Espionnage.

Jonko Yamato, avait beau avoir les meilleurs intentions du monde, il n'en demeurait pas moins un trouillard.

Selon Ayaka, c'était un idiot. S'enticher d'une femme qui n'en avait rien à faire, il fallait être au moins un demeuré selon elle.

Toutefois, le peu de jugeote de Jonko, faisait les affaires d'Ayaka. Il avait tellement peur qu'elle s'en prenne à Mako qu'il ferait n'importe quoi pour qu'elle ne le fasse pas.

C'est comme ça qu'Ayaka le tenait. Elle le savait et en jouait parfaitement. De plus, elle lui faisait peur. Elle l'avait bien remarqué quand il détournait vivement le regard quand il rencontrait le sien.

Tant qu'il croirait qu'il protégeait Mako en obéissant à Ayaka, la jeune femme était tranquille.

Lorsqu'en compagnie de Kakucho et Rindou elle le rejoint dans l'enceinte de la société d'Eiji, il montre déjà quelques signes de peur. Ayaka roule des yeux. Elle le trouve vraiment ridicule.

- Je ne vais pas te manger. S'agace t'elle.

- Tu... tu as entaillé mon bras. S'explique t'il.

- Et il est guérit, problème réglé. Tranche t'elle.

Ça Kakucho et Rindou ne le savait pas. Quand à t'elle pu entailler le bras de cet homme ? Kakucho comprend rapidement que ça a dû avoir lieu lors du sevrage de Mikey. Elle était dans une telle colère qu'elle aurait très bien pu faire ça.

Préférant ne pas s'attirer les foudres de la jeune femme, il lui confirme qu'il a désactivé toutes les caméras de surveillance, avant qu'ils arrivent.

Il est tremblant, nerveux et préférerait être n'importe où ailleurs. Ayaka s'en amuse pour être honnête. Jamais elle n'aurait penser faire peur à quelqu'un à ce point là. Elle se dit que le portrait d'elle qu'ont dû lui dresser Eiji et Mako, doit probablement y être pour quelque chose.

Au moins tant qu'il aura peur d'elle, il ne la trahira pas. Ayaka a toujours cru au pouvoir de la peur. Jonko lui donne raison en ce moment.

S'il ne fuit pas c'est uniquement pour la perspective de voir Eiji disparaître de la vie de Mako et ainsi, avoir le champ libre.

- J'ai endormi le vigile à l'entrée. Annonce Ayaka, d'un naturel déconcertant. Je te laisse gérer ça. Dit elle a Jonko.

- Et... comment je fais ? Manque t'il de s'étouffer.

- Ça c'est pas mon problème. Soupire t'elle.

Kakucho et Rindou, voient bien qu'Ayaka s'amuse à déstabiliser Jonko. Ça les fait rire interieurement, ses expressions d'effroi et de terreur sur son visage quand elle s'adresse à lui. Alors, ils la laissent faire et lui prête même main forte.

- Tu sais que si jamais il parle et que nous sommes impliqués... c'est à toi qu'on s'en prendra, n'est ce pas ? Fait Kakucho.

Jonko déglutit péniblement. Ce n'est vraiment pas pour lui cette vie de danger.

Le sortant de son inquiétude, Ayaka lui tend un petit appareil.

- Tiens. Installe ça sur la caméra principale.

- A quoi ça sert ? Ose t'il demander.

- Ça sert à ce que nous puissions profiter des images nous aussi.

- Si ce n'était que ça... tu aurais pu me le donner sans prendre la peine de te déplacer.

- Je préfère vérifier que tu ne fais rien qui pourrait me nuire. Assure t'elle.

C'est faux. Le fait est que ce qu'Ayaka vient de donner à Jonko, n'est qu'un leurre. La vraie raison de leur présence ici est ce que Rindou Haitani vient de finir d'installer discrètement, sur un des ordinateurs. Il faudra tout de même qu'Ayaka enfile encore quelque fois, le costume de Mademoiselle Woodward, pour que ça fonctionne.

Une fois Jonko revenu et la confirmation sur le travail bien fait de Rindou, obtenue dans un hochement de tête, il est l'heure pour eux de s'en aller et de permettre à Jonko de respirer un peu.

- Une dernière chose. Fait Ayaka, se tournant vers Jonko. Quand Eiji rentrera, dis lui que Mademoiselle Woodward serait vraiment ravie de le revoir.

Entendant le sous entendu d'Ayaka, Jonko a une expression de stupeur. Ayaka le remarque et s'en agace.

- Ne va pas te faire ce genre d'idée ! Gronde t'elle. Un peu de respect !

- Tr-très bien.

Sur ces mots, ils disparaissent et Jonko s'affale sur un des fauteuils dans un long soupir de soulagement et de désespoir.

Arrivés dans la voiture, les trois compagnons ne peuvent retenir leurs rires plus longtemps.

- Mais quel trouillard ! Lance Rindou Haitani.

- Il se pisse dessus à chaque fois. Rajoute Kakucho.

- Faut dire que tu ne l'a pas aidé non plus en le menaçant. Constate Ayaka.

- J'avais envie de m'amuser un peu aussi. Explique t'il. Puis, tu lui a entaillé le bras Aya.

- Il n'avait qu'à me répondre et je ne l'aurais pas fait. J'étais très en colère.

- Rappelle moi de ne pas t'énerver à l'avenir. Je ne souhaite pas de cicatrice. Dit Rindou.

- Les trouillards sont les meilleurs ! Déclare Ayaka. Ils ont tellement peur qu'ils n'oseraient jamais te trahir. Ils sont vraiment très loyaux dans leur genre.

Les rires repartent et ils prennent le chemin du QG, avec cette sensation de plan qui progresse et qui va fonctionner.

Une fois au QG, Kakucho et Rindou disparaissent dans leurs appartements, laissant Ayaka dans les espaces communs.

Elle s'assoit sur un des canapés et sur la grande horloge en face d'elle, elle constate l'heure. Minuit trente. Elle se rappelle de la date d'aujourd'hui. Une forte émotion s'empare d'elle.

Quoi de plus ironique que cette date arrive au moment où elle met ce satané plan en place ?

Elle fixe le plafond, comme si elle espérait que ses parents la voient.

- Je suis désolée. Murmure t'elle.

- Tu es désolée, pourquoi ?

Entendant cette voix, Ayaka se retourne et fait face à Mikey. Il ne dort pas beaucoup. Pas étonnant qu'il soit là, à cette heure ci.

- Pas grand chose ne t'en fait pas. Répond t'elle, alors qu'il s'assoit près d'elle.

- Comment s'est passé vôtre mission ? Demande t'il, pour changer de sujet.

- On ne peut mieux. Sourit elle. Jonko a eu une peur bleue. C'était très amusant.

- Faudrait pas lui provoquer un AVC, tant qu'on a encore besoin de lui. Explique Mikey, un peu amusé.

- On devrait éviter c'est vrai. Rit elle, un peu.

Il partage un peu son rire. Depuis qu'Ayaka s'est radoucie, Mikey apprécie ce genre de moment avec elle. Simples et apaisants

- Du coup... qu'est ce qui te préoccupe ? Lui demande t'il.

- Oh... c'est... l'anniversaire de la mort de mes parents aujourd'hui.

Mikey lui lance un regard compatissant.

- Et. Reprend Ayaka. Depuis tout ce que je sais, je me dis que peut être... j'aurai pu... empêcher ça.

- Et comment ? Tu n'étais qu'une ado à l'époque. Tu ne pouvais pas te douter, de ce qui se passerait. Personne... ne peut se douter de ça.

- Je sais pas... j'aurai peut être dû être plus méfiante.

- Envers ta propre sœur ? Tu ne savais pas. Ne te blâme pas pour ça. Je suis sûr qu'ils savent que ce n'est pas ta faute.

Elle lui offre un sourire triste et soupire, s'affalant un peu plus sur le canapé.

- Ils doivent être sacrément choqués. Dit elle dans un souffle.

- Hm ?

- Leur deux filles sont devenu des criminelles. Ils n'auraient certainement pas voulu ça.

- Je pense que personne ne veut ça. Mais... parfois, on fait ce qu'on peut pour survivre à ce tout ce qui nous est arrivé.

Elle hoche la tête et Mikey passe son bras derrière elle.

- Approche. Chuchotte t'il.

Elle le laisse faire et se blottie contre lui. Au bout de quelques minutes, elle relève son visage vers lui et sans qu'elle ne s'y attende, Mikey pose ses lèvres sur les siennes.

Elle se détache assez rapidement, sous le regard désolé de Mikey.

- Pardon... excuse moi, je...

- C'est rien. Le coupe t'elle en se levant. Je... je vais y aller.

Sans un autre regard elle file vers ses appartements, tandis que Mikey se maudit interieurement d'avoir voulu aller trop vite.

Ayaka n'est pas au bout de ses peines. Devant ses appartements, se trouve Izana. Elle lui adresse un sourire qu'il ne lui rend pas.

- Tu vas bien ? Demande t'elle, surprise par sa soudaine froideur.

- Je t'ai vu avec Mikey. J'étais venu voir comment tu allais.

- Oh... c'est pas ce que tu crois.

- Je sais que ce n'est pas ce que je crois. Mais tu le laisses faire. Tu me dis que tu m'aime et tu le laisses se faire des idées.

- Tu es jaloux ? S'inquiète t'elle.

- Bien sûr que je le suis ! Que tu veuilles le préserver, je comprends. Mais pense un peu à ce que moi je peux ressentir. Ça me fait mal de te voir dans cette situation avec lui.

- S'il te plaît. Dit elle, un peu honteuse. Essaye de comprendre.

- J'essaye, Aya. Souffle t'il. J'essaye tout le temps de te comprendre. Mais là... je ne sais même plus quoi penser.

- Je... je suis désolée.

Elle ne voulait pas qu'il doute d'elle. Mais, en y réfléchissant, elle aurait sûrement pensé la même chose à sa place.

- Ouais... moi aussi. Répond Izana, avant de la laisser là.

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