Chapitre 20
Flash Back- 5 ans plus tôt
Rafaël pencha la tête sur le côté, examinant les dégâts.
- Papa va nous tuer ! Fit-il à son petit frère.
Max leva des yeux paniqués vers lui.
- Mais tu vas arranger ça, hein ?!
- Comment ?! T'as tout fait exploser, Moustique !
- J'ai pas fait exprès ! S'indigna le jeune garçon au bord des larmes. On a qu'à dire que c'est pas nous ! On a qu'à dire que c'est le chat !
Comme s'il l'avait compris, Président Miaou, couché dans son panier, releva la tête vers lui. Il cracha dans sa direction.
- Désolé... Mais ça passera mieux si je dis que c'est toi ! Se défendit Max.
Pour toute réponse, il obtint un miaulement furieux.
- Je sais, j'arrangerai ce... ce petit problème !
Rafael coula un regard vers le chat de leur père, dont le pelage était recouvert de poudre pailletée, rose. Le jeune garçon secoua la tête. Le reste de l'appartement n'était pas en meilleur état. On aurait pu croire qu'un ouragan avait traversé leur salon. Max tira sur la manche de son frère.
- Raf ! Rafou !
- Quoi?!
- On fait quoi ? On fait accuser le chat ?
- Non... Ça ne marchera pas ! On va aller voir papa, et... on va être tout câlins et mignons, ça devrait passer !
- Et on y va comment ?
- A pied, comment veux-tu qu'on y aille ?!
- Mais il fait froid dehors !
Rafael leva les yeux au ciel. Il attrapa le bonnet blanc de son frère et le lui enfonça sur la tête.
- Tu mets ton manteau, tes gants et tes bottes et on y va ! Grouille !
Max obéit à son frère, et revint, emmitouflé dans une doudoune noire. Il courut vers la cuisine et son aîné le vit pousser un tabouret contre un placard.
- Tu fais quoi ?
- Je veux des gâteaux pour la route !
- Tu ne vas pas y arriver comme ça !
- Si !
- Non, tu es trop petit !
- Non, c'est pas vrai !
Le jeune garçon monta sur le tabouret, sous l'œil moqueur de son frère. Il tendit le bras vers la boîte de gâteaux, mais celle-ci demeurait encore hors de portée du petit garçon. Il tourna un regard triste vers Rafael.
- Raffff ! Aide-moi !
- Non, débrouille-toi ! C'est toi le sorcier, pas moi !
- Mais je sais pas comment on fait !
- Claque des doigts !
Max allait s'exécuter, lorsque son frère lui saisit le poignet.
- Stop ! C'était une blague ! Si tu détruis aussi la cuisine, on est foutu !
- Mais je veux des gâteaux !
- Tu me soûles ! Descends, je vais t'en donner un !
Tout heureux, Max descendit de son perchoir, et attendit que son frère lui tende un gâteau.
- Allez, viens, on va voir papa !
Pandémonium
Magnus était en grande discussion avec son barman, lorsque ses deux fils apparurent devant ses yeux.
- Qu'est-ce que vous faites là ? Leur demanda-t-il, suspicieux.
- On avait envie de te voir ! Lui fit Rafael, en se blottissant contre lui, imité par son frère.
Le sorcier les serra brièvement contre lui.
- Attendez-moi dans mon bureau, j'arrive dans cinq minutes ! Leur ordonna-t-il.
Les deux jeunes garçons obéirent et montèrent les marches menant à l'étage, sous le regard méfiant de leur père. Lorsqu'ils furent hors de vue, Magnus composa le numéro d'Alec sur son portable. Ce dernier répondit, d'une voix fatiguée. Le sorcier se gratta le front, craignant une énième dispute avec lui. Cela faisait des semaines que leur relation était électrique.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Lui demanda Alec, brusque.
- Il me faut forcément une raison pour t'appeler ?! Répondit Magnus sur le même ton.
- Je travaille là, je n'ai pas le temps de me disputer avec toi !
- Moi non plus figure-toi ! Et cas où ça t'intéresserait, nos fils sont avec moi ! Alors ne t'inquiète pas si tu ne les trouves pas à la maison quand tu rentreras ! Salut !
Le sorcier raccrocha avant qu'il n'est pu répondre. Il éteignit rageusement son portable et monta dans son bureau. Ses fils l'attendaient, assit calmement sur le canapé. Ils lui sourirent, un peu trop angéliquement. Magnus soupira.
- Bon, ok. Et si vous me disiez ce que vous avez encore fait ? On gagnerait du temps...
Les deux garçons échangèrent un regard.
- On n'a rien fait, papa. On le ju...
- Non, ne jurez pas ! Les coupa leur père en levant une main. Maintenant vous me dites ce que vous avez fait ! Vous êtes trop sages pour que ça paraisse honnête !
- Bon,, d'accord. Max n'y est pour rien, c'est moi qui...
- Qui quoi ? L'encouragea Magnus.
- Ben, heu... Il n'y a plus de salon... Enfin si, mais...
D'abord furieux, Magnus finit par sourire. Alec allait entrer en premier, et se serait donc lui qui serait de corvée de nettoyage. Une stèle marchait aussi bien que des pouvoirs de sorciers après tout. Et puis il tiendrait sa petite vengeance personnelle pour avoir subi la mauvaise humeur du jeune homme ces dernières semaines.
- Bon, allez, on rentre ! Leur fit-il.
- Je suis pas puni ? Lui demanda Rafael, surpris.
- Non. Mais si ton père te le demande, tu diras que si ! Compris ?!
- Heu.. Oui, d'accord !
Soulagés, les deux garçons sortirent du bureau en compagnie de leur frère. Magnus ouvrit un portail et se pencha à l'oreille de son fils aîné.
- C'est très courageux de te dénoncer à la place de ton frère, Rafael !
- Quoi?! Mais non, je... Comment tu sais ?
- Je vous connais par cœur.
Il les prit ensuite par la main et leur fit traverser le portail. Comme prévu, Alec les attendait, planté au milieu du salon dévasté. Rafael et Max n'avaient jamais autant vu de colère dans ses yeux.
- Lequel de vous deux a fait ça ?!
- Je leur ai déjà fait la morale, Alexander. Pas besoin d'en rajouter, ils ont compris, n'est-ce pas les garçons ?
Devant le regard appuyé du sorcier, ils hochèrent frénétiquement la tête.
- Oui, on a compris. Désolé, Dad...
- Allez dans vos chambres, tout de suite... Leur fit froidement Alec sans quitter Magnus des yeux.
Max allait répliquer, mais Rafael lui mit une main devant la bouche et l'entraîna avec lui vers leurs chambres. Il avait senti qu'entre ses parents, ça allait chauffer.
- Tu prends des décisions sans m'en informer maintenant ?! S'exclama Alec avec colère. Et depuis quand tu me raccroches au nez ?!
- Depuis que tu me jettes à chaque fois que je t'appelle !
- Je travaillais ! Tu comprends ça ou...
- Ou quoi, Alec ?! J'en ai marre ! Je sais qu'en ce moment ce n'est pas facile avec l'Enclave, mais je n'y suis pour rien cette fois ! Ça n'a rien à voir avec nous ! Et je commence en avoir plus qu'assez de te voir t'acharner sur moi à chaque fois qu'il y a quelque chose qui ne va pas !
- Moi je m'acharne sur toi ?! Oh mais excuse-moi d'être un peu énervé de voir le salon dans cet état !
- Oh ça va ! Un claquement de doigt et il n'y a plus rien ! Max ne contrôle pas ses pouvoirs ! Chez un sorcier de son âge, ces choses-là arrivent tout le temps !
- Génial... Magnifique... Je commence à en avoir ma claque des sorciers !
Magnus haussa les sourcils.
- Non, je... Ce n'est pas ce que je voulais dire ! Se rattrapa précipitamment Alec. Désolé...
Le sorcier ne répondit pas et se contenta de claquer des doigts, remettant en état l'intégralité du salon.
- Tu vois, pas de quoi s'énerver...
Présent
Azael fixait Alec de ses yeux rouges.
- L'immortalité semble t'aller à merveille, Alexander.
Le néphilim tressaillit. A l'image d'Asmodée, Azael lui donnait des sueurs froides. Il aurait aimé pouvoir les éliminer tous les deux définitivement. Magnus avança vers le pentagramme, tracé sur le sol de leur salon. Ses yeux de chat semblaient transpercer le démon de toute part. Azael tourna la tête vers lui.
- Qu'est-ce que tu veux, mon neveu ?
Les pupilles du sorcier se rétrécirent un peu plus.
- Je ne suis pas ton neveu !
- Asmodée est mon frère, donc...
- Peu importe ! Je ne suis pas là pour qu'on discute de notre lien d'affiliation !
- Soit ! On en revient donc à ma question première : qu'est-ce que tu me veux, toi et ton néphilim ?!
- Mon fils a disparu, et j'ai des raisons de penser qu'Asmodée le détient !
Curieux, Azael pencha la tête sur le côté.
- Ton sorcier de fils, je suppose... L'autre ne représente aucun intérêt aux yeux de mon frère. Je me trompe ?
- Non...
- Ton fils est puissant. Ses pouvoirs sont... intéressants.
- Intéressant ?! Répéta Alec.
- Oui. Je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de les examiner de près, mais... Je suis sûr qu'ils seraient une source d'énergie incroyable...
- Touche à un seul de ses cheveux et...
- Et quoi, chasseur d'ombres?! Ne me menace pas ! Ce que je t'ai donné, je peux te le reprendre !
Alec pâlit. Magnus lui serra le bras et s'avança un peu plus vers le démon.
- Écoute, nous avions un pacte toi et moi. En échange de l'immortalité d'Alec, je te donnais suffisamment de mon pouvoir pour que tu puisses affaiblir Asmodée, et régner à sa place à Edom. Alors pourquoi ai-je l'impression que tu n'as pas rempli ta part du marché ?
- Ce n'est pas aussi simple, je pensais avoir été clair ! Le temps ne s'écoule pas de la même manière ici et là-bas. Il me faut plus de temps.
- Tu parles... Tu n'essayes même pas ! Lui fit Alec.
Le démon tourna ses yeux rouges vers lui.
- Si tu penses pouvoir faire mieux que moi, je t'en prie, vas-y !
- Ça suffit ! S'écria Magnus. Qu'est-ce qui te prend autant de temps ?
- Ton père est plus fort que ce que je pensais. Et je dois être discret. Mais je suis en bonne voie.
- Changement de plan : retrouve mon fils et ramène-le auprès de nous.
Azael éclata de rire.
- Ton fils est à sa merci maintenant, je ne peux rien pour lui !
- Tu... Tu l'as vu ? Bégaya Alec.
- On peut dire ça comme ça. Lilith allait en faire son dessert lorsque je suis intervenu, entrant ainsi dans les bonnes grâces d'Asmodée.
Alec se tourna vers Magnus.
- Je ne peux pas rester ici les bras croisés alors qu'il... Il faut qu'on y aille ! Il faut qu'on retourne à Edom !
- Si tu veux te faire tuer, oui, effectivement, c'est la meilleure solution. Lui fait observer Azael. Ou faire tuer ton sorcier. Ou devrais-je dire, tes sorciers !
- Quelle autre solution avons-nous ? Lui demanda Magnus.
- Moi ! Laissez-moi m'en occuper. Je peux vous promettre que personne ne touchera à un cheveu de votre enfant.
- Qui nous dit que tu ne nous trahiras pas ?
- Rien. Mais j'ai été longtemps enchaîné au royaume d'Edom, et vous m'avez promis ma liberté si j'élimine Asmodée. Je ne l'oublie pas.
- Sauve Max et tu l'auras !
- Je le protégerai du mieux que je peux. Mais ça s'arrête là. Maintenant si tu pouvais me renvoyer dans mon royaume...
Magnus hocha la tête et le renvoya, ignorant les protestations d'Alec.
- Pourquoi tu l'as renvoyé ?! Tu as entendu ce qu'il a dit ?! Max...
- Je ne confierai jamais la sécurité de mon fils à ce démon ! Je vais aller à Edom, Alec. Je vais ramener Max...
Edom
Un grand sourire aux lèvres, Asmodée avait posé sa main cadavérique sur l'épaule du jeune sorcier. Celui-ci regardait, effrayé, la chose qui gémissait à ses pieds.
- Qu'est-ce... Qu'est-ce que c'est ?
- Une âme mon enfant, une âme... Pas tout à fait détruite, comme tu peux le voir !
- On... on dirait une personne. Un enfant...
- C'est l'impression que ça donne, oui.
Max déglutit difficilement. Alors c'était comme ça qu'on finissait lorsqu'on mourait ? Comme s'il avait pu lire dans son esprit, ce qui était d'ailleurs peut-être le cas, Asmodée lui dit :
- L'hôte de cette âme avait commis d'infâmes méfaits. Il avait vendu son âme au diable...
- Mais s'il fait ce genre de choses, pourquoi voulait-vous que je le libère ?
- Lucifer s'en prend aux mauvaises personnes, Max.
Le démon s'agenouilla devant le jeune garçon, et lui parla tel que l'aurait fait un grand-père voulant réconforter son petit-fils adoré.
- Ce royaume a été créé pour punir les mauvaises personnes. Je connais ces histoires qui se racontent sur Lucifer. Avec le temps, elles ont été déformées, modifiées. Lucifer est bon. Mon père nous a punis car nous lui avons désobéi. Tout ça n'est qu'une simple querelle de famille, Max.Tu peux comprendre, non ? Combien de fois tes parents se sont disputés ? Combien de fois as-tu entendu ton frère et tes parents hurler dans la maison ?
Max baissa les yeux. Des millions de fois, pensa-t-il. Il n'y avait pas une seule journée sans que ses pères ne se disputent, au sujet d'eux, de l'Institut, de l'Enclave, de Robert, Maryse, du Pandémonium, et de tant d'autres sujets. Il avait parfois l'impression que tout était sujet à dispute.
- Je sais que tu me comprends, Max. Je comprends parfaitement ce que tu ressens. J'ai ressenti la même chose que toi en voyant mon frère et mon père se déchirer.
Asmodée prit un air faussement peiné.
- Ce n'était pas facile pour Lucifer, tu sais. Il était le préféré, et de ce fait, mon père faisait peser sur ses épaules une lourde pression. Lucifer était l'héritier, celui qui prendrait la place de notre père lorsque celui-ci retournerait à Eden pour se reposer du dur travail accompli. Mon père a mis trop d'espérances en lui, il lui en a demandé trop. Trop souvent sur son dos, il a voulu en faire un être parfait. Mon frère n'a pas pu le supporter... Tout comme Rafael aujourd'hui, Max... Il est le préféré, celui-ci qui héritera de la direction de l'Institut, celui qui luttera aux côtés de ton père contre nous autres, démons, et contre notre création : vous, les créatures obscures, les sorciers. Nos enfants... Nos héritiers...
- Rafael ne veut pas ça ! S'exclama Max, les larmes aux yeux.
- Non, bien sûr que non. Tout comme Lucifer, tout ce qu'il veut, s'est protéger son frère, et rester à ses côtés.
- Mes parents ont voulu nous séparer ! Ils l'ont envoyé à Idris !
- Je sais, Max, je sais... Lui répondit Asmodée en essuyant ses larmes. Et je suis sûr que tu ferais tout pour pouvoir le retrouver, je me trompe ?
- J'ai besoin de mon frère...
- Tout comme moi j'ai besoin du mien. Aide-moi à libérer Lucifer, et toi et moi pourrons retrouver notre famille. Lucifer me libérera de mes chaînes, et je pourrai retrouver mon fils, ton père. J'aurai enfin la chance d'être auprès de lui... De toi, et de ton frère. Libère Lucifer, et tout s'arrangera. Ton monde sera protégé, tu n'auras plus rien à craindre, de personne.
Max tourna le regard vers la chose qui gémissait toujours à ses pieds. Grise et gluante, elle lui faisait penser à une grosse limace. Il grimaça, dégoûté.
- Il faut que je la tue ?
- Oui... Tu n'auras juste qu'à poser tes mains dessus, et laisser tes pouvoirs s'exprimer.
- Je... Je ne sais pas comment on fait !
- Si, tu le sais... Écoute ton instinct, laisse-le prendre le contrôle.
Le jeune sorcier s'avança et s'agenouilla auprès de la chose. Surmontant sa répulsion, il posa ses mains dessus. Il sursauta. Contrairement à ce qu'il aurait pensé, la chose n'était pas froide, mais diffusait au contraire une douce chaleur. Il leva les yeux vers Asmodée, qui le fixait de ses yeux jaunes.
- Vas-y mon enfant, fais ce que tu as à faire... Ce pour quoi tu es né.
- Je retrouverai mon frère ?
- Tu retrouveras toute famille, Max... Toute ta famille...
Max hésita une seconde, puis ferma les yeux. Il fit le vide dans sa tête, se focalisant sur la puissance qu'il sentait en lui et qui ne demandait qu'à s'exprimer. Une puissance trop longtemps retenue. Il pouvait la sentir envahir tout son être, lui procurant une sensation de bien-être comme il n'en avait jamais ressenti jusqu'à présent. Et puis il la sentit entrer en contact avec la chaleur de la chose sous ses mains, et tout se décupla. Il eut alors l'impression d'avoir entièrement implosé et d'avoir plongé les mains dans l'eau bouillante. Il voulut les retirer, mais il n'avait plus le contrôle de son corps. Ses pouvoirs en avaient pris entière possession, agissant comme s'ils possédaient leur propre volonté. L'énergie libérée devenait de plus en plus puissante au fil des secondes. Le jeune sorcier avait l'impression qu'on lui enserrait la tête dans un étau. Il sentait le sol sous ses pieds trembler. Sous ses paupières, il ne percevait qu'une vive lueur jaune. Il hurla et la douleur se fit plus forte.
Asmodée, semblable à un fou, riait. Lilith, terrorisée, s'était recroquevillée dans un coin. Azael, lui, regardait avec horreur la salle du royaume s'effondrer à mesure que le sol s'ouvrait en deux, et libérait une lumière blanche de plus en plus éclatante. Azael baissa les yeux sur Max. Ce n'était pas le garçon qui fallait protéger, pensa-t-il. Mais nous....
Institut
Debout face à un miroir, Clary brossait les cheveux de sa fille. Cette dernière lui racontait ce qu'elle avait fait durant sa journée. Cela apaisait la jeune maman qui s'inquiétait pour son neveu. Le jeune garçon demeurait toujours introuvable, et elle craignait qu'il ne lui soit arrivé du mal. Elle croisa le regard de sa fille dans le miroir, et lui sourit.
- Maman, c'est quand qu'on va chez tonton Magnus et tonton Alec ? Lui demanda la petite fille.
- Je ne sais pas, mon cœur. Max est malade, il faut qu'il se repose. Tes oncles restent près de lui.
- C'est grave ?
- Non, ne t'inquiète pas... Tu le reverras bientôt.
Clary s'en voulait de donner de l'espoir à sa fille alors qu'elle-même n'y croyait pas. Elle agissait comme sa propre mère : elle lui mentait. Mais c'est pour la protéger, pensa-t-elle. Elle posa une main sur son ventre arrondi. La naissance était pour bientôt, quelques jours maintenant. Il fallait qu'elle se repose, qu'elle évite de se faire du souci. Mais comment voulez-vous y arriver quand vous vivez dans ce monde ?! Elle sentit alors une vive douleur dans son ventre, puis une deuxième. Elle gémit. Une autre vague de douleur l'envahie, à la tête cette fois. Elle tomba à genoux, se tenant la tête dans les mains, hurlant. Tout son corps lui faisait mal. Du sang commença à se répandre autour d'elle, sous les yeux effrayés de sa fille.
- Maman ! Criait Lana, en pleurs.
Clary voulait lui hurler d'aller chercher de l'aide, mais la douleur l'en empêcha. Elle s'évanouit alors au sol. La petite fille se jeta sur elle, la secouant.
- Maman ! Maman ! Hurla-t-elle.
Alerté par ses cris, Simon entra en trombe dans la pièce. Il se précipita sur son amie, et lui appliqua aussitôt une Iratze sur son bras, mais celle-ci se révéla inefficace. Il se tourna alors vers sa nièce.
- Va chercher ton père, vite !
La jeune fille obéit, mais ce qu'elle ignorait, c'était que dans son bureau, son père n'était pas dans meilleur état. Au sol, il hurlait lui aussi de douleur, se tenant la tête dans les mains...
Institut de Los Angeles
Catarina et Tessa discutaient dans les appartements de cette dernière. Elles semblaient inquiètes.
- Magnus va vouloir aller à Edom. Si vraiment Max est là-bas, on n'arrivera pas à le retenir. Et Alec ne sous sera d'aucune aide sur ce coup-là ! Disait Catarina à Tessa.
- J'ai essayé de faire parler notre chère Reine des fées, mais elle ne veut rien dire. Asmodée lui fait beaucoup plus peur que nous..
- Dans ce cas, quelles sont nos options ? On ne peut pas...
Catarina s'interrompit. Tessa fronça les sourcils en la voyant se lever, titubant.
- Cat', tout va bien ?
- Je ne sais pas, je...
Elle se mit alors à hurler, et se prit la tête entre les mains. La tasse que tenait Tessa, explosa, ainsi que les vitrines des meubles disposaient dans la pièce. Catarina continuait à hurler de douleur, faisant trembler les murs tout entiers. Tessa voulut utiliser son pouvoir pour la calmer, mais elle fut prise également de douleur. La dernière chose qu'elle vit avant de s'évanouir, c'est le sang coulant des yeux de son amie...
Appartement Brooklyn
- Non, c'est hors de question ! Hurlait Alec. Je ne te laisserai pas y aller seul ! J'ai déjà failli te perdre une fois, je ne vais pas prendre le risque que...
- Tu dois rester ici pour t'occuper de Rafael si jamais... Le coupa Magnus. Si jamais je ne reviens pas. Rajouta-t-il d'une voix étranglée.
- Tu ne reviendras pas, et tu le sais très bien ! Gémit Alec. S'il te plaît, ne me fait pas ça...
- On n'a pas le choix, Alec.
- Si ! Laisse-moi y aller à ta place ! Ou allons-y ensemble !
- Non, c'est hors de question !
- Arrête de faire ça ! Arrête de me surprotéger ! Arrête de...
Dans sa chambre, où Magnus l'avait enfermé après l'avoir endormi de force, Rafael se mit à hurler le prénom de son frère. Ses pères échangèrent des regards inquiets.
- Qu'est-ce que... Commença Magnus.
Il ne put finir sa phrase. Poussant un cri de souffrance, il enserra son crâne de ses mains. Alec se précipita à ses côtés, mais fut projeté au sol. Se redressant péniblement, il aperçut le halo de lumière qui entourait le sorcier. Les yeux de ce dernier s'étaient transformés, mais Alec ne les avait jamais vus briller autant. Magnus continuait à se plier de douleur, son hurlement se répercutant en écho dans l'esprit du néphilim. Il essaya à nouveau de s'approcher, criant son nom, mais il fut à nouveau projeté en arrière.
- Laisse-moi approcher ! Lui hurla-t-il.
Il lut dans ses yeux que le sorcier n'y pouvait rien, que ce n'était pas dépendant de sa volonté. L'inquiétude du chasseur d'ombres augmenta lorsqu'il vit du sang couler de ses yeux. Il n'arrivait pas à détacher son regard de lui, ignorant ce qui se passait autour, ignorant que la moitié de l'appartement était détruit. Les cris de douleur de son amant, et ceux de son fils hurlant le nom de son frère, le paralysaient. Persuadé qu'ils allaient mourir, il ferma les yeux, attendant la fin, des larmes coulant sur ses joues...
A suivre
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top