Conscience.
Kakucho Hitto se réveille quelques heures plus tard, dans une chambre qu'il ne connaît pas. Sa tête lui fait un mal de chien et des bribes d'hier lui reviennent.
Allongé à l'arrière de la voiture d'Ayaka il tentait de lui parler.
- Il... il faut que tu me laisses au QG. Avait il bredouillé difficilement.
- Je ne sais pas où il est. T'es pas en état de m'indiquer la route. Tu vas devoir te contenter de mon appartement.
Il y avait quelque chose d'étrange, dans la voix de la jeune femme, se rappelle t'il. Quelque chose dans le ton qu'elle avait employé. Comme si elle était blessée. Y était il pour quelque chose ?
Il ne se souvient de rien d'autre mais espère fortement que ce n'est pas le cas. Il a beau être en colère contre elle, il ne veut pas la blesser.
Il se redresse difficilement et passe ses deux mains sur son visage. Il ne tient vraiment pas l'alcool et la douleur dans son crâne, à chacun de ses mouvements le lui rappelle vivement.
Il s'appuie sur ses poings et décide de se lever. Il apréhende de croiser Ayaka et de devoir s'expliquer avec elle. Il ne sait pas ce qu'il a pu lui dire. Il a beau essayer de se souvenir, impossible de savoir la moindre parole qu'il a prononcé.
Il arrive dans le salon et entend des bruits derrière la porte d'entrée. Il devine la voix d'un enfant et de deux femmes avec lui.
En effet, Ayaka et Kate sont avec Nori. Ayaka lui explique qu'elle ne l'emmène pas à l'école ce matin, mais qu'elle vient le chercher à midi pour l'emmener manger.
Le petit garçon à l'air tout en joie ce qui arrache malgré lui, un sourire à Kakucho.
- Le monsieur avec la cicatrice... il est méchant ? Dans les histoires à l'école, on dit que les méchants ont souvent des cicatrices.
Nori avait vu Kakucho endormi ce matin. Pensant réveiller Ayaka, il était allé dans sa chambre et la jeune femme l'avait rattrapé rapidement.
- Ne fait pas ça. Lui répond Ayaka.
- Ça quoi ?
- Juger les gens sur leur apparence. Ça ne se fait pas. Il... il n'est pas méchant. C'est quelqu'un de bien, à qui il est arrivé de mauvaises choses. Mais c'est quelqu'un de très loyal. Il tient toujours sa parole. C'est... un vrai ami. Je ne l'aurais pas amené ici si c'était quelqu'un de mauvais.
Si Ayaka savait que Kakucho entendait, elle n'aurait certainement pas été aussi dithyrambique. Mais, elle dit le fond de sa pensée en ce moment.
Kakucho mentirait s'il disait que les paroles de la jeune femme le laissent indifférent.
Entendant que Nori s'en va, Kakucho et son indéniable courage de ce matin, vont s'assoir sur le canapé. Hors de question qu'elle sache qu'il l'a entendue.
Quand elle revient dans son appartement, Ayaka se fige en voyant le jeune homme.
- Oh. Fait elle. Bonjour, tu es debout depuis combien de temps ?
- Je... je viens de me lever... merci... de m'avoir aidé.
- Je t'en prie... je te devais bien ça.
Il hoche simplement la tête. Il doit savoir ce qu'il lui a dit, ne serait ce que pour s'en excuser s'il a été dur avec elle.
- Je... je sais que je t'en veux pour beaucoup de choses. Mais... Commence t'il, hésitant. J'espère que je ne t'ai pas mal parlé ou insulté...
Ayaka avait raison. Le Kakucho sobre, n'aurait jamais osé lui parler comme il l'a fait hier soir. Tout simplement parce qu'elle est une femme et qu'il est dans les principes de Kakucho de respecter une femme qui qu'elle puisse être. Alors, elle décide de lui mentir. A quoi bon le faire se sentir plus coupable ?
- Non. Répond t'elle. Tu pestais dans ton coin sur... les raisons de ton ivresse. T'étais déjà bien endormi. Je ne suis même pas sûre que tu aies réalisé que c'était moi au début. T'en fait pas... tu ne m'as rien dit de grave.
- Tant mieux. Souffle t'il.
Il est vraiment soulagé. Ayaka s'en rend compte. Toute vérité n'est pas bonne à dire et elle sait qu'elle a bien fait de lui cacher celle là. Toutefois, elle reprend la parole.
- Je suis désolée... pour Izana... je ne pensais pas... lui apprendre quelque chose et...
- Je sais. La coupe t'il, levant sa main devant lui. C'est pas de ta faute. J'aurais dû le lui dire bien plus tôt. Dit il, baissant la tête.
Il a l'air si blessé de cette dispute avec Izana, qu'Ayaka culpabilise grandement. Jamais elle n'aurait prit le risque de parler de ça à Izana, si elle avait su qu'il y avait la moindre chance qu'il ne soit pas au courant.
- Il est en colère contre moi. Reprend Ayaka. Uniquement contre moi. Pas contre toi. Il va finir par s'en rendre compte. Je suis sûre que ça va s'arranger.
- J'espère que tu as raison. Souffle t'il.
- Tu veux que j'essaye de lui parler ? Tente t'elle.
- Honnêtement, Ayaka, il t'écoutera encore moins que moi. Déplore t'il.
Il a raison. Le fait est qu'Ayaka est perdue. Elle ne voulait pas d'une telle situation. Elle ne voulait pas que Kakucho et Izana se perdent l'un l'autre. Pas après tout ce qu'ils ont pu traverser. Pas avec cette profonde amitié qui les lie.
- Je vais y aller. Intervient Kakucho, coupant court aux pensées de la jeune femme. Merci encore de m'avoir aidé. Et... désolé de t'avoir déranger. Ça ne se reproduira plus. Ah... et ne t'en fais pas je... je ne dirai à personne... où tu vis.
Elle hoche la tête dans un timide sourire et le regarde passer la porte. Elle sait qu'il tiendra cette promesse. Malgré tout ce qui a pu de passer, Kakucho est un homme de parole.
Une fois la porte fermée, elle va s'affaler sur son canapé en soupirant fortement. Son amitié avec Kakucho lui manque depuis un an. Elle ne peut le nier. Elle s'en veut beaucoup de lui avoir fait du mal inconsciemment. Elle espère de tout cœur qu'Izana se rendra compte que c'est à elle et uniquement à elle, qu'il doit en vouloir. Si elle doit subir ses foudres elle y est préparée. Elle le mérite de toute façon.
Kakucho arrive au QG après une bonne heure de trajet. En y entrant, il tombe sur Ran Haitani.
- Mais enfin, où étais tu ? Lui demande t'il.
- J'avais besoin de décompresser. Répond simplement Kakucho.
- Oh. Commence Ran, avec un sourire en coin. Alors tu étais chez une femme ?
- Voilà. Soupire Kakucho.
Ran à toujours pensé que le meilleur moyen de décompresser était une femme. Alors, pourquoi le contre dire maintenant ? S'il peut éviter de mettre la puce à l'oreille de quelqu'un autant aller dans son sens.
- Tu tombes bien en fait, on allait commencer une réunion. Lui apprend Ran.
Son mal de crâne, ne met pas Kakucho dans les meilleures conditions mais autant ne pas le faire savoir.
Pour cette réunion, il est question de cette organisation criminelle, qui en a après eux. Izana expose les renseignements qu'il a sur un de leurs membres, le numéro deux de cette organisation, sans pour autant dire comment il a obtenu ces renseignements.
- Il a un fils, de ce que je lis. Intervient Mikey, une feuille à la main. Visiblement il a le même âge que Nori. Vous croyez qu'Ayaka est au courant ?
- Ça m'étonnerait qu'elle ne le soit pas. Répond Koko. On la connaît assez pour savoir qu'elle a toujours une longueur d'avance sur tout le monde.
- Ce genre de mec n'a aucun scrupule. Intervient Rindou. Ça ne m'étonnerait même pas qu'il se servent de son fils, pour atteindre Ayaka. Il faudrait peut être savoir dans quel école il est.
Pour toute réponse, Ran lui montre une des feuilles qu'il a dans les mains pour lui donner cette information. Sur ce document, l'adresse de l'école, la classe de Jim et surtout les élèves qui y sont.
Rindou aperçoit donc le nom de Nori. Ils n'ont pas perdu de temps. Se dit il.
- Ouais. Soupire t'il. C'était prévisible.
- Pourquoi on fait ça ? Intervient Sanzu, en colère. S'ils veulent la butter, autant les laisser faire ! Ça ne nous concerne pas.
Koko se fend d'un rire. Décidément, Sanzu ne voit pas plus loin que le bout de son nez.
- Tu te fous de ma gueule, c'est ça ?! S'emporte Sanzu.
- Oui un peu. Répond Koko. Tu ne sais pas réfléchir ou quoi ? En venant ici, on est tombé dans un piège ! Même s'ils finissent par la butter comme tu dis, tu crois qu'ils vont mettre combien de temps pour s'en prendre à nous, après ?
- On a qu'à rentrer chez nous et le problème est réglé ! Propose Sanzu.
Koko soupire d'agacement.
- Que quelqu'un lui explique par pitié. Désespère Koko.
- On ne peut pas rentrer. Lui dit Rindou. Ils ont sûrement déjà tous les renseignements nous concernant. On ne sera pas en sécurité chez nous. La seule manière pour qu'on le soit, c'est d'en finir avec eux. Ce ne sera pas facile. Il faut qu'on reste ici. Ça te fait peut être chier, mais le seul moyen pour qu'on s'en sorte tous, c'est de faire front commun avec Ayaka.
- Alors on doit sauver ses fesses ? Après ce qu'elle a fait ?! S'énerve Sanzu.
- Oui. Intervient froidement Mikey. Si ça ne te plaît pas, libre à toi de faire cavalier seul. Je te souhaite bonne chance.
Sanzu souffle et se renfrogne sur lui même. Un vrai gamin quand il est comme ça. Pense Kokonoi.
- Tu en dis quoi toi ? Demande Ran à Izana.
Sanzu est beaucoup trop incontrolable pour dire la vérité sur ses véritables intentions. Comprend Izana. A force que l'on s'oppose à lui, il va vraiment finir par agir seul. Ayaka a plus à craindre de Sanzu en colère que de n'importe quel organisation. Arrivera un moment où même Mikey ne pourra pas le contrôler, tant sa haine pour Ayaka est grande. Alors, mieux vaut le rallier à sa cause pour tenter de l'empêcher de faire n'importe quoi. Alors, il répond.
- Ma position n'a pas changé. Je ne veux plus qu'Ayaka soit un problème.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top