Exécution. (1)
- On est quoi toi et moi, Aya ? Lui demande Izana une nuit, alors qu'elle est blottie contre lui.
Elle se redresse les sourcils froncés, plantant son regard dans le siens.
- Pourquoi tu me demandes ça tout à coup ?
- Je sais pas. Souffle t'il. Tu ne veux toujours rien officialiser, alors...
- Tu sais très bien, pourquoi je ne veux pas Izana.
- Ouais, mais j'en ai marre de venir ici en douce comme un ado qui doit se cacher de ses parents. J'ai passé l'âge et toi aussi.
- Je sais. Je suis désolée, mais Mikey...
- Mikey va bien, Aya. La coupe t'il. Il est sûrement un peu peiné quand il te voit proche de moi je te l'accorde, mais il en rajoute.
- Ça je n'en suis pas sûre.
- Moi j'en suis sûr. Je le connais mieux que toi. Mikey est loin d'être idiot. Il sait que si tu penses qu'il souffre tu vas te rapprocher de lui. Ça marche c'est ça le pire. Répond Izana, fixant le plafond l'air dépité.
Ayaka se sent perdue. Pourquoi est ce si important pour Izana, d'officialiser ce qu'il y a entre eux ? C'est avec lui qu'elle est tous les soirs et c'est lui qu'elle aime. Pourquoi ça ne lui suffit pas ?
Tout de suite, elle pense qu'il doute de ses sentiments pour lui. Ça l'agace vraiment.
- Très bien. Fait elle fermement, se levant brusquement du lit. Je vais aller réveiller tout le monde, les réunir et annoncer que je suis avec toi. Tu arrêteras peut être de douter du fait que je t'aime, comme ça.
Avant qu'elle n'aille trop loin, il lui retient le poignet. Elle se tourne vers lui, le regard toujours en colère.
- C'est pas ça. Assure t'il. Je ne doute pas de toi. Je... j'ai juste... peur de te perdre. Moi aussi, je t'aime Aya. Je te l'ai déjà dit, te perdre c'est quelque chose que je ne pourrai pas gérer. Je ne sais pas dans quel état je serai si... si tu me laisses.
Voilà le genre de parole qui fait mal au cœur de la jeune femme.
"Ne parles pas comme ça, s'il te plaît." L'implore t'elle interieurement.
C'est une torture. Une vraie torture. Dans quelques jours, elle ne sera plus là. Il ne peut pas parler comme ça. Comme si elle lui était indispensable.
Plus les jours passent plus le cœur d'Ayaka se serre. Quelque chose qu'elle n'aurait jamais cru possible.
"Je suis désolée... tellement désolée." Se répète t'elle, à chaque fois qu'elle le voit endormi à ses côtés.
C'est une chose qu'elle se répète aussi quand elle voit Mikey, de plus en plus déprimé et pourtant beaucoup plus soulagé quand elle est près de lui.
"Un poison, c'est ce que je suis. Un véritable poison, pour tout les deux."
Elle a encore plus mal aujourd'hui. Aujourd'hui est la veille du jour où son plan prend fin. Le jour où, elle devra s'en aller.
Elle s'est assurée que Nori soit à l'internat ces deux prochains jours. Ainsi, il n'assistera à rien. Surtout il ne sera pas en danger. Ce n'est pas de sa faute, si ses parents ont fait des choses horribles.
Elle a surtout gardé l'adresse de l'internat secrète, pour les autres membres du gang. C'est de là qu'elle partira.
Pour l'heure, c'est au tour de Sanzu d'agir. Ayaka a donné rendez vous à Jonko mais c'est sur Sanzu qu'il est tombé. Bien décidé à s'amuser un peu, le jeune homme a ramené sa victime dans le sous sol crasseux du QG.
Effrayé par cet homme qu'il n'a jamais vu, Jonko a du mal à réaliser ce qui lui arrive. Toutefois, dans ce sombre endroit il y décèle une odeur putride. Ça sent littéralement la mort ici.
Les poignets fermement attachés à une chaise qui a sûrement fait son temps, Jonko voit ce sourire chez Sanzu. Celui qui fait si peur. Celui qui résulte de son excitation quant à ce qu'il s'apprête à faire.
Jonko gigote vivement essayant de se libérer. Peine perdue. Sanzu n'en est pas à son coup d'essai. Toutefois, ça l'amuse toujours cet instinct de survie chez ses victimes, qui les pousse à vouloir s'échapper, alors qu'ils savent parfaitement que c'est inutile.
Il le laisse se débattre un peu, pendant qu'il nettoie soigneusement quelques outils, dont il a prévu de se servir. Une fois sa tâche exécutée, il prend enfin la parole.
- Ça ne sert à rien tu sais ? Lui dit il. Tu ne sortiras pas de là. Enfin... si, tu sortiras mais pas de la manière que tu espères. Conclut il, souriant un peu plus.
- Qui... qui êtes vous ? Demande Jonko, haletant et la peur au ventre.
- Ah mince, j'avais oublié. Sanzu Haruchiyo. Je suis responsable des divertissements.
Est ce que cet homme est fou ? Se demande Jonko. Sadique peut être ? Jonko ne le connaît pas. Peut être s'est il trompé de personne ?
Oui la peur rend Jonko un peu idiot et surtout désespéré. On le serait pour moins.
- Je... est ce que je peux savoir ce que j'ai fait au moins ?
Peut être son bourreau se raisonnera t'il ? Peut être se rendra t'il compte qu'il ne lui a rien fait ?
- Outre le fait que tu aies vendu de la drogue dans nos rues, tu dois mourir... c'est comme ça. Puis... j'ai besoin de m'amuser. Répond t'il, haussant les épaules.
N'a t'il pas de remord ? Comment peut il avoir l'air si enthousiaste à l'idée de torturer quelqu'un ?
- Bon. Soupire Sanzu. Commençons, tu veux bien ?
Il ne lui laisse pas le temps de répondre et commence à lui arracher lentement les ongles. Les cris de Jonko, ont quelque chose de satisfaisant pour lui.
Quelques étages plus haut, cela fait deux heures que Sanzu torture Jonko. Les autres sont réunis dans les espaces communs, mettant au point les derniers détails du plan d'Ayaka.
- Au moins... cette fois tu seras libre. Assure Kakucho.
Elle hoche faiblement la tête dans un petit sourire.
- Tu es sûre de vouloir faire ça ? Demande Mikey.
Il préfère s'en assurer. Il ne sait que trop bien ce que c'est de tuer des gens qui autrefois étaient notre famille.
- Oui. Répond Ayaka le ton neutre.
Elle est préoccupée par autre chose. Sanzu n'est toujours pas revenu et elle commence à trouver le temps long.
- Ça fait combien de temps que Sanzu est en bas ? S'impatiente t'elle.
- Deux heures bien tassées, je crois. Lui répond Ran.
- Ça suffit. Souffle Ayaka, se levant du canapé.
- Où est ce que tu vas ? Lui demande Izana.
- Je vais juste abréger ses souffrances.
Les regards surpris se posent sur elle. Elle avait pourtant dit, qu'elle laisserait Sanzu s'en occuper.
- C'est moi qui ai voulu l'éliminer. Explique t'elle. Autant en finir moi même. Sanzu s'est assez amusé. Jonko n'est pas si horrible que ça. Il est juste vraiment idiot. Je veux en finir rapidement. Et puisqu'aucun d'entre vous n'est d'humeur à contrarier Sanzu... j'y vais.
Sans plus d'explication, elle se dirige d'un pas décidé vers le sous sol. Quand elle y pénètre, elle constate rapidement que Sanzu s'en est donné à cœur joie, tant Jonko est en train d'agoniser.
D'ailleurs, Sanzu est en train d'admirer son oeuvre. Tout y est passé. Sa propre mère ne reconnaîtrait pas Jonko.
- Qu'est ce que tu fais là ? Peste Sanzu. Tu as dit que tu me laisserais m'amuser !
- Et je crois que la récréation est finie. Il est à moitié mort. Ça suffit comme ça.
Ayaka tend sa main vers Sanzu. Dans un grognement agacé, il sort son arme de là où elle est rangé et la tend à Ayaka.
Quand elle s'avance vers lui, Jonko a du mal à la reconnaître. Pourtant, ce n'est pas la douleur qui provoque ça. Ayaka a changé de visage et il se demande si en ce moment, ce n'est pas elle la personne la plus effrayante dans cette pièce. Comme si, elle était deux personnes.
C'est exactement ce qu'est Ayaka. Quand elle n'est pas en mission, elle paraît certes un peu froide, mais au moins humaine et parfois même agréable.
Quand il s'agit d'une mission, Ayaka est vide. Vraiment vide. Aucune compassion, aucun sentiment, aucun remord, aucun cœur et surtout, aucune humanité. Chose qui transparaît très clairement sur son visage. Elle fait froid dans le dos.
Il n'y a plus de doute pour Jonko, c'est d'elle dont il a le plus peur en ce moment.
- Je... je t'ai aidé. Tente t'il, alors qu'elle s'arrête devant lui.
- C'est vrai. Dit elle, le ton neutre. Tu m'as été d'une aide précieuse. Mais il est temps de mettre fin à nôtre collaboration.
- P-pourquoi ? Articule difficilement Jonko, tant la douleur l'assaille dans toutes les parties de son corps, dont certaines qu'il n'a même plus.
- Parce que je t'ai menti. Répond t'elle, haussant les épaules. Je n'ai aucune intention d'épargner ma sœur. Mais, si ça peut te rassurer, tu la reverras bien assez tôt.
Jonko est en train d'agoniser et de s'étouffer avec son propre sang. Toutefois, il rassemble le peu de force qu'il lui reste pour s'adresser une nouvelle fois à Ayaka.
- Tu... tu n'as pas d'âme... tu es... un monstre.
- Tout juste. Répond Ayaka.
Une fraction de seconde plus tard, le bruit d'une déflagration résonne dans le sous sol et entraînée par le poids désormais mort de Jonko, la chaise se brise le laissant tomber au sol.
Sans aucune émotion, Ayaka rend son arme à Sanzu. Elle baisse son regard et souffle d'agacement.
- Et merde. Se plaint elle. Mes chaussures.
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