12h39 Bucolique
Elle n'a pas menti, les couleurs sont éclatantes ici. Je n'ai pas besoin de tourner la tête pour que le jaune d'un tournesol, le rouge d'une maison ou le bleu d'un bout de ciel explose en feux d'artifices devant mes yeux.
L'horizon se dégage, je vois tout et j'admire.
Rien n'obstrue ma vue, tout s'ouvre et se libère, tout laisse entrevoir, même les arbres immenses et imposants qui parsèment la ville laissent filtrer entre leurs feuilles quelques morceaux de lumière, les maisons multicolores s'inclinent face au ciel et concèdent à se laisser draper de son joli bleu, et les immenses champs de fleurs dessinent une toile sublime où se reflètent les rayons du soleil.
Mais moi, pauvre âme, j'erre entre ces humbles géants dans l'espoir peut-être d'y trouver ma place. Je m'émerveille mais je m'enfonce.
Ai-je seulement ma place quelque part ?
Mon corps, encore, porte le tort d'une vie. Il traine avec lui le gris et le bruit d'une autre ville. Il reste empreint de l'odeur de cette vieille amante, jalouse et possessive, qui ne se lasse pas de garder contre elle un corps vide et décharné.
Je suis traître à ce décors, une tache de suie sur une toile vierge.
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