Chapitre 24
Institut- Flash Back- 4 ans plus tôt
Perché sur une poutre à plusieurs mettre de haut, Rafael fixait anxieusement son père.
- Je n'y arriverai pas...
- Tu me dis toujours ça, Rafael.
- Mais c'est haut ! Se plaignit le jeune garçon.
Sa tenue de combat en cuir le gênait. Il voulut enlever sa veste mais le regard sévère de son père l'en dissuada.
- Tu dois la garder. En combat, elle te protégera !
- Mais elle me fait perdre l'équilibre, elle est trop lourde !
- Rafael... Soupira Alec, agacé. Arrête de te plaindre et marche sur cette poutre !
- Mais si je tombe...
- Tu es un chasseur d'ombres, tu ne tomberas pas !
Au bord des larmes, le jeune néphilim, avança un pied tremblant sur la poutre en bois. Celle-ci craqua dangereusement, et il recula.
- Rafael ! S'impatienta Alec.
- Mais j'y arrive pas, dad ! J'ai peur !
- La peur est dans ta tête !
Soufflant un grand coup, Rafael finit par avancer sur la poutre, faisant preuve toutefois d'un équilibre précaire. Arrivé au milieu, il perdit l'équilibre et tomba à terre. Il hurla de douleur, son bras formant à présent un angle inquiétant. Il sanglota et Alec s'approcha de lui, une lueur d'inquiétude brillant dans ses yeux bleus. Il s'agenouilla à côté de lui.
- Fais-moi voir ton bras. Hum... Ça m'a l'air cassé... Rajouta-t-il en secouant la tête.
- Ça fait mal, dadddd ! Sanglota le jeune garçon.
- Tu sais comment guérir, Rafael, alors fais-le !
- Nonn ! Dad, j'ai mal !
Face à la détresse de son fils, Alec sortit sa stèle et traça une Iratze sur l'avant-bras du jeune garçon. Ce dernier leva vers lui des yeux brillants de larmes.
- Tu dois apprendre à te servir des runes, Rafael. Tu dois apprendre à avoir ce réflexe ! Si tu t'en étais servi, tu ne serais pas tombé !
Rafael ne répondit rien, se contentant de baisser les yeux et de serrer son bras guérit contre lui.
- Allez, viens on rentre ! Lui fit Alec.
Il l'aida à se relever. Sur le chemin du retour, aucun des deux ne se parla. C'est donc dans un silence de plomb qu'ils pénétrèrent dans l'appartement chaleureux où les attendaient Magnus et Max. Leurs rires provenant de la cuisine se firent entendre. Alec se tendit. Entre lui et le sorcier, l'amour n'était pas vraiment au rendez-vous ces derniers temps. Rafael partit s'enfermer dans sa chambre, sans un mot. Soupirant, Alec rejoignit son amant et son plus jeune fil dans la cuisine. Max lui sauta aussitôt dans les bras.
- Daddd !
- Hey, mon ange. Tout va bien ?
- Oui, avec papa on a fait à manger.
- Ah, et vous avez fait quoi ?
- Plein de trucs ! Lui répondit Max en jetant des regards autour de lui. Il est où Raf ?
Bien qu'il ne le vît pas, Alec sentit le regard de Magnus peser sur lui.
- Dans sa chambre. Il a eu une journée un peu difficile.
Max leva ses yeux bleus, si semblables à deux saphirs, sur lui.
- Il pleure... Fit-il à son père.
- Et si tu allais voir ton frère, mon ange ? Lui demanda Magnus.
Le jeune sorcier leva les yeux vers lui. Il sentit que sa question cachait en réalité un ordre. Obéissant aussitôt, il disparut. Alec allait quitter à son tour la cuisine, mais la voix de son amant le stoppa.
- Qu'est-ce qui s'est encore passé avec Rafael ?
- Pourquoi « encore » ?! Lui répondit Alec assez agressivement.
- Je te pause une simple question, Alec. Alors si tu y répondais au lieu de tout de suite monter sur tes grands chevaux ?!
- Il ne s'est rien passé du tout. Il n'est juste pas assez concentré. Il ne prend pas sa formation au sérieux.
- Sa formation ? Sa formation de quoi exactement, Alec ?! Ôte-moi d'un doute, tu ne formes quand même pas notre fils à être un soldat ?!
- Rafael est un chasseur d'ombres !
- Non, Rafael est un néphilim !
- Je t'ai déjà dit qu'aux jours d'aujourd'hui, c'est du pareil au même ! Rafael doit apprendre à se battre, ne serait-ce que pour se défendre !
- Tu ne lui apprends pas seulement à se défendre, tu en fais un soldat ! Tu crois que je ne le sais pas ? Que je ne le vois pas ? Je t'ai vu à l'œuvre avec lui !
- Et ? Qu'est-ce qui ne te va pas ?
- Tu es trop dur avec lui ! Quand je te vois, j'ai l'impression de voir ton père ! Rafael est ton fils, pas ton soldat ! Tant que tu n'auras pas compris ça, il est hors de question qu'il continue.
- Ce n'est pas à toi d'en décider.
- Je suis son père, donc si.
- Un père, il en a deux !
- Pas tant que tu t'obstineras à jouer au petit commandant !
- Tu ne comprends rien ! Il doit apprendre à se battre ! Je fais ça pour le protéger !
- Je ne te reconnais plus, Alec...
Les deux hommes continuèrent à se disputer, leur voix se faisant entendre dans tout l'appartement. Dans sa chambre, Rafael serra son frère contre lui. Il était en colère, triste, effrayé. Il avait de plus en plus peur que leurs parents les abandonnent, lui et son frère. Les cris se turent, et des bruits de pas se firent entendre. Une porte claqua et ce fut le silence. Max sanglota dans les bras de son frère. Rafael ferma les yeux, et une larme coula sur sa joue. Il était persuadé qu'un jour Alec ne rentrerait pas, qu'il les quitterait définitivement...
Présent- Infirmerie
- Quelqu'un sait pourquoi on est tous aussi faible ? Demanda Jace.
Trois paires d'yeux perdus se posèrent sur lui. Isabelle secoua négativement la tête.
- On sait juste que toi, Clary et Magnus avez été plus affecté que nous. Ou du moins plus vite. Les créatures obscures se sont également mis à agir bizarrement, mais nous n'avons plus de nouvelles d'elles depuis des heures. La rue est déserte.
- C'est le cas de dire qu'il n'y a pas un chat, quoi ! S'exclama ironiquement Jace.
- Ce n'est pas le moment de faire de l'humour ! Le réprimanda Maryse. Et j'ai peut-être une hypothèse sur le fait que tu aies été plus affecté. Soit tu as encore du sang de démon en toi, et cela est tout de même peu probable, soit le feu céleste qui a coulé en toi a laissé des traces.
- Et ?
- Et dans les deux cas, et si on examine la situation attentivement, je dirais qu'une importante énergie s'est libérée.
- Quelle sorte d'énergie ? Interrogea Clary.
- Céleste ou démoniaque. Mais dans les deux cas, ce n'est pas bon. Pour aucun d'entre nous. Et si on en croit la façon dont est tous affecté, je dirais... les deux.
- Comment ça « les deux » ?! S'exclama Jace.
- Et bien nous sommes affectés, les créatures obscures aussi. Donc si on emboîte les choses les unes dans les autres, je dirais que les deux énergies...
- Sont sur terre... Compléta Isabelle.
- Oui. Sous quelle forme, je l'ignore.
- Pourquoi Max n'est-il pas affecté ? Demanda Clary.
La jeune fille tenait toujours serrée contre elle le jeune garçon, qui avait fini par s'endormir. Sa fille, Lena, dormait également à ses côtés. Jace avait essayé d'engager avec elle le sujet de la perte de leur bébé, mais la rouquine avait esquivé le sujet. Jace était inquiet, très inquiet même. Malheureusement, il ne pouvait rien y faire pour le moment. Lui-même devait essayer de surmonter cette perte...
- Bonne question. Lui répondit-il. Magnus nous donnerait sûrement la réponse s'il ne s'obstinait pas à imiter la belle au bois dormant !
- Je peux le réveiller si vous voulez ! Leur fit Max.
Le jeune sorcier venait de se réveiller, et les fixait de ses grands yeux bleus.
- Moi aussi j'ai besoin de réponse. Puis c'est ma faute s'il est... comme ça ! Il faut que je le sauve !
- Max, tu as de très grands pouvoirs, mais tu ne peux pas faire de miracle ! Lui fit Isabelle d'une voix douce.
Loin de l'écouter, il s'écarta des bras de sa tante et rejoignit le lit de son père. Lui prenant la main, il tendit l'autre vers sa famille.
- Lequel de vous accepterez de me donner un peu de sa force ?
- De quelle force as-tu besoin ? Lui demanda Maryse.
- Le plus que vous pouvez me donner.
Jace lui attrapa la main.
- Prends toute la force qu'il t'est nécessaire !
Isabelle prit la main de son frère, et Clary attrapa la sienne. Maryse sourit en voyant sa famille aussi unie. S'approchant à son tour du lit de son gendre, elle lui prit la main, avant d'attraper celle de son petit-fils.
- Prends toute l'énergie qui t'est nécessaire, Max. Fais comme tu as fait avec ton père et ton frère.
- Je ne sais pas comment j'ai fait. Sans Rafael...
- Pense à lui. Lui dit Jace. Il est toujours près de toi, peu importe la distance qui vous sépare. Il est toujours avec toi, comme Alec est toujours avec moi. Pense à lui, puise la force dans le lien qui vous unit.
Écoutant les conseils de son oncle, Max ferma les yeux, se concentrant sur le lien qu'il partageait avec son frère....
PDV Magnus
Las, j'appuyais sur une touche du piano de Lucifer, répandant un bruit affreux dans toute la pièce.
- Génial, même pas accordé !
- Mon piano est accordé, tu es juste nul !
Je levais les yeux vers le diable en personne, bien qu'en cet instant il ressemblait juste à un enfant en colère.
- Ton petit ami met trop de temps ! Me reprocha-t-il.
- Ça a des points positifs, parfois ! Lui fis-je avec un clin œil.
Il grimaça, dégoûté.
- Je n'ai pas envie de connaître les détails de ta vie sexuelle !
- Tu as tort ! On a un peu que ça à faire en ce moment !
- Hum... Tu es sûr qu'il a compris le message ?
- Alec est têtu, pas sourd. Il fera ce que je lui ai demandé.
- J'espère, parce qu'il en va de notre survie à tous !
- Il y arrivera !
- Quand ?! Le temps presse ! Je le sens, ils sont descendu...
- Qui ça ?
- Mes frères...
- Génial, une armée d'anges en colère ! Fis-je ironiquement. Comme si la fête n'était pas assez joyeuse...
- Ils veulent le miroir, et les artefacts...
- Et ils savent où les trouver ?
- Non... Je ne crois pas...
- Enfin une bonne nouvelle !
- Ils ne tarderont pas à le savoir ! Et Asmodée aussi !
- Et toi ?
- Quoi moi ?!
- Tu ne peux rien faire ?
- Je m'en occuperai quand j'aurai récupéré mes ailes ! Azazel me rejoindra, il m'aidera, je le sais ! Il est sur Terre lui aussi, il vous faut le trouver !
- J'aimerais pouvoir t'aider... Si seulement je n'étais pas coincé ici...
- Sert toi de ton fils... Il t'appelle...
FIN PDV Magnus- Institut- Infirmerie
Magnus ouvrit brusquement les yeux, ses yeux de chat brillants d'une intensité que ses amis avaient rarement eu l'occasion de voir. Ils reculèrent tous, y compris Max, qui ne semblait pas très rassuré, mais le sorcier le retint par la main.
- Où est ton père ?
- Il... Il est parti faire ce que tu lui as demandé...
Magnus soupira de soulagement et laissa sa tête retomber sur les oreillers. Il se sentait las. Il ne comprenait pas pourquoi Lucifer tenait tant à ce qu'il retourne à la conscience sachant que cela ne durerait que quelques minutes. Il sentait la force de son père autant que s'il avait été dans son royaume. En y réfléchissant bien, il se demanda même si ce n'était pas pire. Il coula un regard vers les visages inquiets penchés au-dessus de lui. Il fut heureux de constater que Jace et Clary semblaient aller mieux.
- Comment ça ce fait que vous tenez debout vous maintenant ? Leur demanda-t-il avec un sourire moqueur, espérant détendre l'atmosphère.
- C'est mon pouvoir qui les a mis dans cet état. L'énergie que j'ai libérée... Expliqua Max. Mon énergie. Je ne la sens plus dans l'air.
Magnus hocha la tête, comprenant. Il remarqua alors une absence qui n'avait pas lieu d'être.
- Où est Rafael ?
- Avec dad.
- Quoi ?!
Il se redressa, essayant de se lever, mais il fut pris de vertige et retomba sur le lit, jurant. Isabelle s'avança vers lui.
- Tu devrais rester couché. La présence ne ton père t'affecte plus que nous, et...
- Je sais ! S'exclama-t-il agressivement. Comment avez-vous pu laisser Rafael suivre Alec?!
- On n'a pas trop eu l'occasion de donner notre avis, tu sais ! Lui fit Jace.
- Alec doit accomplir une mission d'une extrême importance, et qui plus est, qui est dangereuse ! La présence de Rafael le met en danger ! Les met en danger tous les deux !
- Tu ne les crois pas capable de fonctionner ensemble ? L'interrogea Maryse, les sourcils froncés.
- Non, effectivement. Rafael n'est pas un soldat. Il n'est pas formé pour ça, et il n'écoute rien, vous le savez très bien !
- Rafael est un très bon chasseur d'ombres ! Le défendit Max.
- Max, s'il te plaît, ne te mêle pas de ça !
- Si je m'en mêle ! J'en ai plus qu'assez de vous entendre le prendre pour un incapable, parce que jusque-là, c'est lui qui était toujours là pour moi, qui s'est occupé de moi, pas vous !
- Oui c'est vrai qu'en Espagne vous vous en êtes très bien sorti sans nous... Lui rétorqua Magnus froidement en plongeant ses yeux dans ceux de son fils.
Max soutint le regard de son père.
- Ce n'était pas de la faute de Rafael, mais de la mienne.
- Ce n'est pas la question. Alec n'aurait pas dû laisser ton frère le suivre.
Des coups, semblant provenir de la grande porte de l'Institut, mirent fin à la discussion. Isabelle déroula son fouet, et Jace dégaina une épée avant d'ouvrir prudemment la porte de l'infirmerie. Ils sortirent dans le hall, et Magnus les suivit, s'efforçant de tenir debout. Jace fit signe à sa sœur de se mettre d'un côté de la porte, alors qu'il se positionnait de l'autre, prêt à frapper si nécessaire. Magnus leva les yeux au ciel, trouvant tout cela ridicule. Il ouvrit la grande porte. Un homme s'écroula alors dans ses bras.
- Lucifer ! S'exclama le sorcier en l'allongeant sur le sol.
Ce dernier lui attrapa la main.
- Qu'est-ce que tu fous là ?! Lui demanda Magnus avant de remarquer le sang sur sa poitrine. Mon dieu, mais qu'est-ce qui t'est arrivé ?
- Il... arrive...
- Qui ? Qu'est-ce que tu me racontes ?
- Ça suffit le blabla ! Izzy, tuons-le ! S'exclama Jace.
Il leva son épée mais Magnus le bloqua avec le peu de magie qui lui restait.
- Non ! Hurla-t-il. Il n'est pas notre ennemi !
Ils le regardèrent tous comme s'il était devenu fou. Les ignorant, il posa ses mains sur les joues de l'ange déchu.
- Lucifer, qui t'a fait ça ?
- Ton... père...
- Mais... Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?! Pourquoi tu...
Il se tut, et son visage se décomposa.
- Ce n'était pas toi. C'était lui... C'est lui qui est rentré dans ma tête !
- C'est... un... piège...
Souterrains
Simon s'adossa à la paroi rocheuse, le visage en sueur. Ils avaient tous de plus en plus de mal à respirer. Alec était agenouillé auprès de Kaylie. Le visage pâle, la jeune fille était pris de frissons depuis plusieurs minutes maintenant.
- Il faut la sortir de là ! Annonça à Alec à Simon. Et vite !
- On doit tous sortir de là ! Lui fait-il remarquer entre deux quintes de toux. Il faut qu'on sorte ou on va tous mourir ici !
- Je ne peux pas laisser Rafael ! Il faut que je continue !
- Alec, je ne sais pas où est Rafael, mais il n'est certainement pas ici ! On parcourt ces tunnels depuis des heures, et on tourne en rond ! Il serait ici, on l'aurait retrouvé !
Alec se passa une main sur le visage. Simon n'avait pas tort.
- Et si c'était lui qui avait crié tout à l'heure ? Et s'il lui était arrivé quelque chose ? S'il...
- Alec...
Simon mit une main sur son épaule.
- Il va bien, je suis sûr qu'il va bien ! On va le retrouver, mais avant il faut qu'on sorte de cet endroit !
Alec inspira un grand coup et souleva Kaylie dans ses bras.
- Tu as raison. Sortons d'ici.
New York- Central Park
Rafael, toussotant, se traîna sur la rive du lac. Son cœur tambourinait dans sa poitrine. Il resta un moment allongé dans la boue, essayant de retrouver son souffle. Il scruta ensuite le lac, espérant voir sa famille et son amie en sortir. Mais les minutes passaient, et la surface du lac demeurait lisse et plane. Il ne comprenait pas ce qui s'était passé. Il se souvenait de la dispute avec son père et Kaylie, puis d'avoir continué sa route dans les souterrains. Il avait entendu les pas et les appels de Kaylie, il la pensait juste derrière lui. Il s'était même arrêté, l'attendant, agacé par ses appels incessants. Mais elle ne l'avait jamais rejoint. Il l'entendait l'appeler encore et encore, mais c'était comme si sa voix demeurait toujours aussi lointaine. Il avait alors rebroussé chemin et c'est alors qu'un cri strident avait retenti. Il avait eu l'impression que son crâne se fissurait en deux. Lorsque cela avait cessé, il avait continué son chemin, appelant sa jeune amie, son père, son oncle. Mais aucun ne répondait, et il n'y avait aucune trace d'eux dans les souterrains. Il avait alors continué seul et empruntait l'une des sorties qui menait tout droit dans le lac de Central Park.
Au loin, le croassement d'un corbeau le fit sursauter. Levant les yeux vers le ciel, il grimaça. Des nuages noirs le recouvraient, et un épais brouillard s'était abattu sur la ville. Rafael se releva, titubant légèrement. Il était épuisé. Il n'avait aucune idée de l'heure qu'il était, mais le parc était désert, et le croassement du corbeau était le seul bruit venant troubler le silence pesant dans lequel était plongée la ville. Il fouilla dans les poches à la recherche de son portable, avant de le jeter dans une poubelle.
- Ça aurait été trop beau que tu fonctionnes toi... Soupira-t-il.
- Rafael ?
Le jeune homme sursauta et recula si vite, qu'il trébucha.
- Robert ?! S'exclama-t-il.
Robert Lightwood, le visage émacié, se tenait devant lui. Ses vêtements étaient en lambeaux, mais il ne semblait pas être blessé. Il aida son petit-fils à se relever.
- Que fais-tu là ?! Tu devrais être en lieu sûr ! Où sont ton père et ton frère ?
- Ils... Je ne sais pas où est papa. Je le pensais derrière moi, mais...
- Mais quoi ?
- Mais ce n'était pas le cas !
- Rafael, où alliez-vous ?
- Ça ne te concerne pas !
- Écoute, je ne suis pas ton ennemi, je...
- Que tu sois mon ennemi ou pas, je n'ai pas confiance en toi. Tu crois que j'ai oublié que tu m'as menacé de me faire passer devant le Conseil ? De me retirer mes runes ? Et que tu as menacé de mort mon père ?! Mes pères ?!
- Je n'ai jamais voulu de mal à Alec !
- Mais à Magnus, si ! Et youhou, menacer Magnus, c'est menacer Alec !
Robert ferma un instant les yeux, soupirant. Il n'avait pas le temps de batailler avec le jeune néphilim. Il reconnaissait bien dans son attitude, l'éducation désastreuse de Magnus Bane, mais il n'y pouvait rien. Pas maintenant en tout cas. Mais il se jura que s'il sortait en vie de tout ça, il reprendrait les choses en main.
- Écoute, Rafael, il s'est passé quelque chose de très grave. Alicante est détruite, toutes les tours se sont éteintes, et Idris est devenu visible aux yeux des terrestres !
- Je sais, l'Institut aussi.
- Les démons ont-ils attaqué ?
- Non, je ne crois pas... Nous n'avons eu qu'à maîtriser des terrestres paniqués face à la couleur apocalyptique du ciel, mais...
- Tu n'as vu aucun démon ?
- Je...
Rafael réfléchit. Il est vrai que ça avait été la panique, mais à part des terrestres apeurés, ils n'avaient pas eu affaire à un seul démon. Il regarda autour de lui. Il se souvenait avoir traversé ce parc avec Kaylie, d'avoir entendu les insultes proférées à leur passage. Mais le parc était à présent désert. Où était passé les terrestres ?
- Pourquoi il n'y a personne ? Interrogea-t-il, plus pour lui-même que pour son grand-père.
- C'est exactement la question que je me pose ! La ville devrait grouiller de démon ! Mais il n'y en a aucun. La ville est déserte !
- Il... il faut qu'on rejoigne les autres à l'Institut !
- Bien ! Tu restes derrière moi ! Lui ordonna Robert.
Rafael haussa les sourcils et le dépassa, dégainant une épée.
- Tu n'utilises plus de poignard séraphique ? S'étonna Robert.
- Il ne marche plus... Essaye, tu verras...
Institut
Suivant les ordres de son père, Max essayait de remettre Lucifer sur pied, guérissant ses blessures petit à petit. Semblant impressionnantes au premier abord, elles se révélaient plus superficielles que prévu. Maryse, elle, hurlait contre Magnus, qui, se frottant les tempes, essayait de l'ignorer. Cependant, comme si cela ne suffisait pas, Jace s'y mettait aussi.
- Vous ne pourriez pas vous taire, j'essaie de réfléchir ! S'exclama le sorcier.
- Il aurait été plus utile de le faire avant d'envoyer mon fils et mon petit-fils à la mort ! Lui reprocha Maryse.
Magnus leva la main pour la faire taire.
- On ne peut être sûr de rien tant qu'il ne s'est pas réveillé !
- Son message était pourtant très clair ! Lui fit remarquer Jace, le foudroyant du regard. Alec est là- dehors, sans protection ! Nos runes ne servent plus à rien, nos poignards ne marchent plus, et même notre lien semble rompu !
- Tu crois que je ne le sais pas ?!
- Alors trouve une putain de solution, Magnus !
- Comment ?!
Tous les deux hurlaient à présent, aussi furieux l'un que l'autre. Clary, pelotonnée dans un coin, semblait ailleurs. Serrant sa fille dans les bras, elle semblait fixer les deux hommes sans les voir. Elle tourna à peine le regard vers Isabelle lorsque celle-ci apparut dans son champ de vision.
- Ça suffit ! Ce n'est pas en hurlant que vous allez trouver une solution ! S'interposa Isabelle. Vous n'êtes pas les seuls à être inquiet ! Mon frère, mon neveu et l'homme que j'aime, sont là-dehors, quelque part ! Alors au lieu de vous disputer comme deux lions défendant leurs territoires, réfléchissons plutôt à un moyen de nous sortir de ce bordel !
Magnus se prit la tête dans les mains.
- Ça risque d'être sans moi...
- Ah non, ce n'est pas le moment de repartir au pays des rêves ! Le prévint Jace.
- Si tu t'imagines que j'ai le choix...
- Donne... moi... ta main.. Lui fit Lucifer d'une voix faible.
Ils se tournèrent vers lui. Max, resté à ses côtés, leva les yeux vers son père.
- Je crois qu'il est... guéri... Mais... c'est le diable, papa ! Rajouta-t-il à voix basse.
- Oui, c'est vrai. Lui répondit Lucifer. Mais sache... que je... te remercie... pour ton aide, jeune.. homme...
- Ne me remerciez pas ! Je vous renverrai d'où venez dès que possible !
- Max... Soupira Magnus. Écarte-toi !
Le jeune sorcier obéit, ravi de pouvoir s'éloigner de l'ange déchu. Il le trouvait moins inquiétant que ce qu'il se l'était imaginé. Il avait l'air presque normal et dans un sens, cela était d'autant plus effrayant.... Magnus s'avança vers Lucifer, et lui tendit la main comme il le lui avait demandé.
- Prends de ma force... Lui fit Lucifer. Elle durera plus longtemps que celle de ton fils. Prends-en suffisant pour nous sortir de là !
- Explique-moi d'abord ce qui se passe !
- Asmodée m'a fait libérer pour me tuer. Il espère attirer ainsi l'attention de notre père. Il espère une guerre céleste.
- Et à quoi elle lui servirait ? Demanda Jace.
- Le miroir. Les artefacts seuls ne suffisent pas pour activer l'ensemble de son pouvoir. Il faut les mélanger à la pierre céleste. Cette pierre est dangereuse, instable. Combiné au miroir... Les deux réunis forme une arme mortelle, destructrice. Elle rayerait cette terre définitivement de votre système solaire...
- Génial... Magnifique, vraiment ! S'exclama Jace ironiquement.
Magnus le fit taire en un seul regard.
- Tu as dit qu'il voulait une guerre céleste. Dans quel but ? Pourquoi détruire cette terre ?
- Il ne veut pas uniquement détruire ce monde, il veut détruire notre père. Tout ce qu'il a construit...
- Dans.. dans ma tête, c'était lui ? Pas toi ?
- Non... Je suis beaucoup trop faible sans mes ailes, Magnus. Je... je ne peux pas accomplir une telle chose. Même si tu es affaibli...
- Comment ai-je pu être aussi idiot...
- Asmodée est le roi de la manipulation mentale. Son pouvoir a toujours résidé dans ça... Tu en as d'ailleurs hérité.
- Justement ! J'aurais dû me méfier !
- Comment ? Comment aurais-tu pu deviner ? Le royaume des songes, est un royaume complexe, répondant à des règles différentes...
- Il... Il recherche tes ailes, tu sais pourquoi ?
- Oui... S'il les avait en sa possession, il obtiendrait un pouvoir suffisant pour lui permettre de survivre à la colère de mes frères. Du moins jusqu'à qu'ils les détruisent tous jusqu'aux derniers...
- Et Azazel ?
- Il a besoin de lui pour assembler les artefacts. Lui seul peut le faire...
- Comment pouvons-nous l'arrêter ?
- On tue Azazel ! S'exclamèrent Jace, Izzy et Maryse en chœur.
Magnus tressaillit, grimaçant.
- Non, ça, ce n'est pas possible...
- Et pourquoi, je te prie ?! Lui fit Maryse.
- Parce que la vie de votre fils est liée à celle de mon frère. Lui répondit Lucifer.
Maryse se tourna vers Magnus, le visage déformé par la colère.
- Qu'est-ce...
- Comment croyez-vous qu'Alec est devenu immortel ?! Qu'est-ce que vous croyez ? Qu'on s'était contenté de brûler un cierge ?! La coupa Magnus.
La gifle qu'elle lui mit siffla dans l'air.
- Grand-mère! S'exclama Max, choqué.
- Clary, fais sortir les enfants ! Lui ordonna Maryse. Tout de suite !
Réagissant comme un automate, la rouquine traîna sa fille et son neveu à l'extérieur de l'infirmerie. Elle entendait les cris provenant de l'infirmerie. Elle entendit Lucifer leur dire que de toute façon il ne les aurait jamais laissé tuer son frère, elle entendit Jace répliquer, elle entendit les menaces que Lucifer proféra contre lui, puis elle se figea. Dans le hall, une dizaine de Gardiens les attendaient, leurs armes à la main. Lena se cacha derrière sa mère, effrayée. Max, lui, fixait les visages masqués de noir de ces hommes. Ils se déplacèrent, formant un cercle autour d'eux, les encerclant... L'un d'eux s'adressa alors à Clary :
- Donne-nous l'enfant !
Celle-ci leva les yeux vers lui et lui sourit.
- Non.
- Donne-nous l'enfant, ou ta fille mourra !
- Et bien, allez-y, tuez-nous !
Max leva brusquement la tête vers elle.
- Heu, tante Clary, je ne suis pas sûr que c'était une bonne idée de leur dire ça !
- Ne t'en fais pas, Max, tout va bien.
Le cercle de Gardiens s'écarta alors, laissant passer un Frère Silencieux, plus décharné que ceux que le jeune sorcier appelait les « gentils ». Celui-là, il l'aurait reconnu entre mille.
- Oh non, pas lui... Murmura Max, en reculant malgré lui.
Clary pencha la tête sur le côté.
- Je croyais que ton père l'avait tué...
- Ouais, moi aussi...
- C'est qui lui ? Pleurnicha Lena.
- Un méchant, très, très méchant ! Lui fit Max en attrapant la main de la petite fille.
« Clary Fairchild... Donne-nous l'enfant et il ne te sera fait aucun mal... »
La voix du Frère Silencieux sembla raisonner dans leurs têtes.
- Je vous ai dit, « non » !
« Bien. C'est ton choix ! »
Il se tourna ensuite vers les Gardiens.
« Tuez-les... »
A suivre
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