Chapitre 12
Alec fixait avec horreur ce qui restait de l'ancienne cité silencieuse, serrant son fils aîné dans ses bras. Le plus jeune pleurait dans ceux de Lily. Il mourait d'envie de se précipiter à l'intérieur, malgré les flammes, mais il ne pouvait prendre un risque pareil, pas maintenant qu'il y avait les enfants. Rafael leva les yeux vers lui.
- Dad... Papa... Pleura le jeune garçon.
Alec ne savait pas quoi faire. Il n'arrivait pas à détacher son regard des flammes. Il ne pouvait pas l'avoir perdu, ce n'était pas possible, pas maintenant.... Jace se tourna vers lui.
- Alec... Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ?
- Je...
- Mon dieu, heureusement que je ne suis pas à l'agonie, parce que vous avez un temps de réaction pitoyable ! Fit une voix derrière eux.
Les garçons furent les premiers à réagir.
- Papaaaa ! S'exclamèrent-ils en chœur.
Max courut dans ses bras, et Rafael, après s'être dégagé des bras du néphilim, se précipita à sa suite. Alec se retourna, et ferma les yeux, soulagé : Magnus, appuyé nonchalamment contre un arbre, serrait ses fils dans ses bras.
- Papa ! Pardon, pardon, pardon ! Sanglota Rafael.
- Ce n'est rien, c'est fini... Mais je peux vous assurer à tous les deux, que vous êtes punis de sortie à vie !
Les deux garçons rirent de bon cœur. Magnus leva les yeux vers Alec, qui avait rouvert les siens, des larmes de soulagement roulant sur ses joues.
- Les garçons, allez voir tante Izzy, il faut que je parle à votre père...
Une fois qu'ils se furent éloigné, il s'avança vers Alec, et posant une main sur sa nuque, l'attira contre lui, le serrant fort dans ses bras.
- Ne pleure pas mon ange, ne pleure pas...
- J'ai cru que... que tu...
- Chut, tout va bien, je suis là... Je n'allais quand même pas mourir au moment où on est enfin réuni tous les quatre !
- Je te déteste...
- Je sais ! Lui fit Magnus en souriant, avant de lui déposer un baiser sur le front.
- Qu'est-ce qui s'est passé là-dedans ?
- J'ai fait en sorte que ces Frères Silencieux ne commettent plus jamais de crime...
- Je n'en serais pas plus, c'est ça ?
- Si, mais plus tard... J'ai envie de rentrer, de profiter des enfants, de toi...
- Hum, je suis d'accord ...
Plus tard
Magnus, assit au bord du lit de son plus jeune fils, caressait tendrement les cheveux de ce dernier. Alec le rejoint quelques minutes plus tard, une tasse de café, fumante, dans une main, et un verre d'alcool dans l'autre, qu'il tendit à son amant.
- Comment il va ?
- Ça va... Je vais devoir avoir une discussion avec lui demain...
- Rafael m'a dit que Max s'en voulait énormément de lui avoir fait du mal....
- Je sais... Il n'a pas arrêté de s'excuser... J'ai beau lui avoir expliqué que ce n'était pas de sa faute, qu'il ne pouvait rien y faire, il se sent toujours aussi coupable.... Puis il n'y a pas que ça... Ils lui ont dit... Pour ses parents...Et tu sais ce qu'il m'a dit ? Que ce n'était pas grave, qu'il était heureux qu'ils l'aient abandonné, parce que comme ça il nous avait nous...
Alec passa sa main dans les cheveux du sorcier.
- Il est fort et courageux... Il aurait fini par le savoir un jour ou l'autre de toute façon... Je regrette qu'il l'ait appris de cette façon, mais je crois qu'un d'un côté, je suis soulagé...
Magnus se leva et sortit, Alec sur ses talons, et partit prendre l'air sur la terrasse. Le chasseur d'ombre posa sa tasse sur la table basse du salon, et le rejoignit, l'entourant de ses bras.
- On lui parlera demain... On parlera tous les quatre, ok ?
- Oui... Comment va Rafael?
- Oh lui ça va, je crois bien qu'il a eu la peur de sa vie quand il t'a cru mort, plus tout le reste, et... Bon on verra demain, mais j'ai l'impression qu'il a enfin compris qu'il avait encore besoin de nous et qu'il n'était pas si indestructible que ça... Je pense qu'il va faire une pause sur les conneries, disons pendant... deux, trois, jours ! Rajouta-t-il en riant.
- Rafael...Fit Magnus en secouant la tête.
- Ouais... Rafael... Je ne lui laisse pas deux heures avant d'appeler tous ses petits camarades pour leur raconter ce qui lui est arrivé !
- On devrait lui retirer son portable !
- Oui, on devrait, mais on est beaucoup trop content de les avoir retrouvés sains et saufs, pour songer à les punir !
- Oui... Admit Magnus. Au fait, tu as vu comment il regarde cette fille, Kaylie.... ?
- Oui, je crois qu'il est amoureux... Il a le même regard que tu posais sur moi à l'époque...
- J'ai toujours le même !
- Oui, c'est vrai...
Le néphilim captura les lèvres de son amant. Elles avaient un léger goût du whisky qu'il buvait, ce qui le fit sourire : cela lui rappelait un très, très, bon souvenir. Mais ça, c'était un secret entre eux. Ils restèrent un moment seuls sous les étoiles, à s'embrasser silencieusement. Puis Alec, sentant que son amant restait tendu, rompit leur baiser.
- Magnus... Qu'est-ce qui te tracasse comme ça ?
- Rien...
- Magnus... Soupira Alec. Je ne suis pas idiot, je sais que tout ça a dû te rappeler de douloureux souvenirs, alors si tu veux en parler...
- Pas maintenant... Je suis juste inquiet, mais pas par rapport à eux...
- Ton père, hein ?
- Hum... Il est toujours là, quelque part, à attendre son heure...
- Il ne peut pas nous atteindre, ici ! Le Labyrinthe en Spirale a monté ses protections autour de l'appartement au maximum, et plus les tiennes... Puis il y a des chasseurs d'ombres qui se relaient devant l'immeuble, on ne risque rien !
- Hum... Je sais pas... Il est puissant...
- Je sais, mais je suis certain qu'il ne peut pas nous atteindre ici... Et surtout, je n'ai pas envie d'y penser maintenant...
- Faudra bien un jour...
- Oui, mais ce soir j'ai envie de profiter de toi... J'ai cru t'avoir perdu.... J'ai eu tellement peur...
- Je t'ai promis de ne jamais te laisser...
Le sorcier attrapa la main du néphilim et l'embrassa.
- Toi et moi, pour toujours...
Flash Back- 10 ans plus tôt
Alec, enfermé dans une cellule à Idris, tournait en rond depuis des heures. Magnus, assit contre le mur, le suivait des yeux.
- Alexander,, tu veux bien arrêter de t'agiter comme ça, tu me donnes le tournis !
- Je peux pas ! Je sais pas comment tu fais pour rester assis là, comme ça !
- Que veux-tu que je fasse d'autre...
- Trouver une solution pour nous sortir de là, par exemple ! S'énerva le néphilim.
- Et comment ? Je ne peux pas utiliser mes pouvoirs.... Ton père y veille à la perfection !
- Je n'arrive pas à croire qu'il nous ait trahis !
- Il ne supporte pas de nous voir ensemble...
- Je ne comprends pas, je pensais que ça allait mieux depuis qu'on a Max...
- Il pense qu'en te rendant immortel, je t'ai maudit, que j'ai sali et perverti ton âme ! Tu ne risques rien, Alec, c'est moi qu'il fera tuer, pas toi !
Alec vint s'asseoir à côté de lui et prit sa main dans la sienne.
- Te tuer, c'est me tuer ! Je ne le laisserai jamais faire !
- J'ai bien peur qu'il ne te laisse pas le choix...
- Magnus, toi et moi, pour toujours, tu me l'as promis ! On rentrera auprès des enfants, toi et moi ! C'est clair ?!
- Très clair même...
Fin Flash Back- Présent
- Et si on allait se coucher ? Proposa Alec à Magnus.
- Je n'arriverais pas à dormir...
- Moi non plus, mais.... Il faut qu'on se repose, demain on va devoir gérer l'Enclave, ma mère...
- Ta mère ? Comment ça ta mère ?!
- Elle va passer voir les enfants, elle était morte d'inquiétude !
- Je te préviens, je ne suis pas d'humeur à supporter ces reproches !
- Elle n'en fera pas... Et arrête de faire semblant de râler, je sais qu'au fond tu commences à l'apprécier !
- Ah non, non ! Je fais un effort pour toi et les enfants, mais c'est tout !
- Ben tiens, je ne m'en serais pas douté ! Rétorqua-t-il en l'attirant dans ses bras, avant de lui chuchoter un, « Je t'aime », au creux de l'oreille.
Magnus sourit et se blottit dans ses bras.
- Papa, Dad...
Les deux hommes se retournèrent. Rafael, l'air endormi, se tenait contre la baie vitrée.
- Raf, tu devrais aller te coucher ! Lui fit Magnus.
- J'arrive pas à dormir, j'ai mal à la tête ! Se plaignit-il.
- Je vais te donner quelque chose pour te calmer... retourne te coucher, j'arrive...
- Merci, papa...
Il retourna dans sa chambre, et Alec le suivit. Le jeune garçon s'assit au bord du lit, se massant les tempes. Son père prit place à côté de lui.
- Ça va bonhomme ?
- Non, j'ai super mal !
Alec posa une main sur le front de son fils.
- Tu as de la fièvre...
- C'est normal ça ?
- Oui, c'est rien... Le rassura Alec.
- Les Frères Silencieux ils ont essayé de rentrer dans ma tête, mais ils ont dit qu'il y avait quelque chose qui les bloquait.... Ils arrivaient à me parler, mais ils n'avaient pas accès à mes souvenirs....
- Tu sais pourquoi ils voulaient y accéder ?
- Je crois qu'ils... qu'ils voulaient effacer mes souvenirs de vous et de Max... Ils voulaient que je vous déteste ! Ils n'arrêtaient pas de répéter que Max n'était pas mon frère, que je devrais avoir honte de le considérer comme tel, qu'il n'était qu'une abomination....
Alec sentit la colère monter. Parfois, il avait tellement honte de son propre peuple...
- Rafael, Max est ton frère, ok ? Vous avez grandi ensemble, vous avez été éduqués de la même manière, avec les mêmes valeurs !
- Je sais, papa ! J'ai jamais dit le contraire, je te dis juste ce qu'ils m'ont dit !
- Hum... C'est fini maintenant, essaye de ne plus y penser... Pense à Kaylie ! Rajouta-t-il, en lui faisant un clin d'œil.
Ça remarque fit rougir son fils.
- Pourquoi tu dis ça ?
- Parce que j'ai l'impression qu'elle te plaît bien...
- J'ai déjà une copine...
- Ça, ce n'est pas un problème ! Intervint Magnus qui venait d'arriver, une tasse à la main, qu'il tendit à son fils.
- Bahhh, dégeu ! S'exclama Rafael, en esquissant une grimace de dégoût à la vue du contenu.
- Oui, mais efficace, alors bois !
Il l'avala d'un cul sec.
- Mais c'est dégueulasse, t'as foutu quoi dans ce truc?!
- Plein de bonnes choses ! Rétorqua son père en s'asseyant en tailleur sur le lit. Alors, Kaylie ?
- Mais rien ! On est sorti ensemble, mais c'est terminée...
- Vu comment elle te regarde, et inversement, je ne crois pas ! Je m'y connais en femme !
- Ouais, mais fais attention à ce que tu vas dire mon amour ! Le prévint Alec en lui lançant un regard noir, ce qui fit rire Rafael.
- Dad, comment t'a su que tu étais amoureux de papa ?
- Wow, holà, heu...Tu devrais plus poser cette question à ton père, il saurait mieux te répondre...
- Je lui ai déjà demandé, je sais déjà ! Alors, comment t'as su ?
Alec se gratta le front, gêné.
- Très bonne question ! Lui fit remarquer Magnus.
- Ouais, heu... Ben à chaque fois que je le voyais, j'avais le cœur qui s'accélérait, des papillons dans le ventre, et du mal à respirer... J'avais tout le temps envie de le voir, et quand il était là... je...
- Il n'arrivait pas à me regarder dans les yeux ! Intervint Magnus, volant au secours de son amant, qui semblait mal à l'aise d'exprimer ce qu'il ressentait. Je peux te dire que j'ai ramé, mais au final j'ai obtenu ce que je voulais ! La persévérance mon fils, n'oublie jamais ça !
Rafael rit de plus belle et tapa dans la main que son père lui tendait. Alec leva les yeux au ciel.
- Je l'aime bien, Kaylie... Mais, elle... je sais pas si...
- Si tu lui as fait quelque chose que tu n'aurais pas dû faire, essaye de te rattraper ! Lui fit Alec.
- Comment ?
- Écoute ton cœur et tu sauras ! Lui dit Magnus en lui ébouriffant affectueusement les cheveux. Allez, maintenant dodo. Si ton mal de tête ne va pas mieux, tu nous appelles, ok ?
- Ok... Bonne nuit papa, bonne nuit Dad...
- Bonne nuit bonhomme ! Lui répondirent ses pères.
Ils le laissèrent ensuite seul.
- C'est normal cette fièvre, tu crois ? Je n'ai pas voulu l'inquiéter, mais...
- Ce n'est rien, c'est le contre-coup des Frères Silencieux, ça ! Il rentre dans ta tête, et...
Le sorcier ne termina pas sa phrase, et frissonna. Le néphilim le serra contre lui.
- Viens, on va se coucher...
Le lendemain
Lorsque Max ouvrit les yeux, son frère était déjà levé. Il le rejoignit dans la cuisine.
- 'jour... Marmonna-t-il.
- Wow, petit frère, t'as une sale tête !
- T'as vu la tienne ? Rétorqua le jeune sorcier.
- Hey, on se calme ! Intervint Magnus qui venait de sortir de sa chambre.
Il boutonna un bouton à la manche de sa veste.
- Max, mange un truc, et après vous venez tous les deux, il faut qu'on vous parle !
- Ouais, alors on est vraiment désolé d'avoir fait une grosse bêtise, pas vrai Max ?
- Hum...
- Voilà, et on jure de ne pas recommencer ! Mais s'il te plaît, épargnez-nous les longues conversations super-chiantes !
- Alors tes excuses me vont droit au cœur, crois le bien, mais tu vas quand même aller poser tes fesses sur le canapé, et tout de suite !
Rafael obéit, tout en maugréant.
- Et sans râler, s'il te plaît !
- Ouiiii, papaaa !
- Rafael ! Stop !
- J'ai rien fait !
- Qu'est-ce qui se passe ? Demanda Alec, qui, sortant de la douche, avait les cheveux mouillés.
- Tu avais dit quoi hier déjà ? Deux jours ? Ouais, il a tenu, allez disons, cinq heures !
- C'est ton éducation ça, Sorcier ! J'y peux rien moi !
- Mon éducation ?! Mon éducation ?!
- Oh mais c'est que tu m'as très bien entendu, la vieillesse de t'as toujours pas rendu sourd apparemment !
- Au moins moi je n'ai pas de rides ! Rétorqua Magnus.
- Max !
- Ce n'est pas bien d'accuser notre fils de...
Alec le coupa d'une tape sur le bras, et il lui fit un signe de tête. Le jeune garçon, assit au comptoir, faisait tourner sa cuillère dans son bol de céréales, l'air ailleurs, des larmes dans les yeux. Magnus s'approcha de lui et les essuya.
- Hey, il ne faut pas pleurer, tu sais qu'on rigole avec papa...
Max leva la tête vers lui, et essuya rageusement ses larmes.
- C'est pas ça !
- Maxou, pourquoi tu pleures ? Demanda Rafael, qui vint s'accouder face à lui.
- Rien !
- Max, regarde-moi ! Lui ordonna Magnus. Dis-moi ce que tu as !
- Mais rien, je suis fatigué, c'est tout !
- On dirait ton père... Soupira le sorcier, lui valant un regard noir de ce dernier. Allez viens, on va parler tous les deux, dehors.
- Non...
- Pourquoi ? Tu ne veux pas aller manger une glace avec ton vieux père ?
- C'est pas ça...
- Alors c'est quoi ? Dis-nous Max... Lui fit Alec d'une voix douce. Tu peux tout nous dire à nous...
- Ils vont encore se moquer de moi... Confia-t-il enfin en essuyant une larme qui coulait.
- Qui mon ange, qui se moque de toi ?
- Les gens... A cause de ma peau...
Magnus échangea un regard avec Alec. Ce dernier savait à quoi son amant pensait : Catarina. Elle seule arriverait à remonter le moral du jeune garçon. Magnus s'agenouilla pour être à hauteur de son fils.
- Écoute-moi, je sais que c'est dur, mais tu ne dois jamais laisser qui que ce soit t'atteindre ! Tu n'as pas à avoir honte de toi...
- Mais là-bas ils n'arrêtaient pas de dire que j'étais une abomination !
Magnus soupira. Il était temps qu'il parle à son fils.
- Alec, Rafael... Vous pouvez....
- Oui, on sort faire un tour ! On vous laisse ! Rafael, viens !
L'aîné des garçons suivit son père s'en broncher. Une fois seul, Magnus s'assit à côté du plus jeune.
- Je crois qu'il est temps que je te raconte une histoire... Tu sais, même si tu auras peut-être du mal à le croire, mais moi aussi j'ai été un enfant... Il y a très, très, longtemps... Mais je ne suis pas né, contrairement à toi, ou à Catarina, avec ma marque de sorcier... Tu sais qu'elle forme elle prend sur moi ?
- Oui... Tes yeux, ils se transforment comme ceux des chats... Tu nous le faisais quand on était petits, pour nous faire rire...
- Et ça marchait plutôt bien ! Mais quand j'étais enfant, je ne pouvais pas le faire... Comme toi quand tu étais petit, tu ne pouvais pas utiliser tes pouvoirs... Ben moi c'était la même chose. Mais du coup, mes parents m'ont gardé, m'ont élevé, parce qu'ils ne pouvaient pas voir que je n'étais pas comme eux...
- Contrairement aux miens...
- Oui... Mais un jour, j'avais dans les dix ans, ma marque s'est révélée, et... mon beau-père a essayé de me tuer....
Max ouvrit de grands yeux, choqué.
- Vraiment ? Mais... Mais.. Pourquoi ?
- Parce qu'il a eu peur je suppose, il n'a pas compris...
- Mes parents ont fait pareils avec moi, tu crois ?
- Non, non, ils... ta maman t'a déposé sur les marches de l'Académie... Comment elle est arrivée jusque-là étant donné que c'était forcément une terrestre, je n'en sais rien, peut-être qu'un sorcier t'a trouvé et t'a déposé là, ou bien une autre créature obscure... On ne sera peut-être jamais...
- Tu crois qu'elle est encore vivante ?
- Peut-être... Tu voudrais en savoir plus sur elle ?
- Sur une femme qui m'a abandonné, qui était incapable de m'aimer ? Non merci !
- Max, ta maman a... elle a peut-être passé des épreuves très douloureuses pour te mettre au monde, et elle n'a pas dû se sentir capable de t'élever comme il se doit, elle a dû avoir peur...
- Hum... Tu sais, je sais comment les sorciers naissent.... C'est un démon qui... Enfin, tu sais... Mon géniteur c'est un démon ! C'est le mal !
- Oui... Mais toi tu es quelqu'un de bien !
- Je sais pas... Ce que j'ai fait à Raf...
- Était indépendant de ta volonté ! Le coupa Magnus. Je te connais, je vous connais tous les deux, je vous vois faire depuis que vous êtes hauts comme trois pommes : vous vous protégez l'un l'autre...
- C'est mon frère, je mourais pour lui !
- Je sais, et lui aussi le ferais pour toi, tu sais...
- Oui... Papa ?
- Oui ?
- Tu sais qui c'est ton père toi ?
- Oui, je le sais.
- Depuis longtemps ?
- Plusieurs siècles... Je me suis servis de son nom pour devenir le sorcier le plus puissant au monde !
- C'est vrai ? Tu l'es vraiment ? Ou ce sont des rumeurs que les gens racontent ?
- C'est la vérité, il n'y a pas un seul sorcier sur cette terre qui soit plus fort que moi !
- Même pas moi ?
- On verra plus tard, tu es encore jeune ! Lui répondit Magnus en riant, lui arrachant un sourire.
- Tu sais, là-bas avec Raf, on a trouvé une boîte où il y avait ton nom dessus... On l'a ouverte, et.... Il y avait ton extrait de naissance, mais Raf dit que c'est un faux...
- Ah bon ? Pourquoi il dit ça ?
- Parce qu'il y avait marqué que tu étais né en Espagne, et Raf dit que tu es né en Indonésie... C'est vrai ?
- Oui, c'est vrai. Ils ont sûrement fait cet extrait de naissance lorsqu'ils m'ont... recueilli... après que mon beau-père est essayé de me tuer....
- D'accord... Il y avait aussi autre chose marquée dessus... « Statut : Sorcier, niveau 1, haute surveillance ». Ça veut dire quoi ? Parce qu'ils ont dit que moi j'étais un niveau 2...
Magnus se tendit. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas entendu parler de ces classes....
- Cela veut dire que tu es un sorcier très puissant !
- Je vais devenir comme toi, alors ?
- C'est ce que tu voudrais ?
- Oui ! Répondit le jeune sorcier, sans hésitation.
- Alors on fera en sorte que tu le deviennes ! Mais pour ça, il faut que tu t'acceptes toi-même !
Max baissa les yeux.
- Je sais, mais j'en ai marre que les gens me regardent comme si j'étais un monstre !
- Je comprends...Tu sais Catarina pourra t'apprendre à cacher la couleur bleue de ta peau, et tu pourras lui poser autant de questions que tu veux sur comment elle vit avec tous les jours... Mais tu sais, moi, ton père, ton frère, ou qui que soit de la famille ou de nos amis, on t'aime comme ça, parce que c'est le vrai toi, et je ne veux pas que tu te caches derrière un masque à cause de gens stupides qui ne comprennent rien à rien ! La couleur de ta peau fait de toi quelqu'un de spécial, cela montre que tu appartiens à une catégorie de personnes très puissantes ! Tu n'as pas à en avoir honte !
Le sorcier sécha les larmes sur les joues de son fils.
- Je t'aime très, très, fort, tu le sais, ça ? Avec ton frère et ton père, vous êtes toute ma vie !
Max fit un câlin à son père, passant ses bras autour de son cou.
- Je t'aime aussi papa ! Pour moi, mes vrais parents, c'est toi et dad, personne d'autre !
Il se détacha de lui.
- Là-bas, j'ai... j'ai cru que j'allais mourir et que plus jamais je ne vous reverrais...Lui fit-il en recommençant à pleurer.
Magnus le serra à nouveau contre lui.
- Chut mon ange, c'est fini, tout va bien maintenant.... Plus personne ne vous fera de mal...
Edom
Asmodée, une haute bassine de pierre remplie de sang devant lui, observait la petite famille.
- Que c'est touchant, vraiment... Fit-il ironiquement. Profite mon fils, ça ne va pas durer.... Tu ne peux pas m'échapper, ni toi, ni ton fils...
A suivre
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