Le prix à payer.
Quand Ayaka rentre chez elle, après avoir déposé Nori à l'école, elle s'affale dans son canapé et fixe le plafond.
"Pour moi, c'est comme si tu étais morte."
On lui a dit beaucoup de choses blessantes au cour de sa vie. Pourtant, c'est la première fois que ça lui fait aussi mal. Sans doute parce que ces mots sont sortis de la bouche d'Izana. Jamais elle n'aurait pu penser qu'il serait capable de lui dire ce genre de chose.
Mais elle ne peut pas le lui reprocher. Elle l'a poussé à devenir comme ça. Ce n'était pas ce qu'elle voulait. En partant, elle pensait les protéger lui et Mikey. Les protéger d'elle et de ce qu'elle est. Elle aurait fini par leur faire beaucoup de mal. Par les détruire même.
Pourtant, de ce qu'elle a pu constater, Izana ne voit pas les choses de cette manière et c'est en s'en allant, qu'elle l'a détruit. Mais qu'aurait elle dû faire ? Elle pensait sérieusement être la seule à souffrir en s'en allant.
Sans doute n'a t'elle pas réalisé à quel point ils pouvaient l'aimer. On ne peut pas l'aimer autant, selon elle. On ne peut pas aimer à ce point là quelqu'un d'aussi mauvais qu'elle. Alors pourquoi l'ont ils fait ? Qu'est ce qui les a poussé à l'aimer ? Elle cette personne égoïste, sans pitié et sûrement un peu dérangée ?
Ça fait beaucoup trop mal de se perdre dans ce genre de question. Alors, elle préfère chercher une énième fois, qui se cache derrière les menaces qu'elle a reçu.
Elle a déjà trouvé quelques renseignements qui pourraient lui être utile. Toutefois, rien sur l'identité de ceux qui se cache derrière tout ça. Il semblerait que ce soit une organisation aussi bien faite que celle de Mikey et Izana. Mais, on dirait qu'elle cherche des fantômes.
Elle se met à fouiller dans les anciens dossiers d'Eiji, comme à son habitude, en quête d'informations qu'elle n'aurait pas remarqué. Elle s'en brûle les yeux, tant elle passe du temps dessus.
Au bout de plusieurs heures, la faim se fait ressentir. Ayaka ne cuisine toujours pas et il ne reste rien dans le frigo. Dans un soupir fatigué, elle prend une veste et sort de son appartement.
Elle prend soin de vérifier qu'elle a de l'argent sur elle, avant de sortir du bâtiment. Ayaka n'a jamais eu de compte bancaire propre et à clôturé le seul qu'elle a eu il y a un an, le vidant allègrement. Elle s'est arrangé avec son patron pour que son salaire, lui soit versé en liquide. Elle a aussi acheté son appartement de cette manière. Ainsi, elle n'avait aucun papier à fournir. De toute façon, elle n'en a pas mais l'argent les remplace facilement. En clair, Ayaka n'existe pas. C'est ce genre de réflexe qui lui font garder un lien avec son ancienne vie et elle trouve que c'est mieux ainsi.
Elle frissonne un peu, resserrant sa veste autour d'elle. Il fait encore frais en cette saison et le ciel n'est pas très clément aujourd'hui. Mais, ce n'est pas ce qui la préoccupe.
Depuis plusieurs minutes elle sent qu'un homme la suit. Que ce soit un pervers où une autre menace que l'on voudrait lancé, elle ne le sait pas mais elle compte bien le découvrir rapidement.
Ainsi, elle change de direction et fait en sorte que l'homme la perde de vue, juste assez de temps, pour inverser leur position. Elle se retrouve donc derrière lui et dans un geste des plus rapide et imprévisible, l'homme se retrouve la gorge compressé entre les bras de la jeune femme, qui n'hésite pas à serrer plus fort.
Il n'a pas d'autre choix que de la suivre, toujours aussi fermement maintenu, à l'abri des regards.
- Qui es tu, toi ? Lui demande t'elle.
Il fait mine de ne pas pouvoir parler et Ayaka resserre son emprise.
- Je n'appuie pas sur tes cordes vocales ne me prend pas pour une idiote.
Selon cet homme, on ne lui a pas mentit quand on lui a dit qu'il fallait se méfier d'Ayaka Kohaku. Comme beaucoup, il a prit ces avertissements à la légère. Il a pensé qu'une femme ne faisait aucunement le poids contre un homme.
- Je... Je m'appelle Jake.
Voyant qu'il ne poursuit pas, Ayaka sort de sa poche le couteau dont elle ne se sépare jamais et appuie la lame froide sur sa jugulaire.
- C'est tout ? Lui demande t'elle. Qui t'envoie ?
- Je... je ne peux pas te le dire.
- Dans ce cas, tu ne me sers à rien.
Alors qu'il s'attendait à ce qu'elle le blesse avec son couteau. Ayaka lui brise la nuque d'un geste vif. Elle se demande ce qu'elle doit faire du corps maintenant. Puis elle se souvient de quelque chose. S'il fait partie de ce genre d'organisation, il n'existe pas lui non plus. Alors le corps de quelqu'un qui n'existe pas importe peu en général, dans ce pays encore moins.
Elle le laisse là et déguerpit rapidement. Il faut absolument, qu'elle déménage au plus vite. Cet homme l'attendait en bas de chez elle. Elle ne tiendra pas longtemps sans avoir d'ennuis.
En temps normal, elle les laisserait venir et trouverait un moyen de s'en sortir. Mais c'est différent maintenant. Nori est avec elle et il est hors de question, qu'elle le mette en danger. Elle est la seule personne qui lui reste. Hors de question de le décevoir.
Une semaine est passée et la rencontre avec ce fameux gang proposant une association est arrivée. Ran et Rindou ont fournit un plan détaillé du lieu du lieu de la rencontre, permettant d'élaborer toutes sortes de stratégies et Koko et Kakucho ont trouvé quelques renseignements. Exactement les mêmes qu'Ayaka. Ces gars sont vraiment des fantômes. Comment les en blâmer quand eux aussi, vivent de la même manière.
Bien qu'ils soient confiant quant à leurs capacités, ils sont tous plutôt nerveux. C'est la première fois qu'ils font affaire dans un pays étranger. Il ne savent rien de l'endroit où ils sont. Ils sont désavantagés. Surtout, leurs hommes sont restés au Japon contrairement à ceux qu'ils vont rencontrer.
Si c'est un piège, ils ont de quoi faire mais, dieu seul sait combien d'hommes ils devraient affronter si c'était le cas.
Leurs deux voitures arrivent à proximité d'une immense tour. Tout est immense et démesuré ici.
Ils se rassemblent devant l'entrée et laissent leurs regards constater la hauteur de ce bâtiment. De ce qu'ils savent, la rencontre a lieu au dernier étage.
- Et bien. Commence Ran. J'espère au moins que l'ascenseur n'est pas en panne.
Tous le regarde dans un silence désespéré.
- Bah quoi ? Si on doit se défendre, autant qu'on ne se soit pas tapé des dizaines d'étages avant ! Explique t'il.
- Allons y. Fait Mikey, coupant court à toute discussion.
Arrivant au dernier étage, une jeune femme les guides jusqu'à leur destination. Même les plafonds sont très haut. Tout est quasiment en marbre blanc y compris le sol. Une décoration qui se veut luxueuse et qui trahit l'influence de cette organisation.
Arrivés dans le bureau le plus en retrait de l'étage, ils constate que deux hommes sont assis derrière un bureau. Mikey et Izana prennent place face à eux après de brèves salutations.
- Et bien. Commence celui de droite. C'est un honneur de vous avoir avec nous. Vôtre réputation n'est plus à faire messieurs.
Ils hochent simplement la tête et attendent ce qu'il a à dire.
Pendant plus d'une heures, des compromis et des échanges de bons procédé sont trouvé. Arme, drogue, protection, filles. Tout peut être échangé, livré ou fournit.
Ils semblent parvenu à un accord. Une association à l'international dans un pays aussi puissant, pourrait vraiment donner une autre ampleur au gang de Mikey et Izana.
Toutefois, le boss qui a demandé à les voir paraît avoir une requête.
- Il me faudrait un signe de vôtre bonne foi.
- Lequel ? Demande Mikey, arquant un sourcil.
- Voyez vous, il y a une personne que je traque depuis quelque temps, je souhaitait seulement m'entretenir avec elle, sur quelque chose qu'elle me doit et ... il s'avère que cette personne a tué quatre de mes hommes en l'espace de deux semaines. Je veux sa tête ! Je pense que vous êtes bien placé pour faire ça.
Tous sont assez intrigués. Mais, après tout, amener la tête de quelqu'un est monnaie courante chez eux.
- Et... qui est cette personne ? Demande Kakucho.
- Ayaka Kohaku. Déclare t'il, comme un couperet tombé.
La stupeur générale peut littéralement se voir. Ils ne s'attendaient pas à ça.
- Vous... vous savez on est... Commence Koko, toujours sous le choc.
Soudain, Izana s'avance, pose ses coudes sur le bureau devant lui et croise ses doigts devant son visage, faisant ainsi taire tout le monde. Il plante son regard dans celui de son interlocuteur et répond :
- C'est d'accord.
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