Chuchotis à la plage (Strandgeflüster)

--- Diese Geschichte ist die Originalvariante der Kurzgeschichte "Strandgeflüster". ----


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Lentement, elle se dirigea vers la grande fenêtre qui donnait sur la petite terrasse de la maison de vacances. Ses doigts avaient effleuré le vieux fauteuil avant qu'elle ne s'adossât contre le dossier tout en reprenant la tasse de thé entre ses mains glacées. La chaleur qui émanait de la boisson, qu'elle avait bue, n'avait pas pu réchauffer son corps.

Son regard se promenait sur la plage voilée par un brouillard épais mais se figea aussitôt dès qu'il fut tombé sur la silhouette floue de Marla. Cette fille mystérieuse, venant de la grande ville la fascinait car elle était pleine de contrastes.

Parfois elle était tellement sûre d'elle, et une certaine mais grande confiance émanait de son fort intérieur que Laurie se sentait intimidée et inférieure en sa présence. D'autres fois elle semblait croupir sous un poids invisible et quand on lui jetait un regard, on avait l'impression qu'elle se trouvait dans un lieu entièrement différent. Elle devenait inaccessible dans ces moments-là, rien ne pouvait la toucher et Laurie ne pouvait choisir entre faire partir de ce monde lointain ou s'en écarter de peur que ses ténèbres n'étendent leur mains vers elle.

Une fois, Marla lui avait souri et la sincérité de ce sourire avait extirpé de Laurie un sourire en retour ; mais juste après, son humeur avait changé et le regard de la fille devint d'abord indifférent, puis glacial. Laurie ne la comprenait pas, mais elle la trouva tout de même fascinante.

Ce matin-là, cette fille s'était glissée rapidement dehors, et depuis, elle n'était pas revenue. Sans y prêter attention, Laurie avait ouvert la porte coulante et avait avancé jusqu'à la balustrade sur laquelle elle posa ses bras en se penchant en avant, le thé refroidi oublié à l'intérieur.

Dehors, un vent glacial soufflait. Toujours en regardant Marla, Laurie resserra sa fine veste pour contenir le peu de chaleur qui lui restait à l'intérieur. Comment l'autre fille avait-elle fait pour ne pas avoir froid ?


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Le monde était gris. Gris comme ses pensées. Les vagues s'écroulèrent sur la plage et se retirèrent après. Des phénomènes éphémères, voués à se succéder sans jamais pouvoir séjourner. Qu'en restait-il ? Que des écumes ? Que restera-t-il d'elle ? Que de la cendre ? L'éternel bruissement de l'eau l'hypnotisa. Des bouts de vagues caressaient ses pieds, ses chaussures étaient trempées et quand les vagues s'en allaient pour rejoindre l'océan, ils laissaient la voie libre au froid qui se propageait en elle.

Ensemble, la musique monotone de la nature et la froideur impitoyable n'avaient pas pu effacer ces idées grises, mais les avaient au moins cachées derrière une voile d'indifférence.

Le ciel était couvert de nuages ; mais était-ce souvent de petites gouttes de pluie qu'amenait le vent ? Ou c'était plutôt de l'écume ? Marla se lécha les lèvres et trouva sa réponse dans le goût salé qui se déployait dans sa bouche. Le froid ne la toucha plus, elle était vide et ne sentit plus rien que du calme.

Regardant l'horizon, elle laissait ses pensées traîner calmement.

Cette fille qui se trouvait à ce moment dans la maison de vacances, Laurie, lui déconcertait. Elle était tellement tranquille, qu'il était bien difficile pour Marla de savoir ce qu'elle pensait. Lors de leurs dernières discussions, il y avait plus d'une occasion, où Laurie avoua ne rien savoir sur le sujet. Mais avec quelle tranquillité, avec quel aplomb elle avait réagi ! Comment pouvait-elle rester si calme pendant qu'elle montrait une telle faiblesse ? Si les rôles avaient été inversés, Marla était certaine, qu'elle aurait été occupée pendant le reste de la conversation à se faire des reproches dans la tête.

Dans la cité, c'était « chacun pour soi » et « le plus fort gagnera ». Tout le monde attendait qu'elle réussisse, vu qu'elle avait profité d'une excellente éducation, et elle aussi, elle voulait réussir. Mais qu'avait-elle fait l'an dernier ? Échoué, encore et encore. Ses soupirs se perdirent dans le hurlement d'une rafale de vent particulièrement violente, pendant qu'elle mettait la tête sur ses genoux enlacés par ses bras.

Elle avait fermé les yeux afin de laisser la mélodie monotone du vent et de la mer réinstaurer le vide dans ses pensées, mais quelque chose avait changé ; quand Marla releva la tête, elle s'aperçut que Laurie s'était assise à côté d'elle.

D'abord, il régna un silence amical qui devenait de plus en plus lourd à chaque moment qui passait. Marla songeait passivement à ce qui allait se passer, resteraient-elles si muettes comme cela pour toujours ? Mais cette pensée semblait si loin, si insignifiante, qu'elle la chassa de sa tête. Finalement, c'était Laurie qui, frissonnante, rompit le silence : « C'est oppressant ce temps. S'il n'y a pas de lumière, il devient plus difficile de chasser les mauvaises idées, ne trouves-tu pas ? »

Marla approuva, mais elle n'avait pas la force, ni la volonté de hocher la tête, donc elle continua de regarder la mer et les nuages gris au-dessus de sa tête qui semblaient ne pas bouger du tout. Le silence régna encore une fois et Marla se demandait, quand Laurie allait céder au froid en se décidant de rentrer dans la maison. Mais elle resta là. Et à sa grande surprise Marla découvrit que la présence de Laurie, malgré sa décision de venir à la plage pour être seule avec ses pensées, ne la dérangeait pas.


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Cette fille devait être folle pour rester ici aussi longtemps. Certes, Marla s'était mieux équipée qu'elle en mettant son anorak bleu foncé, mais vu que le reste de son corps fut absolument trempé, Laurie doutait si cet habit la protégeait vraiment.

Marla avait encore ce regard vide et lointain, mais cette fois, Laurie trouva qu'elle avait aussi l'air un peu perdu. Et quoique Marla avait souvent mis une certaine distance entre elles, elle se décida à rester, à essayer d'aider cette fille paumée qui ne voulait aucune aide.

« Marla ? Je sais que tu viens d'une grande ville et que, là-bas, c'est normal que chacun s'occupe de ses problèmes et de les régler de son propre chef, mais parfois, cela ne fonctionne pas. On ne peut pas toujours résoudre tout par soi-même, parfois on a besoin d'aide et c'est normal. Je sais aussi qu'on ne se connaît pas très longtemps mais, euh.... Je voulais juste dire que je suis là, si tu veux en parler. »

Laurie s'arrêta lorsqu'elle s'aperçut qu'elle parlait comme un de ces conseillers à la télévision. Pourtant, il n'y avait pas une seule phrase dans son petit discours qu'elle n'avait pas pensé.

Marla n'avait pas réagi, de sorte que Laurie demanda si elle l'avait écouté. Puis, après une autre éternité de silence la fille répondit.

« Mais il faut que je sois capable de résoudre mes problèmes moi-même, puisque je ne peux attendre d'aide d'aucune personne. Si personne ne veut t'aider, il faut que tu t'en sortes toute seule car les problèmes ne se résolvent pas par miracle. »

Laurie entendit une note de désespérance dans la voix de Marla et fut surprise lorsque celle-ci tourna la tête à cause de son regard mouillé, et pour la première fois, ce dernier était vif et implorant.

Et, en retournant son regard vers l'océan, elle murmura presque trop bas pour que quiconque puisse l'entendre : » Comment fais-tu pour t'exposer ainsi ? D'offrir de l'aide quand tu as d'autres plats à cuisiner ? »

Laurie répondit doucement : « Si tu savais combien je te respecte et t'admire, Marla, pour ta force, tes connaissances et ton assurance. Quand je me compare à toi, je me sens inadéquate car j'ai si souvent besoin d'aide mais toi, tu réussis tant de choses que par toi-même. Et quand je me souviens de mon éducation, je crois que nous pourrions être comme les trois mousquetaires dans ce village : Un pour tous, tous pour un. Nous pourrions nous s'entraider pour devenir plus forte ensemble. Et si je pense à cela, ça devient facile d'accepter que je ne pourrais pas tout faire par moi-même, mais puisqu'il ne fallait pas le faire seule dès le début, c'est bon, tu vois ? »

Marla hocha la tête et un petit sourire amer venait décorer le coin de ses lèvres. « Dans ton récit, je sonne comme une héroïne invincible... » Elle faisait une petite pause, remplie par le son des vaques qui bruissaient incessamment sur la plage. « Je t'admire aussi, tu sais ? Tu es si réaliste et si ouverte. Savoir qu'on nécessite de l'aide et vraiment le chercher... ce sont deux choses entièrement différentes. Et pendant que tu n'hésites pas, je ne peux forcer ma nature et le faire. »

Laurie s'approcha un peu de Marla jusqu'à ce que leurs épaules mouillées se touchèrent. Elle regarda le sable pour que l'autre fille ne puisse pas voir le rouge qui venait d'empourprer ses joues. Elle souffla : « Je l'avais remarqué. C'est pour cela que je te l'offre. Pour que tu n'aies pas à le demander. On vient tous deux de vivre une période difficile. Laisse-nous être fortes ensemble, d'accord ? »


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Dès le premier mot qu'elle avait prononcé, l'effet hypnotisant de la mer avait perdu son charme. Pourtant, les pensées grises n'avaient pas gagné du terrain, elles étaient restées où ils étaient, aux bords de sa perception. Petit à petit elle revint à elle-même : d'abord les bruits devinrent plus bruyants, puis le froid revint lui glaça le sang et ses sens recommencèrent à retransmettre leurs impressions.

« Être forte ensemble... », ce concept serait une nouveauté pour elle, mais les avantages ont bien plus de poids que les inconvénients.

Marla ne put retenir un sourire. « Cela sonne... bien. D'accord, laisse-nous essayer cette force commune. Je t'avertis pourtant, je n'ai aucune expérience en ce qui concerne l'aide émotionnelle mutuelle, donc il te faudra beaucoup de patience. »

« Ne te fais pas de soucis. Je vais finir par te l'apprendre. Comme je te l'avais déjà dit : Je serai là pour toi. »

Après que Laurie eut prononcé ces mots-là, Marla sentit qu'une petite étincelle d'espoir commença à brûler en elle. Pour être honnête, elle ne voulait pas être la seule sur qui elle pouvait compter et maintenant, où elle ne le devait plus, la simple présence de Laurie déployait une lumière chaleureuse dans sa poitrine, qui chassait un peu les ténèbres et la rendait plus légère.

« Merci », sourit-elle en regardant Laurie droit dans les yeux tout en espérant qu'elle comprendrait la sincérité de cet aveu.

« Ah, ce n'est rien ! », répondit Laurie, lui aussi souriante. Elle se mit debout, écarta les grains de sable de son pantalon et tendit une main vers Marla. « Et maintenant, on rentre avant qu'on ne s'enrhume sérieusement. Ce serait trop dommage ! »

Frissonnante, l'adressée accepta, et main dans la main, elles marchèrent vers la maison de vacances où la chaleur et la lumière les attendaient.


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Ich habe mir zu Übungszwecken vorgenommen, mal etwas auf Französisch zu schreiben und das Ergebnis hat mir sehr gut gefallen. Also habe ich es noch einmal auf Deutsch übersetzt, damit auch meine nicht-französisch-sprechenden Freunde sie lesen konnten.

Hier aber noch einmal das Original, wer auch immer es auf Französisch lesen möchte. Ich warne aber vor den ein oder anderen Fehlern, da Französisch nicht meine Muttersprache ist.

Viel Spaß beim Lesen. :)

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