Nos Débuts


8 Mars 2017 : « Bienvenue à vous deux sur Messenger »

Toute notre histoire avait débuté par ça. Ou peut être avait-elle débuté bien avant ? Lorsque nos regards s'étaient croisés pour la première fois.

Les yeux fixés sur mon plafond blanc, je pensais, encore et toujours, emplie d'une nostalgie profonde, à nos débuts.

Vendredi 31 Mars 2017 : Ce vendredi soir, lors de l'option facultative de danse, nous étions presque seules. Toi, moi, notre professeure, et deux trois élèves. Musique en fond, petite ambiance décontractée, on dansait, on riait. Puis nous sommes venues à parler. C'était la première fois que nous avions une discussion sérieuse. Tu m'as révélé tant de choses sur toi, ton histoire. J'en étais bouleversée. Une personne comme toi, si souriante, ne pouvais avoir vécu tout ça. Et pourtant, ce n'était qu'un masque. Tout comme moi. Tout comme tant de personnes dans ce monde. Alors je t'ai raconté mon histoire. Je t'ai raconté ma vie. Je me suis ouverte à toi comme je ne l'avais fait avec personne encore. Pourtant, nous n'étions pas si proche. Mais je sentais, je savais, qu'entre toi et moi, il y avait ce lien, cette histoire commune. Alors j'ai continué. Et...un sentiment étrange a commencé à s'immiscer dans mon cœur.

Samedi 1er Avril 2017 : Dès mon réveil, j'ai su qu'une chose en moi avait changé. Quoi ? Je n'en avais encore aucune idée. C'est toi qui m'a envoyé le premier message. Une capture d'écran d'un commentaire que j'avais mis sous une photo Facebook. Cette fille, sur qui je pensais être. Je ne savais déjà plus où j'en étais. Au fond, ce n'était peut être qu'une attirance sexuelle ? C'était si différent de ce que je commençais à ressentir pour toi... Tu m'as reparlé de la conversation du 31. Tu avais compris que tu n'étais pas hétérosexuelle. Tu aimais les deux en réalité. Tout comme moi. «Bienvenue au club chérie» t'avais-je répondu. Nous avons continué notre discussion, et, idiote, j'ai continué à te faire croire que c'était cette fille que je voulais. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Peut être avais-je peur ? Et tu m'as répondu que tu avais déjà quelqu'un en vu. Au fond de moi, j'ai cru entendre un bruit étrange. Une fissure sur le muscle le plus puissant. Mais je n'ai rien dis. Encore une fois. J'ai fait comme si de rien n'était. Tu as voulu créer une devinette et j'ai joué le jeu... Tu as dis que cette personne était spéciale, très jolie, toute mignonne et que tu voulais la prendre dans tes bras chaque fois que tu la voyais. Tu m'as aussi dis qu'elle était à la danse. Les possibilités étaient grandes. Je rassemblait tous les noms des filles dans ma tête et ne parvint pas à trouver le sommeil. Morphée m'avait abandonné ce soir là.

Dimanche 2 Avril 2017 : Je préparais ma valise pour ce fichu voyage qui allait m'éloigner de toi une semaine de plus. Je me perdais dans mes pensées les plus profondes et cherchait désespérément qui pouvait être celle qui faisait soudainement battre ton cœur un peu plus vite. J'ai commencé à t'envoyer des noms. Tous faux. Je t'ai demandé un autre indice : son orientation sexuelle. « Elle est bi ». Mon cœur avait raté un battement. Je m'en souviens comme si c'était hier. C'était moi. Tu me l'as confirmé et un sourire indéfectible s'était dessiné sur mon visage. Maintenant venait le problème. Comment te faire comprendre que je ressentait la même chose ? Moi qui te parlais de cette autre fille souvent. Trop souvent même... Alors je te disais « Ça serait envisageable honnêtement » accompagné de ces émoticônes pleins de sous entendu. Mais tu restais sur le fait que pour toi, c'était elle qui m'attirait. Et je m'ancrais dans ce mensonge cachant ma timidité et ma gêne... Au fil des heures, je ne cessait de penser à ce que tu m'avais dis. J'ai commencé à te faire des blagues idiotes. Et tu as ris à ces blagues ! Oui tu as ris à ces blagues qui ne font pas rire... Tu sais on dit souvent que le rire est le meilleur moyen de séduire une femme. Mais chaque fois que tu riais, même si je ne te voyais pas, c'était moi qui tombait un peu plus dans ce sentiment étrange.

Lundi 3 Avril 2017 : Au alentour de 14h, pourtant entourée de monde, je pensais à toi, absente de ce voyage. J'avais rencontré un beau garçon dans le bus. J'avoue ne pas avoir été insensible à son charme. Mais je ne cessait de penser à toi. Alors je t'ai envoyé un message :

« - Tu penses que c'est possible de devenir dépendant d'une personne en une journée ? Ou une conversation ? Que seulement une petite phrase, un seul mot, peut modifier totalement le cours de nos pensées ? ❤️
   - Oui je pense , Si cette personne t'as bouleversé dans ce qu'elle a fait ❤ »

Je ne sais pas si tu avais compris que je parlais de toi. En tout cas je l'espérais. Et tu sais quoi ? La première chose que j'ai fait en arrivant à l'hôtel, c'est de taper le code du Wi-Fi sur mon téléphone avant de t'envoyer un message. Je voulais te parler. Constamment. Dès que l'occasion se présentait. Et c'est ce que j'ai fait. Je t'aurai même parlé de la probabilité de trouver des Aliens sur Pluton s'il le fallait. Et puis tu t'es endormie. Et j'ai fait de même en souriant telle une imbécile.

Mardi 4 Avril 2017 : Je me rapprochais peu à peu du jeune homme. C'était comme si on se connaissait depuis des années lui et moi. En réalité, je pense qu'il m'enlevait cette obsession maladive qui commençait à m'envahir. Obsession provenant de ton absence. Pourquoi avais tu refusé ce voyage...

Mercredi 5 Avril 2017 : Ce matin là, aucun message de ta part. J'avais commencé à t'en écrire un, mais le retard m'avait pris de court et je n'avais pas eu le temps de finir. La journée avait été mouvementé. Je pense que c'était la plus longue. Nous avons changé d'hôtel. Une vue magnifique sur la mer s'offrait à nous. Je me surprenais encore à penser à toi. Tu aurai adoré ce voyage. La fille qui partageait ma chambre entra, me pressa pour que je me mette en maillot de bain et m'entraîna à l'extérieur. Un bain de nuit au mois d'Avril... Dans l'eau, je levais les yeux au ciel. Des milliers d'étoiles me saluaient. Je t'imaginais les fixant aussi... Décidément, tu étais ancré dans mes pensées. Le jeune homme arriva derrière moi, me souleva soudainement et me jeta à nouveau dans l'eau. Encore une fois, il me sauvait du gouffre dans lequel j'allais sombrer. J'avais fini sur son dos, tentant de le noyer sans succès. Lorsque nous sommes remontés dans les chambres nous sommes restés tous ensemble. On se cherchait sans arrêt. Et puis arriva le moment. Il me fixait depuis de longues minutes. Ses lèvres se déposèrent sur les miennes... Et, c'est comme si j'étais guérie. Guérie de toi. Guérie de ton charme. Guérie de mon obsession à ton égard. Mais était-ce une bonne chose finalement ?

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