Cerisiers.

Rouge. C'est la teinte qu'a prit le visage d'Ayaka suite aux paroles d'Izana. Depuis quand rougit elle ? Est ce qu'il s'en est rendu compte ? Elle espère que non. Par expérience, quand un homme remarque ce genre de chose, il a un avantage.

Mais, est ce que ce serait si mal qu'il en ait un ? Pourquoi est ce qu'elle s'est sentie si bien dès qu'il lui a dit ça ? C'était comme s'il avait prononcé des mots, qu'elle avait cruellement besoin d'entendre.

Pourtant, elle se trouve ridicule en se regardant dans le miroir, quand elle voit ce sourire incontrolable qui s'empare de ses lèvres.

"On dirait une gamine."

"Il faut que je me ressaisisse."

C'est surtout la première fois, que l'on dit ce genre de chose à Ayaka en paraissant aussi sincère. Est ce qu'il l'est vraiment ?

Elle ne peut pas continuer à se prendre la tête comme ça. Ce n'est pas son genre. Elle secoue vivement la tête, espérant que ça l'aide à faire disparaître cette insupportable chaleur dans ses joues.

"Il a dû me prendre pour une folle ! J'ai refermé la porte tellement vite que j'aurai pu lui ruiner les doigts."

"Quelle gourde franchement !"

Elle pousse un long soupir et finit de s'habiller. Sortir boire un verre l'aidera à se détendre. Elle se promet tout de même de ne pas abuser. La dernière fois, elle s'en souvient à peine. Autant ne pas tenter le diable.

- Ça fait du bien de sortir. Déclare Koko, sur le trajet. Je n'en peux plus de toute cette logistique et de tous ces chiffres.

- Il faut toujours penser à se détendre. Relève Ayaka.

- Évites de lui donner les mêmes cours qu'à moi. Rit un peu Kakucho, s'adressant à Ayaka.

- Oh il n'en a pas besoin. Assure Ayaka.

- Qu'est ce que tu en sais ? Demande Kakucho.

- On parle tu sais ! S'insurge Ayaka.

- Tu lui confies des secrets ? S'étonne Rindou, à l'intention de Koko.

- Oui. Évidement. Elle ne m'a jamais donné de raison de ne pas lui faire confiance. Répond Koko, comme si ça coulait de source.

- Voilà quelqu'un d'intelligent. S'enhardit Ayaka. Je ne répète jamais rien, messieurs. Je suis une vraie tombe. Je suis juste curieuse, pas cafteuse.

Il est vrai qu'en y réfléchissant, aucune information personnelle dont Ayaka aurait connaissance à leur sujet, n'est jamais sortie de la bouche de la jeune femme. La seule chose est qu'elle même, ne se confie jamais sur quoi que ce soit.

- C'est vrai. Renchérit Koko. Je crois que c'est celle d'entre vous, qui en sait le plus sur moi.

Le sourire triomphant qu'Ayaka arbore en ce moment, n'échappe à personne et provoque quelques rires.

- Tu ne cesseras jamais de nous surprendre Aya. Fait remarquer Izana.

Ce que Koko et Ayaka aiment beaucoup lors de leurs discussions est le fait, qu'aucun des deux ne juge l'autre. En effet, Koko a été le seul à rester neutre concernant les relations particulières d'Ayaka et à uniquement lui demander si ça lui convenait.

Quant à Ayaka, elle l'a toujours écouté sans broncher et n'a jamais fait aucune réflexion désobligeante. Elle l'a juste laissé lui raconter tout ce dont il avait besoin de parler, sans jamais l'interrompre ou lui reprocher quoi que ce soit.

Pour les autres, une chose est sûre. Cette sorte d'amitié entre Koko et Ayaka et des plus discrète. Personne n'en avait vraiment entendu parler jusqu'à maintenant. Le fait qu'ils s'apprécient n'était un secret pour personne. Cependant, personne n'aurait imaginé que ça dépassait la simple politesse.

- Ça vous étonne tant que ça, que je ne sois pas aussi handicapée en relation sociale ? Demande Ayaka.

- Oui. Répondent ils à l'unisson.

Revoilà les rires qui envahissent la voiture. Tous doivent l'avouer, ils avaient bien besoin de se détendre.

Une dizaine de minutes plus tard, c'est dans un club de Roppongi qu'ils se retrouvent. Une fois les commandes passées, les conversations s'enchaînent, jusqu'à ce qu'Ayaka se tourne vers Izana assit à ses côtés.

- Pourquoi ? Lui demande t'elle.

- Pourquoi, quoi ?

- Pourquoi tu es amoureux de moi ? Je veux dire... je t'en ai fait baver je le sais.

- Je te vois venir. Commence Izana. Je n'ai aucun penchant masochiste. Rit il.

Ayaka partage son rire mais attend tout de même, une réponse à cette question. Izana le sait bien et comprend rapidement, que de sa réponse dépendra pas mal de choses.

- Je ne saurai pas te dire pour être honnête. Souffle t'il. Mais... je sais que ce que je ressens pour toi, est la chose la plus forte et sincère que j'ai jamais ressenti. Quelques soient les femmes que je peux croiser, selon moi aucune n'a ton niveau. Quand tu es avec moi, même si on ne fait que discuter, j'ai l'impression que rien ne peut venir assombrir mon humeur. Ton rire est quelque chose que j'ai envie... que j'ai besoin d'entendre tous les jours. Je sais aussi que je suis capable de n'importe quoi pour toi. Tu peux faire tout ce que tu veux de moi. Si tu veux des raisons concrètes je ne pourrai pas vraiment t'en donner. Je sais juste que je ne trouve aucune raison, pour ne pas être amoureux de toi.

Le cœur d'Ayaka s'emballe à tel point qu'elle jurerait que même avec la musique, on peut l'entendre battre dans toute la salle.

- Mais... pourtant... tu as dit que tu ne voulais pas être avec moi.

- Tu comprend que ce que tu veux, hein ? Soupire t'il. Je veux juste... que tes problèmes soient derrière toi, avant que tu prennes une décision. Je veux que tu prennes le temps d'y réfléchir. Crois moi, si ça ne tenait qu'à moi, on se serait déjà enfuit tous les deux.

- On se serait enfuit où ? Demande t'elle, dans un sourire attendrit.

- J'en sais rien. Peu importe. On serait allé où tu aurais voulu.

- La seule chose que j'ai toujours voulu, c'est un jardin, pour pouvoir planter un cerisier. Déclare t'elle, dans un ton emprunt de nostalgie. J'ai supplié mes parents pendant une éternité pour ça. Ils ont mit un moment à me faire comprendre qu'on ne pouvait pas planter un cerisier, sur notre petit balcon au cinquième étage.

Izana rit un peu à cette anecdote. Il adore quand elle est comme ça. Quand elle lui parle d'elle, qu'elle lui raconte ce genre de souvenirs. De toute manière, elle pourrait lui raconter n'importe quoi, il l'écouterait avec ce même sourire attendrit et un peu idiot selon lui.

- Dans ce cas... si après tout ça, tu choisis d'être avec moi. Commence Izana. Nous aurons une grande maison, avec un grand jardin et on y plantera tous les cerisiers que tu veux.

Le regard que lui lance Izana en ce moment, est si intense qu'il provoque chez Ayaka un frisson qui ressemble presque à une décharge électrique. Comment fait il ça ? Pourquoi est ce qu'elle a l'impression d'être une adolescente fleur bleue quand il lui parle ainsi ?

Pour dissiper sa gêne immense, elle rit un peu et repousse doucement le visage d'Izana avec sa main, le faisant rire aussi.

Il doit reconnaître, qu'il aime avoir cet effet sur elle. D'être capable de la déstabiliser. C'est peut être que tout n'est pas perdu.

Préférant cacher leur trouble commun, Izana et Ayaka se mêlent aux conversations plus légères des autres et décident ainsi de profiter de cette soirée sans se poser aucune autre question.

Cette soirée a été de loin la plus apaisante qu'ils aient tous connu. Bien qu'ils sachent pertinemment, qu'ils devront reprendre le cours de leurs vies étranges et mouvementées demain, ce soir ils avaient juste besoin d'être ce genre de personne ordinaire, loin de tour problème.

Surtout cette nuit là, pour la première fois depuis longtemps, Ayaka se surprend à rêver d'avenir. D'un avenir dans une grande maison, avec un grand jardin et une multitude de cerisiers en fleurs devant elle sous un soleil radieux et éclatant.

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