Chapitre 26


Alec et Magnus s'étaient isolés des autres. Ils avaient vraiment besoin de discuter, et de préférence calmement, de la situation. Malheureusement, ce n'était pas gagné d'avance... S'ils étaient soulagés de s'être retrouvé, leurs regards se lançaient mutuellement des éclairs de colère.

- Tu as laissé Rafael partir avec toi et il a échappé à ta surveillance ?! Hurla Magnus.

- Tu m'as jeté dans la gueule du loup ! J'avais confiance en toi, en ton jugement ! Lui reprocha Alec.

- J'étais à moitié dans les vaps ! Mon père a abusé de ma faiblesse !

- Et tu ne pouvais pas te méfier ?!

- Et allez, ça recommence ! Tu rejettes tes erreurs sur moi, encore et toujours !

- Non, j'avais juste confiance en ton jugement et...

- Si tu m'as tout le temps mis sur un piédestal, c'est en rien de ma faute !

Alec eut une exclamation de dédain.

- Ça te tuerait de reconnaître que tu t'es trompé ?!

- Et toi, Alexander ?! C'est vrai que tu es du genre à admettre que tu fais fausse route !

Alec allait répliquer lorsque Maryse fit irruption dans la pièce où ils se trouvaient, interrompant leur dispute. Deux gifles fendirent alors l'air, une pour chacun des deux hommes.

- Ça va vous remettre peut-être une bonne fois les idées en place ! Je vous rappelle qu'on est au bord de la fin du monde, et que votre fils a disparu ! Alors vous mettez tous les deux, et immédiatement, votre ego de côté pour vous comporter enfin en adultes responsables !

Elle se tourna ensuite vers Magnus, qui se frottait la joue, encore douloureuse. Ses yeux de chats pointés sur sa belle-mère, il semblait sur le point de la réduire en poussière. Loin de se laisser impressionner, elle se planta devant lui, les mains sur les hanches.

- Oui, tu as un commentaire à faire ?

- C'est la deuxième fois en une journée que tu me colles une gifle ! Et au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je ne suis pas ton fils !

- Non, mais comme visiblement tu en as manqué durant ton enfance, ça ne te fera pas de mal !

- Qu'est-ce que je dois comprendre ?!

Il semblait de plus en plus furieux, et Alec sentait la réplique de trop, à deux doigts de traverser les lèvres de sa mère.

- Ça signifie que ta mère aurait dû plus souvent corriger ton insolence !

- Ne parle pas de ma mère... Lui dit-il d'un ton sans appel, en avançant d'un pas menaçant vers elle.

- Maman, arrê.. commença Alec mais sa mère ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase.

- Oh et pourquoi je n'en parlerai pas ?! Toi et moi on se connaît depuis bien longtemps ! Bien avant que mon fils ne décide de te donner son cœur. Toi et moi on ne s'est jamais aimé, on ne va pas se mentir. On a même combattu l'un contre l'autre, mais... Oh Bane, je te connais peut-être même mieux qu'Alec ! Je suis une mère, et une mère sent ces choses-là ! Je l'ai toujours vu en toi..

- Voir quoi exactement ?! Lui demanda Magnus.

Les poings serrés, il semblait faire appel à son plus grand self-contrôle, pour ne pas tuer la chasseuse d'ombre face à lui. Si elle n'était pas la mère d'Alec...

- Le vide causait par l'absence d'amour maternel...

- Maman ! S'exclama Alec choqué avant de s'interposer à temps entre elle et son amant.

- Je vais la tuer ! S'exclama Magnus, qu'Alec avait rarement vu aussi furieux.

- Tu as beau avoir 500 ans, Bane, tu pleures encore ta mère !

- Maman, arrête ! La supplia Alec. Magnus, s'il te plaît, non, c'est ma mère...

Mais le sorcier ne l'écoutait plus. La colère, la fatigue, la présence incessante de son père dans sa tête... Le tout en avait fait une bombe atomique prête à exploser, et elle était dirigée vers Maryse. Il envoya valser Alec d'un simple mouvement de la main, et agrippa la mère de ce dernier par la gorge.

- Jace ! Appela Alec en hurlant. Jace, j'ai besoin de ton aide, tout de suite !

Ce dernier fit irruption dans la pièce, et mit un moment avant de comprendre la situation.

- Qu'est-ce que... Magnus, lâche-là !

- Tu vas me tuer, Bane ? Arriva à lui dire Maryse, malgré la pression exercée sur sa gorge.

Maintenus à distance, Alec et Jace assistaient, impuissants, à la scène.

- Magnus, je t'en prie, relâche-là, je t'en supplie ! C'est ma mère... Jace fait quelque chose !Sanglota-t-il.

- Et qu'est-ce que tu veux que je fasse ?! Je ne peux pas approcher !

- Magnus, je t'en supplie... Lâche-là...

Il avait déjà dû contrôler la colère du sorcier, et généralement la force de leur amour suffisait à le calmer, mais cette fois, il n'en était plus certain....

- Tu vas me tuer ?! Répéta Maryse, d'une voix étouffée. Ta mère serait fière de toi, tu crois ?! Tu crois qu'elle est fière de te voir repousser éternellement ceux qui t'aime ?! Même tes fils tu ne les laisses pas entièrement entrer dans ta vie, dans ton cœur ! Il n'y a que mon fils qui semble avoir eu cet honneur. Et tu te le reproches chaque jour. Tu te reproches d'avoir eu cet instant de faiblesse où tu as laissé quelqu'un voir derrière ton masque de froideur ! Parce que tu as beau te pavaner dans des détenues extravagantes, et plaisanter de tout, tu es l'homme le plus froid que je connaisse, Magnus. Mais tu vois, j'ai appris à travers tes fils, mes petits-fils, à découvrir qui tu étais vraiment. Et j'ai senti la même chose que la première fois où nos chemins se sont croisés : l'absence d'amour d'une mère. Et cela te pèse un peu plus chaque jour. Et c'est pour ça que tu me détestes. Tu rejettes sur moi la colère que tu ressens envers ta mère. Mais je vais te dire quelque chose : moi je ne te déteste pas. Plus maintenant. 17 ans que tu partages la vie de mon fils, 17 ans... Et tu es tout ce que j'espérais pour mon fils... Tu es le meilleur des pères que j'aurais pu espérer pour Max et Rafael... Et j'ai beau te hurler dessus, je le fais plus comme une mère réprimandant son fils quand il fait n'importe quoi. Comme une mère que tu n'as pas eu la chance d'avoir suffisamment longtemps près de toi. Alors si. Si, je te réprimanderais quand tu dépasseras les bornes, comme je le fais avec n'importe lequel de mes enfants, car au jour d'aujourd'hui je te considère comme mon fils.

Magnus, qui avait relâché Maryse depuis un bout de temps déjà, recula de plusieurs pas, la regardant étrangement. Jace et Alec ne bougeaient pas d'un pouce, ayant du mal à savoir s'ils avaient bien entendu ce que leur mère venait de dire au sorcier face à elle.

Elle s'avança d'ailleurs vers lui et prit ses mains dans les siennes.

- Je sais que derrière ce sorcier sûr de lui, se cache un petit garçon qui pleure encore sa mère. Et je n'ose imaginer à quel point, dans des moments aussi difficiles que ceux que l'on traverse en ce moment, elle doit te manquer. Alors je jouerais ce rôle, bien que tu me détestes, et que je ne serai jamais elle ! Alors maintenant tu vas me faire le plaisir de te reprendre et de nous aider à se sortir de ce bordel !

Magnus, des larmes perlant dans ses yeux, ne répondit pas. Maryse essuya une larme sur sa joue, en lui souriant.

- Depuis que je te connais, c'est la première fois que je te vois pleurer. C'est la première fois que je vois le vrai toi... Alec !

Elle tendit la main vers son fils. Ce dernier s'avança vers elle, trop choqué lui aussi pour parler. Il saisit sa main et s'aperçut qu'elle tenait également celle de Magnus.

- J'aimerais que tous les deux vous arrêtiez de vous déchirer. Vous vous aimez plus que tout au monde, et vous avez deux fils qui, certes vous donnent du fil à retorde.. Mais bon sang, est-ce que vous avez non seulement une idée de ce que vous, vous nous avez fait traverser à moi, à Jocelyne, à Luke ?!

Elle se tourna vers Jace. Isabelle, Clary et Simon les avaient également rejoint. Kaylie se tenait dans l'entrebâillement de la porte, tenant la main de la petite Lena, Max à côté d'elles.

- Votre adolescence a vraiment été la pire période de notre vie. Vous aviez le don de vous mettre dans les ennuis... Toi, Jace, tu passais ton temps à enfreindre les lois de l'Enclave. Toi, Isabelle (elle tourna le regard vers sa fille), tu passais ton temps à changer de petits amis. Oh par l'Ange qu'on s'inquiétait pour toi quand tu découchais et qu'on ne savait ni où tu étais, ni avec qui tu étais... Puis tu es tombée amoureuse d'un vampire ! Et toi Alec... Toi qui détestais tout le monde, toi qui t'enfermais dans le travail, toi qui as bien failli ne pas venir à ta cérémonie de parabataï, et surtout... Toi qui ne voulais plus de la direction de l'Institut parce que tu voulais vivre avec un sorcier, un sorcier que ton père et moi détestions... Et pour qui tu commençais à t'opposer à l'enclave... Et puis il y a eu Edom ! Vous n'imaginez pas notre inquiétude quand on a appris que vous étiez aller là-bas ! J'ai cru en mourir !

Elle soupira.

- Je peux vous dire que vous nous en avait fait voir ! Mais c'est ça être parents. S'inquiéter, voir ses enfants grandir, tomber amoureux, avoir cette sensation de les perdre, de les voir s'éloigner de vous. J'aurais aimé pouvoir vous garder près de moi, mais j'ai dû me résoudre à vous laisser partir. Toi, Isabelle, j'ai dû te laisser partir vivre à Idris pour accompagner la transition de Simon, toi, Jace, j'ai dû te laisser aimer la fille de Valentin et toi, Alec... Oh je dois avouer que te laisser partir a été plus dur que pour ton frère et ta sœur. Pas que je les aimais moins, je vous aime tous aussi fort l'un que l'autre, mais juste parce que tu n'as pas idée de ce qu'une mère ressent à laisser son fils, son fils de 17 ans, partir vivre avec un sorcier. Non seulement parce que c'est un sorcier, mais aussi parce que ce sorcier est âgé de 400 de plus que toi ! Et qui n'a pas toujours été un sain...

Elle lança un regard rieur à Magnus, qui lui sourit timidement.

- La perte de votre petit frère est la preuve qu'être parent est peut-être le rôle le plus dur à endosser, et toi Alec, tu as dû l'endosser très jeune. Trop jeune. Et on ne peut pas dire que tu es eut des exemples de bons parents autour de toi, pourtant je peux t'assurer que tu es un père merveilleux pour Max et Rafael. Vous avez donné à ces deux petits des noms très difficiles à porter... Votre passé est lourd à porter pour eux... Ils font des erreurs, ils grandissent, comme vous vous l'avez fait. Pensez comme quand vous étiez adolescents, et vous arriverez à comprendre ce qui se passe dans leur tête.

Elle se tourna à nouveau vers Magnus.

- Je sais que tu n'as aucun modèle à qui te référer, mais sache que malgré ça, tu es un père formidable avec eux.

- Oui, vous êtes tous les deux des pères géniaux ! Intervint soudain Max. Pour rien au monde, je n'aurais voulu grandir auprès d'autres parents.

Magnus, lâchant la main de Maryse, lui fit signe d'approcher et Max accouru dans ses bras. Alec les enserra à son tour, des larmes dans ses yeux. Maryse s'écarta et fit signe aux autres de sortir.

-Ils ont besoin d'être seuls. Clary...

Elle attrapa la main de la jeune fille, qui semblait toujours ailleurs.

- Viens avec moi ma belle, j'ai à te parler...

New York

Rafael avait presque atteint l'Institut, son grand-père sur les talons.

- Est-ce que je peux savoir ce qui se passe entre mon fils et toi ?

- Nop ! Répondit Rafael en continuant à avancer.

- Il t'aime, tu sais .

- Autant que toi tu l'aimes ?

- Oui, je suppose.

- Dans ce cas il ne m'aime pas !

- J'aime Alec !

- Ah oui ?! Vraiment ?!

Le jeune homme s'arrêta brusquement et se tourna vers le vieil homme.

- Et quel genre de père repousse son fils parce qu'il aime un autre homme ?

- Je...

- Je vais te dire un truc ! Tu es homophobe! Et pas de bol, ton fils a choisi d'aimer un homme et en plus cet homme, c'est un sorcier ! Tu reproches à mon père de t'avoir volé ton fils, mais crois-moi qu'il n'a pas eu besoin de forcer pour attirer Alec dans son lit !

- Rafael ! S'exclama Robert, choqué par les propos de son petit-fils.

- Quoi ?! Je ne suis plus un enfant, j'ai arrêté de penser depuis longtemps que mes pères ne faisaient que dormir la nuit... Puis d'ailleurs, c'est la seule chose qu'ils savent faire ! Puis ça m'arrange parce que au moins le temps qu'ils passent à ça, ils ne le passent pas à s'engueuler ! Ou à m'engueuler !

- Rafael !

Rafael eut un rire hystérique face à la réaction de choc de Robert.

- Quoi ?! Tu pensais encore que ton fils chéri était vierge ? Désole de casser le mythe alors, parce que c'est loin d'être le cas ! Se moqua le jeune homme.

- Tu ne peux pas parler de ton père comme cela !

Le jeune néphilim haussa les épaules.

- Je ne vois pas pourquoi. Max et moi on est juste des pièces rapportées afin de mettre du piment dans leur relation. La vérité c'est... C'est que putain on pourrait crever, ils n'en auraient rien à foutre tant qu'eux peuvent continuer à être ensemble !

Robert remarqua que la voix du jeune homme avait déraillé sur la fin. Celui-ci lui avait tourné le dos, mais le vieil homme était persuadé que son petit-fils pleurait. Il ne dit rien, pensant que peut-être Rafael allait enfin vider tout ce qu'il avait sur le cœur.

- La première fois que j'ai entendu les histoires sur papa et dad... Je voulais tellement ressembler à Alec. Il était mon modèle. Mais il n'en avait toujours que pour Max. Moi je n'étais jamais assez bien pour lui. Jamais assez bon. Puis je me suis vite rendu compte que ma vie entière était un mensonge ! Un putain de gros mensonge ! Tu comprends ça ?!

Il se tourna à nouveau vers Robert, le visage déformé par la colère et les larmes.

- Mes parents étaient des traîtres, des lâches ! Ma vie aurait pu être meilleure mais j'ai été recueilli par deux menteurs. Ils se mentent même à eux-même.

- Rafael... Calme-toi, tu veux.

- Non ! Hurla le jeune garçon. Je ne veux pas me calmer, j'en ai plus qu'assez qu'on me dise quoi faire ! Comment me comporter ! Je ne suis pas comme vous ! J'aimerais, au bon sang oui j'aimerais ! Mais je suis le pire chasseur d'ombre au monde ! Je ne sais pas me battre, je n'ai même pas réussi à protéger mon petit frère ! Et... Et maintenant mon père est entre la vie et la mort, mon autre père est je ne sais où et... et...

Sa voix se brisa et Robert le serra dans ses bras, et Rafael laissa éclater la tristesse retenue depuis bien trop longtemps.

- Allez calme-toi ! On est presque arrivés à l'Institut, et je suis persuadé que ton père s'y trouve ! On va aller les rejoindre et...

- Il faut qu'on trouve Lucifer ! Le coupa Rafael. C'était le plan de base.

- Oui et bien permets-moi d'y apporter quelques modifications. Rentrons d'abord à l'Institut. On a besoin de ton père... De tes deux pères. Et de Jace. De tout le monde. A deux, et affaibli comme on l'est, on n'arrivera pas à grand-chose.

Rafael acquiesça et essuya rageusement ses larmes, avant de reprendre le chemin de l'Institut. Robert regarda un instant derrière lui, inquiet. Tout était bien trop calme...

Institut

De retour à l'infirmerie, les mots de Maryse raisonnant dans sa tête, Magnus s'assit sur le lit. Sa tête lui faisait de plus en plus mal... Azazel et Lucifer étaient toujours là, Isabelle s'était assise dans un coin avec Lena et Max, Jace discutait avec Alec, mais Maryse, Simon et Clary étaient absents. Le sorcier se massa les tempes.

- Il essaye d'entrer, hein ?

Il leva les yeux vers Azazel. Celui-ci était loin d'être dans son état habituel. Ses yeux brillaient d'une étrange lueur. Lucifer se tenait à ses côtés, triturant nerveusement ses doigts.

- Je gère... Dis-moi plutôt comment on s'y prend pour retrouver les ailes de ton frère et les détruire avant que mon cher papa ne mette la main dessus, et ait le pouvoir nécessaire de reconstituer les artefacts et le miroir ?

- Il ne les trouvera pas... Crois-moi...

- Tu as les a mis où ? Demanda Lucifer, curieux.

Azazel hésita, et fixa Alec, qui se tenait loin d'eux.

- Et bien, il se pourrait que je les aie confiées à quelqu'un... Involontairement de sa volonté bien sûr...

- Et bien dis-moi ! Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, on est un peu pressé par le temps ! Lui fit Magnus, agacé.

Azazel se racla la gorge.

- Si je le fais tu risques d'avoir envie de me tuer. Si habituellement ça ne m'inquiéterait pas vraiment, cette fois, vu mon état, c'est différent...

- Azazel... Soupira Lucifer. Où as-tu mis mes foutues ailes ?! Magnus a raison, on doit mettre la main dessus au plus vite et les détruire, sinon notre frère... notre frère détruira ce monde !

- Et bien je ne suis pas contre les détruire, mais disons que je les ai réduite en élixir et que je l'ai fait boire à quelqu'un. En résumé, elles se trouvent à présent sous forme liquide et coulent dans les veines d'une personne ici présente.

Il tourna à nouveau son regard vers Alec.

- Pourquoi tu me regardes comme ça ?! S'exclama ce dernier en apercevant enfin le regard pesant du démon sur lui.

Trop occupé à discuter avec Jace, il n'avait pas entendu un mot de la conversation entre son amant et les deux anges déchus.

Magnus réagit alors le premier. Il attrapa Azazel par le col de sa chemise et le plaqua contre la porte de l'infirmerie. Tous les regards se tournèrent vers eux.

- Dis-moi que tu n'as pas fait ça ?! Dis-le-moi ou je te jure que je te tue !

- D'accord, alors je te le dis « je n'ai pas fait ça » ! Lui lança Azazel, moqueur.

- Magnus, calme-toi ! Fit Alec d'une voix douce en lui faisant lâcher le démon et en le tirant en arrière.

- Allons, Magnus, tu croyais quoi ?! Il faut un pouvoir extraordinairement puissant pour rendre quelqu'un d'immortel et je ne possède pas ce pouvoir.

Le sorcier ferma les yeux, las. Il était pâle comme la mort. Sa tête lui tournait et il avait l'impression qu'on la lui tapait continuellement contre le béton. Tout ce qu'il voudrait, s'est dormir, mais s'il le faisait il laisserait entrer son père et ça, ce n'était vraiment pas une option. Cette erreur avait déjà bien failli leur coûter la vie... Il sentit les mains d'Alec sur son visage et sa voix douce s'adressait à lui. Il se força à ouvrir les yeux et il se rendit compte qu'il s'était laissé glisser contre le mur.

- Tu es glacé... Lui fit Alec, inquiet.

Ah bon ? Vu comment il avait chaud, il aurait pensé que c'était plutôt le contraire.

- La présence des anges, des démons, et de son père sont en train de le tuer petit à petit. Déclara Lucifer. Si on ne fait pas quelque chose, et vite, il mourra... Et nous avec...

Azazel éclata d'un rire effrayant, ses yeux rouges brillants d'un air mauvais.

- Vous êtes idiots ou quoi ?! Asmodée ne veut pas le tuer, il veut l'affaiblir le plus possible pour le posséder. Une fois son esprit dans le corps de son fils, il sera inarrêtable. Ailes ou pas ailes.

- Qu'est-ce que tu racontes ? Lui demanda Jace en lui jetant un regard assassin.

- La vérité. Asmodée n'a jamais voulu la mort de son fils. Pas vraiment en tout cas, dit-il en ricanant. Non ce qu'il voulait, c'est la voir à ses côtés. D'une manière ou d'une autre.

- Ok, bon peu importe ! On doit se concentrer sur le plus urgent ! Tenir Magnus à distance de son père et détruire les ailes de celui-là ! S'exclama-t-il en désignant Lucifer.

- Malheureusement, jeune homme, ça ne va pas être possible.

- Ah oui et pourquoi ? T'es un sentimental trop attaché à ses petites ailes chéries ?!

- Non... Mais toi tu es un sentimental attaché à ton frère.

- Que.. Quoi ?! Quel rapport ?!

- Azazel a transformé les ailes de Lucifer en élixir d'immortalité et il l'a donné à Alec... Déclara Magnus dans un souffle.

- Alors tu as menti, m'as vie n'est pas lié à la tienne. Lança Alec à Azazel, accusant le coup.

Il venait de se relever, posant des yeux glacials sur le démon. Celui-ci ne se départait pas de son air moqueur.

- Outch, j'ai menti !

Alec lui sourit. Non loin de lui, Max le vit faire glisser discrètement une lame de sous sa manche. Le jeune garçon se demanda, pendant un bref instant, comment son père avait réussi à la cacher là. Il retint son souffle, sachant pertinemment ce qui allait se produire.

- Bien, dans ce cas...

D'un geste rapide, le néphilim planta alors sa lame dans le cœur du démon. Isabelle poussa un cri de surprise. Azazel, lui, le fixa étrangement pendant un bref instant avant de pousser un cri de douleur déchirant, alors que tout son corps commençait à se craqueler comme s'il n'avait été qu'une statut de pierre.

- Nonnnn ! Hurla Lucifer alors que le corps entier de son frère volait en éclat.

Il tomba à genoux auprès de ce qui restait de son frère : un tas de cendres... La rage et la tristesse déformaient ses traits. Il attrapa la lame qui venait d'ôter la vie à son propre sang et se releva. Son visage se transforma, passant d'un visage humain à un visage cadavérique. Il se tourna ensuite vers celui qui avait osé mettre un terme à la vie d'un être céleste, à la vie de son frère.

- Tu viens de signer ton arrêt de mort.

A suivre...

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