Chapitre sept : 👩🏾🤝👨🏻
Assise à califourchon sur Yemaao, nous filons tout deux à vive allure, laissant une traînée de derrière.
nous.
Je stoppe mon cheval devant l'entrée d'un pub miteux, et lui intime l'ordre de m'attendre. Il trotte jusqu'à un carré d'herbe qu'il broute calmement.
D'une allure assurée, je m'avance vers la porte, que j'ouvre en un grand grand bruit. Un homme d'une quarantaine d'années est là, accoudé au bar, un verre de rhum à la main. Ma tresse volant dans mon dos, je marche vers lui et poussièretonne d'une voix forte.
-J'ai une offre à te faire.
Il cligne une fois des yeux, puis deux, avant de reposer son verre.
-Dit moi dont, mais ne t'attends pas à ce que j'accepte.
-La guerre.
Il se redresse, comme soudainement en désaccord avec ses paroles d'il a y seulement quelques secondes.
-La guerre, comme tu l'aime. Un massacre, c'est ce qu'on recherche.
-On ?
-Moi, Alejandro Guerios, mon fils de trois ans, et les trois pauvres petits soldats que nous avons recrutés.
-C'est très peu.
-On veut atteindre les trois cents dans cinq mois, et après nous donner un an pour les cinq milles sept cents restants. Avec trois cents personnes qui recrutent non stop pendant un an, ça devrait le faire.
-Un lieu de rendez vous ?
-Rejoins nous, je te le dirais.
-Qui ?
-Les Péneas.
Il ne réfléchit pas longtemps avant d'accepter. Il m'apprend qu'il va lui aussi, de son côté, recruter des soldats. Hommes, femmes, enfants, tout est bon à prendre.
J'informe David de tout ce qui lui est important, puis je sors et enfourche Yemaao pour rejoindre Alejandro et Kean.
Quand j'arrive au campement, personne n'est là. C'est normal, Guerios et mon ange son partis dans les pubs du village voisin essayer de recruter d'autres hommes.
Je sursaute quand une main se pose sur mon épaule. Alejandro ricane dans mon dos, sans doute fier de m'avoir surprise. Je l'interroge sur combien d'hommes à t'il engagé.
-Neuf.
-Tu es sûr qu'ils viendront ?
-Certain. Ce sont des jeunes de pas plus de vingt cinq ans, ils cherchaient de l'argent, et avec ce qu'on gagnera du clan Péneas, il y aura bien assez.
Je souri, heureuse d'agrandir mon armée.
-Et toi, as-tu réussi à engager David ?
-Oui, tu t'en doute. Il m'a dit qu'il essayerait de recruter lui aussi.
-Tant mieux. Ce qu'on fait, c'est vraiment sur un coup de tête. On ne peut pas être sûrs qu'il y aura des gens dans cinq mois.
-Les Péneas sont un grand clan, leur chute apportera une grande vague de soulagement dans les autres clans. Tu penses qu'on peut recruter un village entier ?
-On verra ça dans cinq mois.
-Bien.
Je prends Kean dans mes bras, il prends mes joues de ses deux petites mains et m'embrasse sur le nez. Je passe une main dans ses cheveux, et il rit de son adorable rire d'enfant.
-Artémis, nous devons partir. J'ai reçu un pigeon d'un ami, il pense que nous pourrons recruter beaucoup de monde dans sa ville. Nous avons huit heures de route.
-Eh bien partons, si nous voulons arriver avant la tombée de la nuit.
Je porte mon ange dans notre chariot et m'installe à l'avant, près d'Alejandro.
Alors que nous progressons sur les routes de campagne, je m'interroge sur moi. Qui suis-je réellement ? Je n'ai eu le temps de me découvrir ! J'ai connu des gens qui avaient mon âge, ils paraissaient tellement plus jeunes, plus enfantin que l'image que je me renvoie ! Qui est ce que je suis ? Une fille, aveuglée par la haine ? Sans doute. Je n'ai que ça, et Kean, pour me maintenir en vie. Je mentirais si je disais ne pas m'être imaginé la mort.
La mort, je me l'a suis imaginée tellement de fois ! Encore et toujours d'étouffement, oui d'étranglement. C'est terrifiant, de se sentir mourir. Je le sais, mes problèmes ne disparaîtront pas en un claquement de doigts. C'est justement ce qui me fait peur.
Alejandro semble remarquer mon mal être, car il lâche une des lanières de cuir pour me serrer la main. Et comme ça, sans parler, je sais qu'il me montre qu'il est là pour moi. Et ça me rassure. Ça me rassure tellement. Il n'y a pas meilleur sentiment que celui de se sentir entouré.
Je serre encore plus fort sa main dans la mienne. Et, comme ça, plusieurs heures passent, ma main dans celle d'Alejandro, la tête de Kean sur mes genoux, et l'esprit tranquille.
Lorsque le chariot s'immobilise, nous ne bougeons pas. Enoraa s'impatiente, ne sachant pas que faire, alors Guerios me lâche, secoue doucement Kean pour le réveiller, et moi, je reste immobile, savourant le rare calme dans ma tête. Alejandro m'informe qui me laisse ici et qu'il emmène Kean, pour me laisser décompresser.
Je ne bouge pas d'un cil, et quand un léger hennissement se fait entendre, je sursaute. Un rire éclate, près de moi. Une femme, pas plus vieille que moi, habillée d'un pantalon, rit. Son rire est si communicatif que je me met a rire à mon tour. Et sans raison, nous en venons à rire à gorge déployée. Quand nous nous calmons, elle se présente.
-Cléa Lopez, guerrière aguerrie, courageuse, et surtout, sans travail.
-Artémis Gazaït, guerrière en apprentissage, confiante, et surtout, à la recherche d'une armée.
-Ça, ça m'intéresse.
-Les Péneas. C'est contre eux, la guerre.
Notre conversation ne traîne pas, elle me confie gérer un groupe d'immigrés clandestins, et me dit qu'ils se joindront à elle dans ce combat. Elle ne sait pas compter, mais m'avoue qu'ils sont une dizaine, selon un de ses amis, qui est lui aussi dans ce groupe d'étrangers.
Furtivement, elle s'éclipse, tandis que Kean et Alejandro s'approchent. Guerios m'annonce revenir bredouille, et toute fière, je lui parle de l'incident qui vient de se passer.
Il fait une pirouette, sans doute heureux de cette trouvaille inimaginable. Je souris face à son comportement enfantin, puis saute dans notre chariot en portant Kean dans mes bras.
Nous roulons quelques temps, puis nous nous arrêtons que un bord de route. On se couche dans cérémonie, et nous endormons dans un sommeil paisible, entourés de moutons pour certains et de vengeance pour d'autres.
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