- Tu portes mes vêtements et tu brûles mon petit dej'. On est presque déjà mariés. Lance Izana à Ayaka, très tôt ce matin, lorsqu'elle revient dans ses appartements.

Les yeux d'Ayaka s'écarquillent légèrement et elle penche la tête sur le côté, arquant un sourcil.

- Je ne voulais pas te faire peur, c'est juste une blague. La rassure Izana. Puis, ce T-shirt, te va bien mieux qu'à moi. Tente t'il pour détendre l'atmosphère.

- Ça je le sais. Rit elle un peu. Mais... pour le petit dej', j'ai fait de mon mieux, mais je suis vraiment pas douée, d'accord ? S'offusque t'elle.

- Pourquoi vouloir cuisiner dans ce cas ?

- Je voulais... faire des efforts. Reconnaît elle.

Elle pense qu'elle a bien le droit de s'accorder à elle, comme à lui, des moments de normalités. Des moments simples qui leur feraient peut être oublié tout ce qui se joue en ce moment.

- Pas pour t'empoisonner hein ? Précise t'elle.

Izana rit à cette remarque. Le fait qu'Ayaka fasse des efforts pour lui est vraiment nouveau. D'habitude, c'est plus lui qui en fait. Alors, ça lui fait plaisir qu'elle ait tenu à le faire, malgré son échec.

- Dans ce cas... je cuisinerai la prochaine fois. Annonce Izana.

Ayaka fronce un peu les sourcils. Depuis quand Izana sait cuisiner ?

- Ce qui reviendra à commander quelque chose. Explique t'il, le sourire aux lèvres.

Elle rit un peu. Elle n'avait jamais connu ce genre de réveil. Un réveil simple, tendre et pour la première fois, depuis le retour de sa sœur dans sa vie, elle a dormi paisiblement. Elle sait que c'est parce qu'il est resté avec elle. Parce qu'elle a enfin pu lui dire ce qu'elle avait sur le cœur. Parce qu'elle lui a enfin avouer ce qu'elle pensait impossible à avouer. Oui, cet apaisement quand il est là, va cruellement lui manquer.

Est ce qu'elle devrait lui parler de cette décision qu'elle a prise ? Non. Il la retiendrait forcément et elle n'y résisterait pas. Elle le sait. Alors elle se contentera de lui sourire et de lui offrir ce genre de moment, jusqu'à ce qu'elle ne doive finalement s'en aller.

La sortant de ses pensées, les lèvres d'Izana viennent taquiner son cou dans une douceur qu'elle ne lui connaissait pas.

- Ce que tu m'as dit hier soir. Dit il, les lèvres contre sa peau. Tu peux pas savoir à quel point ça me rend heureux.

"Ne me dis pas ça... s'il te plaît. C'est de la torture."

Elle ne dit rien et caresse ses cheveux, profitant de ce contact qui la fait frissonner plus que de raison. S'il continue à lui dire ce genre de chose, c'en sera sûrement fini de sa détermination. Il est sûrement le seul, qui pourrait la faire revenir sur sa décision. Mais, elle ne peut pas se le permettre.

Deux jours plus tard, Ayaka et Izana, n'ont rien révélé quant à l'évolution de leur relation. S'il y a bien une chose qu'Izana a retenu, c'est bien qu'Ayaka détestait qu'on se vante de quoi que ce soit. Alors, dans un accord tacite, ils ont gardé le secret. Ayaka a laissé Mikey se rapprocher d'elle, sans pour autant le laisser espérer quoi que ce soit et Izana à tout fait pour garder le contrôle de lui même.

Pourtant, Izana aimerait le crier sur tous les toits. Pas pour s'en vanter. Uniquement parce qu'il se sent mieux que jamais.

Ayaka n'y verrait même pas d'inconvénient. La seule chose qui lui fait peur, ce serait de faire du mal à Mikey. Elle ne veut pas qu'il souffre d'avantage à cause d'elle.

Pourtant, elle aussi a besoin d'en parler. Elle se retrouve à être une femme tout ce qu'il y a de plus banale, qui a besoin des conseils d'un ami, pour sa relation amoureuse. Qui l'aurait cru ?

C'est donc ce soir là, une heure avant de partir en mission avec lui et Rindou, qu'Ayaka entre dans le bureau de Kakucho.

- Qu'est ce qui t'ammène ? Lui demande t'il, dans ce sourire bienveillant qu'il lui adresse à chaque fois.

Elle s'assoit face à lui, prend une grande inspiration et prend la parole.

- J'ai dit à Izana que je l'aimais.

- Je me doute. Affirme Kakucho.

- Quoi ? Il te l'a dit ? S'étonne t'elle.

- Non mais, que tu l'aimes, ça se voit depuis un moment.

Il n'y a qu'elle qui a mit autant de temps à la voir ? Comment c'est possible ?

- Puis... normal que tu aimes un roi, tu es une reine Aya.

Ayaka écarquille les yeux et dans un sourire ému, se pose la main sur la poitrine.

- Oh joie ! Mes cours de drague portent leur fruits. Je suis si fière !

Kakucho rit et Ayaka reprend.

- Combien de filles tu as eu avec ce genre de phrase ?

- Je n'ai dit ça qu'à toi.

- Oh seigneur ! Tu es le meilleur élève que j'ai jamais eu. Dit elle, dans une voix faussement touchée.

Kakucho secoue la tête. Elle est incorrigible.

- C'est vrai que je te dois beaucoup dans ce domaine. Je te suis reconnaissant. Pas pour la méthode, mais pour l'assurance que tu m'as donné.

- Oh je n'y suis pas pour grand chose. Il fallait juste, te pousser un peu. Je savais qu'un immense charmeur se cachait sous Saint Kakucho. Sourit elle.

Kakucho secoue la tête, dans un autre rire.

- Saint Kakucho. Répète t'il, amusé.

Elle partage un peu son rire et remarque que Kakucho reprend son sérieux très rapidement. Qu'est ce qui lui prend ?

- Depuis combien de temps, tu penses à nous quitter Aya ? Lui demande t'il.

Elle se fige un instant. Elle n'en a pourtant parlé à personne elle en est sûre.

- Je t'ai vu agir ces derniers jours, on dirait que tu nous fait tes adieux. Explique t'il.

Elle ne s'est même pas rendue compte que son attitude avait changée. Alors, comment lui aurait pu le remarquer ?

- Tu te trompes, je t'assure. Lui assure t'elle, tentant de cacher à quel point elle est désharçonnée.

Elle ne veut pas lui dire. Il fait partie de ce qui risque de lui manquer. Son amitié avec lui est devenu importante pour elle. Elle ne veut pas qu'il tente de la retenir. Alors, elle lui ment.

- Tu es sûre ? Demande Kakucho, visiblement préoccupé.

- Oui. Pourquoi je partirais hein ? Sourit elle.

Bien qu'elle tente de lui faire croire qu'elle restera, Kakucho n'est pas dupe. Il se demande juste, quand est ce qu'elle a l'intention de partir.

Plusieurs questions se bousculent dans la tête du jeune homme. Pourquoi veut elle s'en aller ? Est ce qu'il doit en parler à Izana ? Est ce que ce serait judicieux de faire ça ? Est ce que s'il lui dit, Izana serait en mesure de la retenir ?

Il n'a pas le temps de trouver des réponses à ses questions. Ils doivent s'en aller en compagnie de Rindou.

Ils veulent profiter du voyage d'affaire qui s'éternise de Eiji, pour s'introduire dans son entreprise et mettre en place, la deuxième phase du plan, pensé par Ayaka.

Quand ils arrivent, il n'y a qu'un vigile à l'entrée. Jonko à révélé que quand Eiji n'était pas là, beaucoup prenaient la liberté de ne pas faire leur travail. Une aubaine pour eux.

C'est Ayaka qui descend de la voiture allant à la rencontre de se vigile, sous les regards inquiet des deux jeunes hommes qui l'accompagnent.

Elle a insisté pour y aller seule. C'est dangereux, mais Ayaka a toujours eu une notion bien à elle du danger.

Ils la voient échanger rapidement quelques mots avec le vigile, puis elle exécute des gestes d'une rapidité et d'une précision qu'ils ne lui connaissaient pas. Quelques secondes plus tard, la jeune femme laisse glisser l'homme inconscient au sol.

Surpris, Rindou et Kakucho, s'empresse de la rejoindre et l'aide à porter l'homme à l'abri des regards.

Revenu devant l'entrée des bureaux d'Eiji, Rindou prend la parole.

- Où est ce que tu as apprit ça ? Demande t'il à Ayaka.

- En prison. Répond t'elle, haussant les épaules.

- Pourquoi je demande ? Souffle Rindou, avant qu'ils ne pénètrent dans cet immense bâtiment.