Chapitre 6


Los Angeles- Deux jours plus tard

Argawaen, portant une longue cape blanche, marchait dans une ruelle. Ses cheveux blonds lui tombaient jusqu'à la taille, et ses yeux gris brillaient d'une lueur étrange dans la nuit. Il marchait vite et se retournait toutes les deux minutes. Il s'arrêta tout à coup. Il lui semblait avoir entendu du bruit. Il se retourna et plissa les yeux. Un chat renversa une poubelle et le fit sursauter. Il secoua la tête et se traita mentalement d'abruti. Il reprit son chemin et s'enfonça un peu plus dans la nuit noire. Il allait pénétrer dans la bouche de métro, lorsqu'un individu habillait de noir, sauta du toit et atterrit devant lui, si gracieusement que cela paressait irréel. La capuche, qui était relevée sur sa tête et le manque d'éclairage de l'entrée, empêchait l'elfe d'identifier l'identité de la personne. L'inconnu pencha légèrement la tête sur le côté, avant de commencer un décompte.

- 10...9...8...7....

Argawaen sentit une goutte de sueur lui couler le long de l'échine. Qui était cet homme et que lui voulait-il ?

- 6....5....4....

L'elfe sortit son épée de sous sa cape et menaça l'homme face à lui, lui faisant arrêter le temps d'un instant, son décompte.

- Bouge de là ou je vide tes tripes sur le sol ! Le menaça Argawaen.

Loin d'être effrayé, l'homme éclata de rire, avant de reprendre son décompte.

- 3....2....

L'elfe leva alors son épée, avant de la lâcher dans un cri de douleur. Il tomba au sol, et se prit la tête dans les mains.

- Arrê... tez...

Il se mit à cracher du sang et la douleur s'arrêta. L'inconnu s'avança vers lui mais se maintint toujours dans la pénombre.

- Qui t'a envoyé pour tuer Max et Rafael Lightwood-Bane ?

- Je ne vois pas de quoi vous parlez !

La douleur reprit alors de plus belle, le faisant hurler, avant de cesser à nouveau.

- Je répète ma question... Qui ?

Argawaen se mit alors à rire.

- Tuez-moi si vous voulez, mais je ne vous dirais rien !

L'homme s'avança alors et retira sa capuche. La lumière de la lune éclaira son visage. L'elfe leva les yeux vers lui et perdit son sourire provocateur. Les yeux bleus de l'homme le fixaient avec colère. Le dégoût, qu'il semblait ressentir, déformait ses traits fins. Argawaen déglutit difficilement.

- Alec Lightwood !

Le néphilim lui envoya un coup de pied dans la poitrine, le faisant basculer au sol, et lui coupant la respiration sous le choc.

- Je ne répéterais pas ma question une troisième fois !

L'elfe se releva difficilement, et recula. Une voix derrière lui le stoppa.

- Tu vas quelque part ?

Argawaen se retourna brusquement. Appuyé non nonchalamment contre un réverbère, se tenait Magnus Bane. L'elfe pâlit, il allait mourir, il en était certain.

- Dis-moi, je rêve ou tu fais moins le malin maintenant que ce n'est plus des enfants que tu as en face de toi ? Lui lança froidement Magnus.

- Je...

- Tu quoi ? Tu ne peux pas mentir !

Alec saisit alors Argawaen et le plaqua contre le mur de l'entrée du métro, avant de lui placer son poignard séraphique sous la gorge.

- Tu disais avoir des comptes à régler avec moi, alors vas-y, maintenant que je suis là !

- Tu as tué mon frère !

- Oui, et je ne regrette pas sa mort, ton frère n'était qu'un vulgaire parasite !

- Vous, les chasseurs d'ombres, vous vous êtes toujours pris pour des êtres supérieurs ! Le monde obscur te mange peut-être dans la main parce que tu baises un sorcier mais...

Il n'eut pas le temps de finir. Il se tordait à nouveau de douleur. Magnus s'approcha et s'accouda à côté de lui, contre le mur. Des flammes bleues sortaient de ses mains, et ses yeux ressemblaient à ceux d'un chat.

- Tu menaces mes enfants, tu insultes celui que j'aime... On ne t'a pas appris qu'il ne fallait pas jouer à ce jeu là avec moi ?

Sur ces paroles, il approcha les flammes de sa joue. La respiration d'Argawaen se fit plus rapide, saccadée. Il ferma les yeux et se prépara à souffrir. Les flammes brûlèrent sa peau. Il se mordit la lèvre pour ne pas hurler, mais la douleur était trop forte, et le cri qu'il poussa, déchira la nuit noire...

Institut- New York

Jace, se tenant dans l'encadrement de la porte de la salle d'entraînement, regardait son neveu s'entraîner. Les yeux bandés, Rafael réussissait à éviter toutes les flèches que Raj tirait. Il finit même par en arrêter une. Fier de lui, le jeune garçon enleva son bandeau et rendit la flèche à son instructeur.

- Alors ? J'étais comment ? Demanda Rafael.

- Tu as réussi à éviter toutes les flèches ! Fit Raj, impressionné.

- C'est parce que tu es nul, si c'était papa qui les avait lancées, je ne les aurait pas arrêtées aussi facilement !

Raj leva les yeux au ciel. Il aimait bien les enfants d'Alec, mais des fois, il les aurait volontiers étranglés, autant l'un que l'autre. La remarque du jeune homme, avait, en revanche, amusé son oncle. Jace était toujours touché par la fierté qu'il voyait briller dans les yeux de Max et Rafael quand ils parlaient de leurs parents.

- Les flèches de ton père sont ensorcelées pour atteindre leur cible ! Fit Jace à son neveu, en lui ébouriffant les cheveux. Mais je dois reconnaître qu'il a raison ! Rajouta-t-il à l'adresse de Raj. Tu tires comme un pied !

- Dans ce cas, fais-le toi, puisque tu es si fort ! Rétorqua Raj en quittant la pièce, furieux.

Rafael éclata de rire.

- Tu l'as vexé je crois !

- Il s'en remettra, t'inquiète pas !

Jace posa sa main sur la nuque du jeune homme.

- Tu es très doué tu sais !

- Je sais ! Répondit Rafael avec un grand sourire. Je suis le meilleur !

- Tu es très modeste aussi !

- Papa m'a toujours dit qu'il n'y avait aucune honte à affirmer être le meilleur de tous, surtout lorsque c'est le cas !

- Je vois.... Pas besoin de te demander lequel des deux t'a dit ça ! Magnus n'a pas forcément tort, mais ne crois pas que tu n'as aucun progrès à faire ! Tu dois encore continuer à travailler ! Ta garde...

- Mon frère veille sur ma garde, ne t'inquiète pas !

- Je sais... Vos parents savent que vous vous entraînez en cachette ?

- Non, ils ne seraient pas d'accord ! Pour des raisons stupides d'ailleurs !

- C'est pour votre sécurité ! Certaines de nos armes pourraient tuer ton frère !

Rafael éclata alors de rire, ses yeux fixant les cheveux de son oncle, qui avaient pris une couleur rose bonbon. Ce dernier ne comprit pas de suite et pensa que son neveu ne prenait pas ses avertissements au sérieux.

- Rafael, tu ne devrais pas prendre ce que je te dis à la légère !

- Ouais, mais en même temps comment veux-tu que je te prenne au sérieux avec cette coupe de cheveux !

- Qu'est-ce qu'elle a ma coupe ? S'étonna Jace.

Il était toujours coiffé à la perfection... Il regarda son reflet dans l'un des miroirs de la salle et leva les yeux au ciel. Il détestait les sorciers, définitivement.... Même si le sorcier en question avait 13 ans et qu'en plus d'être son neveu, il était son filleul, et qu'il donnerait sa vie pour lui.

- Max, viens ici tout de suite !

Le jeune garçon sortit de sa cachette, des larmes de rire coulant sur ses joues.

- Vous êtes privé de sortie, tous les deux !

- On est plus à une punition près tu sais ! S'exclamèrent les deux garçons en choeur.

- Filez d'ici ! Tout de suite !

- Heu, tu ne veux pas que j'arrange ton petit problème capillaire d'abord? Lui lança Max.

Jace leva les yeux au ciel pour la énième fois. Le jeune sorcier rendit sa couleur d'origine aux cheveux de son oncle et sortit en courant et en riant, de la pièce, son frère sur ses talons. Ils faillirent renverser Clary sur leur passage. Celle-ci, le ventre légèrement arrondit, s'écarta à temps pour les laisser passer. Max passa fit alors demi-tour et lui dit :

- Au fait, c'est encore une fille !

Il repartit ensuite aussi vite qu'il était venu. La rouquine se tourna brusquement vers Jace.

- Il rigole hein ?

- Oui, bien sûr mon amour, tu le connais...Mentit Jace, en embrassant celle qui partageait sa vie depuis des années maintenant.

Lui et Clary avaient déjà une fille, Lena, âgée de 9 ans, et attendait leur deuxième enfant. Sa femme ne voulant pas connaître le sexe du bébé avant la naissance, il avait au départ tenue à respecter son choix. Malheureusement, la curiosité l'avait emporté et il avait fini par demander à Magnus de lui révéler le sexe du bébé. Après tout, puisqu'il y avait un sorcier dans la famille, autant que cela serve. Il n'avait, bien entendu, pas touché mot de tout cela à Clary.

- Hum... On va dire que je te crois!

La rouquine s'appuya contre le mur, une main sur son ventre.

- Vivement qu'il naisse ! Un garçon ou une fille, je m'en fiche, tant que ça arrive vite !

Jace déposa un tendre baiser sur son ventre.

- Bientôt... Me tarde de la voir... Enfin, de le voir ! Rajouta-t-il précipitamment, sous le regard noir de sa femme.

- Ouais... Alors, comment s'est déroulé l'entraînement de Raf ? Raj était d'humeur massacrante !

- Oui, Rafael lui a dit qu'Alec était plus doué que lui avec un arc et des flèches !

Clary sourit.

- Ils ont grandi tellement vite... Il me semble que c'était hier que Max faisait ses premiers pas dans le hall de l'Institut !

- Ouais, ils ont bien grandi... Mais ce ne sont plus les deux anges que l'on a connu !

- Oh non ! Tu te rappelles quand ils ont déclenché des feux d'artifice en plein centre d'Idris ?

- J'ai bien cru que Magnus allait nous faire une syncope ce jour-là ! Fit Jace, en riant.

- Ils grandissent... C'est à eux d'écrire l'histoire maintenant... Notre temps est terminé !

- Hey, je ne suis pas encore vieux !

La jeune femme allait répondre, lorsque son portable se mit à sonner.

- C'est Emma !

Jace fronça les sourcils : lorsque Emma Carstairs les appelait, c'était rarement de bonnes nouvelles... Jamais même... Il vit le visage de Clary s'assombrir au fil de la conversation avec la jeune fille. Elle finit par raccrocher et se tourna vers lui.

- Alec et Magnus ont retrouvé les deux elfes qui ont attaqué Max et Raf...

- Ok, c'est plutôt une bonne nouvelle ça, alors pourquoi tu fais cette tête ?

- Ils ont réussi à leur faire révéler qui était derrière tout ça...

- Et ?

- Et on a un gros problème... On part pour Los Angeles... Tout de suite !

Institut- Salle d'armes

Max faisait le guet devant la porte, pendant que son frère voler des armes à l'intérieur.

- Raf, grouille ! On n'a pas la journée !

- Minute ! Je cherche un truc !

- Dépêche !

- Voilà, j'arrive !

Rafael sortit de la pièce, un grand sac sur le dos qui semblait bien rempli.

- Heu, tu es sûr qu'on va avoir besoin de tout ça ? Lui demanda son frère.

- Oui ! On sait jamais sur quoi on peut tomber ! Je ne prends aucun risque !

- Ouais... J'ai laissé la lettre sur le lit de dad et papa...

Rafael hocha simplement la tête et tendit la main à son frère. Celui-ci la saisit et ils disparurent dans un nuage de fumée bleue.

A suivre

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