Chapitre 22


New York

Seul dans un coin, Max réfléchissait. Rafael voulait le ramener à l'Institut, auprès de leurs parents, mais il ne pouvait pas rentrer, bien qu'il en ait envie plus que tout. Il ne pouvait pas. Pas avec ce que son frère lui avait appris. Sa tante avait perdu son bébé par sa faute, son père était entre la vie et la mort, ainsi que beaucoup d'autres gens, et tout ça à cause de lui. Il ne pouvait pas rentrer, il n'était pas le bienvenu, il en était certain. A l'opposé de lui, Rafael se disputait avec Kaylie. Les mains sur les hanches, elle le fusillait du regard.

- Pourquoi tu le lui as dit ?!

- Parce qu'il est hors de question que je lui mente !

- Rafael, regarde-le !

Le jeune néphilim tourna la tête vers son frère, qui s'était recroquevillé dans un coin.

- Je vais le ramener et il ira mieux !

- Le ramener où ? A l'Institut ?! On ne sait même pas ce qui s'y passe ! Je te signale que quand on l'a quitté, l'alarme s'était déclenchée !

- Mes parents sont encore là-bas, j'en suis certain ! Alors on y retourne !

- Ils ne sont probablement pas les seuls ! Tu vas jeter ton frère dans les bras de ceux qui veulent ça mort !

- C'est là que tu entres en jeu, ma chère Kaylie ! Tu fais diversion pendant que je l'emmène à mon père ! Une fois qu'il sera auprès de lui, personne ne le touchera !

- Je ne risquerai pas ma vie en me fiant uniquement à ton jugement !

- Très bien, alors dis-moi ce que tu proposes, toi qui es aussi intelligente ?!

Elle garda le silence, le défiant du regard. Rafael leva les yeux au ciel, avant de rejoindre son frère.

- Lève-toi, on y va...

- Je ne veux pas y aller !

- Max... Soupira Rafael.

Il s'agenouilla face à lui.

- On ne peut pas rester ici, c'est trop dangereux. Il faut qu'on rentre à l'Institut, auprès des parents ! Je sais que je ne dis pas ça souvent, mais on a besoin d'eux !

- Je peux pas, j'ai fait de trop mauvaises choses ! Je dois d'abord réparer mes erreurs !

- Ok. Tu sais ce qu'on va faire ? On va rentrer, rassurer les parents, et après je viendrai avec toi et on remettra de l'ordre dans le merdier que ta foutue ! Ça te va ?

- J'ai peur...

- Hey, qu'est-ce que tu veux qui t'arrive quand tu es avec moi ? Tu n'as rien à craindre petit frère !

Il posa une main sur la joue du jeune sorcier.

- Quoi qu'il arrive, toi et moi on reste ensemble, ok ?

- Ok...

Institut

Isabelle ferma précipitamment la porte de l'infirmerie, et appliqua une rune de verrouillage dessus.

- On ne va pas pouvoir tenir les terrestres éloignés très longtemps... Fit-elle à son frère.

Celui-ci ne lui répondit pas. Tenant la main de son amant dans la sienne, il ne le lâchait pas des yeux.

- T'as des nouvelles de Rafael ? Lui demanda-t-il.

- Non... Je suis désolé...

Alec ferma les yeux. Il paressait à bout de forces. Baissant les yeux sur sa rune parabataï, il poussa un gémissement douloureux en la voyant disparaître petit à petit. Il n'avait pas besoin de le voir, il le sentait. Il était en train de perdre Jace, et Magnus s'affaiblissait lui aussi un peu plus à chaque seconde qui passait. Rafael et Max étaient il ne savait où, probablement en danger, et il ne pouvait rien y faire. De rage, le néphilim renversa ce qui se trouvait sur la table de chevet du lit.

- Alec !

Isabelle s'approcha de lui et prit son visage en coupe.

- Calme-toi ! On va trouver une solution, et on doit commencer par mettre Jace, Magnus et Clary en sécurité ! Après on cherchera les garçons, et on essaiera de comprendre ce qui s'est passé !

- Max...

- Quoi Max ?

- C'est lui qui est derrière tout ça... Comment et pourquoi je l'ignore, mais... je le sens.... J'aurais dû veiller plus sur eux, être plus souvent là. Mais au lieu de ça, je préférais provoquer Magnus parce que c'est toujours comme ça qu'on a fonctionné. Se disputer pour se montrer qu'on s'aime... C'est tellement stupide !

- Alec, vous êtes de très bons parents ! Rafael et Max sont des adolescents maintenant, et... Il vous faut juste un temps d'adaptation ! Rappelle-toi comment on était à leurs âges ! Rappelles-toi comment toi tu étais ! Tu n'aimais déjà personne, mais arrivé à l'adolescence, tu repoussais carrément tout le monde ! Tu t'es isolé, renfermé sur toi-même !

- J'avais mes raisons...

- Je sais, et je ne doute pas une seule seconde que les garçons ont les leurs ! On va les retrouver Alec, tu verras. Les Gardiens sont à leur recherche, ils ont accepté de nous rendre ce service. Ils les retrouveront...

- J'ai l'impression d'avoir tout raté avec eux... Ils ont grandi tellement vite... Tu te rappelles quand Max était bébé ?

- Il ne te lâchait pas et pleurait à chaque fois que tu t'éloignais ! Se rappela Izzy avec un sourire attendri.

- Et Rafael a fait la même chose avec Magnus...

- Je me rappelle du jour où tu l'as ramené chez vous sans en informer Magnus ! J'étais avec lui, je ne sais plus pourquoi d'ailleurs, mais enfin passons... Il était furieux, mais après il ne le quittait plus !

- Il le comprend mieux que moi... Si je le perds, je ne pourrais pas y arriver... Je ne peux pas les élever sans lui...

- Tu n'auras pas à le faire, tout va s'arranger, tu verras !

- Même toi tu n'y crois pas !

Isabelle ferma les yeux et enfouit son visage dans le cou de son frère. Non, elle n'y croyait pas...

  Rafael tirait à moitié son frère derrière lui. Kaylie, elle, grommelait. Elle n'approuvait pas le plan de Rafael, et ne se cachait pas de le lui faire comprendre.

- Ouais, ben c'est comme ça ! Lui rétorqua-t-il alors qu'elle lui faisait part de ses craintes, pour la énième fois. Tu ne peux pas comprendre de toute façon, c'est pas ton père qui est sur son lit de mort!

- Oh je t'en prie, Rafael ! Nous faire tuer ne va pas l'aider !

- Non, mais nous avoir auprès de lui, si !

- Papa va si mal que ça ? Lui demanda Max, inquiet.

- T'en fais pas, il va s'en sortir, comme toujours !

- Mais... Mais s'il.. s'il meurt, ce sera de ma faute, et... Et je lui ai dit que je le détestais, et....

- Max ! Lui fit brusquement Rafael en le saisissant par les épaules. De toi et moi, d'habitude, qui fait les conneries et en fait voir de toutes les couleurs aux parents ?

- Toi...

- Voilà ! J'ai donc l'habitude de ce qu'on pourrait appeler « l'après-connerie » ! Alors fais-moi confiance et fais ce que je te dis de faire ! Et n'oublie pas, si on te demande quoi que ce soit au sujet de tout ça, tu dis que tu ne sais rien !

- Rafael, les gens vont mourir à cause de moi ! C'est de ma faute ! Pleura le jeune sorcier.

- Non, c'est faux ! Asmodée t'a fait croire que ce que tu désirais le plus, il pouvait te l'offrir. Tu y as cru, et n'importe qui a ta place y aurait cru aussi. Tu as cru bien faire, tu ne pouvais pas savoir...

- Alors je suis stupide, et nul ! C'est pire !

- Pourquoi ? Parce que tu as fait des mauvais choix ?

- Oui... Papa et dad n'auraient jamais fait une chose pareille...

Rafael éclata d'un rire sans joie.

- Papa et dad ont eux aussi fait de mauvais choix ! Tout le monde en fait...

Max leva ses yeux bleus embués de larmes vers lui.

- Tu crois que nous aussi ont été des mauvais choix ?

- Non, ça je suis sûr que non... Allez viens, on va les rejoindre...

Institut

Quittant la chambre discrètement, pour ne pas réveiller Isabelle qui avait fini par s'endormir, Alec se dirigea vers le hall désert de l'Institut. Il avait besoin de savoir s'ils avaient des nouvelles de ses fils, mais il ne trouva personne. Furieux, inquiet et épuisé, il reprit la direction de l'infirmerie. Il n'y avait plus aucun bruit dans le bâtiment. Des feuilles de papier jonchaient le sol, accompagnées de différents objets abandonnés là. Alec ramassa un poignard séraphique, et murmura le prénom d'un ange. Le poignard s'activa, avant de s'éteindre. Le néphilim le laissa alors retomber au sol. Il se souvint de cette chasseuse d'ombres à Idris qu'il lui avait dit qu'un jour l'ange Raziel lui ferait payer d'avoir donné son âme au diable. Il serra les dents et se précipita dans la chapelle attenante à l'Institut, à l'intérieur de laquelle il se planta devant la statue de son ange.

- Je m'en fiche ! Hurla-t-il. Tu peux t'acharner sur moi, sur ma famille, mes amis ! Mais rien, tu m'entends, rien, ne me fera arrêter de les aimer ! RIEN !

Il mit un coup de pied dans la statue, et elle se brisa en touchant le sol. Le néphilim se laissa alors tomber à genoux et éclata en sanglots, la tête dans les mains.

- S'il vous plaît, sauvez-les, sauvez-les tous...

Il releva la tête. Ses lèvres tremblaient.

- Si vous les sauvez, je renoncerais à mon immortalité... Je redeviendrais un soldat à votre service, je vous le jure. Mais s'il vous plaît, sauvez-les...

Il resta un moment à genoux sur le sol de pierre de la chapelle, priant silencieusement. Il finit par se lever et retourna à l'infirmerie. Arrivé dans le couloir, il se figea. Kaylie et Rafael se tenaient devant la porte de l'infirmerie. Le regard du jeune homme croisa celui de son père. Il fut étonné de n'y voir que du soulagement. Il s'écarta, révélant son frère, qui s'était fait tout petit derrière lui.

- Max.. Murmura Alec, des larmes coulant sur ses joues. Max !

Il s'avança vers lui et le serra dans ses bras.

- Par l'Ange, merci !

- Dad... Sanglota Max. Je suis désolé, je te demande pardon.

- Chut, chut, chut...

Le néphilim prit le visage de son fils en coupe et essuya les larmes sur ses joues.

- Tu n'as rien ? Dis-moi que tu vas bien...

- Il n'est pas blessé, papa... Lui fit Rafael.

Alec leva les yeux vers lui, et l'attira dans ses bras, serrant ses jeunes fils contre lui.

- C'est la deuxième et dernière fois que vous me faites des peurs pareilles ! C'est clair ?!

- Dad... C'est ma faute... Je vais partir, je...

- Écoute-moi bien, Max Lightwood-Bane ! Tu ne vas partir nulle part loin de moi, tu m'entends ?!

De nouvelles larmes coulèrent sur le visage bleu du jeune sorcier, et Alec le reprit dans ses bras. Il caressa tendrement ses cheveux.

- Ça va aller, mon ange. Je suis là, tout va bien...

Max releva la tête vers lui et le fixa avec des yeux tristes.

- Est-ce que... Est-ce que je peux voir papa ?

- Bien sûr ! Viens...

Alec les emmena dans l'infirmerie. Kaylie, silencieuse, se posta à l'entrée, une main sur son poignard séraphique. Rafael leva les yeux au ciel et elle lui lança un regard noir. Timidement, Max s'avança vers Magnus.

- Papa... Murmura-t-il entre ses lèvres tremblantes.

Timidement, il posa sa main sur celle de son père, et la serra.

PDV Magnus

Une douce musique me parvenait aux oreilles. Avançant le long d'un couloir sombre, je me dirigeais vers la source de cette mélodie. Poussant une grande porte en bois, je me retrouvais dans une grande salle éclairée de mille couleurs. Des guirlandes et des confettis parsemaient le sol. Le décor ressemblait à celui d'une fête abandonnée précipitamment. En son centre, un homme en costume noir, de dos, était assis à un piano, sur lequel il faisait courir ses doigts. Je m'avançais vers lui, et m'assis à ses côtés, soupirant.

- Bonjour mon neveu... Me salua l'homme, sans cesser de jouer.

- Je ne suis pas ton neveu...

- Tu es le fils de mon frère, donc si, tu l'es...

- Qu'est-ce que tu fais là, Luci...

Lucifer cessa de jouer, et se tourna vers moi. Il avait le visage tiré, semblant avoir été épuisé par la traversée des siècles.

- Ton fils...

- Quoi mon fils ?

- Son pouvoir est immense...

- Je sais...

- Cela semble te faire peur, mon vieil ami...

- Qu'est-ce que tu fais là ? Lui demandais-je à nouveau, ignorant ça remarque.

- J'avais besoin de te parler. Asmodée me cherche...

- Alors il t'a libéré...

- Je devrais l'en remercier et m'en réjouir, mais je sais que ce qui m'attend est pire que le sort que m'a réservé mon père.

Il se tourna vers moi, révélant ses yeux rouge sang.

- J'ai besoin de toi. Trouve-moi avant qu'il ne me trouve !

- Comment veux-tu que je fasse ? Je m'affaiblis un peu plus à chaque minute.... Pour preuve, tu as réussi à entrer dans ma tête.

- Le monde entier s'est affaibli.... Le monde entier se meurt... En me libérant, mon frère a provoqué non seulement la colère de mon père, mais il a fait s'abattre sur ce monde une énergie dont lui-même n'a même pas idée. Vous la sentez déjà, et ce n'est qu'une question de temps avant que les terrestres ne la ressentent aussi. L'énergie démoniaque s'est mélangée à l'énergie céleste. Vous ne le supporterez pas longtemps....

- On ne le supporte déjà pas... Crois-moi, je ne suis pas vraiment en état de danser la lambada...

- La quoi ? Demanda l'homme avec curiosité, la tête penchée sur le côté.

- Rien, laisse tomber. Qu'est-ce que je peux faire, Luci ?

- Trouve-moi avant ton père et protège-moi !

J'éclatais de rire.

- Oh Lucifer, je t'en prie ! Ne me dis pas que tu es incapable de te défendre seul !

Lucifer me fixa un instant, puis déboutonna sa chemise, avant de l'ôter.

- Qu'est-ce que... Commençais-je avant de me taire, la bouche légèrement entrouverte. Mon dieu... Murmurais-je.

Lucifer m'avait tourné le dos, révélant d'immense et profonde cicatrice à l'endroit où auraient dû se trouver ses ailes.

- Tu... Tu les as arrachées ?!

- Tu te souviens de la première fois où j'ai pu quitter la cage dans laquelle mon père m'avait enfermé?

- Oui...

- Je ne voulais plus être rattaché à lui. J'avais découvert un autre monde. Le monde que je pensais aimé m'avait rejeté alors que celui que je haïssais, m'ouvrait les bras sans hésitation. Je voulais faire comprendre à mon père que je ne lui appartenais plus.

Lucifer remonta sa chemise et se tourna à nouveau vers moi.

- Sans elles, je ne suis rien...

- Magnifique ! Super idée que tu as eue dis-moi !

- J'ai besoin de toi...

- Je sais, ça fait je ne sais combien de fois que tu me le dis ! Est-ce que tu pourrais développer un peu plus ?!

- Trouve Azazel... Lui seul peut localiser mes ailes. Si Asmodée les trouve avant moi...

- Laisse-moi deviner : on est tous morts !

- Si seulement la mort était la seule chose qui nous attendait...

Il leva les yeux vers moi, ses yeux rouges brillant d'une lueur étrange.

- C'est mon père qui m'attend de l'autre côté. Crois-moi, le paradis ne vaut pas mieux que l'enfer. S'il y a bien une chose avec laquelle je suis d'accord avec ton père, c'est qu'il vaut mieux régner en enfer, que...

- Que servir au paradis... Poursuivis-je.

Lucifer hocha la tête.

- Ton fils est un bon garçon... Finit-il par dire.

- Qui est son père ?

- Pas moi ! Me fit Lucifer avec un sourire. J'aurais aimé avoir des enfants, mais je n'ai pas eu cette chance...

- La prophétie est-elle vraie ?

- Non. Tu le sais bien. Pourquoi me poses-tu la question ?

- Pour être sûr...

- Tu avais des doutes ? Tu m'as cru capable d'une chose pareille ?

- Le doute était permis, non ?!

Lucifer me lança un regard dégoûté.

- Je ne fais de mal qu'aux gens qui le mérite ! Asmodée m'a désobéi, il n'en a fait qu'à sa tête !

- Tu n'avais qu'à le tuer !

- Jamais ! C'est mon frère !

Je levais les yeux au ciel.

- Pour le diable, je te trouve plus angélique que l'ange Raziel lui-même !

- Raziel n'a rien d'angélique, crois-moi...

- Oh je te crois sur parole...

Lucifer me fixa intensément.

- Si tu trouves mes ailes, je te révélerais l'identité de la mère de ton fils.

- Tu la connais ?!

- Je sais qui elle est, oui... Trouve mes ailes !

- Et comment ? Je suis coincé dans mon propre esprit !

- Ton fils, Magnus, ton fils...

- Quoi mon fils ?

- Tu ne le sens pas ?

- Sentir quoi ?

- Sa présence ! Elle embaume la pièce depuis plusieurs minutes maintenant !

Je fermais les yeux. Oui, je la sentais...

Institut- Fin PDV Magnus

Une larme coula le long de la joue de Max. Le jeune garçon était terrorisé à l'idée que son père ne se réveille pas. Alec s'avança vers lui, et le fit asseoir sur le lit. Le jeune sorcier ne lâchait pas la main de son père.

- C'est de ma faute...

Alec s'accroupit face à lui, pour être à sa hauteur.

- Non, Asmodée est le seul responsable de tout ça !

- Tu ne sais pas ce qui s'est passé, dad !

- Je n'ai pas besoin de le savoir. Je connais mon fils, et je sais qu'il est incapable de faire du mal à qui que ce soit !

- Tu te trompes...

Max tourna le regard vers Magnus.

- Je ne peux même pas réparer ce que j'ai fait... Je ne sais même pas faire un simple sort de guérison !

- Bien sûr que si ! Intervint Rafael en s'avança vers eux. Tu l'as fait une fois sur moi !

- Je ne saurai pas le refaire... je ne sais pas comment je m'y suis pris !

- Bien sûr que si ! Tu sais le faire petit frère, il faut juste que tu te fasses confiance !

- Tu as confiance en moi, toi ?

- Oui ! Oui, j'ai confiance en toi !

Rafael attrapa la main libre de son frère et la serra dans la sienne.

- Tu peux y arriver !

- Je ne sais pas si j'aurai assez de force...

- Prends de la mienne !

- Et de la mienne ! Rajouta Alec en prenant la main de Rafael. Tu vas y arriver, Max. Tu es un Lightwood et un Bane ! Rien ne peut t'arrêter !

Face à la confiance de son père et de son frère, le jeune sorcier ferma les yeux et se concentra, essayant d'appliquer les conseils que Magnus lui avait donnés.

- Visualise ce que tu veux faire... Murmura-t-il. Penses-y très, très fort...

Alec vit alors des flammes entourer les mains liées de son fils et de son amant. Il leva la tête vers Rafael, qui fixait leurs mains à eux : un filament bleu les liait. Il n'avait jamais vu aucun sorcier faire une telle chose...

- Max... murmura Magnus faiblement.

Le jeune garçon ouvrit aussitôt les yeux, avant de les poser sur son père et de fondre en larmes. Magnus le serra dans ses bras, le berçant contre lui.

- Chut, ne pleure pas. Tout va bien, je suis là...

Rafael lui sourit mais resta à l'écart. Le sorcier fronça les sourcils, mais ne dit rien. Tournant son regard vers Alec, il lui formula sur ses lèvres, un « je t'aime » silencieux. Le néphilim serra sa main, que Max avait lâchée, et ferma les yeux, soulagé.

Plus tard

Max s'était endormi dans les bras de son père. Rafael et Kaylie dormaient dans les lits à côtés. Alec, lui, n'arrivait pas à fermer les yeux. Il caressa la joue de son amant.

- Tu m'as fait peur tu sais... J'ai cru t'avoir perdu...

- Pour tout avouer, moi aussi. Lui répondit Magnus.

Sa voix était encore faible, mais il semblait aller mieux.

- Comment tu te sens ?

- Ça va... Max m'a donné de sa force, et de la vôtre. Mais elle finira par se dissiper...

- Ce qui veut dire ?

- Je vais sombrer à nouveau dans l'inconscience, Alec.

- Non, non ! S'il te plaît, je t'en supplie, ne me laisse pas ! Ne me quitte pas encore une fois ! Paniqua le néphilim.

- Alexander, hey ! Calme-toi ! Écoute-moi ! J'ai besoin que tu m'écoutes, je n'ai pas beaucoup de temps, et j'ai quelque chose de très important à te dire !

- Magnus, je... Je n'y arrive pas sans toi ! J'ai besoin de toi !

- Je sais que tu peux y arriver.Tu dois y arriver....

- Je ne peux pas les protéger sans toi !

- Il va bien falloir... Alec, s'il te plaît, il faut que tu fasses quelque chose pour moi. Promets-moi de ne poser aucune question et d'accepter sans hésiter.

- Qu'est-ce que tu veux que je fasse ?

- Il faut que tu trouves Lucifer.

Alec le fixa comme s'il était devenu fou. Peut-être était-ce le cas d'ailleurs : depuis quand le sorcier l'envoyait se faire tuer ?

- Tu veux te débarrasser de moi ou quoi ?

- Non, Alec, tu... Il ne te fera aucun mal. Il sait qui tu es et ce que tu représentes pour moi. Il n'est pas notre ennemi.

- Qu'est-ce que tu racontes ?! Lucifer est le diable en personne, Magnus !

- Alexander... Tu m'as promis de ne poser aucune question !

- Je n'ai rien promis du tout ! S'emporta Alec. Il est hors de question que...

- Il faut que tu le trouves avant mon père, c'est très important ! Et que tu lui rendes ses ailes !

- Ses ailes ?!

- Oui. Azazel t'aidera à les trouver. Demande-lui de l'aide !

- T'es devenu fou ou quoi ?!

- Regarde autour de toi ! Ton frère est en train de mourir, et moi aussi ! Le sang de démon en nous fait que nous sommes plus affectés que vous pour le moment, mais ça ne va pas durer !

- Jace n'a plus de sang de démon en lui...

- Visiblement, si ! Mais là question n'est pas là ! J'ignore pourquoi Max n'est pas affecté, mais je ne vais pas attendre qu'il le soit, ni que toi et Rafael ne teniez plus debout ! Alec, tu sais que je ne t'enverrai jamais à la mort ! Je ne te le demanderai pas si ce n'était pas important. Tu es la seule personne en qui j'ai suffisamment confiance pour confier les trois vies les plus importantes à mes yeux !

- Donne-moi au moins une explication ! Il est hors de question que je sauve Lucifer, surtout après ce que tu m'as dit sur lui !

- Je ne peux pas te l'expliquer maintenant, ce serait trop long. J'ai besoin que tu me fasses confiance, s'il te plaît.

- J'ai confiance en toi, mais je ne vais certainement pas épargner la vie de ce démon !

- Alec, il est le seul qui puisse nous sauver. Il faut qu'il retrouve ses ailes.... On doit empêcher Asmodée de mettre la main dessus. S'il met la main dessus, et qu'il récupère la pierre, il pourra reconstituer le miroir.

- Il n'a pas les artefacts....

- Il les trouvera. Nos enfants ont réussi à les trouver, et même si je sais que ce sont de petits génies, si eux le peuvent, Asmodée aussi.

- Je ne te quitterai pas !

- Alexander... Soupira Magnus.

Il savait que ça allait être dur de le convaincre de le laisser en arrière, surtout que son parabataï s'ajoutait à l'équation.

- Il faut que tu y ailles, toi seul peut réussir ! Tu es le seul qu'il laissera approcher !

- Si j'y vais, c'est pour le tuer !

Magnus eut un rire sans joie.

- Dans ce cas je n'ai pas trop de soucis à me faire, tu tiens à peine debout....

- Ouais, et toi tu veux m'envoyer dans la gueule du loup !

- Tu ne me fais donc pas confiance, Alexander ? Tu crois vraiment que si j'avais le choix je ne prendrais pas les risques à ta place ?!

Alec se pencha au-dessus de lui et plongea ses yeux couleur océan, dans ceux, mordoré, de son amant.

- Écoute-moi bien, monsieur le sorcier de Brooklyn...

- Grand sorcier, s'il te plaît ! Objecta Magnus.

Le néphilim lui lança un regard de dédain.

- Excuse-moi, mais là tout de suite, ce n'est pas vraiment flagrant, tu vois !

- Oh Alexander, tu as toujours eu les mots pour remonter le moral des gens !

Il ferma ensuite les yeux, et Alec posa son front contre le sien.

- Me laisse pas...

Magnus leva une main faible, et caressa les cheveux de son amant.

- Trouve Lucifer, Alec... Et trouve ses ailes... Trouve-les avant qu'il ne soit trop tard...

Alec n'eut pas besoin de relever la tête pour savoir que le sorcier était reparti dans le royaume des songes, pour il ne savait combien de temps.

- Papa ! S'exclama soudain Max.

Le néphilim sursauta. Le jeune sorcier secouait son sorcier de père.

- Pourquoi il ne se réveille pas ! Papa !

- Max, arrête ! Max !

Alec le prit dans ses bras et l'éloigna de son père. Ses cris avaient réveillé son frère et Kaylie, qui les fixaient à travers leurs yeux ensommeillés.

- Tu ne peux rien faire pour lui, Max. Mais moi si ! Je veux que tu restes ici, avec Izzy et ton frère, d'accord ?

- Heu j'ai une objection ! Lui fit Rafael.

Alec lui lança un regard signifiant clairement « attention à ce que tu vas dire ».

- Je n'ai pas l'intention de rester ici moi ! Ce démon s'en est pris à mon frère, j'ai donc bien l'intention d'aller lui faire sa fête !

- Rafael, ne parle pas de choses que tu ne connais pas. Ne te crois pas invincible !

- Je ne suis peut-être pas invincible, mais moi au moins je ne suis pas lâche !

Alec ne répondit pas, refusant de rentrer dans le jeu de son fils. Ses relations avec lui demeuraient toujours tendues et il ne voulait pas prendre le risque de détruire le peu de lien qu'il partageait avec lui.

- Laisse nous venir avec toi, dad.... Le supplia Max. J'ai besoin de réparer les erreurs que j'ai faite !

- Je comprends mon ange, mais je ne peux pas prendre le risque de te perdre, je suis désolé.

- Tu ne peux pas m'enfermer ici !

- Je ne t'enferme pas. J'ai une mission très importante à te confier, Max. Je veux que tu veilles sur ton père et que tu le maintiennes en vie jusqu'à mon retour. Lui, Clary et Jace. D'accord, tu peux faire ça pour moi ?

Le jeune sorcier fixa son père avec des yeux brillants de terreur. Yeux qu'Alec ne vit pas, ou fit semblant d'ignorer.

- D'accord... Murmura Max.

Il lança un regard apeuré à son frère, qui sentit la colère l'envahir.

- Je peux te parler papa, avant que tu ne partes ? Demanda-t-il à Alec.

Le chasseur d'ombres accepta, et suivit l'aîné de ses fils hors de l'infirmerie.

- Qu'est-ce qu'il y a, Rafael ? Je n'ai pas beaucoup de temps, je...

- Comment peux-tu lui demander ça ?!

- De quoi tu parles ?

- De Max ! Il n'a que 13 ans ! C'est un enfant !

- Tu crois que je ne le sais pas?!

- Visiblement, non ! Tu l'abandonnes alors qu'il a besoin de toi, tu le laisses ici alors qu'Asmodée est probablement à sa recherche, et que les Gardiens veulent le tuer, et... Tu lui demandes de maintenir ton parabataï, et papa en vie ?! Et s'ils ne s'en sortent pas ? Il en portera le poids de la culpabilité toute sa vie ! Tu ne peux pas lui demander ça!

- Tu t'imagines que j'ai le choix ?! Tu n'as que 16 ans, Rafael ! Tu ne sais pas de quoi tu parles ! Tu n'as aucune décision à prendre, la vie est facile pour toi !

- Facile ? Facile ?

Rafael lui jeta un regard dégoûté.

- Si tu t'intéressais un peu plus à moi, tu saurais que ma vie est loin d'être facile... Mais tu te fiches de moi, à tes yeux il n'y a que Max qui compte, il n'y a toujours eu que Max !

- Qu'est-ce que tu racontes ? Tu crois vraiment que c'est le moment de me faire une crise de jalousie envers ton frère ?! Tu le crois vraiment ?

Les yeux du jeune homme se teintèrent de larmes.

- Tu ne comprends rien à rien...

- Je n'ai pas le temps de me disputer avec toi ! Alors tu vas bien écouter ce que je vais te dire : je veux que tu restes ici et que tu veilles sur ton frère, c'est clair ?!

- Non... Je n'ai pas à t'obéir...

- Tu es mon fils...

- Ton fils oui, pas ton soldat !

- Rafael...

- Je viens avec toi ! Je sais ce que papa t'a demandé de faire! J'ai entendu... Je sais où sont les artefacts, j'ai étudié le miroir mieux que personne ! Tu as besoin de moi ! Je connais cette ville par cœur, je connais des moyens de la traverser sans se faire repérer ! Laisse-moi venir avec toi ! Et laisse Max nous accompagner... Je ne veux pas être séparé de lui à nouveau...

- Max reste ici ! Il est sécurité !

- Non, il ne l'est pas ! Tu n'as donc pas écouté ce que je t'ai dit ?! Les Gardiens veulent le tuer ! Si tu ne me crois pas, demande à Kaylie !

- Si tel est le cas, Isabelle saura le protéger !

Rafael pesa le pour et le contre. Il ne voulait pas être séparé à nouveau de son frère, mais il voulait partir avec son père et trouver un moyen de sauver leur famille.

- Ok, mais je viens quand même avec toi !

- Très bien, mais tu restes derrière moi, si je te demande de courir, tu cours ! Je veux que tu obéisses à mes ordres, sans les contester, c'est clair ?!

- Très clair !

A suivre


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