Chapitre 11


Flash Back- 1 an plus tôt

Assis devant Lily, et les coudes posés sur la table, Rafael lui faisait les yeux doux.

- Allez, Liii, s'il te plaît !

- Non !

- Allez, s'te plaît, tu peux pas me refuser ça !

- Oh si je peux, jeune homme ! Non, c'est non !

- Mais, allez ! S'te plaît, s'te plaît !

- Ah mais ce n'est pas possible, tu veux que je me fasse tuer par tes parents ou quoi ?!

- Mais ils diront rien, ils sauront pas !

- Tu parles !

- Je te jure qu'ils sauront pas !

- Je t'ai dit non ! Fais le tout seul !

- Mais j'ai pas le temps !

- Ah oui, et qu'est-ce que tu as de si important à faire ?

- Je te le dis si tu fais mon devoir à ma place !

- Tu ne peux pas demander ça à quelqu'un d'autre ?

- Non ! C'est toi ma vampire préférée, personne d'autre !

Flattée, la jeune vampire abdiqua.

- Bon, allez, donne ton truc !

- Merci, merci, merci ! S'exclama Rafael en lui sautant au cou.

- C'est la première et dernière fois !

- Promis ! Tiens !

Le jeune garçon lui tendit une feuille, où il avait marqué la consigne du devoir donné par ses formateurs de l'Institut.

- Alors il faut faire une rédaction pour répondre à la question. Ils ont dit qu'il faut que ce soit clair et précis !

- Attends une minute...

Au fur et à mesure qu'elle lisait la consigne, ses sourcils se froncèrent.

- « Expliquez, en détaillant bien chaque technique, comment chasser et tuer un vampire... »... Alors c'est ça qu'on vous apprend ?!

- Ben c'est au cas où on tombe sur des méchants !

- Ben voyons ! Tu diras à ton chasseur d'ombres de père que j'aurais deux mots à lui dire ! Clair et en détail qu'ils disent ! Je vais leur en faire du détail moi, tu vas voir !

- Heu, ouais si tu veux, mais faut que ce soit prêt pour demain, que j'ai le temps de le recopier !

- T'inquiète pas, ça va vite être réglé !

- Heu, t'écris pas n'importe quoi hein ?

- Tu veux le faire ? Rétorqua-t-elle en lui tendant la feuille.

- J'ai rien dit, oublie ! Fit-il en levant innocemment les mains.

- Je préfère ! Et donc, à quoi vas-tu occuper ta journée ?

- Je vais voir Kaylie !

- C'est qui ça ?

- Une fille super canon !

- Mon dieu mais comment tu parles.... C'est tes pères qui t'apprennent tout ça ?

- Ils ne m'apprennent rien du tout, ils n'aiment pas les filles ! Lui dit Rafael, comme si ce fait lui semblait évident.

- Oh, mais détrompe toi ! Ton cher papa sorcier est même sorti avec mon ancienne chef de clan !

Rafael ouvrit de grands yeux. Il n'était pas au courant de cette histoire. Oubliant son rendez-vous avec Kaylie, il s'assit à côté de Lily.

- Raconte-moi toutttt !

Plus tard- Appartement-Brooklyn

Rafael entra en courant dans l'appartement. Il savait que ses parents n'étaient pas encore rentrés : l'un était au Pandémonium, l'autre à l'Institut.

- Max, Max, j'ai un scoop de fouuuu !

Son jeune frère, avachi sur le canapé du salon, s'amusait à changer de chaîne à la télé, d'un simple geste de la main. Il leva la tête vers son aîné.

- Tu t'es découvert un cerveau ?

Rafael ne releva pas et sauta sur le canapé.

- Papa est sorti avec une fille !

- Nonnnn !

Le jeune sorcier se redressa, son frère ayant capté toute son attention.

- Vas-y, raconte ! Comment tu sais ça ?

- C'est Lily qui me l'a dit ! C'était l'ancienne chef du clan de Vampire ! Avant Santiago !

- Attends, mais avant lui, c'était pas...

- Camille Belcourt, si !

- Papa et elle ! S'exclama Max, dégoûté !

- Ouais, c'est énorme !

- Tu crois que Dad le sait ?

- Alors là, je suis prêt à te parier ce que tu veux que oui ! Nous ils ne nous disent rien, mais alors eux, ils se racontent tout !

- Hum... J'arrive pas à y croire...

- Ouais, moi aussi ça m'a fait cet effet-là ! Oh et tu sais quoi, j'ai appris autre chose, mais en cours cette fois : papa il a toujours détesté les Lightwood !

- Ben non, il aime Dad !

- Justement ! T'aimerais pas savoir pourquoi ?

- Si, mais ils ne voudront pas nous dire !

- Hop pop hop, fais confiance à ton grand frère ! Ce soir, on connaîtra tout, tout, tout !

Max n'eut pas le temps de répondre. Ils entendirent la porte d'entrée s'ouvrir, et les voix de leurs pères leur parvinrent. Avec un grand sourire coquin, ils fixèrent tous deux leurs regards vers leur sorcier de père.

- Ça va les enfants ? Leur demanda Magnus en enlevant sa veste.

- Oui, oui ! Répondirent-ils en choeur, en ne se départissent pas de leurs sourires.

- C'est quoi ces sourires ? Leur demanda le sorcier, méfiant.

- Qu'est-ce que vous avez fait encore ? Leur fit Alec, suspicieux.

- Riennn !

Les deux garçons échangèrent un regard complice.

- On leur dit ? Demanda Rafael à Max.

Le sourire de ce dernier s'agrandit. Il n'en fallait pas plus pour Rafael.

- A trois... Un, deux, trois ! C'est vrai que tu es sorti avec Camille Belcourt ? S'exclamèrent-ils d'une seule et même voix.

Magnus prit un air étonné, alors qu'Alec semblait sur le point de commettre un meurtre.

- D'où vous sortez ça ? Leur demanda le sorcier.

- On peut pas dire ! Alors ?

- Bien sûr que non ! Leur fit Alec. Faut pas croire tout ce que vous attendez sur nous !

Les deux garçons se regardèrent à nouveau :

- T'es jalouuuux !

Alec leur fit un sourire faux.

- Et vous, vous êtes punis ! Dans vos chambres, tout de suite !

Ils éclatèrent de rire, mais lui obéirent, tout de même, mais sans oublier de lui lancer un, « Tu vois que t'es jaloux », au passage. Alec se tourna vers son amant, en quête de soutien, mais celui-ci le regardait avec un grand sourire moqueur.

- Ils ont raison tu sais...

- Jaloux de quoi ? De cette pouffe que tu te tapais parce que tu t'ennuyais ?!

- Tu rigoles ? J'étais fou amoureux d'elle !

- Non, tu ne l'étais pas ! Insista Alec, la jalousie assombrissant ses yeux.

- Oh si, et laisse-moi te dire, qu'au lit, c'était une perle. Elle savait faire des choses que...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase : Alec venait de le plaquer violemment contre le mur derrière eux, ses mains entourant sa tête. Il avait obtenu ce qu'il voulait : provoquer son amant. Il adorait jouer à ce jeu. Il était tellement facile de faire craquer le néphilim, et de le faire sortir de ses gonds.

- Redis ça pour voir !

- Redire quoi ?

Le chasseur d'ombres frôla ses lèvres contre les siennes.

- Tu me rends dingue, tu sais ça ?

- Je le sens surtout ! Lui rétorqua le sorcier en passant sa main sur l'intimité du jeune homme.

- Tu as de la chance que les enfants soient là !

- Ça peut s'arranger ça, tu sais !

La sonnerie de l'appartement retentit alors, les interrompant. Alec lui lança un regard signifiant clairement « Tu ne perds rien pour attendre », et alla ouvrir, espérant que la déformation au niveau de son entrejambe ne soit pas voyante.

- Jace ?

Son parabataï, habillait en tenue de chasseur d'ombres, lui montra un dossier qu'il tenait à la main.

- Les rédactions de ton fils ! Je pense que ça va t'intéresser ! Lui fit le blond en le lui tendant.

Alec le fit entrer et referma la porte derrière lui. Ils rejoignirent le salon, où Magnus était à présent en train de siroter un cocktail, assis nonchalamment sur son fauteuil.

- Tiens, le blondinet, ça faisait longtemps que je n'avais pas vu ton désagréable visage renfrogné dans les parages !

- Le plaisir est partagé, Magnus !

- C'est quoi le problème avec les rédactions de Raf ? Les interrompit Alec.

- Lis-les, tu vas comprendre... Lui dit simplement Jace.

Alec fronça les sourcils et jeta un œil aux écrits de son fils. Au fur et à mesure, la colère commença à monter et à ce soir sur son visage. Plus il grandissait, plus ils avaient du mal à faire entrer Rafael dans le rang, mais alors là....

- Tu fais partager ? Lui demanda Magnus.

- Écoute bien ce qu'il répond quand on lui demande de décrire la technique pour tuer un loup-garou:

« 1, je ne tue pas les loups-garous, il n'y a que les barbares qui font ça ! »

« 2, vous devriez avoir honte de faire partie de ses gens »

« 3, ce sujet est contraire aux Accords établis »

« 4, je les aime plus que vous »

Magnus se retint de rire. Bon, il ne devrait pas être fier de son fils, mais il fallait bien reconnaître que de le voir manifester zéro allégeance à l'Enclave, était assez jouissif.

- Qu'est-ce qui peut bien passer par la tête de ce gosse ?

- Oh ne l'accuse pas si vite ! Intervint Jace. Tu devrais regarder celle qui concerne les sorciers.... Rajouta-t-il en lançant un regard appuyé à Magnus.

Alec leur lança un regard suspicieux. Le sorcier, lui, se fit plus petit dans son fauteuil : il savait que dans quelques minutes, les foudres de son amant en colère, allaient s'abattre sur lui.

- Les sorciers sont des êtres supérieurs, et... et mon père est le meilleur ! Magnus !

- Oui ? Quoi ? Répondit-il innocemment.

- C'est toi qui lui as soufflé cette idée ?

- Je vois pas pourquoi tu dis ça !

- Parce que tu dis ça tout le temps ! Lui fit remarquer Jace.

Magnus lui fit une grimace.

- Ce n'est pas de ma faute si mon fils pense comme moi !

- Bon, ça suffit ! Rafael, viens ici tout de suite ! Hurla Alec. Rafael !

- Oui, j'arrive c'est...bon...

Rafael se figea, et il dût résister à l'envie de faire demi-tour : ses pères et son oncle réuni dans la même pièce, avec le même air furieux, c'était tout sauf engageant.

- Tu t'assieds ! Lui ordonna Alec en lui désignant la chaise en face de lui.

Le jeune garçon obéit, faisant défiler dans sa tête toutes les bêtises qu'il avait faite ses derniers temps, se demandant laquelle allait lui tomber à présent sur le nez.

- Tu peux m'expliquer le contenu des devoirs que tu rends ?

Aie, il aurait peut-être dû rectifier deux, trois trucs...

- Heu, ben, je fais que dire ce que je pense ! Oncle Jace dit qu'il ne faut pas mentir !

Magnus ricana.

- Merci, Jace, pour ton enseignement très pertinent ! C'est quoi le prochain ? Un cours d'humilité ?

- Faut bien que quelqu'un le lui apprenne, puisque toi tu en es dépourvu !

- Ça suffit ! S'exclama Alec, alors que Rafael avait tourné le regard vers eux, souriant à pleines dents.

Il était si facile de détourner l'attention quand on savait exactement où frapper.

- Allez vous entre-tuer ailleurs ou tout ce que vous voulez, mais débarrassez-moi le plancher ! Et tous les deux !

- Pour la crédibilité, c'est raté ! Leur fit Rafael.

- Est-ce que je t'ai autorisé à parler, toi ? Non ! J'attends toujours ton explication !

- J'ai pas écrit ça !

- Qui alors ?

- Ben, papa et Maïa....

- Moi je vais y aller ! Annonça Magnus avant de disparaître.

Jace leva les yeux au ciel et s'en alla à son tour.. Alec, toujours aussi en colère, n'y avait pas fait attention ! Il ne quittait pas son fils des yeux, qui, lui, ne l'avait rarement vu aussi furieux.

- Dois-je comprendre que tu fais faire tes devoirs par d'autres personnes ?

- C'est pas si grave...

- Si, Rafael, ça l'est ! L'Enclave peut te retirer tes runes pour ce que tu as écrit!

- C'est pas moi qui ai écrit ça !

- C'est ton écriture là-dessus, non ?

- Hum...

- Rafael !

- Oui, mais...

- Oui mais quoi ? Tu recopies comme un idiot ! Ça veut dire quoi, que tu es faible, qu'on peut te faire faire n'importe quoi ! Ces exercices sont importants, ils nous montrent si oui ou non, tu peux réagir à une situation d'urgence !

- Mais je sais le faire ! Je les connais mieux que personne ! Je vis avec des sorciers, je passe mon temps au Dumort, et ...

- Parlons-en de ça !

- Quoi? J'ai plus le droit d'y aller, c'est ça ? Ouais, parce que j'ai aussi demandé de l'aide à Lily, et elle n'est pas très contente des sujets que vous nous donnez ! Vous signez des Accords, mais vous nous apprenait à les tuer !

- Ça n'a rien à voir ! Et tu n'as pas à te mêler de la politique, tu fais ce qu'on te demande ! Point !

- Je ne suis pas un soldat, et je n'ai pas envie de l'être ! Je n'ai pas envie d'apprendre à tuer mes amis, mais à les protéger ! Excuse-moi de ne pas être un parfait chasseur d'ombres comme toi !

- Ce qui veut dire ?

- Tu le sais très bien... Marmonna Rafael.

Alec le prit par le bras et le força à le regarder.

- Tu vas changer de ton, immédiatement ! Si tu as quelque chose à me reprocher, tu me le dis et on en parle !

- J'ai rien à dire ! C'est toi qui t'énerves pour rien ! Tu sais très bien que je sais comment tuer des loups-garous, des vampires, et tout ce qui va avec !

- Ce n'est pas la question ! Ce que je voudrais savoir c'est pourquoi tu accumules conneries sur conneries !

- Parce que je m'ennuie ! Répliqua Rafael.

- Bien, tu veux le prendre comme ça ? Parfait ! Tu files dans ta chambre, et je ne veux pas t'en voir sortir ! A partir de maintenant, je ne te lâche plus ! Je t'accompagne à l'Institut et je te ramène !

- Tu me fliques, quoi !

- Exactement ! Pas de sortie, pas d'amis, et tu laisses ton frère tranquille !

- J'ai pas le droit de lui parler à lui non plus, c'est ça que ça veut dire ?

- Oui ! Peut-être que ça te donnera un peu plus envie de modifier ton attitude !

- Je te déteste...

- Oui, je sais ! Allez, dans ta chambre, hors de ma vue !

Rafael se leva avec colère, faisant tomber sa chaise au passage, et partit s'enfermer dans sa chambre, en prenant bien soin de claquer la porte.

Alec s'assit à son tour. Il ferma les yeux. L'attitude de son fils l'inquiétait, mais, à l'image de Magnus, quand il était dans cet état, sur la défensive, il était inutile d'essayer de lui parler. Il attendrait qu'il soit calmé... Peut-être que Magnus arriverait à lui parler... Après tout, le garçon se confiait plus facilement au sorcier...

Présent-Espagne- Ancienne cité silencieuse

La situation n'allait pas tarder à s'envenimer, pensa Rafael. Une vague de protestations s'était élevée dans la foule rassemblait sur les gradins, en voyant que la mise à mort qu'ils attendait, n'était plus d'actualité. Rafael profita du fait que l'attention soit portée ailleurs que sur lui et son frère, pour chercher une issue de secours, et trouver un plan de génie pour les sortir de là. Il baissa les yeux vers Max, qui sanglotait toujours. Quant à lui, il sentait qu'une jolie bosse était en train de se former à l'arrière de sa nuque, il avait mal aux côtes, et avait bien l'impression d'avoir une épaule démise. En résumé, la situation n'était pas brillante, et la seule arme qu'ils avaient, était le poignard séraphique qui gisait à ses pieds. En temps normal, il aurait surtout compté sur la magie de son frère, mais là...

- Max ? Max ! Il faut qu'on s'en aille, tu peux te lever ou pas ?

- On va mourir, Raf !

- Mais non, fais-moi confiance, je vais te sortir de là ! Quel genre de frère je ferais si je laisse mon petit frère aux mains de ces tarés ! Puis, papa et dad me tueraient si on ne rentre pas tous les deux sains et saufs !

- Ils... Ils vont nous retrouver, tu crois ?

- Bien sûr ! Mais en attendant, il faut qu'on sorte de là ! Je vais avoir besoin de toi !

Max hocha affirmativement la tête, et il aida son frère à se lever. Rafael gémit : son épaule lui faisait un mal de chien.

- J'suis désolé... Je voulais pas...

- Je sais Maxou, t'inquiète !

- Hum... Je sais pas soigner les gens encore...

- Tu sais quoi ? Quand on sort d'ici, c'est la première chose que tu vas faire !

- D'accord...

- Allez, Max, souris ! Regarde autour de toi : on est enfermé dans une cage électrifiée, avec des fous qui veulent notre mort ! Si ça c'est pas le plus beau jour de ta vie, je ne sais pas ce qui te faut de plus ! Lui fit Rafael, ironiquement .

Ça remarque parvint à décrocher un sourire timide à son frère.

- T'es qu'un idiot, tu le sais ça ? Et c'est entièrement de ta faute si on en est là !

- Ben voilà, là je retrouve mon frère !

- Comment on sort d'ici ?

Rafael leva les yeux vers les Frères Silencieux qui s'avançait à présent vers eux. Il commençait à se dire que, finalement, il aurait peut-être dû faire plus attention en cours et prendre plus au sérieux les avertissements de son père.

Espagne- Institut de Madrid

Alec faisait les cent pas devant l'Institut. Depuis combien temps il attendait Magnus ? Cinq minutes ? Dix ? Peut-être plus... Ou moins. Il n'en avait aucune idée. Il sentit soudain un courant d'air frôler sa nuque. Il ferma les yeux et poussa un soupir de soulagement, avant de se retourner et de se blottir contre le corps derrière lui. Pas besoin d'ouvrir les yeux, il savait qu'il était là.

- Dis-moi que tu n'as rien !

- Je n'ai rien, Alec... Il est temps d'aller chercher nos fils !

- Oui... Les autres nous attendent à l'intérieur !

- Je ne veux pas les mêler à ça ! Je sais où les trouver, je connais ses Frères Silencieux !

- Je sais, et justement, je préférerais que tu restes ici ! Je n'ai pas envie qu'ils mettent la main sur toi ! Je suis sûr que c'est ce qu'ils veulent ! Et avec Asmodée qui...

- Si tu crois que je vais te laisser y aller seul...

- Personne n'ira seul ! Intervint Lily.

La jeune fille descendit les escaliers de l'Institut, faisant voleter la cape noire qu'elle avait passée sur ses épaules.

- On vient avec vous et c'est non négociable !

- Lily... Soupira Magnus.

- Non, je sais ce que tu vas dire « C'est une affaire de famille, ce sont nos enfants » ! Je croyais qu'on était tous une famille ? Ça fait combien de temps qu'on passe Noël, Thanksgiving, le jour de l'an, et j'en passe, ensemble ?! Ces gamins je les ai vus grandir autant que vous, j'ai séché leurs larmes moi aussi ! Alors je viens, et les autres aussi parce qu'il est hors de question que je sois la seule à risquer ma vie ! Pigé ?!

Alec et Magnus échangèrent un regard. Ils n'avaient pas le choix...

Espagne- Ancienne cité silencieuse

Max et Rafael reculèrent face aux Frères Silencieux qui avançaient vers eux. Visiblement, ils avaient bien l'intention de donner à leur public, le spectacle qu'ils attendaient.

- Raf, il y a un truc que je trouve qu'il est important que tu saches ! Je ne peux pas utiliser mes pouvoirs contre eux !

- Merde...

- Ouais, ça résume bien la situation!

D'un même mouvement, les Frères Silencieux levèrent leurs mains. Les deux jeunes garçons s'écroulèrent au sol. Ils avaient l'impression qu'un étau géant leur enserrait le crâne. Ils entendirent alors des cris et un des Frères tomba à leurs pieds, mort, un poignard séraphique logé au milieu du front. Un étrange sang noir s'écoula de la plaie. Max eut un haut-le-cœur. Il vit alors que des chasseurs d'ombres avaient envahi la cage et s'avançaient, leurs poignards braquaient sur eux. L'un d'eux le leva avant de le lancer dans sa direction. Une silhouette, habillée de noir de la tête aux pieds, et un foulard de la même couleur recouvrant la moitié de son visage, vint se positionner au milieu de sa trajectoire, et l'arrêta, en l'attrapant par le manche, avant de le relancer aussitôt vers son propriétaire, qui le reçu en pleine poitrine.

- Wow, comment t'a fait ça ? S'exclama Max.

L'inconnu se tourna vers lui et abaissa son foulard, alors que des silhouettes identiques envahissaient l'arène, faisant reculer chasseurs d'ombres et Frères Silencieux.

- Kaylie ! S'exclama Rafael, qui venait de porter, à son tour, son attention sur elle. Qu'est-ce que tu fais là ?

- Oh rien, je visite ! Je suis venue sauver tes fesses, débile !

- C'est qui ces gens avec toi ?

- Des Gardiens ! Tiens, rends-toi utile ! Lui fit-elle, en lui lançant un poignard, qu'il attrapa au vol.

- Tu sais, je ne suis pas au top de ma forme, j'ai une épaule...

- Ah la ferme, c'est pas le moment de te plaindre ! Protège ton frère, je vais vous faire sortir d'ici !

- Je sais me protéger tout seul ! S'offusqua Max.

Kaylie lui jeta un regard dédaigneux, le détaillant de la tête aux pieds.

- Oui... je vois ça...

Le jeune sorcier se tourna vers son frère.

- Je suis pas fan !

- Crois-moi, moi non plus !

Une explosion retentit alors à l'opposé d'où il se tenait, faisant voler la lourde porte en chaîne, en éclats. Une seconde plus tard, les deux jeunes garçons et Kaylie, vire passer une tornade de cheveux bruns, qui vint ensuite s'arrêter à leurs côtés, après avoir lacéré un Frère Silencieux au passage.

- Lily ! S'exclama Max.

- Ça va petit monstre ? Les renforts arrivent Gardienne ! Rajouta-t-elle à l'intention de Kaylie.

Celle-ci lui fit signe qu'elle avait compris, et para une nouvelle attaque d'un chasseur d'ombres. Ils tombaient les uns après les autres. Voyant cela, certain essayait de s'échapper. Le Frère Silencieux, qui avait organisé tout cela, voulut discrètement s'éclipser, mais il fut projeté dans les airs. Il s'agita comme un pantin désarticulé et ses yeux s'écarquillèrent de terreur. Magnus, des flammes bleues sortant de ses mains qu'il pointait sur lui, le foudroyait de ses yeux de chat, une lueur assassine dans le regard.Un silence pesant s'était abattu. Plus personne ne bougeait ou ne parlait. Tous avait le regard tourné vers eux. En cet instant, Max et Rafael comprirent pourquoi les gens étaient aussi impressionnés en présence de leurs pères, parfois même effrayé, et Rafael comprit enfin ce qu'Alec lui avait dit un jour « Tu ne l'as jamais vu vraiment énervé ».

- Raf, Max, sortez d'ici, tout de suite !

Les deux garçons ne se le firent pas dire deux fois. Escortés de Lily et Kaylie, ils sortirent à l'extérieur, où le combat continuait. Ils croisèrent leurs oncles Jace et Simon, ainsi que leur tante Izzy, mais aucune trace de leur père. Lily les entraîna à l'écart. Il leur sembla attendre une éternité. Il n'avait aucune idée de ce qui se passait, et l'épaule de Raf lui faisait de plus en plus mal. Il aurait bien voulu engager la conversation avec Kaylie, mais celle-ci s'était murée dans le silence, concentrait vers il ne savait quoi. Quant à son petit frère, il racontait ce qui s'était passé à la vampire.

- Max, Rafael !

Les deux garçons levèrent la tête : Alec courait droit sur eux.

- Dad ! S'exclamèrent-ils.

Max courut dans ses bras, et le néphilim le serra contre lui. Le jeune garçon laissa alors les pleurs qu'il retenait depuis des heures, s'écouler.

- Chut, c'est fini... Rafael ? Appela Alec en levant les yeux vers son fils aîné.

Lui aussi avait les larmes aux yeux. A présent, il se rendait compte d'à quel point il avait été stupide. Il avait mis son frère, sa famille, en danger, pour un simple caprice. Il était peut-être mortel, mais au vu de la façon dont son père le regardait, il l'aimait plus que tout, et ferait tout pour qu'ils passent l'éternité tous ensemble. Il aurait juste dû être patient et leur faire confiance.

- Je suis désolé...

- Viens là... Lui fit Alec, berçant toujours le plus jeune dans ses bras.

Rafael les rejoignit.Son père le serra contre lui, des larmes de soulagement s'écoulant sur ses joues. Il s'écarta ensuite d'eux, et les détailla de la tête aux pieds. Max ne semblait pas blessé, Rafael en revanche... Alec fronça les sourcils : que s'était-il passé ? Mais les questions viendraient plus tard. Il les fit asseoir.

- Raf, enlève ton tee-shirt !

Le jeune garçon s'exécuta, grimaçant de douleur. Alec serra les dents de colère en voyant le corps de son fils couvert d'ecchymoses. Il sentit Max, collé toujours à lui, tremblait. Il lui déposa un baiser sur le haut du crâne.

- C'est fini mon ange, ne t'inquiète pas...

- C'est moi qui lui ai fait ça, dad... Sanglota-t-il.

- Comment ça ?

- Les Frères Silencieux l'y ont forcé papa, il n'avait pas le choix ! Intervient Rafael. Tu n'avais pas le choix, Max ! Rêve pas, dans le cas contraire, tu n'aurais pas été assez fort pour me foutre une raclée ! Rajouta-t-il en lui faisant un clin d'œil.

Mais à bout de nerfs, et sur le contrecoup de la peur qu'il avait eu, le jeune sorcier pleura encore plus. Alec le reprit dans ses bras, mettant de côté la rage qu'il ressentait en cet instant envers ceux qui avaient osé faire du mal à ses enfants.

- Chut, je suis là maintenant, tout va bien... Je vais soigner ton frère...

Il joignit le geste à la parole, en traçant de nombreuses iratzes sur la poitrine et l'épaule de Rafael.

- Regarde, Max, regarde, il n'a presque plus rien...

Le jeune sorcier leva les yeux et Alec essuya ses larmes.

- Tout va bien... Mais ne me refaites jamais ça !

Il prit une main de chacun de ses fils, et les serra dans les siennes.

- Vous êtes toute notre vie, à votre père et à moi !

- C'est de ma faute, papa...

- Non, c'est de la nôtre... On parlera de tout ça plus tard...

Il se tourna ensuite vers Isabelle qui avançait vers lui. Elle serra ses neveux dans ses bras. Alec fronça les sourcils en les voyant tous revenir petit à petit... Tous, sauf un...

- Où est Magnus ? Demanda-t-il ,essayant de cacher son inquiétude.

- Papa il a fait voler un Frère Silencieux dans les airs tout à l'heure ! Lui fit Max.

- Monsieur ? L'appela Kaylie. Pourrais-je vous parler en privé ?

- Heu, oui, bien sûr.

Il l'emmena à l'écart.

- Votre... compagnon... est encore à l'intérieur...

- Je vais aller le chercher !

- Attendez ! Vous saviez qu'il était l'un des rares survivants de la cité, monsieur ?

- Oui, je le savais ! Pourquoi me dis-tu ça maintenant ?

- Parce qu'ils l'ont étudié pendant des années, avant que l'Enclave ne se décide à fermer ce... Bref, ils ont des moyens de le...

Ils furent alors projetés au sol, alors que le bruit d'une explosion se faisait entendre. Alec leva les yeux, toussant à cause de la poussière qu'il avait avalée. Ses oreilles bourdonnaient. Il eut alors l'impression que son cœur se brisait en mille morceaux : l'ancienne cité silencieuse, dans laquelle se trouvait toujours son amant, venait d'être réduite en cendres.

- Papa ! S'exclama Rafael en courant droit vers les flammes, provoquées par l'explosion, qui léchaient ce qui restait de la cité.

- Rafael, non ! Hurla Alec en le ceinturant juste à temps, et en le tirant en arrière.

- Papa, papa ! Cria le jeune garçon, en essayant de se dégager, avant de s'écrouler en pleurs dans les bras d'Alec. Papa....

A suivre

Finalement Maryse ce sera pour le prochain j'ai coupé avant :)

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