Résiliance.
Ayant pénétré dans sa voiture depuis elle ne saurait dire combien de temps, sans jamais la démarrer, Ayaka fixe le plafond dans un profond soupir.
Sa main dans ses cheveux, les tire un peu. Elle essaye de ne plus penser. Surtout d'oublier. D'oublier ce regard qu'Izana a posé sur elle un peu plus tôt. Ce regard qui la suppliait de lui dire ce qu'il voulait entendre et en même temps, ce regard qui lui disait qu'il était déçu.
Comme à chaque fois qu'une trop grande émotion la submerge, elle mort son poing, le regard dans le vide.
Pourquoi ? Pourquoi n'arrive t'elle pas à être cette femme qui est ce dont il a besoin, quand lui arrive à l'être pour elle ?
Le voir s'en aller et la laisser là, lui a fait mal. Mais même ça, elle est incapable de le reconnaître devant lui.
Continuant de se mordre le poing, elle remarque enfin, que le jour s'est levé. Depuis combien de temps est elle restée là, après qu'il soit partit ?
C'est le son d'une notification sur son téléphone, qui met fin aux lacérations de ses dents sur sa peau.
Intriguée, elle saisit son téléphone et lit le message qui lui a été envoyé et soudain, elle arrive à se concentrer.
Eiji est revenu de son voyage d'affaire et serait ravi, de recevoir mademoiselle Woodward demain après midi.
Un petit sourire apparait enfin sur le visage fatigué d'Ayaka. Un mois. Il lui reste un mois pour mettre fin à tout ça. Un mois pour en finir avec tout ce qui la ronge depuis des années. Un mois pour enfin, prendre sa revanche.
Il y a une seule chose pour laquelle, Ayaka a une totale confiance en elle. C'est sa capacité à mettre à exécution les plans infaillibles qu'elle a elle même pensé.
Ayaka est le genre de femme, qui pense à tout et qui envisage la moindre trahison. Ainsi, elle a toujours un coup d'avance sur tout.
Eiji et Mako ne verront rien venir et il lui tarde de voir le visage d'Eiji quand il verra que c'est cette femme qu'il a tenté de détruire, qui causera sa perte.
Toutefois, son humeur s'assombrit de nouveau bien vite. Un mois, c'est le temps qu'il lui reste avant de s'en aller. Que fera t'elle une fois loin d'eux, loin de lui ?
Elle recommencera de zéro, comme elle l'a déjà fait. Alors pourquoi ça fait si mal, alors qu'elle l'a fait si facilement la première fois ?
Malheureusement, quand Izana est partit en la laissant là, il n'a fait que la conforter dans sa décision.
"Au moins, il m'oubliera et je ne lui ferai plus de mal."
"Il pourra trouver une femme, qui sait l'aimer comme il aime."
"Mikey aussi trouvera une femme capable de l'aider."
"Ils trouveront mieux que moi."
Penser autrement devient impossible quand la seule personne qui pouvait la faire rester, lui fait sentir qu'il vaudrait mieux qu'elle parte.
Il y a un coup de fil, qu'Ayaka doit passer avant de rentrer au QG et de faire bonne figure. Elle laisse sonner le numéro qu'elle a composé, deux fois et raccroche. A peine deux secondes plus tard, le numéro rappelle.
- Toujours aussi rapide. Commence t'elle. Oui... je vais bien.... bien sûr je sais... tu es toujours dans le même pays ? ... Parfait. Dans un mois... j'aurai besoin de toi. Pour moi et... une autre personne.
Des contacts, Ayaka en a beaucoup. Que ce soit en prison ou grâce au gang duquel elle fait partie, elle a toujours su quel contact garder ou non. Mais, celui ci, elle le connaît depuis bien plus longtemps et il est une des rares personnes à qui elle accorde un peu de confiance. Si quelqu'un peut la faire disparaître, c'est bien ce contact. L'appeler est donc une manière de prendre définitivement sa décision.
Lorsqu'elle raccroche pourtant, une immense douleur lui saisit le ventre.
"Je ne peux plus reculer cette fois." Réalise t'elle, les lèvres tremblantes.
Dans un soupir presque douloureux, elle démarre enfin sa voiture.
Lorsqu'elle arrive enfin au QG, c'est Sanzu et son exécrable humeur du jour qui l'accueille.
- Ah quand même ! Tu t'es souvenue que tu vivais ici ? Mais tu étais où ? Les autres se sont tellement inquiétés qu'ils m'ont cassé les oreilles ! Hurle t'il presque.
- Si tu continues à lui aboyer dessus, elle va repartir Sanzu. Désespère Koko.
Au lieu de ça, Ayaka a un petit sourire. Assez étrange comme réaction. Pense Sanzu. Encore plus étrange, elle l'enlace. Mais qu'est ce qui lui prend ?
Sanzu reste les bras ballants, sans comprendre ce qui se passe, comme tout le monde d'ailleurs, mais la laisse faire. Quand elle se détache, elle prend enfin la parole, pour s'adresser à tout le monde.
- Je suis désolée de vous avoir inquiétés. Dit elle calmement. Ça ne se reproduira plus. Je vais me coucher, je suis fatiguée. Mais... n'hésitez pas si vous avez besoin de moi.
Personne ne comprend son calme, ni son attitude en ce moment. Sauf peut être Kakucho qui lui, voit ses craintes la concernant se réaliser.
Elle va s'en aller, ce n'est même plus une vague idée. Elle a prit sa décision, il le sait. Elle agit comme quelqu'un qui a abandonné le combat. Quelqu'un qui sait que de toute façon, elle va bientôt passer à autre chose.
Il ne peut pas la laisser faire ça, mais que faire ? Ayaka n'est pas le genre de femme que l'on peut raisonner. En parler à Izana ? Il a l'air tellement dépité, après leur dernière discussion, qu'il ne sait pas si ça servirait à quelque chose. Mais alors quoi ? Ils doivent la laisser partir, si c'est ce qu'elle veut ?
C'est une des rares fois où Kakucho se retrouve face à une situation, où il ne sait pas quoi faire.
En parler avec Mikey ? Qu'est ce que Mikey pourrait bien faire lui aussi ? Il doit au moins tenter de parler à Ayaka, peut être qu'il reste un mince espoir, qu'elle change d'avis.
Bien qu'aucun d'entre eux ne soit très expressif, ça leur ferait sûrement mal de la perdre.
S'excusant auprès des autres, il quitte la table prétextant aller dans son bureau. Sans prendre la peine de frapper, il pénètre dans les appartements d'Ayaka, elle oublie souvent de fermer à clef et cette fois ne fait pas exception.
Il entre au moment où elle sort de sa salle de bain et le voir la fait sursauter.
- Tu m'as fait peur ! S'exclame t'elle. Tu ne peux pas frapper ?
- Tu vas vraiment partir, hein ?
Pourquoi est ce qu'il ne lâche pas l'affaire ? Se demande Ayaka. Après tout, ils ne la connaissent pas depuis aussi longtemps qu'ils se connaissent. Alors pourquoi ce serait si important ?
- Non, je vais me coucher. Tente t'elle.
- Ne te fous pas de moi ! Pourquoi ? Pourquoi tu veux t'en aller ?
- Sors d'ici ! Je suis fatiguée.
- Pas avant que tu m'aies répondu.
Elle a un bruyant soupir qui ressemble à de l'agacement et s'assoit lourdement sur son lit.
- Pourquoi il faut que tu sois comme ça ? Lui demande t'elle. Pourquoi tu ne me laisses pas tranquille ?
- Parce que je suis ton ami !
- Ne le sois plus alors ! Je te remercie pour tout ce que tu as fait pour moi. Vraiment. Mais, il est temps que je m'occupe de moi, moi même.
Kakucho a un rire nerveux. Elle est en train de fuir et ça l'énerve fortement.
- En fait, t'avais raison. Lâche t'il. T'es juste une égoïste. Lâche en plus. Tu veux juste nous abandonner, parce que ça t'arrange. Parce que c'est plus simple pour toi. Tu ne penses vraiment qu'à toi. Je me suis vraiment trompé sur toi. Y a rien de bon chez toi.
Ça fait mal. Ayaka ne va pas mentir. Que ces paroles viennent de lui, la blesse plus que ce qu'elle veut bien l'admettre.
Il n'avait pas l'intention de lui faire du mal. Il pensait juste qu'en la provoquant de cette manière, elle finirait par cracher le morceau et lui dire les raisons de sa décision. Peut être, aurait il pu ainsi la convaincre de rester.
Au lieu de ça, la froideur habituelle d'Ayaka reprend ses droits et elle parle.
- Tu as fini ? Lui demande t'elle. Laisse moi dormir maintenant, s'il te plaît.
Ce calme de façade, cette froideur, depuis quand ne lui fait elle plus confiance ? C'est au tour de Kakucho d'être blessé par son attitude. Comme si elle cherchait à briser tous liens qu'elle a avec eux.
Oui, le sabotage est une des spécialités d'Ayaka. C'est sa manière de se barricader. Elle ne sait pas faire autrement.
Déçu et dépité, Kakucho quitte finalement les appartements de la jeune femme, se promettant toutefois, qu'il n'en restera pas là.
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