Fiables.

- Rindou a des courses à faire, Ayaka va se balader en ville et toi, tu es en train de préparer des affaires. Je vous ai vu parler tous les trois hier. Ma question est, qu'est ce que vous foutez ? Demande Mikey à Kakucho.

- Et bien, Rindou a des courses à faire, Ayaka va se balader en ville et quant à moi, j'ai plusieurs choses à vérifier avec un de nos fournisseurs. Assure Kakucho, avec aplomb.

Mikey ne le croit pas. Il pense qu'ils se sont embarqués dans quelque chose qu'ils préfèrent garder pour eux. Ce serait mauvais pour l'organisation, s'ils se faisaient trop remarquer.

- J'en ai discuté avec Izana, aucune mission n'est prévu pour vous trois.

- Tu vois. C'est ce que je disais. On a tous des occupations Mikey.

- Tu sais que si je découvre que vous m'avez mentit, il y aura des conséquences.

- Oui, je le sais. Mais comme je te l'ai dit... ce sont juste des occupations personnelles.

Mikey préfère ne pas argumenter outre mesure. Il a lui aussi une mission et il ne doit pas tarder à s'en aller. Il se promet tout de même de rester vigilant, quant à ces trois là. Il ne supporte pas que l'on fasse les choses dans son dos. Il a l'impression qu'on ne lui fait pas confiance, ou qu'on le pense inutile.

Ce n'est pas le cas. Il est juste question du fait, qu'Ayaka ne tienne pas à ce que plus de monde connaisse son histoire. Pour elle, ce n'est pas utile et elle n'a aucune envie d'inspirer de la pitié.

Dans la voiture, Ayaka laisse son regard se promener par la vitre. Elle essaie de se concentrer. Kakucho a réussi à arranger une entrevue pour elle et Rindou avec Jonko Yamato. En passant par son associé, Ayaka sait qu'elle a des chances d'atteindre Eiji, le mari de sa sœur.

Toute la haine qu'elle ressent à présent, est dirigée contre lui. Depuis qu'elle est sortit de prison, Ayaka ne s'est plus jamais sentie libre, contrairement à ce qu'elle pensait. C'est bien son désir de vengeance qui la garde prisonnière.

- Tu es prête ? Lui demande Rindou, une fois la voiture garée à quelques mètres l'imposant bâtiment.

Elle ramène enfin son regard vers l'intérieur. Elle n'a pas vu le trajet passer, tant elle était absorbée par ses pensées.

Pour répondre à Rindou, elle hoche simplement la tête et pose sur son nez, une paire de lunette de soleil cachant élégamment, une bonne partie de son visage.

Hors de question de prendre le risque de se faire reconnaître par Eiji, si elle venait à le croiser.

Pour ce dernier et son associé, Ayaka s'appelle Jun. Elle est là propriétaire avec Rindou, d'une société en plein essor, cherchant à investir dans d'autres entreprises.

Se créer une réputation sur internet ou auprès de probable contacts est un jeu d'enfant pour Ayaka. Quiconque voudrait vérifier ses dires, en trouverait facilement confirmation.

Pour justifier ses lunettes de soleil, elle a habilement laissé croire à un accident qui nécessitait qu'elle ne les enlève jamais. Ce sur quoi, Kakucho a bien insisté lors de sa prise de rendez vous.

Arrivés au dernier étage de l'édifice, Ayaka et Rindou s'étonnent du manque flagrant de goût et de sobriété dans les bureaux. Ce doit être assez étrange comme ambiance de travail. Aucun élément de décoration n'a un rapport avec un autre.

Là n'est pas leur principale préoccupation. En effet, depuis qu'ils sont entré, ils repèrent discrètement toutes les caméras qu'ils peuvent apercevoir et mémorisent leurs emplacements et ce vers quoi elles sont pointées.

Une des secrétaires leur indique avec un sourire à se faire des crampes, que Jonko Yamato va les recevoir.

Quand le quarantenaire les voit pénétrer dans son bureau, il affiche un sourire de convenance et se lève, pour leur serrer la main.

- C'est un plaisir de vous recevoir madame Woodward. Dit il à Ayaka. Nous sommes enchantés de voir que nous intéressons les investisseurs étrangers.

- Mademoiselle. Précise Ayaka, avant de s'assoir.

- Oh veuillez m'excuser, je pensais que l'homme qui vous accompagne était vôtre mari.

- Non. Je ne mélange jamais travail et plaisir.

Rindou ce serait sûrement étouffé suite à cette affirmation, s'il n'était pas en mission. Au lieu de ça, il se contente de s'assoir à son tour et de calmer son envie de rire.

- Il est mon associé. Un associé très précieux. Reprend Ayaka. C'est lui qui a entendu parler de vôtre entreprise. Vous vous êtes imposé comme leaders sur le marché en très peu d'années. Ça force le respect.

- Sans vouloir me vanter. Commence une voix, venu de l'extérieur. J'y suis sûrement pour quelque chose.

Ayaka et Rindou se tournent vers l'origine de ces paroles et la machoire de la jeune femme se serre de manière incontrolable.

Eiji Miruki. L'homme de qui elle a juré la perte, se tient là devant elle. A mesure qu'il s'avance, la jambe d'Ayaka bouge de manière incontrolable. Elle ne voit ni n'entend plus rien d'autre que cet homme en face d'elle.

Rindou comprend rapidement que c'est ce nouvel arrivant qui la met dans cet état. Elle doit se reprendre, si elle ne veut pas voir tous ses espoirs de vengeance réduits à néant. Discrètement, il lui pince légèrement les côtes pour qu'elle revienne parmi eux.

Ça a le mérite de fonctionner rapidement. Ayaka reprend ses esprits et rend enfin son sourire à Eiji. L'homme prend sa main dans la sienne et pose ses lèvres dessus. Ayaka doit réprimer la nausée qui l'envahit quand Eiji, finit par se placer près de son associé et prendre la parole.

- J'ai vérifié vos références mademoiselle Woodward. C'est vraiment très impressionnant. Une femme d'affaire redoutable. Sourit il grandement. Vous savez, je pense que l'on se ressemble un peu tout les deux.

- Ah oui ? Fait Ayaka, à la limite de l'explosion.

- Oui. Moi aussi je ne laisse personne me barrer la route. Tenez par exemple, je n'ai pas hésité à envoyer une femme en prison, pour bâtir cette société.

C'est ainsi, que Rindou comprend qui est cet homme qui les a rejoint. Il ne va quand même pas oser se vanter de ça ?

- Dites m'en plus ? Fait Ayaka, un air de défi dans la voix.

- La sœur de ma femme, pour être exact. Une idiote qui pensait pouvoir m'empêcher de faire ce que je voulais. Mais... personne ne peut rivaliser avec Eiji Miruki. Elle l'a bien compris. Ça a été tellement facile de la berner et de la piéger, qu'elle m'a presque fait de la peine. Même ma femme était dans le coup. J'obtiens toujours ce que je veux.

"Un enfoiré de première." Pense Rindou.

Le regard du jeune Haitani, se pose sur Ayaka et lui demande presque la permission de mettre son poing, dans la figure de cet homme.

Eiji représente tout ce que Rindou exècre. Ce genre d'homme sans foi ni loi, capable de n'importe quoi pour écraser quelqu'un. Cet homme n'a aucun mérite mais ose tout de même se congratuler.

- Parlons affaire voulez vous ? Demande Rindou, afin d'éviter tout débordement de la part d'Ayaka.

Pendant plus d'une heure, ils discutent investissements, gros sous et arnaques en tout genre. Eiji a tellement d'égo, qu'il ne se méfie de rien et donne presque à Ayaka de quoi le détruire sur un plateau. Avant qu'ils ne prennent congés, Eiji s'adresse de nouveau à Ayaka.

- Vous savez vous me rappelez un peu ma femme physiquement. Mais... ne le lui dites pas, vous êtes plus belle qu'elle.

- J'ose l'espérer. Répond Ayaka, impatiente de s'en aller.

"C'est pas le respect qui l'étouffe celui là." Constate Rindou.

Quand tous deux se trouvent dans l'ascenseur, rare lieu sans caméra, Ayaka se mord fortement le poing. Elle se ferait presque saigner, tant elle essaye de contrôler son envie de hurler.

"Comment peut il se vanter si facilement de ce qu'il a fait ?"

- Tu vas te faire mal. Lui dit Rindou, voyant ses dents s'enfoncer de plus en plus dans sa chair. Il ne mérite pas que tu te mettes dans cet état.

Elle finit par retirer son poing de sa bouche et y constate l'emprunte prononcé de ses dents.

Il n'est pas rare, qu'Ayaka ait une envie folle de hurler. En général, ça passe quand elle mord son poing. Cependant, elle n'a jamais laissé de trace aussi profonde.

Revoir Eiji face à elle, de bonne humeur et ayant tout ce qu'il désire lui a fait l'effet d'un coup en plein visage.

Perdue dans ses pensées et dans son plan de vengeance qui se dessine de plus en plus clairement, elle ne s'aperçoit même pas qu'ils sont sortit du bâtiment. La voix de Rindou la ramène une nouvelle fois sur terre.

- Dis... j'aimerai bien continuer à participer à cette mission. Lui dit Rindou. Je veux t'aider à le faire payer. Enfin... si ça te convient.

- Oh... oui ça me convient. Dit elle la tête baissée. Et... je te remercie d'être venu aujourd'hui, même si tu m'en veux encore.

- J'ai arrêté de t'en vouloir il y a un moment déjà, mais c'était assez marrant de te voir galérer avec tes excuses.

Ayaka a un petit rire silencieux. Elle doit bien reconnaître, que la présence de Rindou l'a beaucoup aidée.

- C'est de bonne guerre j'imagine. Répond t'elle.

Elle se demande comment ça se fait que Kakucho et Rindou veuillent l'aider alors que ça ne leur rapporte rien. Est ce que certaine personne peuvent juste avoir envie d'aider, par pur altruisme ? Elle n'en sait rien mais décide de leur laisser le bénéfice du doute pour le moment.

L'après midi est assez avancé, quand ils reviennent au QG. Les autres sont surpris de les voir arriver ensemble.

- On s'est croisés à l'entrée. Précise Kakucho pour éluder les questions.

Voyant Ayaka devant lui, Mikey cherche son regard mais s'aperçoit rapidement qu'elle le fuit. Qu'est ce qu'il a bien pu faire de mal ? Pourquoi est ce qu'elle est si distante ces derniers jours ? Ce n'est quand même pas à cause de ce fichu livre ? Elle est pourtant contente de l'avoir.

Comprendre les femmes n'a jamais été son fort, en particulier quand il s'agit d'Ayaka. Elle est vraiment imprévisible. La voyant disparaître rapidement, il se dit qu'il lui parlera ce soir. Elle n'a pas l'air disposée à une conversation pour le moment. Il soupire fortement et se laisse retomber sur le canapé espérant retrouver rapidement les faveurs d'Ayaka.

Pour le moment, Ayaka se dirige vers ses appartements. Garder le contrôle l'a littéralement épuisée. Elle sursaute, lorsqu'elle voit Izana assit devant sa porte, le livre qu'elle lui a offert entre les mains.

- Je ne voulais pas te faire peur. Déclare t'il, en se relevant.

- C'est rien. Qu'est ce que tu fais là ?

- Je suis venu te remercier. Répond Izana désignant le livre qu'il tient.

- Je ne vois pas de quoi tu parles. C'est sûrement Mikey qui te l'a offert. Ironise t'elle.

Il a un rire désabusé. De toute façon, il ne s'attendait pas à une autre réaction.

- Tu diras à Mikey, que ce cadeau m'a fait vraiment très plaisir alors. Rit il encore.

- Ce sera fait.

Elle partage un peu son rire et quand il commence à s'éloigner, elle l'interpelle.

- Combien de temps il t'a fallut pour le trouver ?

Il soupire. Elle sait de toute façon, alors à quoi bon faire semblant ?

- Six mois. Souffle t'il.

Elle s'avance doucement vers lui et enfouit son visage dans son torse. C'est comme si tout le poids du monde la quittait avec ce geste. Délicatement, Izana enroule ses bras autour d'elle. Elle a l'air si vulnérable en ce moment. Il a toujours eu cette envie de la protéger de tout et de tout le monde, encore plus quand elle est comme ça.

- Merci. Chuchotte t'elle. Je ne sais pas pourquoi mais... ton geste me touche beaucoup. Merci, d'avoir fait ça pour moi.

- Quand tu veux, Aya.


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