Karma.
C'est à six heures du matin que le téléphone d'Ayaka la réveille. Passé l'aveuglement causé par la luminosité soudaine de l'écran, Ayaka finit par décrocher.
- On est dans le même bâtiment... pourquoi est ce que tu m'appelles ? Gronde t'elle, encore à moitié endormie.
Les quelques paroles de son interlocuteurs, la tirent quelque peu de son état de fatigue et elle souffle.
- Très bien, j'arrive.
A l'entente du caractère urgent de la requête de son interlocuteur, Ayaka se dépêche de le rejoindre le plus discrètement possible. Quand elle passe la porte du bureau en question, elle prend la parole.
- J'espère que c'est important parce que...
Elle se coupe elle même, face à la scène devant ses yeux. Un fou rire s'empare d'elle, la réveillant totalement.
- Mais enfin... qu'est ce qui s'est passé ? Rit elle toujours, ayant même du mal à parler.
- Tu veux bien arrêter de rire et venir m'aider ? S'emporte le jeune homme en face d'elle.
- Venir t'aider oui. Arrêter de rire... impossible.
La cause du fou rire incontrolable d'Ayaka, est l'état actuel de Ran Haitani. Elle ne sait pas précisément ce qui a pu se passer, mais pour qu'il se retrouve ligoté à une chaise, le pantalon et son caleçon sur les chevilles, elle se dit que l'histoire derrière cette situation, doit valoir le détour.
Elle commence à défaire ses liens, tentant vainement de contrôler son fou rire.
- Quand je pense que je t'ai appelé toi, parce que je pensais que contrairement aux mecs, tu te foutrais pas de ma gueule. Râle le jeune homme.
- Ça c'est très mal me connaître. Souligne Ayaka, terminant de le libérer. Au fait... comment tu as fait pour m'appeler ?
Il désigne de la tête le téléphone fixe décroché, posé sur son bureau. Il a vraiment dû galérer. Se dit elle.
- Je vois. Souffle t'elle, tandis qu'il se relève. Rhabille toi, s'il te plaît. Il y a des choses que je préfère éviter de voir de bon matin.
- Ayaka. Gronde Ran.
- Ne t'en fais pas. Je garderai pour moi le fait que maintenant, je sais ce que tu cherches à compenser avec ton égo surdimensionné.
- T'es le diable en personne !
- Possible. Tu veux bien me dire ce qu'il s'est passé maintenant ?
- Au point où j'en suis. Soupire t'il. Après la mission d'hier soir, on est allé fêter ça avec Sanzu et Tessa.
- C'est elle qui t'a fait ça ? S'étonne Ayaka.
- Non. Quand on est rentré, Tessa est allé... rejoindre quelqu'un d'autre.
- Qui ? Demande instantanément Ayaka.
Il est vrai que ces trois là, sont rentrés après eux. Ils dormaient déjà, qu'ils n'étaient toujours pas revenus.
- Sanzu. Répond Ran, comme si c'était évident.
Elle a vraiment eu si peur, que Ran lui réponde Izana ? Tout ce qu'elle sait, c'est que c'est la première fois qu'elle est aussi contente, d'entendre parler de Sanzu.
- Mais alors... comment t'en es arrivé là ? Reprend Ayaka.
- J'ai... rencontré une fille. On s'amusait bien et... quand on devait passer aux choses sérieuses... elle a fait ça. Apparemment c'est parce que je ne suis qu'un porc. Déplore t'il.
Le rire d'Ayaka reprend au même titre que la colère de Ran.
- Et dire que c'est toi, qui me disais de faire attention à ma réputation. Lui rappelle Ayaka.
- Bon. C'est sympa de m'avoir aidé. Merci beaucoup. Je pense qu'il vaudrait mieux que tu t'en ailles et qu'on en reparle plus jamais. La supplie presque Ran.
- Avec plaisir. Répond Ayaka, s'en allant rapidement.
Malgré le rire que Ran lui a provoqué, la seule chose qui occupe son esprit et sa réaction à elle, concernant Tessa. Pourquoi a t'elle eu ce besoin presque viscéral, d'être sûre que Tessa, n'avait pas rejoint Izana ?
Elle n'en sait rien et c'est bien ça le plus embêtant pour elle. Toutefois, le soulagement qu'elle a ressentit est loin de la laisser de marbre. Elle ressent donc le besoin de le voir. Même s'il est tôt, elle se dit que peut être, il l'accueillera mieux si elle se présente avec un petit déjeuner.
C'est donc la première fois, qu'elle met les pieds dans la cuisine du QG. Qu'est ce qu'il mange au petit déjeuner, d'ailleurs ? Elle n'en sait strictement rien. Elle fait au plus simple, espérant que ça suffise et surtout, qu'Izana veuille bien lui ouvrir sa porte.
"Non mais regarde toi, Ayaka. Depuis quand tu es aussi niaise ?"
Malgré sa réflexion intérieure, c'est bien vers les appartements d'Izana qu'elle se dirige. Son plateau tenu des deux mains, lui donne l'impression d'être un éléphant dans un magasin de porcelaine, en particuliers lorsqu'elle doit frapper à la porte.
Impression qu'Izana confirme, quand à moitié endormi, il lui ouvre la porte et ne peut s'empêcher d'avoir un petit rire attendrit, en la voyant se débattre pour tenir le plateau droit.
Depuis quand est elle attentionnée ? Se demande t'il, un peu amusé. Préférant écourter le calvaire de la jeune femme, il saisit le plateau et l'invite à entrer.
- Pourquoi tout ça ? Lui demande t'il, une fois qu'ils sont installés sur le lit.
- Disons que... tu es... vraiment génial en ce moment alors...
- Un merci, donc ?
- Peut être. Soupire t'elle.
Voyant que ça la gêne énormément de parler de ce genre de chose, Izana préfère parler de choses banales et sans trop d'intérêt pour qu'elle se détende. Il est vraiment content qu'elle soit là. Alors, il ne veut en aucun cas gâcher ce moment.
- En fait... Commence Ayaka, après une dizaine de minutes de discussion. T'avais raison hier.
- A propos de quoi ?
- J'étais jalouse.
Avouer ça est presque de la torture pour elle. A tel point qu'Izana a l'impression que ça vient de lui arracher la bouche.
- Je te l'ai dit. Répond Izana. Tu n'as pas à l'être.
- Oui mais enfin ! Est ce que tu as vu Tessa ? Elle est vraiment très belle. Puis... elle a l'air d'avoir moins de problème et plus d'atouts. Elle te causerait sûrement moins de soucis.
Izana rit un peu sous le regard perdu d'Ayaka.
- Tu ferais une sacrée entremetteuse, Aya. Mais il n'y a que toi qui m'intéresse, il va falloir t'y faire.
En baissant la tête pour cacher sa rougeur naissante, Ayaka constate que ce qu'il y a sur le plateau n'a pas bougé.
- En fait... tu n'aimes rien de ce que j'ai préparé, hein ? Demande t'elle.
- Rien du tout. Reconnaît Izana, dans un petit rire.
Elle partage son rire en secouant la tête. Elle ne sera jamais ce genre de femme, bonne à marier, douée en cuisine, une parfaite ménagère. Ce n'est vraiment pas son truc. Étrangement, ça n'a pas l'air d'être répréhensible pour Izana.
Quelques jours plus tard, dans la soirée, après qu'Ayaka se soit entretenue avec Jonko Yamato, c'est Sanzu qui vient la trouver.
S'il y a bien une visite à laquelle elle ne d'attendait pas, c'est bien celle de Sanzu.
- T'es venu me reprocher l'effondrement de la bourse ou une connerie du genre ? Lui demande t'elle, déjà agacée.
- Non. En fait... j'ai... j'ai besoin de ton aide.
- Depuis quand ? Demande t'elle, arquant un sourcil.
- C'est... c'est Mikey.
- Au risque de m'attirer tes foudres, Mikey n'est pas vraiment mon problème.
- J'ai compris ça. Mais... depuis quelques temps... il n'est plus lui même. Je veux dire... il a l'air absent... désorienté et parfois, il a même du mal à parler. Il ne veut pas me parler. Mais... je sens que quelque chose ne va pas. Peut être qu'à toi... il te parlera.
- Rien n'est moins sûr.
- S'il te plaît. Oublie deux minutes que tu me détestes... c'est pour lui, que je te demande de le faire.
- Ça m'étonnerait qu'il me parle. Au cas où tu ne t'en serais pas rendu compte, nos relations ne sont pas au beau fixe ces derniers temps.
- Tu veux bien y réfléchir, s'il te plaît ?
Sanzu a l'air vraiment préoccupé. D'habitude, ce n'est pas inquiétant mais là, le ton de sa voix, l'expression sur son visage et les efforts qu'il fait, pour ne pas s'énerver contre Ayaka, ne disent rien qui vaillent à la jeune femme.
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