Ceux qui tiennent à nous.

- Pourquoi tu me demandes ça ? L'interroge Kakucho, préoccupé par l'évidente inquiétude de la jeune femme.

Ayaka prend une grande inspiration et décide de lui révéler où elle s'est rendue, après qu'il lui ait montré le téléphone de Mikey.

Elle lui raconte ainsi la discussion qu'elle a eu avec Mako. Cette discussion qui l'a totalement chamboulée. Cette discussion qui est arrivée à la faire douter de qui elle est vraiment.

Surtout elle lui révèle pourquoi, Mako avait besoin de son aide. Elle veut fuir son mari. Ayant compris que sa sœur avait plus de ressources et d'intelligence qu'elle, elle s'est tout simplement dit qu'elle serait la meilleure option.

- Qu'est ce que tu comptes faire ? Lui demande Kakucho.

- J'en sais rien. Soupire t'elle. J'en sais rien du tout. Si je lui dis non... qui sait ce qu'elle ferait après. Lequel d'entre vous risquerait quelque chose ? Je ne veux pas que... je ne veux pas que qui que ce soit souffre ici... à cause de moi.

A ces mots, Kakucho a un sourire. Sourire qui surprend fortement Ayaka, qui le lui signifie en fronçant les sourcils.

- Tu viens de répondre à ta première question. Lui explique t'il. Tu n'es pas comme ta sœur.

- Ça tu vois... j'en suis pas sûre. Je veux dire... je suis égoïste... très individualiste...

- Et pourtant, tu es allée la voir parce que tu ne cautionnes pas ce qui est arrivé à Mikey. Parce que malgré ce que tu peux dire, tu tiens assez à lui pour même envisager d'aider quelqu'un dont tu voulais te venger. Ta sœur ne penserait sûrement pas comme ça. Crois moi Aya, tu n'as rien à voir avec elle.

Elle ne semble pas convaincue de ce qu'il lui dit. Kakucho peut le comprendre. Même si elle lui voue une grande haine, Mako est tout de même sa sœur. Quelqu'un qu'elle a aimé. Alors venant des personnes que l'on a aimé, les paroles sont prises beaucoup plus au sérieux. Il décide donc de reprendre la parole.

- Tu es un vrai ouragan. Le genre d'ouragan, qui déboule dans ta vie et qui retourne tout sur son passage. Mais... ça nous convient. Parce qu'après avoir tout retourné, tu es capable de nous montrer à quel point ça a du bon. Tu es capable de voir la moindre de nos qualités et de nous la mettre en pleine figure. Tu l'as fait avec moi. Tu m'as laissé gagner ta confiance. En échange, tu m'as aidé à avoir confiance en moi. Avec une méthode bien à toi certes. Mais tu l'as fait.

Elle a un petit rire quand il termine sa phrase. Il est sincère avec elle. Bien qu'il ait eu envie de l'étrangler par moment, Ayaka l'a toujours poussé à sortir de sa zone de confort. Elle lui a donné de l'assurance.

- Comment tu agis, n'a rien à voir avec comment tu es. Reprend t'il. Tu agis comme ça pour te protéger, mais quand on apprend à te connaître, on découvre quelqu'un de confiance. Quelqu'un qui a vécut des choses qu'on ne devrait pas vivre mais qui fait avec. Quelqu'un qui s'est relevé toute seule. Rindou a fait ce constat. C'est pour ça qu'il tient à t'aider.

Elle a une petite moue. Les paroles de Kakucho l'apaisent un peu elle doit le reconnaître. Après tout, il est celui qui la connaît le mieux ici.

- Si tu regardes vraiment autour de toi, tu verras qu'on est beaucoup ici à tenir à toi. On tient vraiment à toi. On n'est pas très expressif je te l'accorde. Mais... c'est la vérité. Ce gang ne serait pas le même sans toi. Il y a plein de petits gestes qui te sont adressés. Tu ne les vois pas forcément, mais ils sont là. Ce ne serait pas le cas si tu étais comme Mako.

Est ce qu'il dit la vérité ? Est ce qu'on peut tenir à elle, malgré ce qu'elle est ? Est ce qu'il y a vraiment des personnes, capable de tenir à elle envers et contre tout ?

- Puis... continue Kakucho. Faut être vraiment digne de confiance pour ne pas révélé aux autres, que tu as trouvé Ran ligoté, la bite à l'air. Rit il.

- Comment tu sais ça ? Rit elle aussi.

- L'autre soir, il était ivre mort et il croyait parler à son frère.

Ils partagent un rire, qui fait du bien à Ayaka. C'est donc ça avoir des amis ? C'est avoir des gens à ses côtés capables de nous remonter le moral en un rien de temps ?

- Tu vois, c'est toi qu'il a appelé. Relève Kakucho.

- Oui parce qu'il s'est dit que ce serait vraiment la honte d'appeler l'un d'entre vous.

- Moi, je le vois pas comme ça. Il t'a appelé, parce qu'il savait qu'il pouvait te faire confiance. Il savait que tu ne dirais rien. Ran peut paraître vraiment idiot parfois, mais il est loin de l'être crois moi.

Ayaka hoche la tête et adresse un sourire de gratitude à Kakucho. Toutefois, elle est encore préoccupée. Que doit elle faire pour sa sœur ? Est ce qu'elle doit l'aider ?

Mako a su jouer sur la corde sensible d'Ayaka. En effet, elle lui a parlé de son fils. Mako ignorait qu'Ayaka connaissait déjà son existence mais elle savait que lui parler d'un enfant dans cette situation, pourrait faire pencher la balance.

C'est cette information que révèle la jeune femme à Kakucho, bien décidé à lui montrer son soutient.

- Quelque soit la décision que tu prends je te suivrai. Je t'aiderai. Si c'est ton neveu qui te préoccupe, on peut trouver un moyen de l'aider sans avoir à aider ta sœur. Si tu veux aider aussi ta sœur, personne ne t'en voudras. Il n'y a qu'à toi que revient cette décision et personne ne la contestera, fais moi confiance.

- Merci. Souffle t'elle. Vraiment... merci.

- Y a pas de quoi. Lui sourit il.

Lorsqu'elle quitte le bureau de Kakucho, Ayaka se sent comme plus légère. Comme si Kakucho venait de prendre sur lui, un peu du poids qu'elle porte. Comme s'il était d'accord pour le partager avec elle et ça lui fait un bien fou.

Elle n'a toutefois, pas le temps de souffler. En effet, Kokonoi amusé et sautillant l'attrape par le bras et l'entraîne elle sait où, lui expliquant qu'il faut absolument qu'elle voit quelque chose.

C'est à peine quelques instants plus tard, qu'ils se retrouvent devant le petit hublot donnant sur la salle d'entraînement en contrebas.

Ils y voient un spectacle des plus cocasse. En effet, Sanzu est seul, son arme à la main et semble s'entraîner d'une bien étrange manière, à faire peur à un adversaire imaginaire.

Ayaka et Koko ont du mal à retenir leur rire. La jeune femme se tourne vers lui très amusée.

- Mais qu'est ce qu'il fait ? A qui il parle ? Chuchotte t'elle, tentant de maîtriser son rire.

- J'en sais rien. Révèle t'il, sur le même ton qu'Ayaka. Mais il fallait que je te montre ça.

- Pourquoi ?

- Parce que tu es la seule avec qui je peux rire comme ça. Avoue t'il.

Ils restent ainsi plus de dix minutes à observer Sanzu parfaire ses punchlines et son côté effrayant. Quand ils ont eu leur compte, ils partent tout naturellement vaquer à leurs occupations.

Un peu plus tard, sur la table basse des espaces commun, Ayaka remarque qu'on a laissé une assiette avec son nom dessus. Intriguée, elle soulève le papier aluminium et voit des karaage.

Assez surprise, elle se tourne vers les autres, pour savoir qui les lui a laissé. C'est Rindou qui prend la parole.

- Puisque tu voles ceux de mon frère à chaque fois, je me suis dit que tu devais apprécier. On en a ramené alors je t'en ai laissé. Lui explique t'il, comme si c'était évident.

C'est donc ça, les petits gestes dont parlait Kakucho ? Koko qui tient à rire avec elle ? Rindou qui pense à lui laisser de la nourriture qu'il sait qu'elle apprécie ? Izana qui s'inquiète pour elle ? Mikey qui tente de la rassurer quand elle culpabilise ?

Faisant ce constat, elle repense aux paroles de Kakucho. Ce gang ne serait pas pareil sans elle. Elle s'aperçoit que la réciproque est vrai. Sans eux, son quotidien lui plairait beaucoup moins.

Est ce qu'elle a enfin trouvé ce qu'elle cherchait depuis si longtemps ? Un foyer ? Un foyer particulier certes, mais un foyer où elle aime être. Un foyer qui malgré tout la rassure.

Après avoir engloutit à une vitesse hallucinante ses karaage, Ayaka tient à aller voir Mikey. Elle veut lui parler. Lui expliquer pourquoi elle se sent coupable. Pourquoi elle pense que si elle n'avait pas été là, il ne lui serait rien arrivé.

Une fois que c'est chose faite, c'est au tour de Mikey de la surprendre.

- Moi, je ne t'en veux pas. T'y peux rien, si ta sœur a décidé de s'en prendre à moi. La seule chose que je veux maintenant, c'est que tu sois en sécurité. Quand j'irai mieux, j'y veillerai je te le promet.


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