Chapitre 15

Appartement- Brooklyn

- Raf, ouvre-moi !

- Dégage, Max...

- Putain, Raf, ouvre cette putain de porte !

- T'as qu'à l'ouvrir toi-même, monsieur le sorcier !

- Ok, tu l'auras voulu !

Rafael se leva alors en quatrième vitesse et ouvrit la porte. Les mains levées, paumes vers le ciel, Max se figea. Son frère lui fit les gros yeux.

- T'allais vraiment défoncer la porte là ?!

- Non, je savais que tu finirais par lever ton cul et m'ouvrir !

Max poussa son frère et entra dans la chambre. Il s'assit en tailleur sur le lit.

- Tu vas vraiment aller à Idris ?

- J'ai pas le choix...

- Peut-être que si tu t'excuses, tu...

- M'excuser ? J'ai tout fait pour être à la hauteur de leurs espérances, et ils me trahissent !

- Arrête, on sait très bien toi et moi que tu n'as jamais arrêté de faire des conneries !

- C'est pas des conneries ! Je vis, c'est tout ! Attends, c'est quand même pas ma faute si Lena me suit partout où je vais, si ?!

- Raf... Je veux pas que tu ailles à Idris... Confessa tristement Max.

Son frère vint s'asseoir à côté de lui.

- Moi non plus.... Mais je crois que je ne vais pas y échapper....

- Alors on va être séparé...

- Oui... Mais je vais leur faire vivre un vrai cauchemar jusqu'à qu'ils reviennent sur leur décision !

- Toi seul ne suffira pas...

Rafael tourna la tête vers son petit frère, et, comprenant où celui-ci voulait en venir, il lui fit un sourire malicieux et complice.

- Pacte ? Lui fit-il en levant la main.

Max la serra dans la sienne après avoir tapé dedans.

- Pacte !

- Tu viens à ma soirée demain soir ?

- Tu vas faire quoi ?

- Peux pas te dire ! Surprise !

- Ici ?

- Non, au Pandémonium !

- Papa veut pas !

- Je sais, mais puisque lui aussi m'a trahi en acceptant que je parte pour Idris, alors je n'ai plus aucun ordre à recevoir de lui non plus ! J'espère juste qu'il se rendra compte un jour qu'Alec le manipule !

- Pourquoi es-tu aussi dur avec Dad ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Il me ment sur mes parents...

- Comment ça ?

- Rien, laisse tomber ...

La porte de la chambre s'ouvrit brusquement, laissant apparaître leur sorcier de père.

- Rafael, en cours, tout de suite ! Ton père t'attend !

- Je n'ai pas de père... Lui répondit froidement le jeune garçon.

A bout, et fatigué par l'attitude de son fils, Magnus le fit se lever de force, l'attrapant par le bras.

- Écoute-moi bien, j'ai été gentil jusqu'à présent, mais continue comme ça et tu vas beaucoup moins rire ! Tu ne veux pas parler à Alec, soit ! Mais je te conseille fortement d'adopter une attitude plus respectueuse avec lui !

- Sinon quoi ?!

Les yeux de son père prirent une teinte jaunâtre et ses pupilles formèrent une ligne fine et verticale. Rafael eut un mouvement de recul.

- Tu veux jouer à ça, Rafael ? Alors on va jouer, mais ne crois pas que tu peux gagner contre moi ! Maintenant tu m'enlèves ce maquillage ridicule sur tes yeux et tu vas en cours ! Je reviens dans 5 minutes, et autant te dire que tu as intérêt à être prêt, et dans une tenue présentable !

Rafael, qui avait senti qu'il valait mieux pour lui qu'il ne réplique pas, serra les dents, et lui obéit. Son petit frère le vit pourtant mettre ses affaires dans son sac avant de s'en aller avec Alec. Lorsque la porte se referma, Max tourna la tête vers Magnus.

- Il n'y a rien de plus fort que les liens du sang, pas vrai ?

Le sorcier fronça les sourcils. Pourquoi son fils lui disait cela ?

Plus tard- Institut

Assit au fond de la classe, Rafael était affalé sur sa chaise. Il portait toujours sa tenue de chasseur d'ombres, et ses cheveux étaient toujours coiffés en épi, mais son maquillage avait disparu. Le cours que leur faisait Raj ne l'intéressait pas le moins du monde. Il portait sur la transformation des lycanthropes ou quelque chose dans le genre...

- On s'emmerde... Chuchota-t-il à son camarade assit à côté de lui, un blond aux yeux marron.

Ce dernier, appuyé sur un coude, sa main soutenant sa tête, approuva d'un signe de cette dernière.

- On perd notre temps ici... J'ai des choses plus importantes à faire...

- Genre quoi ?

- Genre mon anniversaire, abruti !

- Tu crois vraiment que tes parents vont te laisser le fêter ?

- Je ne leur demande pas leur avis...

- C'est quoi le plan ?

Rafael lui fit un sourire , ses yeux pétillants de malice.

- Rendez-vous au Pandémonium, demain soir... On va jouer avec les terrestres....

- On n'a pas le droit !

- Ben on va le prendre ! Préviens Erika et les autres !

- Mais, Raf, ton père travaille là-bas, il...

- Pas demain soir...

- Ouais mais les employés vont...

- Ils ne vont rien du tout ! Je gère, t'inquiète ! Contente-toi de faire ce que je te dis ! A moins que tu n'aies la trouille ?

Les deux garçons échangèrent un regard et éclatèrent de rire, attirant l'attention de leur formateur.

- Hey ! Rafael, Stanley ! Vous pourriez avoir l'amabilité de suivre le cours ?

Rafael mordilla, d'un air provocateur, le bout de son crayon.

- Nous sommes sincèrement désolé... Monsieur...

Raj fronça les sourcils et retourna à son cours. Rafael tapa dans l'épaule de son camarade de devant pour qu'il se retourne, puis il lui murmura quelque chose à l'oreille. Celui-ci sourit et lui fit un signe de tête affirmatif. Il murmura ensuite, à son tour, quelque chose à son camarade de droite, et ainsi de suite. A la fin du cours, Raj demanda à Rafael de rester. Levant les yeux au ciel et soupirant, le jeune garçon s'avança vers le bureau de son professeur.

- Assis toi deux minutes, je voudrais te parler...

- J'ai pas trop le temps là, je dois....

- Tu as de très bonnes capacités, Rafael ! C'est dommage que tu adoptes cette attitude....

- Tu voudrais que je rentre dans le rang, hein ? C'est ce que vous voudriez tous... Mais s'il y a bien quelque chose que la vie m'a appris, c'est qu'on ne peut pas toujours avoir ce qu'on veut...

- Il n'est pas trop tard, Rafael... Tu peux encore avoir une très bonne carrière !

- Je me fous complètement de ça ! Moi ce qui m'intéresse, c'est la liberté...

- La liberté est utopiste...

Rafael ne répondit pas. Raj soupira.

- Tu peux y aller...

Le lendemain – Appartement- Brooklyn

La tension était palpable. Appuyé contre le comptoir de la cuisine, une tasse de café à la main, Magnus observait sa famille. Il y avait quelque chose qui clochait chez chacun d'eux : Max était trop distant, Rafael trop calme, et Alec était redevenu l'Alec renfermé qu'il était lorsqu'il l'avait connu. Un silence pesant s'était installé entre eux. Magnus, qui commençait à trouver l'atmosphère un peu trop étouffante, prit la parole.

- Raf, tu veux qu'on fasse quoi pour ton anniversaire ?

Le jeune homme leva les yeux vers lui.

- Oubliez-moi, ce serait le plus beau cadeau que vous pourriez me faire...

- Rafael...

- Faut que j'aille en cours ! Salut !

Le sorcier vit Alec tourner la tête pour cacher les larmes qui étaient apparu dans ses yeux. Max s'approcha de lui et passa ses bras autour de son cou.

- Je t'aime dad... Tout ira bientôt beaucoup mieux, je te le promets !

Alec leva les yeux vers lui, et déposa un baiser sur son front.

- Je t'aime aussi mon ange...

- Dad... Je veux pas que Raf il aille à Idris....

- Je sais... Moi non plus...

- Alors pourquoi tu as dit oui à l'Enclave ?

- Parce que ton frère doit comprendre qu'il existe des lois, et que même si ce n'est pas très marrant de les suivre, on se doit de les respecter !

- Mais dad, tu ne comprends pas, on peut pas être séparé l'un de l'autre !

- Max, ce n'est pas comme si tu n'allais jamais le revoir !

- Ils vont le changer et je vais perdre mon frère...

- C'est ça qui te fait peur ?

- Les chasseurs d'ombres d'Idris sont des cons !

- Max, ton langage !

- Il a raison ! Lui fit Magnus. Je suis d'accord avec lui !

- Moi aussi, mais... Max, Rafael t'aime, tu n'as aucun souci à te faire !

- Mais j'ai besoin de lui !On a appris à se battre ensemble, seul on est faible ! C'est comme toi et Jace ! Ce n'est pas parce qu'on n'a pas une foutue rune sur le bras qu'on ne ressent pas la même chose que vous !

- Ok... Je vais y réfléchir...

- Tu me promets ?

- Oui, je te promets... Si ton frère se calme, il restera ici...

Max sauta au cou de son père.

- Merci dad !

- Hum... Allez, va te préparer, toi aussi faut que t'aille en cours !

- J'y vais !

Une fois le jeune sorcier partit, Magnus attira Alec sur ses genoux.

- Ça va ?

- Rafael me déteste toujours autant, donc non... J'ai essayé de lui parler ce matin, je lui ai souhaité son anniversaire, mais il ne m'a même pas adressé un regard...

- Je sais, j'ai vu...

- Je ne sais plus quoi faire... Chaque jour je me demande quelle connerie il va faire... Je suis en train de le perdre... C'est peut-être même déjà fait...

- Alec, il t'aime, crois-moi ! Il ne ferait pas tout ça si ce n'était pas le cas !

- Si tu le dis... Au moins Max m'adresse encore la parole...

- A propos de Max justement, tu ne le trouves pas un peu... étrange... en ce moment ?

- Comment ça, étrange ?

- Je sais pas, hier il m'a dit quelque chose de bizarre...

- Quoi ?

- « Il n'y a rien de plus fort que les liens du sang »

- Oh, ne t'en fais pas, en ce moment nos fils ont tendance à penser qu'on n'a aucun droit sur eux...

- Je ne pense pas que ça ait quelque chose à voir avec nous... Pas comme on l'imagine en tout cas...

- Hum... J'ai l'impression qu'ils nous échappent tous les deux...

- Ils grandissent...

- Ouais, mais j'espère qu'ils vont se calmer parce que je ne supporterais pas ça longtemps !

- Je sais...

- Tu sais à qui Rafael me fait penser quand je le vois agir comme ça ?

- Jace ?

- Oui ! Lui aussi faisait n'importe quoi, se foutait de l'autorité, et se foutait de me mettre dans la merde !

- S'il suit son chemin à lui, on n'a pas trop à s'inquiéter alors.... Regarde, Jace a une vie calme maintenant !

- Tu oublies tout ce qu'il a traversé pour en arriver là !

- C'était une époque différente !

- Hum... Tu crois vraiment que tout ça est derrière nous ? Notre passé..

- Non... Je pense qu'on devra toujours en assumer les conséquences...

- Des fois j'aimerais que les choses aient été différentes... Des fois je me dis que ma vie aurait été beaucoup mieux si je n'avais pas été un Lightwood...

- Mais on ne se serait peut-être pas rencontré, ni même aimé...

Alec tourna la tête vers lui de façon à pouvoir voir son visage.

- Ça aurait été bête quand même !

- Je trouve aussi ! Tu aurais manqué le meilleur coup du siècle !

Le néphilim éclata de rire.

- Rien que ça...

- Hum...

Le sorcier commença à embrasser son cou.

- Alexander... J'ai envie de toi...

- Là maintenant ?

- Oui... Autant en profiter tant que nos deux charmants enfants ne sont pas là, et avant qu'ils ne fassent une connerie....

- J'ai pas trop la tête à ça tu sais...

- Vraiment ?

Le sorcier fit descendre sa main sous le pantalon en cuir du jeune homme, prenant bien soin de caresser son intimité au passage. Alec gémit, et rejeta la tête en arrière, la posant sur l'épaule de son amant, et ferma les yeux.

- Une remarque à faire mon ange ?

- Hum... Non... Continue...

- Sûr ? Je peux arrêter tu sais... Lui fit Magnus, un sourire en coin.

- Fais ça et je te tue !

- Hum.... Je sais pas, je ne voudrais pas te forcer...

- Magnus... S'il te plaît...

Le sorcier reprit ses caresses, faisant gémir son amant. Ce dernier mouvait de plus en plus ses hanches, frottant son corps contre celui de l'asiatique. Celui-ci le leva et le fit asseoir sur la table. Alec écarta les jambes de lui-même en le voyant s'agenouiller entre elles. Magnus embrassa l'intérieur de ses cuisses, remontant doucement vers son intimité. Le néphilim passa la main dans ses cheveux, impatient que les lèvres douces de son amant se posent sur lui.

- Hummm.... Gémit-il.

Le sorcier passa sa langue sur toute la longueur du sexe du chasseur d'ombres, qui se mordit la lèvre pour ne pas crier de plaisir. Ils avaient à peine commencé, et il en voulait déjà plus : il le voulait en lui, maintenant, tout de suite.

- Att... attends...

Magnus relava la tête vers lui.

- Viens... L'implora Alec.

Le sorcier se releva et l'enlaça.

- Pas ici... Lui murmura-t-il.

Il lui prit la main, et l'entraîna vers la chambre, où il le fit basculer sur le lit. Il se mit au-dessus de lui et plongea ses yeux mordorés dans ceux, bleu océan, du néphilim. Il le pénétra doucement tout en lui chuchotant un « Je t'aime », son regard toujours ancré dans le sien. Alec lui offrit un magnifique sourire, et poussa un soupir de satisfaction, mêlé de soulagement, lorsqu'il le sentit bouger en lui. Il serra les barreaux du lit d'une de ses mains, l'autre s'agrippant aux cheveux de son amant alors qu'il l'embrassait. Il était tellement bien dans ses bras, il oubliait tout, il se déconnectait du monde. Le sorcier quitta ses lèvres et mordilla tendrement le lobe de son oreille, faisant gémir Alec de plus en plus fort.

- Alexander.... Gémit Magnus dans le creux de l'oreille du brun.

Ce dernier resserra ses jambes autour des hanches de son amant, qui accéléra ses coups de reins.

- Plus... fort... Le supplia Alec.

Magnus obéit à ses requêtes, faisant gémir son prénom à Alec. Le sorcier captura alors de nouveau son regard.

- Mon ange...

- Magnus.... Je...

Alec se cambra dans les bras du sorcier et déversa sa jouissance entre eux, avant de sentir, quelques secondes plus tard, celle de son amant à l'intérieur de lui. Le sorcier resta encore un moment blotti dans les bras du néphilim, avant de s'écarter et de s'allonger à côté de lui, sur le dos. Alec se mit alors au-dessus de lui.

- Tu en veux encore ? Lui fit Magnus en ricanant, tout en frôlant de ses doigts les flancs du chasseur d'ombres.

- Épouse-moi...

Le sorcier haussa les sourcils, sans pour autant se départir de son sourire.

- Pourquoi ?

- Parce que tu m'aimes...

- Qui te dit que je t'aime ?

- Tu me l'as dit...

- C'est l'excitation qui parlait, si tu vois ce que je veux dire !

- Hum... Épouse-moi... J'ai envie de porter ton nom...

- Alexander, ta demande me touche mais...

Alec attrapa ses poignets et lui fit remonter ses mains au-dessus de sa tête.

- Épouse-moi... Répéta le néphilim.

- Comment veux-tu que je te donne une réponse dans cette position ? Ça me donne plutôt envie de faire autre chose !

Il bougea ses hanches, se frottant à son corps. Alec entra dans son jeu, et vint titiller de sa bouche, la peau fine du cou du sorcier, avant de rapprocher ses lèvres de son oreille et d'y murmurer une nouvelle fois :

- Épouse-moi...

Magnus tourna la tête et mordilla la lèvre inférieure de son amant.

- Non !

Alec éclata de rire.

- Si...

- Non...

- Si... Je sais que tu en as envie autant que moi...

- Ah bon ? Tu es dans ma tête maintenant ?

Alec le pénétra d'un coup sec, faisant pousser un cri de surprise au sorcier.

- Maintenant, je suis surtout en toi !

- Putain, Alec.... Gémit Magnus.

- Dis-moi oui ou je ne bouge pas d'un millimètre.... Lui susurra-t-il.

- Non...

- Hum... j'ai tout mon temps tu sais...

- Alec, s'il te plaît... Tout ce que tu veux, mais s'il te plaît....

- Dis le moi, un simple oui...

- On t'a jamais dit que ce n'était pas comme ça qu'on demandait les gens en mariage ?

- Chacun sa méthode... Alors ?

- Oui... Murmura Magnus.

- Oui quoi ?

- Oui, j'accepte de t'épouser !

Alec sourit, et l'embrassant tendrement, il commença de doux va et viens, qui s'accélèrent au fur à mesure que le plaisir montait.

Plus tard

Appuyé sur un coude, Alec traçait des sillons imaginaires sur le torse nu de son amant. Celui-ci en faisait de même sur le dos du néphilim, mais il le sentait ailleurs.

- Alec, qu'est-ce que tu as ?

- Rien...

- Arrête, je te connais...

- Je... J'étais sérieux tout à l'heure... Murmura-t-il si bas, que le sorcier ne comprit pas un traître mot de ce qu'il lui avait dit.

- Mon ange, tu peux répéter un tout petit peu plus fort s'il te plaît ?

Alec baissa les yeux, il n'avait pas la force de soutenir son regard. Il était certain que Magnus avait pris sa demande précédente pour un jeu, et que son « oui », n'était absolument pas sincère. Certes, il lui avait déjà demandé, il y a 13 ans, lorsqu'ils avaient adopté Max, et le sorcier lui avait répondu qu'ils se marieraient lorsque l'Enclave aurait changé ses lois et que leur union pourrait être reconnue. Depuis, ils n'avaient plus abordé le sujet, et bien que la loi n'ait pas changé d'un pouce, il n'avait jamais oublié l'idée. En revanche, il n'était pas certain que le sorcier soit très emballé par le mariage. Prenant une grande respiration dans l'espoir de se donner du courage, il répéta ce qu'il lui avait dit.

- J'étais sérieux tout à l'heure...

- A propos de quoi ?

- Tu le sais bien... S'il te plaît, c'est déjà assez gênant comme ça, alors je t'en supplie ne fais pas celui qui ne comprend pas !

Magnus fronça les sourcils. Il ne le faisait pas exprès, il n'avait pas la moindre idée de ce dont lui parlait son amant.

- Alexander, je t'assure que je ne comprends ce que...

- Ok, laisse tomber !

Le chasseur d'ombres se leva, serrant le drap contre son corps, et voulut quitter le lit, mais Magnus le ramena contre lui.

- Lâche-moi ! Lui ordonna Alec.

Il sentait que les larmes montaient, et il n'avait pas la moindre envie que Magnus les voit.

- Alec, arrête ! Parle-moi au lieu de prendre la fuite ! Tu m'énerves quand tu fais ça !

- Je t'ai demandé de me lâcher...

- Et bien j'ai pas envie !

Le sorcier força le jeune homme à le regarder.

- Pourquoi tu pleures ?

- Rien, laisse-moi...

Magnus soupira.

- Et après tu oses me demander de qui Rafael tient son caractère ?!

- Fou moi la paix !

Magnus le serra plus fort dans ses bras, ignorant les protestations du néphilim. Il réfléchit à tout ce qu'ils s'étaient dit plus tôt... Au bout d'un moment, le déclic se fit.

- Est-ce... Est-ce que c'est à propos de ta fausse demande en mariage ?

Alec releva la tête vers lui. Autant jouer cartes sur table....

- Elle n'était pas fausse... Pas vraiment...

- Oh Alec...

Le sorcier le prit dans ses bras. Il s'en voulait, il n'avait pas compris...

- Je suis désolé, je te demande pardon, je... je ne pensais pas que tu étais sérieux...

- Je ne l'étais pas, pas vraiment... Je crois que je voulais voir ta réaction... Magnus, j'ai besoin de savoir : si je te faisais ma demande, là, maintenant, est-ce que ça serait un « oui » ?

- Alec, ce mariage ne serait pas reconnu, rien n'a changé...

- Je sais, mais dans ton monde il le sera ! Puis quelle importance ?! L'essentiel c'est qu'il le soit pour nous ! Tu n'es pas d'accord ?

- Si...

- Nos fils portent déjà nos deux noms, et c'est important pour moi de porter le même qu'eux ! De porter ton nom et de te voir porter le mien ! Bien que je sais que tu le détestes...

Alec baissa la tête. Magnus sourit et la lui fit relever.

- Comment pourrais-je détester une partie de toi ? Je t'aime Alec, ma vie elle est à tes côtés !

- Ce qui veut dire ?

Le sorcier écarta la mèche brune qui tombait devant les yeux de son ange.

- Ce qui veut dire que je veux que tu me répètes ta demande, et sérieusement cette fois !

Alec, les larmes aux yeux, mais de bonheur cette fois, se leva, entraînant le sorcier avec lui. Il lui prit la main, et mit un genou à terre.

- Magnus Bane, accepterais-tu de m'épouser, moi Alexander Gideon Lightwood ?

Le sorcier s'agenouilla à son tour et l'embrassa.

- Oui, oui j'accepte de t'épouser !

Plus tard- Pandémonium

Kaylie n'arrivait pas à le croire. Comment Rafael avait-il réussi à manipuler les employés du Pandémonium pour qu'ils le laissent entrer, lui et sa bande d'abrutis et inconscients chasseurs d'ombres ? Elle maudissait ses supérieurs de lui avoir collé la protection de cet idiot de Rafael Lightwood-Bane sur le dos. Elle ne le supportait pas, il n'était qu'un enfant pourrit gâté, qui avait toujours tout obtenu de ses parents. De plus, il lui suffisait de claquer des doigts, et par la célébrité de sa famille, il obtenait ce qu'il voulait. Preuve, il avait une attitude détestable, n'obéissait jamais, transgressait sans cesse les règles, mais pourtant l'Institut lui appartiendrait un jour, allez comprendre pourquoi. Et il le savait... Il savait qu'un jour tout lui appartiendrait. Et, elle, ça l'inquiétait. Lorsqu'il aurait les rennes du navire, cette ville tomberait en ruine, elle en était certaine. Mais en attendant, elle ne pouvait rien faire d'autre que de ne pas le lâcher des yeux. Malgré elle, elle ne put s'empêcher de le trouver mignon dans cette tenue, voire même carrément sexy : le jeune homme portait un pantalon de cuir noir qui lui collait parfaitement à la peau, un tee-shirt blanc moulant ouvert jusqu'à mi-torse et qui laissait percevoir ses abdos plutôt déjà bien dessinés pour son âge, et une veste noire en cuir, le tout surmonté par ses éternels colliers de chaînes, qu'il portait depuis un bon moment déjà. Ses cheveux d'un noir de jais étaient coiffés en épi sur sa tête, et ses yeux maquillés outrageusement de khôl noir. La jeune fille remarqua qu'en plus des runes qu'ils portaient, il avait une croix tatouée sur la nuque, et un serpent sur son avant-bras gauche, que la manche relevée de sa veste, laissait paraître. Elle remarqua également un piercing à l'arcade sourcilière droite. Mon dieu... Quand ses parents allaient voir ça... Elle ricana : il allait sûrement passer un sale quart d'heure, et ça la réjouissait. Elle laissa tout de même ses yeux glisser le long du corps du jeune homme : son nouveau look de bad boy lui allait bien, elle devait le reconnaître. Elle vit une jeune fille aux cheveux rouges, et habillé d'une robe beaucoup trop courte pour son âge, s'asseoir à califourchon sur les genoux du jeune homme. Loin de la repousser, ce dernier passa sa main dans ses cheveux et l'embrassa à pleine bouche, sous les sifflets de sa bande de débiles. A l'image de son sorcier de père, il avait réussi à se créer un cercle « d'admirateurs », qui le regardait comme si c'était l'ange Raziel en personne. Il est vrai qu'avec sa peau rendu plus pâle par son maquillage noir et par la lumière des projecteurs, il aurait pu facilement se faire passer pour un ange... autant que pour un démon... Un parfait mélange d'entre les deux. S'il voulait prouver au monde entier qu'il était bien le fils d'Alec Lightwood et de Magnus Bane, il n'aurait pas pu s'y prendre autrement. Il était le parfait résultat d'une union entre l'innocence et la luxure, et si on ne savait pas qu'il n'avait, biologiquement parlant, aucun lien de parenté avec eux, on aurait pu aisément croire qu'il était bel et bien leur fils. Il tourna le regard vers elle. Ses yeux marron l'hypnotisaient. Elle secoua la tête pour se ramener à la réalité. Elle était là pour veiller sur lui, rien d'autre. Rafael fut alors entouré par sa bande, le cachant à la vue de la jeune fille.

- Super... Maugréa-t-elle.

Elle s'avança à contre cœur vers le groupe, et sentit une vague de nausée l'envahir en voyant la traînée aux cheveux rouges, qui apparemment semblait être sa petite amie du jour, l'entourer de ses bras.

- Kaylie, quel honneur ! S'exclama-t-il. Tu te joins enfin à nous ?

La jeune fille balaya du regard le groupe d'adolescents regroupé autour de lui. Contrairement à ce qu'elle avait cru voir de sa place, il n'y avait pas que des chasseurs d'ombres : elle repéra des vampires, des loups-garous, des sorciers, et même des terrestres, tous d'environ son âge, certains un peu plus vieux, d'autres plus jeunes. Fronçant le nez d'un air désapprobateur, elle se pencha vers lui :

- Où est ton frère ?

- Pourquoi ? Il t'intéresse ?

- Il n'a que 13 ans ! S'offusqua-t-elle, choquée.

Rafael éclata de rire. Il empestait l'alcool. Elle le vit alors mettre une cigarette à sa bouche, du moins elle espérait que ce ne soit que du tabac. Il lui recracha la fumée au visage. Et non, ce n'était pas que du tabac... Elle toussa et la lui arracha des mains, avant de l'écraser sur la table devant lui, jonchée déjà de nombreux cadavres de bouteilles.

- Où est ton frère ? S'inquiéta-t-elle.

Elle l'avait vu entrer avec lui. Si elle ne savait pas comment leurs compagnons avaient réussi à pénétrer à l'intérieur du club alors que très peu d'entre eux semblaient avoir la majorité, elle savait en revanche pertinemment comment Rafael et Max avaient réussi cet exploit : ici, lorsque vous êtes les fils de Magnus Bane, personne ne vous refuse rien.

- Pourquoi ? Tu t'inquiètes ?

- Tu es complètement inconscient, il n'a que 13 ans ! Ce n'est pas un endroit pour lui ! Pour toi non plus d'ailleurs !

- Qu'est-ce qu'elle a à gueuler celle-là ? S'exclama Stanley.

- Elle cherche mon petit frère !

- Il dort !

Ils éclatèrent de rire.

- Je croyais que ton frère comptait pour toi... Que tu veillais sur lui... Fit froidement Kaylie à Rafael.

Celui-ci leva des yeux furieux sur elle.

- C'est ce que je fais ! Tu vois bien qu'il n'est pas avec moi ! Tu me prends pour qui ?!

- Pour un abruti complètement défoncé !

- Max va bien, maintenant dégage !

- Pas tant que tu ne m'auras pas dis où il est !

Agacé, le jeune homme se leva, écartant la traînée de ses genoux, et lui fit face.

- Wowwww, il va y avoir de la baston ! S'exclamèrent ses, « groupies », derrière lui.

- Il est allé aux toilettes ! Tu veux aller l'aider peut-être ?

- Depuis une heure ?! S'exclama-t-elle avec colère, sans tenir compte de sa dernière remarque.

- Tu n'as qu'à aller vérifier puisque tu ne me crois pas !

Elle lui lança un regard dégoûté, et quitta le groupe. Tant pis s'il lui arrivait quelque chose, il le méritait après tout. Il était plus urgent de trouver Max.

- Roule pas du cul comme ça quand tu marches ! Lui lança Rafael.

Elle lui fit un doigt d'honneur, et elle les entendit éclater à nouveau de rire. Furieuse, elle prit son portable et envoya un message aux parents de Rafael. Elle allait lui passer l'envie de rire...En même temps, elle ne comprenait pas pourquoi ils n'étaient pas déjà là, ils ne s'inquiétaient donc pas que leurs enfants ne soient toujours pas rentrés à trois heures du matin? A moins que le spécialiste du mensonge ait encore joué un mauvais tour à ses pères.... Alors qu'elle s'éloignait de la foule, Stanley redonna un joint à Rafael.

- Tu tires encore ou je fais passer ?

- Non, donne !

Il tira une taffe, puis une deuxième. Il le tendit ensuite à une vampire aux cheveux bruns. Elle se passa la langue sur ses lèvres.

- Je préfère l'avoir d'une autre manière...

Il lui sourit et lui fit signe d'approcher, avant de lui murmurer à l'oreille :

- Viens, on va ailleurs !

Il l'entraîna par la main dans les bureaux du Pandémonium. Il tapa le code d'accès, et referma la porte derrière lui. Il la plaqua contre le mur, collant ses lèvres aux siennes. Il lui présenta ensuite son cou et elle planta ses crocs dans la peau fine. Il poussa un gémissement, un sourire aux lèvres. Il entendit alors une porte claquée, et il se sentit violemment rejeté en arrière. Levant les yeux, une main posée au niveau de sa blessure, il croisa les yeux furieux d'Alec. Ce dernier l'empoigna par le bras, et le traîna hors des bureaux. Il n'entendait plus aucune musique, ni même le moindre bruit. L'alcool et toutes les autres substances qu'il avait prises commençaient à faire effet, et sa tête tournait. Du coin de l'œil, il vit que ses amis étaient tous réunis dans le carré VIP, mais son père ne lui laissa pas le temps de voir leurs expressions. Sans qu'il n'ait compris ce qui lui arrivait, il se retrouva à l'Institut, devant le portail menant à Idris. Comprenant ce que son père s'apprêtait à faire, il se débattit.

- Lâche-moi ! Lâche-moi, putain !

- Je t'avais prévenu Rafael !

- Rafaellll ! Hurla une voix derrière lui.

Il cessa un instant de se débattre, et tourna la tête. Son frère, maintenu par Magnus, essayait de le rejoindre.

- Rafaelll !

- Maxxxx !

Il tendit la main vers lui, mais Alec l'entraîna avec lui à travers le portail, et sa vue se brouilla.

- Nonnnnn ! Hurla Max.

Des larmes coulaient sur ses joues bleues.

- Nonnnn ! Vous n'aviez pas le droit !

- Max, ça suffit, calme-toi !

Le jeune sorcier tourna ses yeux, embuaient de larmes, vers son père.

- T'es qu'un putain d'égoïste ! Et Alec aussi ! Vous n'êtes que des menteurs ! Je vous déteste !

- Max, écoute-moi...

- JE N'AI PAS ENVIE DE T'ÉCOUTER ! JE NE VEUX PLUS JAMAIS VOUS VOIR !

Les yeux du jeune sorcier devinrent presque gris, et les lumières de l'Institut vacillèrent.

- Max, calme-toi, s'il te plaît... Lui fit Magnus d'une voix la plus douce possible.

- Vous allez me le payer... Lui fit-il froidement, avant de disparaître, sans que son père n'arrive à le retenir.

- Maxxxx !

A suivre

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