael soupira.

- Rien... Répondit-il en baissant la tête.

Alec la lui fit relever.

- Dis-moi ! Je vois bien qu'il y a un problème, tu es ailleurs depuis ce matin !

- Rien ! Répéta le jeune garçon.

- Rafael, ne me force pas à appeler ton père...

- C'est pas juste ! On est obligé de tout vous dire, vous avez les moyens de tout savoir, mais nous on n'a juste le droit de se taire !

- Là tu as le droit de parler, alors profite-en !

- Ils vous admirent tous...

- Qui ça ?

- Les gens... Quand on va au Taki's avec Max, ils nous regardent tous... bizarrement... Ils viennent nous parler en disant qu'on doit être fier de vous et qu'on deviendra aussi doué que vous... Mais on sait même pas de quoi ils parlent ! Ils nous parlent d'une guerre qu'on ne comprend pas, papa ! Et en cours c'est pareil ! Quand ils nous parlent de la guerre mortelle, ils citent vos noms à tous, à toi, à papa, à tante Izzy, à tante Clary, à Oncle Jace, à tout le monde ! Ils me regardent tous comme si, comme si c'était moi qui avais fait tout ça... Puis, les vampires, les loups-garous, et tout ça, ils disent tous que je suis un bon chasseur d'ombres, comme toi, parce que je reste avec des créatures obscures, mais, mais je ne comprends pas pourquoi ils disent ça ! Papa, pourquoi je devrais être fier d'aimer mon père et mon frère ? Tout le monde aime sa famille non ? Il n'y a rien d'extraordinaire là-dedans !

- Viens, on va s'asseoir...

Alec prit la main de son fils et le fit s'asseoir sur un des tapis d'entraînement.

- Je ne pensais pas que c'était aussi dur à vivre pour toi et ton frère... C'est vrai qu'avec le temps on s'est tous habitué à ce que les regards se tournent sur nous... Ils nous considèrent comme des héros... Enfin, Jace et Clary plus que nous, mais...

- Dans le monde obscur, ils ne parlent que de toi... Le coupa Rafael.

- Oui, je sais...

- Pourquoi ?

- Parce qu'à l'époque où Valentin Morgenstern a commencé sa guerre contre nous et le monde obscur, je suis tombé amoureux de ton papa...

- Et alors ?

Alec sourit face à l'innocence de son fils. Il lui caressa la joue.

- Et alors, à cette époque, un couple composé d'un chasseur d'ombres et d'une créature obscure, ça n'existait pas. Les relations entre les deux mondes étaient un peu compliquées...

- Ils étaient ennemis ?

- Je n'irai pas jusque-là, mais, disons qu'ils n'étaient pas très amis, non... Et tu sais, même si ça va mieux, c'est toujours encore un peu tendu. Pas ici, mais dans d'autres villes, d'autres Instituts.

- Pourquoi ?

- Parce que la différence fait peur mon ange...

- Je comprends pas...

- Tu comprendras un jour, tu es encore jeune...

- Mais pourquoi quand je suis avec Max ils nous regardent tous comme si... comme si ça les dérangeait...

- Qui fait ça ?

- A Idris...

Alec soupira, ça ne l'étonnait même pas. D'ailleurs, ils n'avaient emmené que très rarement les garçons là-bas.

- Ne fais pas attention à eux ! Max est ton frère, garde bien ça en tête !

- Je sais, mais je ne comprends pas pourquoi ils ne l'acceptent pas ?

- Parce qu'ils sont idiots !

Rafael sourit.

- Ça c'est vrai ! J'aime pas aller là-bas !

- Alors tu n'iras plus !

- Tu me jures ? Parce qu'il y en a qui dise qu'on doit finir notre formation là-bas, à Alicante ! Mais je ne veux pas y aller ! Pas si Max ne vient pas!

- Tu es un néphilim, tu peux rester ici ! Et de toute façon, ils ont trop peur de ton père pour t'envoyer à Idris !

- Pourquoi ils ont peur de lui ? Il fait pas peur papa !

Alec rit.

- Tu ne l'as jamais vu énerver mon ange... Lui fit-il, en passant affectueusement la main dans les cheveux de son fils.

- Papa ?

- Oui ?

- Tu es sûr que j'arriverais à me battre sans toi derrière moi ?

- Bien sûr ! Mais de toute façon, je serais toujours avec toi, même si physiquement je ne suis pas près de toi ! Et n'oublie jamais une chose, ils ne peuvent rien te faire !

Présent- Espagne

- Concentre-toi, Raf... Tout va bien, ils ne peuvent rien te...

Il s'interrompit, la porte de la cellule venait de s'ouvrir, grinçant sur ses gonds.

- « Rafael Lightwood-Bane »

- Oui, c'est moi ! Répondit-il au Frère Silencieux, plaquant un sourire provocateur ses lèvres.

Après tout, son sorcier de père jouait tout le temps à ça lorsqu'il s'adressait à ses « ennemis », et il s'en sortait toujours bien, alors autant faire pareil, qui sait, peut-être que ça marcherait.

- «Tu as pénétré dans un lieu sacré, sans autorisation. C'est interdit par la loi ! »

- Quelle loi ? Celle de l'Enclave ?

- « Oui »

- Navré, mais étant encore un peu jeune, je ne leur ai pas encore fait allégeance ! Je n'ai donc pas à leur obéir !

- « Tu dois t'y soumettre, jeune chasseur d'ombres, jeune ou pas »

- Non merci, je passe mon tour !

- « Nous reconnaissons bien là le trait de caractère de ton père adoptif »

- Mon père, tout court !

- « Vous n'avez aucun lien de sang »

- Et alors ? C'est lui qui m'a élevé, c'est largement suffisant pour moi ! Lui et Alec ! Ce sont eux mes parents ! Je n'ai aucun souvenir de ceux qui m'ont mis au monde !

- « Te proclamer comme le fils d'une créature obscure est contre nature »

- C'est toi qui es contre nature !

- « L'arrogance dont tu fais preuve est une caractéristique des créatures obscures. Nous allons y remédier, effacer l'éducation de ce sorcier »

- Bonne chance mon gars !

- « Tu devrais surveiller ton langage. Te considérer comme le fils de Magnus Bane et d'Alexander Lightwood ne te rend pas invincible, bien au contraire. Leur union est mal vue ici. Tu es bien loin de New York, jeune homme. »

- Je suis leur fils ! Pensez le contraire si ça vous chante, mais vous ne changerez rien à ce fait-là !

- Nous ne pouvons tolérer cela ! Les Frères Silencieux de New York nous en ont empêché jusque-ici, mais aujourd'hui la donne est différente. Tu as commis un crime, et tout crime mérite un châtiment.

Il s'approcha du jeune garçon, et enleva son capuchon. A la vue de ce corps rachitique et répugnant qui s'avançait vers lui, Rafael recula contre le mur. Il essayait, en vain, de contrôler la peur qui l'avait envahi.

- Où est mon frère ?

- « Nous nous en sommes occupé. »

- Qu'est-ce que vous lui avez fait ? Je vous jure que si vous lui avez fait quoi que ce soit...

- « Il n'est pas ton frère... Plus maintenant... »

Plus maintenant... Ça voulait dire quoi ça ?

- Si vous lui avez fait du mal, vous êtes mort ! Je vous jure que...

- « Tu parles trop. » Lui dit simplement le Frère Silencieux.

Rafael voulut lui lancer une réplique cinglante, mais il ne pouvait plus ouvrir la bouche. Il posa une main sur ses lèvres, et s'aperçut avec horreur que ça bouche avec disparût. Il ne pouvait plus crier, il ne pouvait que regarder, terrifié, son bourreau s'avancer vers lui. Des souvenirs de lui avec ses parents, son petit frère, défilèrent dans sa tête. On vous dit bien qu'on voit sa vie défiler devant ses yeux avant de mourir, non ?

A suivre

Gros bisous :)

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