« J'sais pas c'que je fuis mais j'cours,

Raccourcir mes jours, dans le bal des fous»

C'était comme un désir, une aspiration, une avidité, qui vous enserrait le cœur, une force invisible qui semblait me mener vers ce fameux endroit. Mon cerveau n'y pouvait rien, cette envie irrépressible m'étreignait tant que je ne pouvais y résister. Alors je serrai les dents, et je continuais de courir.

J'avançais autant que j'essayais de m'échapper. De qui, de quoi, je n'en savais rien. Mais l'intégralité de mon être me criait de poser un pas devant l'autre pour mettre le plus de distance possible entre moi et cette chose. Mon instinct me pressait comme une alarme qui hurlerait dans mon cerveau. Oh, je le savais bien que ce qui m'attendait était peut-être et même très certainement pire que ce que je fuyais.

« Le bal des fous »

Drôle de nom n'est-ce pas ? Pourtant c'était ainsi que je me le représentais. Un lieu d'hérésie pure,où les gens étaient rongés de l'intérieur. Si j'atteignais cette destination fatale, je ne reviendrai, c'était une certitude.

Pourtant, j'y fonçais tête baissée, car même si mon âme me criait de faire demi-tour, le reste de mon corps me précipitait vers la mort sans prêter aucune attention à ma propre volonté.

Tant pis.

La curiosité l'emporta sur la raison. Le bal des fous m'attendait.