Chapitre 17
Le tout premier paragraphe je me suis inspiré du début de « Tu ne tueras point » mdr ( très gore ce film au passage mdr)
4 ans plus tôt- Idris
Rafaël, le visage ruisselant de larmes de rire, s'appuya contre un arbre de la forêt de Brocelinde, pour reprendre son souffle. Son frère, riant autant que lui, arriva à ses côtés.
- Il va mettre des jours à s'en remettre ! Fit Rafael.
- Cette tête qu'il faisait ! Il a eu la peur de sa vie !
- C'est un abruti de toute façon !
Les deux garçons rirent encore quelques minutes avant d'arriver à reprendre leur sérieux.
- Le seul problème dans tout ça, c'est que papa et dad risquent de nous tuer !
- T'inquiète Maxou, on dira que c'est pas nous, ça devrait passer !
- Oui, c'est vrai qu'on est connu pour être des anges !
Les deux jeunes garçons échangèrent un regard, avant d'éclater à nouveau de rire. Une fois calmé, Rafael se tourna vers son frère :
- On fait la course ?
- Tu vas perdre !
- On parie ?
Max ne répondit pas. Il était déjà parti en courant. Rafael le rattrapa et ils atteignirent ensemble le bas d'une falaise. L'aîné des frères commença à l'escalader. Arrivé au sommet, il jeta un œil en bas. Voyant que son petit frère n'avait pas bougé, il haussa les sourcils.
- Ben qu'est-ce qui t'arrive ? Tu veux de l'aide, peut-être ?
- Non...
Max, hésitant, grimpa à son tour. Rafael s'avança vers le bord. En bas, on pouvait voir le sentier qu'ils avaient emprunté, ainsi que le lac de Lynn, un peu plus loin.
- Raf, t'approche pas trop ! Le réprimanda Max.
- T'as peur ou quoi ?
- N'importe quoi !
- Ben approche-toi, alors ! Pourquoi tu restes aussi loin ?
- J'aime pas...
- T'as de le vertige ou quoi ? Se moqua Rafael.
- Pff, t'es con !
- Allez, viens !
Rafael tendit la main à son jeune frère.
- Viens ! Tu verras, ce n'est pas si terrible !
Max examina anxieusement la main tendue de son frère.
- Je... je sais pas...
- Tu me fais confiance ou pas ?
- Oui ! Répondit Max, sans hésitation.
- Alors viens !
Le jeune sorcier saisit la main de son frère et s'avança vers le bord de la falaise, blanc comme un linge.
- C'est haut quand même !
- Tu ne risques rien, je te tiens !
- Mais, Raf, et si je tombe quand même ?
- Si tu tombes, je tombe !
Étonnamment, cela sembla rassurer le jeune sorcier. Un couple de chasseurs d'ombres passa alors sur le sentier. En les apercevant au bord du vide, la femme prit peur.
- Descendez de là tous les deux, avant de vous rompre le cou ! Leur fit-elle.
- Laisse ! Lui dit son mari. Ce sont les enfants Lightwood-Bane, ils sont aussi fous que leurs pères !
- Encore plus même ! Leur lança Rafael.
Max souffla dans sa main comme si leur envoyait un baiser. Une seconde plus tard, de petits oiseaux bleus voletaient autour du couple, qui battait des mains pour les chasser. Les deux enfants éclatèrent de rire.
- Arrête ça ! Tout de suite ! Hurla l'homme.
- C'est que des oiseaux, ils vont pas vous manger ! Se défendit Max.
- Tu vas voir toi !
Le chasseur d'ombres dégaina son poignard séraphique et le pointa sur le jeune garçon.
- Je vais te faire descendre de ton perchoir, moi, tu vas voir !
Rafael tira son frère derrière lui.
- Je crois pas, non ! Fit-il au chasseur d'ombres.
Les oiseaux avaient fini par disparaître. La femme, les cheveux en bataille, les fusillait du regard.
- Quelle honte ! Un néphilim qui défend une créature obscure !
- Je ne défends pas une créature obscure, je défends mon frère ! Et je vous conseille d'abaisser immédiatement ce poignard ! Touchez à un seul de nos cheveux, et nos pères feront plus que vous tuer ! Vous tenez vraiment à énerver le Grand Sorcier de Brooklyn ?
Les paroles du jeune homme eurent l'effet escompté. Le chasseur d'ombres rangea son poignard, tout en lui jetant un regard dégoûté.
- Tu me prends pour qui ? Je ne m'en prends pas à des enfants !
- Ben voyons...
Présent- Appartement Brooklyn
Rafael faisait les cent pas dans sa chambre. Ses pères l'avaient congédié là, et il avait eu beau protester, le résultat avait été le même. Et bien entendu, même s'il l'avait espéré quelques secondes, Magnus n'avait pas oublié de jeter un sort d'isolement, rendant sa conversation avec Alec, inaudible aux oreilles de leur fils. Tout ce que savait ce dernier, c'était que Max avait fait une grosse connerie. Certes, ce n'était pas la première, mais habituellement, Rafael était dans la confidence. Mais cette fois, Max avait tenu son frère aîné à l'écart. Il s'était d'ailleurs éloigné de lui petit à petit ces derniers jours. Si Rafael avait d'abord cru que c'était son attitude envers Alec qui commençait à construire une distance avec son petit frère, il n'en était plus si sûr à présent. Max s'était comporté étrangement ces derniers temps, et son frère s'en voulait de ne pas avoir cherché à comprendre pourquoi. Le jeune homme s'avança vers la porte. Sans trop espoir qu'elle s'ouvre, il actionna la poignée, et faillit pousser un cri de joie en réalisant que son père ne l'avait pas verrouillé. Il sortit discrètement de sa chambre et jeta un coup d'œil discret dans le salon, veillant à rester caché. Magnus, assit dans le canapé, se tenait la tête dans les mains. Alec se tenait face à lui. Rafael ne pouvait voir son expression, mais compte tenu du ton avec lequel il s'adressait au sorcier, il semblait furieux.
- Et tu comptais me le dire quand ?!
- Ben pour tout te dire, je ne comptais pas te le dire !
- C'est aussi mon fils, Magnus !
- Est-ce que j'ai dit le contraire ? Je ne voulais juste pas t'inquiéter pour rien !
- Même ! Tu aurais dû me le dire ! On devrait tout se dire !
- Tu crois vraiment que c'est le moment de se disputer, Alec ?! Max a disparu et il est probablement en ce moment même entre les mains de mon père ! Je me sens suffisamment coupable comme ça, alors n'en rajoute pas, s'il te plaît ! Nous déchirer ne fera que mettre la vie de nos fils en danger !
Rafael vit Alec s'avancer vers Magnus, et s'agenouiller devant lui, les cachant tous deux aux yeux de leur fils. Le néphilim sembla murmurer quelque chose à son amant, avant de reprendre plus haut.
- Il faut retrouver la mère de Max...
- Alec... Si ce que je pense est vrai... On... On a élevé l'enfant qui nous détruira....
- Max ne nous fera jamais de mal ! Intervient Rafael, en s'extirpant de sa cachette.
Ses pères se tournèrent vers lui.
- Rafael, retourne dans ta chambre, s'il te plaît ! Lui ordonna Alec.
- Non ! Je ne suis plus un enfant ! J'ai le droit de savoir ce qui se passe avec Max !
- Il a raison... Il a le droit de savoir... Fit Magnus à Alec.
- Il est trop jeune !
- A mon âge, tu combattais déjà des démons ! Lui fit remarquer Rafael.
- Moi, c'est moi ! C'est bien toi qui disais ne pas vouloir être comme moi, non ?
Rafael bomba le torse et planta ses yeux dans ceux de son père, une lueur de détermination y brillant.
- Max est mon frère, il n'y a personne qui ne le connaisse mieux que moi ! Alors que tu le veuilles ou non, je ferais tout pour le ramener près de nous !
- Rafael, viens t'asseoir... Lui fit Magnus, en lui faisant signe de prendre place à côté de lui.
- Mais... Voulut objecter Alec, mais Magnus le coupa.
- Il a le droit de savoir, Alec !
Face à son fils et son amant, Alec capitula à contre cœur.
- Bien... Comme vous voulez... Mais je tiens quand même à dire que c'est une mauvaise idée...
- J'ai toujours protégé Max, papa ! Comme toi tu protèges tante Izzy !
Alec soupira. Il comprenait parfaitement le point de vue de Rafael, mais son souhait de le maintenir loin des ennuis, de le protéger, prenait le pas sur tout le reste.
- Il ne s'agit pas d'un jeu, là, Raf... Il s'agit de la réalité, et tu sais qu'elle est loin de celle dans laquelle on vous fait vivre depuis votre enfance !
- Elle n'a pas toujours été aussi rose que tu ne le penses ! Il y a beaucoup de choses que tu ignores sur Max et moi, papa. Sur tout ce qu'on a pu faire, et tout ce qui nous est arrivé ! Tu as souvent dit qu'on avait changé, qu'on été plus les petits anges qu'on était étant enfants. Mais t'étais-tu seulement demandé pourquoi on avait autant changé ?
- Je... Bien sûr !
- Non, tu mens ! Tu préférais te dire que c'était l'adolescence, et que ça allait passer ! C'est ce que vous avez tous deux préféré vous dire ! Vous avez fermé les yeux, vous avez refusé de voir ce qui crevez les yeux ! Vous avez choisi de ne pas voir ces regards dégoûtés que les gens posaient sur nous parce qu'on n'est pas comme les autres, et surtout Max ! Vous avez choisi de ne pas entendre les insultes qui fusaient sur notre passage ! La seule solution qu'on avait Max et moi, c'était qu'ils nous craignent ! C'était de leur montrer qu'on n'avait pas peur d'eux, que leurs remarques ne nous touchaient pas ! On préférait passer pour des sales gosses, plutôt que de s'agenouiller devant ceux qui nous méprisaient ! La vérité, dad, c'est qu'aujourd'hui celui qui me connais le mieux ce n'est pas toi, ni papa, mais Max ! Et je suis aussi celui qui le connaît le mieux ! Sans moi, vous ne le retrouverez pas ! Il a plus confiance en moi qu'en vous !
Alec resta silencieux, et croisa le regard du sorcier. Tous deux pensaient la même chose : c'étaient entièrement de leur faute s'ils en étaient là aujourd'hui. Magnus posa une main sur le bras de son fils.
- Rafael, le temps n'est plus aux secrets ! Je te dirais tout mais tu dois me jurer que tu répondras à mes questions, d'accord ?
- D'accord ! Dis-moi d'abord ce qui se passe avec Max. C'était quoi tous ces signes dans sa chambre ?
- Bon, commençons par le début : en cours, on a dû te parler de la création de l'Enfer, non ?
- Oui.. Un ange du nom de Lucifer s'est révolté contre Dieu. Il lui reprochait d'aimer sa toute nouvelle création, les terrestres, plus que ses vrais fils, les archanges. Plus que lui... Il a toujours été le préféré de Dieu et il était jaloux de l'intérêt que son père portait aux humains. Dans l'ombre, il a alors commencé à monter d'autres anges contre Dieu, dans le but de provoquer une révolte au Paradis. Mais Dieu l'a découvert et les a chassé... Ils sont tombés sur Terre, déchus de leurs ailes, et ils furent enfermés dans un monde où tout n'était que cendres. Fou de rage, Lucifer en fit son royaume et le nomma Edom. Il fit alors de deux de ses plus fidèles compagnons, Lilith et Asmodée, des princes de l'Enfer. Tous deux devinrent ensuite les maîtres d'Edom. Lucifer aurait alors ordonné aux anges tombés avec lui, y compris Asmodée, de parcourir la terre et de violer des humaines pour les enfanter, donnant naissance à des enfants dotés de puissants et dangereux pouvoirs: les sorciers. Leurs âmes auraient alors étaient encore plus perverti que ce qu'elles n'étaient déjà. De retour aux Enfers, Lucifer ordonna à Lilith de se donner aux anges déchus. Ils l'enfantèrent plusieurs fois, donnant naissance à un grand nombre de démons....
- C'est exact... Maintenant je vais compléter cette histoire avec des détails qu'aucun chasseur d'ombre n'a entendus parler. Je n'étais qu'un jeune sorcier lorsque la rumeur a commencé à courir comme quoi Lucifer désirait avoir un enfant, un enfant spécial, puissant. Une prophétie a alors vu le jour. Elle disait : « Alors que la paix entre le monde d'en bas et le monde d'en haut sera établie, un enfant, qui n'aurait jamais dû voir le jour, naîtra dans l'ombre. Le monde sera alors recouvert de cendres, le ciel deviendra aussi noir que les ténèbres, et les rivières seront contaminées par le sang. Le royaume des limbes renaîtra ». Bien entendu, à l'époque, seuls les sorciers se sont intéressés à cette prophétie. Mais les années passaient, et cette paix tant attendue n'arrivant jamais, beaucoup se sont alors mis à penser que cette prophétie n'était qu'un tissu d'âneries, écrit par un charlatan.
Le sorcier soupira.
- Je dois admettre que moi le premier, j'ai fini par cesser d'y croire... A mes yeux, Edom et le Paradis ne pouvaient faire la paix. Sauf que comme tout le monde, j'avais mal interprété les termes de la prophétie : le monde d'en bas ne signifiait pas Edom, et le monde d'en haut ne désignait pas le Paradis.
- Il désignait quoi alors ? Demanda Rafael.
- Les créatures obscures et les néphilims... Les néphilims représentent le paradis, et nous, nous représentons l'enfer... Le monde d'en haut, et le monde d'en bas... Sans nous en rendre compte, les nouveaux accords signés entre nos deux mondes, et...
Il jeta un regard anxieux à Alec, avant de reporter son attention sur son fils.
- Et l'union d'une créature obscure à un néphilim...
Rafael, qui avait compris à quoi faisait référence son père, s'exclama soudain :
- Mais vous n'êtes pas mariés !
- Le mariage n'est qu'un bout de papier, Rafael... Lui dit Alec. Mon cœur et mon âme appartiennent déjà à ton père depuis très longtemps...
- Sans compter l'amitié qui nous lie aux vampires et loups-garous de cette ville. Rajouta Magnus. Comme tu nous l'as si souvent dit, tu les aimes comme ta propre famille.
- Ok, admettons ! Quel rapport avec Max ?
- J'y viens... A l'époque où les sorciers croyaient en la véracité de la prophétie, ils se sont demandé quel genre d'enfant pourrait convenir à Lucifer. Bien entendu, un simple démon n'aurait pas été suffisant pour lui. Il voulait plus, beaucoup plus... D'anciens sorciers présents avant même la naissance des chasseurs d'ombres, raconte que malheureusement pour lui, et heureusement pour nous, il aurait essayé un jour d'enfanter lui-même une terrestre. Le résultat a été désastreux... C'est d'ailleurs à cette époque que Raziel a commencé à créer ses premiers néphilims. Beaucoup ont alors pensé que les néphilims étaient des enfants du mal, les enfants du diable lui-même. Tu apprendras d'ailleurs que dans les croyances des terrestres, les néphilims sont les fils d'un enfant de Dieu et d'une terrestre.
Rafael, qui ne voyait toujours pas le rapport avec son petit frère, fronça les sourcils.
- Mais ce n'est pas le cas... Nous avons certes du sang d'ange et de terrestre, mais....
- Ils n'étaient donc pas très loin de la vérité ! Mais effectivement, ces nouveaux êtres qui apparaissaient n'étaient pas les enfants de Lucifer. Les sorciers ont réfuté cette piste au profit d'une autre : l'union de Lucifer avec une sorcière. Nous ne pouvons nous reproduire entre nous, l'enfant serait trop puissant et ne survivrait pas. Et nous ne pouvons nous reproduire avec des humains car cette fois la mère ne serait pas suffisamment forte pour lui donner naissance. Crois-moi, beaucoup ont essayé avant d'en arriver à ce triste constat. Il fut une époque où un grand nombre de démons avaient commencé à s'attaquer à des sorcières. Ayant entendu la prophétie, les sorciers ont pensé que Lucifer menait des expériences pour ses propres enfants.
- Les enfants ont survécu ?
- Il n'y pas eu d'enfant. Soit les démons mouraient avant d'avoir pu toucher à la sorcière, soit l'union allait jusqu'au bout, mais il n'y avait aucune gestation.
- Aucune quoi ?
- Aucune grossesse si tu préfères. L'expérience était à nouveau un échec. La prophétie a ensuite été, comme je te l'ai dit, oubliée, et la rumeur sur Lucifer et son envie d'enfant s'est envolée.
Le sorcier tendit à son fils une feuille de papier sur laquelle était dessinée un symbole identique à celui présent sur les murs de la chambre de Max.
- Tu sais ce que c'est ? Demanda Magnus à Rafael.
Le jeune homme secoua négativement la tête.
- C'est la première fois que tu le vois ?
- Ben non, la première fois c'était dans la chambre de...
- Autre que là, je veux dire ! L'interrompit Magnus. Réfléchis-bien...
Rafael fronça à nouveau les sourcils. Il est vrai que ce symbole lui disait quelque chose. Il fouilla dans sa mémoire. Il revit une pièce froide et sombre, le visage décharné d'un Frère Silencieux penché sur lui.
- L'ancienne cité silencieuse... Ce symbole était gravé sur tous les murs et ils le portaient tous sur leurs robes, au niveau du cœur !
- Exact ! Je devais avoir 11 ou 12 ans quand ils m'ont emmené là-bas...
Le visage du sorcier s'assombrit. Alec lui prit la main et la serra. Prenant une profonde respiration, Magnus reprit son récit.
- Ces Frères Silencieux se sont retournés contre l'Enclave il y a des siècles. Leurs idéaux se rapprochaient beaucoup de ceux de Jonathan Morgenstern. Sauf qu'à côté d'eux, il pourrait facilement passer pour un être inoffensif. Tout comme Lucifer, ils ne comprenaient pas pourquoi Dieu accordait autant d'importance aux terrestres et pourquoi ils devraient être entièrement loué à leurs causes. Ils ont alors renoncé à leur allégeance à l'Ange Raziel et se sont tourné vers un autre : Lucifer. Il est représenté ici :
Il montra une partie du symbole.
- Le serpent...
- Que représente le reste ? Un pentagramme, non ?
- Oui.... Mais pas celui que tu connais... Regarde, celui-là à six branches au lieu de cinq... Crois-moi, celui-là ne te protégera pas...
Il soupira.
- Les Frères Silencieux le vénéraient... Leur but était de lui rendre sa puissance et de le libérer de la cage dans laquelle l'Archange Saint-Michel, sous les ordres de Dieu, avait fini par l'enfermer pour diminuer sa puissance et l'empêcher de détruire le monde. Malheureusement, eux aussi avaient entendu parler de la prophétie, et ils s'en sont servi pour attirer un très grand nombre de chasseurs d'ombres, qu'ils appelèrent leurs « fidèles ». Ils ont mené des tas d'expériences, les unes les plus immondes que les autres, que ce soit sur des terrestres ou sur des sorciers. Je crois même qu'il fut un temps où ils s'en sont pris aux vampires et aux loups-garous, à cause de la propriété de leur sang qui leur donne une force surhumaine.
- Quel était leur but ?
- Pouvoir créer un hôte suffisamment puissant pour enfanter l'enfant du diable...
- Mais si Lucifer ne pouvait pas sortir de sa cage...
- Justement... C'est lorsqu'ils ont compris que sans lui il ne pourrait rien faire, qu'ils ont changé les données : l'enfant ne détruirait pas le monde lui-même, mais il serait l'outil nécessaire pour libérer celui qui anéantirait notre monde : Lucifer.
- Donc, si je comprends bien, ils ont voulu donner naissance à un enfant pour pouvoir libérer Lucifer ?
- Oui... Puisque Lucifer ne pouvait pas sortir de sa cage, alors ils utiliseraient un simple démon. Mais pour que l'enfant soit suffisamment puissant pour libérer Lucifer, il lui fallait du sang de sorcier.
- Mais tu as dit que cela était impossible ! Qu'aucune grossesse avait lieu !
- Faut croire qu'il y en a une qui a fini par aboutir....
Rafael regarda son père avec horreur. Il venait de comprendre où son père voulait en venir.
- Non ! Non, c'est impossible ! Et même si ça le serait, Max ne ferait jamais de mal à personne !
- Rafael... Si la prophétie est réelle, cet enfant est l'incarnation du mal lui-même...
- Ce n'est pas Max ! Tu ne peux pas croire que c'est lui, papa !
- On sait que Max est bon, Raf ! Lui fit Alec. Je te promets qu'on va le retrouver !
- Vous savez où il est ?
- J'ai des raisons de penser que mon père est avec lui... Annonça Magnus.
- Ton père ? C'est qui ton père ?
- Asmodée...
- Un prince de l'Enfer ?! Ton père, c'est un prince de l'Enfer ?
- Oui...
- Wow ! Heureux d'apprendre que maintenant que mon deuxième grand-père est lui aussi un dégénéré ! S'exclama Rafael avant de se lever.
- Bon, alors, par quoi on commence pour retrouver mon idiot de petit frère ? Leur demanda-t-il sur un ton déterminé.
- Viens ! Lui fit Alec.
Magnus les regarda s'éloigner et se plongea dans ses pensées. Il s'en voulait. Il savait depuis longtemps que Max avait quelque chose de plus que les autres sorciers....
Flash Back- 10 ans plus tôt- Appartement Brooklyn- PDV Magnus
Le repas, préparé par les bons soins de Catarina, était presque prêt. Un verre de vin à la main et appuyé contre le comptoir de la cuisine, je la regardais faire, un sourire aux lèvres.
- Tu devrais te reconvertir ! Lui fis-je. Bien que je ne comprenne pas pourquoi tu n'utilises pas ta magie pour accélérer le processus !
Elle me lança un regard exaspéré.
- Tu sais, ce n'est pas parce qu'on est des sorciers, qu'on doit utiliser notre magie pour tout !
- Question de point de vue ! Plus on l'utilise, plus on est puissant !
- Encore faut-il qu'elle soit pratiquée intelligemment ! Ce qui dans ton cas, je doute fortement que ce soit toujours le cas !
Je haussais les épaules.
- Bon, je vais chercher les deux monstres !
Je posais mon verre et me dirigeais vers les chambres de mes fils. La porte de celle de Max était ouverte, et la pièce était vide. Je ne m'en étonnais guère. Lui et son frère étaient inséparables. J'allais pousser la porte de la chambre de Rafael, entrouverte elle aussi, lorsque je me figeais devant la scène qui se déroulait devant moi. Le plus jeune de mes fils sanglotait, tenant la main en sang de son frère, dans la sienne.
- Désolé, désolé, j'ai pas fait exprès, Raf !
- Pleure pas petit frère, c'est pas grave !
Max passa alors sa main sur celle de son grand frère, faisant apparaître des flammes bleues qui vinrent caresser la peau blessée. Un instant plus tard, elles disparurent.
- Wowww ! J'ai plus rien ! Plus rien du tout ! S'exclama Rafael, ravi.
Le visage de Max s'éclaira.
- J'ai réparé ma bêtise !
- T'es trop cool, Maxou !
- Tu me promets de rien dire à dad et papa ? Ils vont me punir s'ils savent que je t'ai blessé !
- Mais t'as pas fait exprès ! C'est le vase qui a fait boum !
- Mais si, ils vont crier ! S'il te plaît, Raf, dis rien !
Max recommençait à sangloter. Son frère le prit dans ses bras pour le consoler.
- Je dirais rien, promis !
Je m'écartais de la porte et retournais dans la cuisine. Catarina, trop occupée à la préparation du repas, ne sembla pas remarquer ma présence. Je m'appuyais contre le mur. Mon cœur battait à cent à l'heure. Sans que je ne sache vraiment pourquoi, ce que j'avais vu me dérangeait. Comment un enfant aussi jeune pouvait-il utiliser des pouvoirs aussi puissants que ceux de guérison ? Comment pouvait-il les contrôler aussi facilement ?
Catarina se tourna enfin vers moi et fronça les sourcils.
- Tout va bien ?
Je m'efforçais de reprendre contenance. Alec allait bientôt arriver et je ne voulais pas l'inquiéter pour rien. D'ailleurs, il y avait-il vraiment matière à s'inquiéter ? Max serait sûrement un sorcier puissant une fois adulte. Il n'y avait rien d'anormal à ça, rien....
Je souris à mon amie.
- Tout va très bien ! Ils arrivent !
Présent- Edom
Max regardait le paysage désolé autour de lui. L'inquiétude commençait à le gagner petit à petit. Il aurait tout donné pour que son frère soit à ses côtés. Une main cadavérique se posa sur son épaule. Il leva les yeux et rencontra ceux de son grand-père. Il avait les mêmes que ceux de son père, et dans un sens, cela le rassurait, malgré l'apparence plus qu'antipathique du démon.
- Tu as fait le bon choix en me rejoignant ! Tu es ici chez toi ! Ce royaume est aussi le tien !
- Ils ont voulu me séparer de mon frère.... Murmura Max.
- Oui, je sais... Ils ne comprennent pas ce lien unique qui te lie à lui, n'est-ce pas ?
- Non... Ils ne comprennent pas...
- Moi je le comprends.... Tu mourais pour lui... Tu donnerais n'importe quoi pour le sauver...
- Oui...
- Ton frère est en danger, tu sais... On en a déjà parlé ! Tous les gens que tu aimes sont en danger !
- Je ne comprends pas pourquoi c'est moi qu'ils ont choisi pour le libérer !
- Parce que son sang coule dans tes veines mon garçon...
A suivre
Un OS est en préparation, il sera en ligne demain :)
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