Chapitre 16


Flash Back- 11 ans plus tôt- Idris

Alec, les yeux étincelants de colère, ne quittait pas Jia Penhallow des yeux. Jace, une main posée sur le bras de son parabataï, le fit reculer. D'autres membres du Conseil avaient tourné la tête vers eux, et leurs regards étaient, tout, sauf amicaux. Bien que leur victoire contre Jonathan Morgenstern les ait tous fait remonter dans l'estime de l'Enclave, les rapports entre eux et Alec demeuraient tendus, notamment depuis l'adoption de Max. Idris désapprouvait clairement qu'un chasseur d'ombres élève une créature obscure. De plus, les relations entre le jeune homme et son père, inquisiteur depuis quelques années maintenant, ne facilitaient rien, et Alec ne faisait aucun effort pour arranger les choses. Protégé par le monde obscur, il n'hésitait plus à se mettre entre eux et l'Enclave pour les protéger, et défendait bien souvent leurs intérêts lors de réunions du Conseil. Pour ne rien arranger non plus, la représentante du clan de Vampire de Manhattan, ignorant toute hiérarchie, s'adressait directement au néphilim en cas de problème, et ce dernier omettait volontairement d'en informer son père. Robert disait ne plus comprendre son fils, ce à quoi Alec répondait « Cela fait longtemps que j'avais remarqué que tu ne me comprenais pas ». Jace avait bien demandé à Magnus d'essayer de parler à Alec pour que les choses s'arrangent entre le jeune homme et Robert, mais le sorcier ne comptait pas sans mêler. De manière générale, et aussi étrange que cela est pu paraître, face aux oppositions de son frère à l'Enclave, qui se faisaient de plus en plus fréquentes et nombreuses, Jace était rentré dans le rang petit à petit. Alec ne lui laissait pas le choix, c'était son parabataï, il devait le protéger, et bien qu'il soit tout à fait d'accord avec lui, s'opposer tous les deux à l'autorité n'aurait rien arrangé. Et par l'Ange, il fallait que les choses s'arrangent.

PDV Jace

- Alec, calme-toi ! Lui ordonnais-je entre mes dents.

La tension dans la salle du Conseil était de plus en plus palpable. Je lançais un regard désespéré à Robert, espérant qu'il essaye de calmer les choses. Quelle idiotie. Il se détourna et sortit. Je soupirais et reportais mon attention sur Alec. Ses yeux bleus avaient pratiquement viré au gris. Je ne l'avais jamais vu aussi furieux. C'est dans ces moments-là que la présence de Magnus me manquait : même si ça me tuait de l'avouer, seul lui était capable de calmer Alec en ce moment.

- Tu devrais écouter les conseils de ton frère, Alec... Ton attitude envers nous devient de plus en plus inquiétante... Lui fit Jia d'une voix calme. Je ne suis pas ton ennemi, et tu le sais ! Mais je ne suis pas seule à décider... Je regrette...

- Rafael est le fils de Magnus au même titre que Max ! Rétorqua Alec avec colère.

- Je n'ai jamais dit le contraire ! Mais je regrette, il ne peut porter le nom de ton... de Magnus...

Alec éclata de rire.

- Tu ne sais même pas comment l'appeler, hein ? Pourtant autant que je me souvienne, ta fille partage le lit d'une autre, non ?! Ah mais c'est vrai que tu as exilé la petite amie de ta fille ! Elle était trop gênante...

Je me tendis et resserrais mon emprise sur son bras, envisageant fortement la possibilité de lui coller mon point dans la figure pour le faire taire, et lui éviter ainsi de finir par dire une énormité qui lui vaudrait un avertissement... ou pire.

- Je te conseille de surveiller tes paroles... J'ai voté contre et tu le sais très bien ! Et pour la énième fois, je n'ai rien contre ta relation avec Magnus Bane !

- Ah ouais ? Ben on dirait pas !

Jia soupira.

- Tu mélanges tout, Alec... Rafael ne peut pas porter le nom de ton compagnon, car à nos yeux, une créature obscure ne peut pas être le père d'un chasseur d'ombres ! C'est la loi....

- Faux ! Cette loi n'existe que depuis que vous avez appris que nous avions recueilli Rafael ! Vous faites passer des décrets en force et vous n'en informez même pas les représentants du monde obscur !

- Nous n'y sommes pas obligés ! Certaines de nos lois, ne les concernent en aucun cas !

- Celle-là, si !

- Tu es le seul chasseur d'ombres que l'on connaisse qui sort avec une créature obscure !

- Qui m'affiche avec surtout, non ?!

Les lèvres de Jia se pincèrent, et bien qu'elle ne répondit pas, son expression affichait clairement un « Oui ».

- Nous avons déjà fait un effort considérable en acceptant que le jeune sorcier, que vous avez adopté il y deux ans, porte ton nom... Votre nom a tous les deux... Nous nous en arrêterons là, fin de la discussion. Maintenant, je te prierais de sortir !

- Vous croyez vraiment que c'est comme ça que vos relations avec le monde obscur vont s'apaiser ?

Jia ne répondit pas et baissa les yeux sur les dossiers qu'elle tenait à la main, et elle nous fit signe de sortir. Je tirais Alec à l'extérieur de la salle du Conseil. Une fois dehors, il se dégagea violemment et me lança un regard noir.

- Pourquoi tu n'as rien dit?! Pourquoi tu ne dis jamais rien ?!

- Ben depuis que tu joues à être moi, je suis bien obligé de jouer à être toi !

- De quoi tu parles ?

- Tu passes ton temps à t'opposer à eux, Alec ! Si tu crois que c'est de cette manière que tu vas arranger les choses...

- Il n'y a rien à arranger... Ils ne changeront jamais...

- Ignore-les...

- Non ! Rafael portera les noms de ses DEUX pères ! Je te le garantis !

Il tourna les talons. Je soupirais. Je ne pouvais que le comprendre, je réagirais de la même manière à sa place....

Plus tard- Appartement Brooklyn- Fin PDV Jace

Alec fulminait toujours autant. Affalé dans le canapé de son salon, Jace le suivait des yeux, l'écoutant à peine. La porte d'entrée claqua, et un instant plus tard, une boule bleue courait dans les bras d'Alec. Jace sourit devant la vision de son frère serrant son fils dans ses bras. Âgé de presque trois ans, Max était un véritable petit ange, mais son oncle avait la sensation que cela n'allait pas durer : il y avait une lueur de malice, bien trop importante, qui brillait dans ses yeux, pour que le calme persiste.

- Dadddd...

- Ça va mon ange ?

Le petit garçon fit oui de la tête, et ses yeux bleus se posèrent sur Jace. Il tendit la main vers lui. Comprenant ce qu'il voulait, son père le lui mit dans les bras.

- Que c'est mignon ! Leur fit Magnus.

Jace leva les yeux vers lui, surpris : il ne l'avait pas attendu rentrer. Le sorcier lui fit un sourire moqueur, avant de poser son regard sur Alec. Ce dernier, toujours d'humeur massacrante, malgré que l'arrivée de son fils l'ait légèrement calmé, lui lança un regard empli de reproches.

- Tu as vu l'heure qui l'est ?! Lui fit-il froidement.

- Non, et à vrai dire, je m'en fiche un peu ! Lui rétorqua Magnus sur le même ton.

- Il devrait déjà être couché !

- Tu sais bien qu'il ne dort pas tant que tu n'es pas là !

- Je suis rentré il y a deux heures ! Je t'ai laissé je ne sais pas combien de messages !

- Et ? Je suis censé accourir dès que tu me siffles ?!

- Oui ! C'est exactement ce que tu es censé faire ! Surtout quand Max est avec toi !

- C'est fou, ça ne te passera jamais...

- De quoi ?!

- Tu me crois toujours aussi incapable de m'occuper de lui !

- On se demande pourquoi !

- Ce qui veut dire ?

- Ce qui veut dire qu'avec la vie que tu mènes, j'ai parfaitement le droit d'émettre des craintes !

- La vie que je mène?! Mais si tu n'es pas content, tu sais que tu peux partir ?!

Les deux hommes hurlaient à présent, effrayant Max, qui se blottit contre son oncle.

- Vous savez qu'il y a un enfant dans la pièce ? Leur fit remarquer Jace. Mettez sur pause un peu !

Alec baissa les yeux vers son fils, qui le regardait avec des yeux effrayés. Des larmes coulaient sur ses joues. Sa colère s'envola aussitôt et il le prit dans les bras, le berçant contre lui.

- Ne pleure pas, c'est rien... Lui murmura doucement Alec. N'aie pas peur...

Magnus s'avança et embrassa les cheveux de son fils. Croisant le regard d'Alec, il lui dit :

- Tu as raison, il devrait être couché...

- Oui...

Le néphilim se détourna de lui et entra dans la chambre de Max. Il le coucha, l'embrassa sur le front, avant d'essuyer ses larmes et de remonter la couverture sur lui.

- Dors maintenant...

Le petit bout hocha à nouveau la tête et Alec sourit. Il ferma doucement la porte de la chambre et retourna dans le salon. Seul Jace s'y trouvait.

- Où est Magnus ? Lui demanda Alec.

- Au Pandémonium...

Alec soupira.

- Tu peux rester ici pour garder Max ?

- Oui...

- Merci...

Pandémonium

Alec entra timidement dans le club, la boule au ventre. Il y était allé un peu fort avec Magnus. Surtout qu'il n'en pensait pas un mot, il était juste à cran à cause de l'Enclave et de ses lois stupides... Assit au bar, le sorcier notait quelque chose sur un cahier. Il ne semblait y avoir personne d'autre dans le club. Le néphilim s'avança à pas de loup, avant de poser ses mains sur les hanches de son amant, une fois arrivé à sa hauteur.

- Pardon...

Le sorcier ne répondit pas, mais écarta les mains du chasseur d'ombres de son corps.

- Je travaille, j'ai pas le temps de me disputer avec toi là !

- Je ne suis pas là pour ça !

- Et pour quoi alors ?

- Pour... Pour m'excuser...

- D'accord ! Et bien c'est fait, maintenant tu peux t'en aller !

- Magnus, s'il te plaît... Tu ne voudrais pas juste oublier ? J'ai déjà passé une journée de merde, alors ne t'y met pas non plus!

Magnus se tourna vers lui et le toisa froidement.

- Je t'ai demandé de t'en aller, ne m'oblige pas à appeler la sécurité pour te foutre dehors !

- Comme si tu oserais le faire !

- Ne crois pas que tout t'est permis parce que je couche avec toi, Alec !

- Rectification : tu couches, et tu vis avec moi ! Et on a un enfant ensemble ! Même deux...

- Hum... Quand Rafael sera à la maison ?

- Quand j'aurais réglé certaines choses avec l'Enclave !

- Et je peux savoir quoi ? Pourquoi ils sont revenus le chercher ?

- Pour rien ! Des papiers à régler !

- Pourquoi tu me mens ?

- Je ne te mens pas !

Le sorcier soupira. Alec s'éloignait de plus en plus de lui, et il n'arrivait pas à en comprendre la raison. Mais malgré tout, il demeurait persuadé que le jeune homme l'aimait toujours autant.

- Tu sais, Alec, si tu n'es plus heureux avec moi, tu es libre de partir... Je ne te retiens pas prisonnier...

- A force de me dire ça, je vais finir par vraiment le faire !

- Et bien fais-le, si ça peut te redonner le sourire et me faire retrouver un semblant de tranquillité !

- Tu es sérieux là ?!

- Très !

Alec haussa les sourcils et planta ses yeux dans les ceux du sorcier, une lueur de défi y brillant.

- Je ne te donne même pas deux jours avant de me supplier de revenir !

Magnus éclata de rire.

- Au moins oui ! Allez, sors d'ici avant que je ne m'énerve réellement !

- J'aime quand tu t'énerves !

- Alec, je suis sérieux ! Je ne veux plus te voir ici ! En fait, je ne veux pas te voir de quelques jours !

- Je rêve... Je passe mon temps à te défendre et...

- Me défendre ? Contre qui ? Parce que la seule personne qui me fait du mal, c'est toi !

Alec sentit ses yeux picotaient. Il cligna plusieurs fois pour chasser les larmes naissantes.

- Tu as raison, je crois qu'il est temps que je m'en aille...

Le néphilim tourna les talons, mais une main le retenu et le tira en arrière, dans les bras du sorcier.

- Bon, maintenant tu arrêtes de me prendre pour un con, et tu m'expliques ce qui se passe ! Et je te conseille de tout me raconter de A à Z, parce que ma patience à des limites, Alexander !

- J'en ai marre, c'est tout...

- De moi ?

- Bien sûr que non !

- On dirait pourtant...

- Je sais... Je regrette ce que je t'ai dit tout à l'heure... Je ne le pensais pas, je t'assure ! J'étais juste énervé et... inquiet... Je n'ai pas envie qu'ils nous enlève Max et j'ai peur qu'ils ne nous rendent pas Raf...

- Qui ça ? L'Enclave ?

- Oui...

- Pourquoi ? Alec, qu'est-ce qui se passe bon sang ?!

- Ils ne veulent pas que Rafael porte ton nom....

Magnus haussa les sourcils.

- Et ça t'étonne ? C'est un chasseur d'ombres, je suis une créature obscure ! Tu vois le problème ? Il est censé me détester, pas m'appeler papa !

- Comme moi je ne suis pas censé t'aimer...

- Oui !

- J'en ai marre ! Je n'en peux plus de devoir me battre à chaque fois ! Je me suis battu pour être avec toi, puis pour que Max porte mon nom, pour qu'il soit officiellement reconnu comme mon fils, notre fils, et maintenant je dois encore me battre pour que Rafael ait le même nom que son petit frère !

- Alec, écoute-moi ! Regarde-moi !

Le néphilim leva les yeux vers lui.

- Rafael est mon fils, là, dans mon cœur ! Ce n'est pas une question de nom !

- Je sais, mais... Mais c'est pour le principe !

Le sorcier resta un moment silencieux, puis il reprit la parole.

- Tu m'en veux ?

- Je ne sais pas de quoi tu parles, mais non !

- Alec, est-ce que tu m'en veux de ne pas être un chasseur d'ombres, mais d'être... et bien, moi...

Le néphilim lui sourit, et approcha ses lèvres des siennes, qu'il caressa tendrement.

- La seule chose pour laquelle je t'en veux, c'est que tu as mis trop longtemps avant d'arriver dans ma vie...

- Hum... Tu ne méritais pas que j'arrive plus tôt !

- Si...

Alec passa ses lèvres sur la peau du cou de son amant. Ce dernier rejeta la tête en arrière, en souriant.

- Je ne pouvais pas t'aimer, tu es un Lightwood !

- Tu es une créature obscure !

- Être un Lightwood, c'est pire !

- Tu es un Dom Juan complètement dépravé !

- D'accord, un point partout !

Il se leva et souleva Alec dans ses bras. Ce dernier passa ses bras autour du cou du sorcier, enroulant ses jambes autour de sa taille, et l'embrassa amoureusement. Magnus le coucha sur les banquettes du carré VIP et se plaça entre ses jambes, frottant son corps contre le sien.

- Si c'est important pour toi que Rafael porte mon nom, Alec, je te jure qu'il le portera !

- Sauf que l'Enclave...

- Je suis le Grand Sorcier de Brooklyn mon ange, et personne ne m'interdit quoi que ce soit !Ce que je veux, je l'obtiens ! Et si tu en veux une preuve... Regarde...

Le sorcier lui fit tourner la tête sur la gauche, vers les nombreux miroirs accrochés au mur. Alec se mordit la lèvre en apercevant leur reflet dans le miroir.

- Toi... Sous moi... Complètement à ma merci... Je te voulais et je t'ai eu ! Lui chuchota Magnus.

- Je veux juste qu'ils nous laissent vivre en paix.... Toi, Max, Rafael et moi... Je ne demande rien d'autre... Je veux juste être libre d'être heureux...

- Tu aurais dû m'en parler...

- Je ne voulais pas te faire de mal... Je pensais pouvoir régler ça seul...

- Laisse-moi m'en occuper maintenant.... Personne ne te fais du mal, n'oublie jamais ça... Ils t'ont fait pleurer et je peux te jurer qu'ils le regretteront!

Alec se noya dans les yeux mordorés de son amant. Bien que ce dernier ne l'avouerait jamais, le néphilim savait que les réactions de l'Enclave lui faisaient du mal. Et cela ferait aussi du mal un jour à ses fils...

- Personne ne touche à notre famille...

Présent- Idris

Rafael, assit dans le fauteuil face au bureau de l'inquisiteur, les genoux repliés contre lui, avait les yeux fermés. Les larmes qu'il avait versées un peu plus tôt dans la soirée, avaient fait couler son maquillage, répandant des traînées noires sur ses joues. Il était épuisé. Il avait tellement hurlé contre son père, que sa gorge lui faisait mal, et il était à bout de forces. Il n'avait qu'une envie : aller se coucher. Mais pas ici, pas dans cette ville. Il sentit les larmes refaire leur retour dans ses yeux. Il voulait rentrer.... Il sursauta lorsque la porte du bureau s'ouvrit. Il leva les yeux et les posa sur Robert Lightwood... Son grand-père... Cela faisait des mois que le jeune garçon ne l'avait pas vu, et des années qu'il ne lui avait pas adressé la parole. Robert était plus mince que dans son souvenir, et ses cheveux beaucoup plus grisonnants.

- Bonsoir, Rafael...

- Il est où mon père ?

Robert ignora sa question et prenant un fauteuil, il le plaça face à son petit-fils, avant de se pencher vers lui.

- Ce que tu as fait ce soir est très grave tu sais...

- J'ai rien fait de mal ! Se défendit Rafael d'une voix tremblante.

Il n'avait jamais été vraiment à l'aise avec cet homme.

- C'est bien plus grave que ce que je ne pensais si tu ne distingues plus le bien du mal.... Mais après tout, comment le pourrais-tu alors que tu vis dans un équilibre familial instable?!

Rafael cligna des yeux. Un quoi ? Il ne comprenait rien à ce qu'il lui racontait. Il avait froid, et il luttait pour garder ses paupières ouvertes.

- Tu sais Rafael, je sais qu'on ne s'est pas beaucoup vu ces dernières années, mais...

- Je veux voir mon père...

- Alec est reparti ! Rafael...

- QUOI ?

- Tu vas rester ici quelque temps avec moi ! On va reprendre toute ton éducation !

- On va rien reprendre du tout !

Le jeune garçon se leva. Il voulut sortir, mais la porte était fermée à clé. Il tira plusieurs fois sur la poignée, sans succès.

- Laissez-moi sortir !

- Assieds-toi ! Je voudrais qu'on parle des événements de ce soir!

- Je n'ai rien à vous dire !

Rafael commençait à paniquer. Alec l'avait vraiment abandonné là ? Il ne reverrait jamais son petit frère ? Ni même ses pères ? Ses amis ? Non, ce n'était pas possible... Il se retourna et fit face à Robert.

- Je ne dirais rien tant que je n'aurais pas vu mes parents !

Robert plissa les yeux.

- Tes parents ont pris de mauvaises décisions te concernant ! Mais maintenant que tu es ici, tout va rentrer dans l'ordre !

- Je ne deviendrais pas comme vous !

- C'est quoi être comme moi, Rafael ?

- Vous détestez les créatures obscures !

- C'est vrai, je l'admets... Et tu sais pourquoi ?

Le jeune chasseur d'ombres secoua négativement la tête.

- Si tu veux bien, je vais te l'expliquer... Tu veux bien t'asseoir ? Je ne te veux aucun mal, juste parler un peu avec mon petit-fils....

- Vous avez voulu tuer mes parents !

- Non ! Jamais je ne ferais de mal à mon fils !

- Mais à Magnus, si !

- C'est compliqué... Il m'a pris Alec...

- Mes parents ont tous les défauts du monde, mais ils s'aiment !

- Je n'en doute pas... Mais les créatures obscures sont dangereuses, instables ! Elles ont commis beaucoup de crimes dans le passé !

- Les chasseurs d'ombres aussi !

- Oui, mais si le monde obscur n'avait pas existé, on en serait pas là !

- N'importe quoi !

Robert soupira.

- Tu ne sais pas de quoi tu parles, tu as été élevé trop longtemps loin du monde réel...

- Le monde dans lequel j'ai été élevé est parfaitement réel ! Il est juste mieux que le vôtre !

- Tu changeras d'avis avec le temps, en grandissant ! Tu as beaucoup de retard sur les chasseurs d'ombres de ton âge qui, eux, ont été élevé ici, à Idris...

- Si vous le dites... Je peux sortir maintenant ? J'aimerais rentrer chez moi...

- Mais tu es chez toi ici...

- Non, je voulais dire... Chez moi, à Brooklyn, avec mes parents et mon petit frère !

- Je regrette, mais ce n'est pas possible !

- Laissez-moi voir Alec !

- Non... Tu peux me tutoyer tu sais ! Après tout, je suis ton grand-père !

- Je vous connais à peine...

- Et cela est bien regrettable...

Rafael fixa le visage de Robert un moment. Il ne voulait pas rester ici, avec cet homme qu'il connaissait à peine. Mais c'était entièrement de sa faute s'il était coincé là. Il avait voulu jouer au dur et au plus fort avec son père, et maintenant il en payait le prix... Il sentit les larmes monter.

- Il faut que je rentre chez moi, s'il vous plaît...

Robert ouvrit la bouche pour lui répondre, mais il fit coupé par des coups frappés à la porte. Il se leva, écarta son petit-fils de l'entrée, et après avoir déverrouillé la porte, il l'ouvrit. Rafael avait suivi tous ses gestes un à un, calculant à toute vitesse un plan pour s'échapper. A peine la porte ouverte, il s'engouffra à l'extérieur, passant sous le bras tendu de son grand-père. Mais à peine avait-il eu le temps de faire un mètre, qu'un bras le ceintura et le ramena en arrière. Il se débattit, essayant d'échapper à la personne qui le maintenait contre elle.

- Rafael, calme-toi !

Le jeune garçon, sous l'effet de la surprise, cessa de se débattre et tourna la tête vers l'homme qui le ceinturait, avant de s'engouffrer dans ses bras.

- Papa !

Magnus, le visage fermé, le serra contre lui, caressant tendrement ses cheveux.

- Je suis là, tout va bien...

- Magnus Bane ! Vous n'avez rien à faire là ! Lui fit Robert, visiblement surpris de cette arrivée.

Rafael leva les yeux vers son père.

- Papa, il veut m'enfermer ici ! Il ne veut plus que je vous vois !

Magnus, tourna la tête vers son beau-père.

- Vous vous prenez pour qui, Robert ?!

- Pour son grand-père ! Et Alec était d'accord avec ça !

- Je ne pense pas, non ! Maintenant vous m'excuserez, mais je vais aller le chercher, et j'emmène mon fils avec moi !

- On reste pas papa ! Pas vrai?

- Non, mon ange, on rentre à la maison ! Tu ne restes pas une minute de plus avec ces dégénérés !

Rafael souffla de soulagement.

- Je regrette, mais je peux pas le laisser partir ! Il a commis un acte très grave en donnant de son sang à un vampire ! On ne peut pas se permettre qu'un nouveau vampire diurne naisse !

- Pourquoi ? Vous avez peur qu'il prenne le pouvoir sur vous ?

- Mon seul souhait est que les choses restent dans l'ordre !

- Dans ce cas, restez à votre place !

- Oh mais c'est ce que je fais ! Rafael va devoir répondre de ses actes devant le conseil !

Magnus sentit son fils tremblait contre lui. Il resserra son étreinte.

- Il n'a commis aucun crime ! Ce sont juste des bêtises d'ado !

- C'est pourquoi nous devons le punir avant que ça n'aille plus loin !

- Et vous comptez agir de cette manière avec ses camarades ? Ou c'est juste lui ?

- Il était l'organisateur de tout ce cirque ! Les autres n'ont fait que suivre son influence néfaste !

- Ben voyons...

- Rafael passera devant le Conseil ! Sauf s'il reste ici et suit sa formation de chasseur d'ombres à l'Académie !

- C'est du chantage ?

- Prends-le comme tu veux Magnus !

- On se tutoie à nouveau, Robert ?!

Ce dernier lui fit un sourire cruel.

- Tu trouveras Alec chez moi ! Il se repose !

Le sorcier lui lança un regard noir, et, entraînant son fils avec lui, il sortit du bureau.

- Magnus ? Le rappela Robert.

- Quoi ?!

- N'oublie pas que c'est uniquement grâce à Jia que tu es encore vivant aujourd'hui ! Si ça n'avait tenu qu'à moi, tu serais mort depuis bien longtemps !

- Tu n'es qu'un sal... Commença Rafael, mais Magnus lui mit une main sur la bouche pour le faire taire.

Sans un regard en arrière, ils partirent retrouver Alec. Arrivés devant le perron de la maison de l'Inquisiteur, et après s'être assuré qu'aucunes oreilles indiscrètes ne les écoutaient, Magnus se tourna vers son fils.

- Raf, Max a disparu !

- Quoi ?!

- Ton frère était très en colère contre moi et Alec ! Il ne voulait pas être séparé de toi !

- Mais... Mais il est où ?!

- Je n'en sais rien, Raf, je viens de te le dire ! Alors si tu as la moindre idée d'où il peut être, c'est le moment de me le dire !

- Je... Je sais pas ! Je te jure ! Mais...

- Mais quoi ?

- Papa, Max il est bizarre en ce moment...

- Bizarre comment ?

- Ben il... L'autre jour, chez mamie, je les ai entendu parler avec quelqu'un... J'ai pas trop compris ce qu'ils se disaient mais... Max était bizarre quand je suis rentré dans la chambre !

Magnus se tendit, mais essaya de cacher son inquiétude à son fils.

- D'accord... Merci de me l'avoir dit... Je vais m'en occuper maintenant... Viens, on va retrouver ton père...

- Attends ! Tu.... Papa veut que je reste là ! Mais moi je veux pas !

- Rafael, ton père souffre de ton attitude envers lui, il veut juste trouver une solution !

- Ce n'est pas en me laissant ici qu'il va arranger les choses !

- Je sais, je sais tout ça ! Écoute... Je ne sais pas pourquoi tu lui en veux autant, pourquoi tu fais tout ça, mais je crois qu'il faut que tu parles avec lui ! Il t'aime plus que tout au monde, toi et Max êtes toute sa vie !

- Toi aussi tu es toute sa vie....

Magnus sourit.

- Oui, moi aussi... Ton père s'y prend très mal avec toi, je le reconnais, mais ne le repousse pas... Peu importe la raison qui te pousse à faire tout ça, la colère ne résoudra rien ! Parle avec lui...

- D'accord...

- Allez, viens...

Le sorcier ouvrit la porte de la maison, et poussa son fils à l'intérieur, avant de refermer derrière lui. Il trouvait l'endroit lugubre... Des portraits des Lightwood étaient accrochés au mur, leurs airs hautain et suffisant, semblant le suivre des yeux.

- Alec ? Appela Magnus, mais il n'obtient aucune réponse. Rafael, tu restes ici, ok ? Je vais voir à l'étage...

Magnus monta les escaliers, continuant à appeler son amant. Il finit par le trouver dans une chambre, assit au bord du lit, la tête dans les mains.

- Alec ?

Le néphilim se redressa, laissant voir ses yeux rougis.

- Je suis le père le plus nul du monde...

- Non, le second, ton père obtient largement la première place !

- Si tu le dis...

- Arrête de pleurer, et descends ! J'aimerais quitter cette maison et cette ville le plus vite possible ! Et j'emmène Rafael avec nous, hors de question que je le laisse entre les mains de ton père ! Tu sais qu'il veut le faire passer devant le Conseil ?

Alec blêmit.

- Tu... tu n'es pas sérieux ?

- J'ai l'air de rigoler ? Il nous fait du chantage ! Soit il punit Raf pour ce qu'il a fait, soit il reste ici !

- Il m'a encore trahi...

- Bon sang, Alec, tu t'attendais à quoi ?!

- Je sais pas... Je crois que j'avais besoin d'un père...

Magnus s'avança vers lui et s'accroupit face à lui. Il posa une main sur sa joue.

- Mon ange... Je comprends parfaitement ce que tu ressens, mais Robert ne s'est jamais comporté comme un père avec toi depuis que...

- Depuis qu'il sait que je suis gay...

- Oui... Alexander, je ne le laisserai pas briser notre famille !

- Que vas-tu faire ?

- Pour le moment, je vous ramène, toi et Raf, chez nous !

- Max doit nous attendre...

- Oui... Sûrement... Lui mentit Magnus.

Alec l'embrassa tendrement, sa main s'aventurant dans ses cheveux.

- Je t'aime...

- Moi aussi je t'aime... Viens, on rentre !

Appartement- Brooklyn

- Rafael, tu... Est-ce qu'on peut parler ? Demanda Alec à son fils.

Il venait d'arriver chez eux, et au grand soulagement de Magnus, Alec ne posa pas de question au sujet de l'absence de Max. Peut-être pensait-il que le jeune sorcier s'était enfermé dans sa chambre...

- Tu vas m'engueuler ?

- Non, personne ne va gueuler sur personne ! Intervint Magnus. Vous allez faire un tour tous les deux, allez dehors !

- Heu... Papa ? Je peux me laver avant ?

Le sorcier examina l'apparence de son fils. Effectivement, il valait mieux qu'il ne sorte pas dans cet état.

- Oui et va te changer aussi !

Rafael disparut dans la salle de bain.

- Tu crois qu'il me pardonnera un jour ?

- Je sais pas...

- Comment va Max ? Il est dans sa chambre ?

- Non, chez Catarina... Je préférais ne pas le laisser seul...

Magnus détourna le regard. Il s'en voulait de lui mentir, mais il devait d'abord vérifier quelque chose avant de lui parler. Cinq minutes plus tard, Rafael revenait dans le salon. Son pantalon de cuir avait disparu, laissant place à un bas de jogging noir. Il portait également un sweat gris. En revanche, il avait refait son maquillage, repassant correctement l'eye liner sur ses yeux. Le tout lui donnait un look plutôt étrange. Le sorcier secoua la tête. Il ne cherchait pas à comprendre, il avait des problèmes bien plus graves à régler. Il poussa son fils et son amant à l'extérieur, leur interdisant de revenir tant qu'ils ne se seraient pas réconciliés...

Plus tard-Central Park

Durant le trajet jusqu'au parc, le fils, autant que le père, étaient restés silencieux. Ils passèrent les grilles et entrèrent dans le parc désert. Le soleil se levait doucement, mais ses rayons semblaient avoir du mal à percer les épais nuages noirs qui recouvraient le ciel New-yorkais. Alec s'assit dans l'herbe. Rafael en fit de même, prenant soin de rester à distance de son père. Ce dernier le fixa un moment, la boule de stress dans sa gorge l'empêchant de parler.

- Tu voulais me dire quoi ? Lui demanda Rafael. Si c'est pour rien dire, autant rentrer ! On se les gèle !

- Tu n'avais qu'à t'habiller un peu plus !

- Et voilà, ça commence ! Encore des reproches !

Rafael se leva, mais Alec le retint par le bras.

- Attends... Excuse-moi... Je... Je voudrais qu'on parle de ce qui s'est passé entre nous...

- Tu m'as menti ! Tu m'as trahi !

- Je sais... Je... J'ai du mal à te comprendre tu sais... Je te vois faire n'importe quoi, prendre des risques inconsidérés, et je n'arrive pas à savoir pourquoi tu fais ça ! Puis... pourquoi tu me repousses tout le temps ? Et ne me dit pas que c'est parce que j'ai voulu t'envoyer à Idris, parce que je sais qu'il y a autre chose !

- Tu... Tu m'as menti sur mes parents....

- Comment ça ?

- C'était des salauds ! Jonathan ne les a pas tué, mais toi si !

Les yeux de Rafael s'embuèrent de larmes, alors qu'Alec palissait à vue d'œil.

- Rafael, je t'assure que...

- Non, ne me mens pas ! Ils faisaient partie de ceux qui ont accepté de le rejoindre volontairement ! Après que Jonathan ait attaqué l'Institut de Los Angeles, l'Enclave a ordonné que vous soyez tous évacué à Idris ! Mais vous avez été les derniers à partir... Lorsque celle de Buenos Aires vous a appelé à l'aide, tu es parti les aider avec d'autres chasseurs d'ombres... Tu as tué mes parents... Tu m'as adopté par culpabilité...

- Non, Rafael, je... Je ne l'ai su que bien plus tard...

- Tu mens ! Tu l'as toujours su ! J'ai vu le dossier sur moi, sur mes parents, dans ton bureau ! Je cherchais un truc l'autre fois et je suis tombé dessus....

- Rafael, je...

- Papa ne le sait pas, hein ?

- Non... Il ne sait rien... Lui et moi n'étions plus ensemble à ce moment-là...

- Pourquoi tu ne me l'as jamais dit ? Je croyais que c'était des gens bien !

- Parce que je ne voulais pas que tu aies à vivre avec ce fardeau ! Je voulais te protéger !

- Tu parles ! Tu m'as adopté pour avoir un œil sur moi et pour t'assurer que je ne devienne pas comme eux !

- Non, c'est faux... Il y a 11 ans, j'ai été appelé en Argentine pour une mission qui impliquait des vampires. Je te passe les détails pour en venir au plus important : j'allais m'en aller et rentrer à New York, lorsque j'ai appris qu'un enfant néphilim avait été retrouvé errant dans la rue...

- Tu te rends compte que tu m'as menti toute ma vie ? Tu m'as dit que j'étais né en Espagne ! Tu m'as dit que j'avais été élevé par ma grand-mère alors quand réalité elle s'était faite assassiné elle aussi par l'armée de Jonathan !

- Je ne pouvais pas te dire la vérité, tu étais trop jeune...

- Mais maintenant j'ai le droit de savoir ! Qui m'a élevé avant que tu ne me recueilles ? Qui ?!

- Des terrestres... Des drogués...

Rafael ferma les yeux et éclata en sanglots. Alec le prit dans ses bras mais le jeune garçon le repoussa, lui donnant des coups sur le torse.

- JE TE DÉTESTE ! JE TE DÉTESTE !

Alec le laissa faire, jusqu'à que son fils cesse de lui-même et s'effondre dans ses bras. Le néphilim le serra fort contre lui.

- Je suis désolé, tellement désolé... Je ne voulais pas te faire de mal, je voulais te protéger ! Rafael...

Il prit le visage de son fils en coupe. Son maquillage avait à nouveau coulé.

- Regarde-moi : je t'aime, tu es mon fils ! Je te jure que je ne savais pas qui tu étais avant de te ramener avec moi ! Et même si je l'avais su, je l'aurais fait quand même, parce que ce jour-là tu m'as regardé avec de grands yeux tristes qui semblaient me supplier de t'arracher à la vie que tu avais... Je ne pouvais pas te laisser là-bas.... Et sache que je suis fier de toi ! Tu as beau faire connerie sur connerie, lorsque la situation est grave tu fais preuve d'une grande maturité ! Tu as toujours veillé sur ton petit frère, tu l'as toujours protégé ! Lui et toi êtes ma plus grande fierté... Je te demande pardon pour tout ce que j'ai pu te dire, ou faire ! Pour tout le mal que je t'ai fait ! Rafael, je te fais la promesse que toi, Max, ton père et moi, on restera ensemble pour toujours ! Je te le jure ! Je refuse de te perdre ! Je ferais tout pour que tu me pardonnes et que tu me considères à nouveau comme ton père !

- Je suis désolé moi aussi d'avoir fait tout ça.... Je voulais juste attirer ton attention ou me venger... Je sais pas trop... Je suis perdu papa, je sais même pas qui je suis...

- Tu es mon fils, tu es le fils de Magnus et le frère de Max ! Tu es quelqu'un de bien et de courageux ! Voilà qui tu es !

Alec plongea ses yeux dans ceux de son fils. Il essuya les larmes qui roulaient sur les joues du jeune homme.

- Quand je te vois comme ça avec ton eye liner, tu me fais penser à ton père... Sauf que lui son maquillage ne coule pas ! Rajouta Alec en souriant. Tu lui ressembles tellement dans tes manières de faire... Viens, assis toi sur le banc...

Rafael obéit, et Alec s'agenouilla face à lui, avant de poser à nouveau une main sur sa joue.

- Je sais que toi et moi on se dispute souvent, bien plus souvent que Max et moi, mais... Je t'assure que je vous aime autant l'un que l'autre... Regarde, avec ton père on passe notre temps à nous disputer, et pourtant je peux t'assurer, que lui et moi, nous nous aimons plus que tout au monde.... D'ailleurs... On va se marier...

Rafael ouvrit grand les yeux.

- Sérieux ?!

- Oui, sérieux ! Lui fit Alec en riant.

Son fils lui fit un grand sourire.

- Je le sais que vous vous aimez, Max et moi on n'en a jamais douté !

- Tu avais l'air pourtant...

- Je sais, mais je pensais pas ce que j'ai dit... J'étais en colère...

- Quand je te dis que tu lui ressembles.... Des fois j'ai l'impression de le voir en toi...

- Tu... Tu m'en veux beaucoup d'avoir fait tout ça au Pandémonium ?

- Non... Mais je dois quand même te dire que je t'interdis de recommencer ! Plus de drogue !

- C'est pas de la drogue, c'est...

- Je sais ce que c'est, et si, ça en est ! Et je t'interdis d'en reprendre !

- Mais ça fait presque rien sur nous, on...

- Rafael !

- Bon, ok... Soupira le jeune garçon.

- Bien... Plus d'alcools non plus ! Oh, et tu oublies l'idée de donner de ton sang à des vampires !

- Ouaissss....

Alec soupira. Il n'était pas convaincu que son fils ne recommencerait pas, et qu'il avait compris la leçon, mais il n'avait pas envie de se disputer à nouveau avec lui.

- Papa ?

- Oui ?

- Je vais pas aller à Idris, hein ?

- Pourquoi as-tu si peur d'aller là-bas ? Tu sais, ça ne voudrait pas dire qu'on ne te verrait plus, je resterais avec toi si ça te rassure !

- Pourquoi tu me dis ça ? Tu vas m'y envoyer ? C'était du vent ce que tu m'as dit ?! S'énerva Rafael.

- Heyyy, calme-toi ! Tu n'iras pas, ok ?! Explique-moi juste ce qui t'effraie autant...

- Je ne veux pas être séparé de Max ! Ni de vous ! Je ne veux pas que... vous m'oubliez...

- Comment veux-tu qu'on t'oublie ? Tu es ma vie Rafael ! Je mourais s'il devait t'arriver quelque chose ! Quant à Max...

- Je ne veux pas être séparé de mon petit frère ! Promets-moi que vous aller le retrouver !

Alec fronça les sourcils et Rafael comprit qu'il avait dit quelque chose qui ne fallait pas.

- Qu'est-ce que tu veux dire par « retrouver » ? S'inquiéta Alec.

Il sentait son cœur battre plus vite au fur et à mesure que l'inquiétude le gagnait.

- Je... Je suis désolé, je pensais que papa te l'avait dit....

- Rafael ! Où est ton frère ?!

- Je sais pas... Il a disparu...

Appartement-Brooklyn

Sur le pas de la porte de la chambre de Max, le sorcier resta figé. Tous les murs étaient recouverts d'un symbole qui ne connaissait que trop bien.... Il se laissa glisser au sol, incapable de détacher son regard des symboles. Comment avait-il fait pour ne rien voir ? Il finit par détacher son regard des inscriptions, et tomba sur une feuille qui dépassait de sous le lit. Il s'en saisit et la lut. Une phrase y était écrite de la main de son plus jeune fils, dans une langue ancienne, disparut depuis des siècles.

« Alors que la paix entre le monde d'en bas et le monde d'en haut sera établie, un enfant, qui n'aurait jamais dû voir le jour, naîtra dans l'ombre. Le monde sera alors recouvert de cendres, le ciel deviendra aussi noir que les ténèbres, et les rivières seront contaminées par le sang. Le royaume des limbes renaîtra »...

- Qu'est-ce que c'est que tous ces trucs ?

Magnus releva la tête. Alec se tenait dans l'entrebâillement de la porte, horrifié par ce qu'il voyait.

- Alec... Il faut que je te parle.... On a un très gros problème...

A suivre

Gros bisous

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