Il était 18h et j'étais là, sur mon lit, assise en tailleur. J'étais depuis tout à l'heure sur mon téléphone. Depuis le début de mon adolescence, j'adorais voyager sur le DeepWeb, cette zone étrange d'Internet. J'en avais peur, mais après tout, je n'étais rien de plus qu'une adolescente à la recherche de frissons. Je me renseignais beaucoup sur ça, et à chaque fois que je dénichais un nouveau site, j'en faisais des cauchemars pendant plusieurs jours.
Mes parents étaient partis à un concert à 3 heures d'ici, donc j'étais seule et je m'ennuyais à mourir. Enfin il y avait ma grande soeur, mais elle n'en avait rien à faire de moi et si j'avais le malheur de la contredire dans n'importe quel domaine, j'étais limite tabassée.

Il y avait une fuite d'eau dans ma chambre. Chaque sons que les gouttes d'eau produisaient résonnaient. La douce mélodie qu'émettait l'orage me dressait les poils. J'aimais bien l'orage. Me dire que j'étais, moi, à l'abri me réconfortais dans l'idée que j'avais, parfois, un bon avantage sur les autres. 

Je descendis me faire une pasta box histoire d'avaler un truc. J'étais plutôt mince, n'étant pas de nature gourmande. Ayant finis de réchauffer celle-ci, je pris le temps de m'asseoir sur le comptoir. Regardant dehors, comme submergée par la lumière du couché de soleil. Le comptoir était en face\collé à la fenêtre. 

J'étais là, à attendre je ne sais quoi... Mangeant au ralentis, comme à mon habitude bien entendu. Mon regard était perdue dans le paysage urbain qui était affiché devant moi.

J'étais bien perdue dans mes souvenirs quand soudain, une silhouette apparue face à la vitre en cognant contre celle-ci de la main droite. Je repris donc très rapidement mes esprits pour mieux faire face à la scène.  Mes yeux s'ouvrant en grands, je distingue les traits du visage appartenant à cette personne.

C'était Astro, mon meilleur ami. Il était de tout sourire en frappant à la fenêtre comme un malade, trempé comme pas deux. Ce mec était à moitié fou, Il venait de monter jusqu'au 7ème étage sur la face de l'immeuble à la seule force de ses mains ! Et pourtant il n'était pas si musclé que ça. 

Je m'empressai de lui ouvrir la fenêtre. Il se hissa jusqu'à l'intérieur, passant par dessus le comptoir, le trempant et renversant ma pasta box. Il frotta ses cheveux dans tout les sens pour les sécher.
Il avait l'air totalement fou, comme à son habitude. Mais là, c'était presque inquiètent. Astro n'avait aucun mal à risquer sa vie et ce, pour des choses qui sont très souvent moindre. Tout ce qui était dépourvu de sens semblait le passionner.

Je lui tendis une serviette pour qu'il se détrempe.
"-En quoi ai-je l'honneur de la présence de Monsieur Astro ?"
Il pris la serviette et laissa paraître un large sourire sur son visage. Presque flippant.
"-T'aimes bien les trucs abandonné et glauque toi, nan ?"
Effectivement ce gars me connaissait bien. Il était le seul proche à connaître mon goût pour tout ce qui enveloppe le creepy.
Je fis, moi aussi, un petit rictus au coin des lèvres.
Mais à quoi devrais-je faire face cette fois ? Je savais que ce gars était imprévisible.
"-Parfaitement monsieur." Fais-je avec un clint d'oeil.
Il s'avança brusquement vers moi en sortant une photo totalement trempé de sa poche.
"-Voici notre destination Baby !"

Je fis une mine des plus déplorable. J'en avais visité des bâtiments de ce style, mais celui-là était "l'interdit".
Je m'étais formellement interdite d'y mettre les pieds pour la bonne et simple raison que ce lieu était dû à de nombreuse rumeurs qui s'avèrent malheureusement être, la plus pars du temps, vraies.
De nombreuses histoires de tortures que même le diable ne voudrait pas entendre ou voir et on le comprend.
Les dites "forces de l'ordre" on, à de nombreuses reprises, fermé les yeux sur tout ces accidents. On s'est toujours demandés pourquoi ça, mais sans succès.

Je relève la tête, un peu perturbée par les histoires inhumaines qui me sont revenues en tête.
"-Non, je n'irais pas."
Il ne sourit plus pendant un instant.
Serrant sa photo entre ses mains qui étaient coupée et sales, sûrement à cause de l'immeuble qu'il venait de monter avec la force de son corps. L'air plaintif.
"-Mia. S'il te plais... Tu dois en savoir plus sur moi !"

Je ne compris pas bien le sens de sa phrase. Que voulait il dire par là ? En plus, je le connais mieux que quiconque ! Depuis la cm1, on se connait mieux que notre poche.
Astro était louche, mais ça devenait de plus en plus intriguant.
Son obsession pour l'étrangeté c'était dangereusement développée. Il fallait savoir qu'il était déjà allé à maintes reprises dans ce vieil hôtel avec des amis à lui. Mais à chaque fois, le pauvre revenait seul, dépité.
Je ne comprends pas pourquoi il veux s'infliger ça.
Pourquoi veut-il retourner en ces lieux terrifiants gorgés de très mauvais souvenirs le concernant.

Je réfléchis beaucoup à tout ça, et je prends ses mains entre les miennes.
"-Astro...Tu ne devrais pas...Tu sais ?"
Il faut dire que le pauvre n'était vraiment pas gâté. Ses parents et sa soeur son morts et on ne sait comment. Et comme je l'ai dis, il a perdu beaucoup de ses amis en plus de ça. Il n'a jamais eu de réponse aux questions concernant tout ces morts.
On comprenait donc son petit "grain de sel" comme on aimait si bien l'appeler.

"-Je dois absolument y aller. S'il te plais, je ne peux pas y aller tout seul..."
Il avait presque la larme à l'oeil.
Peut-être était-ce si important pour lui ?
Je ne savais pas quoi faire ni quoi lui dire.
"-Mia..."
Eh merde ! Comment pouvais-je résister avec ces yeux là !
J'enlevai mes mains des siennes. Toute tremblante et rouge à souhait.
"-Et on y va quand ?"

Il sauta de joie et me prit dans ses bras, comme je l'avais prévus...
Je sentis quelque chose de dur sous son gilet, ce qui m'alertais, mais je passais outre.
"-On part maintenant !"
Il me libéra de son emprise et je fixais le sol, me demandant si tous ça était était une bonne idée.
Le nombre de disparus était incalculable, sans compter les histoires de corps retrouvés dans des états déplorables.
"-Mia ?"

Je me réveillais quand soudain j'entendis une porte claquer en haut, suivis de pas lourds et rapides dans l'escalier.
Ma soeur allais débouler dans la cuisine d'une minute à l'autre.
"-Mia ?! Qui je viens d'entendre ?!!"
Avec Astro, on échangea un regard et ni une ni deux, nous partions en courant vers la porte de sortie.

Nous descendions l'immeuble en courant à en perdre nos pieds quand ma soeur Lucile nous hurla:
"-Mia, t'es une soeur morte !!"
Ce qui me fis réfléchir.
J'avais horriblement peur d'y aller, mais je devais le faire pour Astro, le pauvre était totalement déboussolé.
Il me tenait la main en dévalant les escaliers et se retournait pour me donner un sourire que je lui rendit un moment après.

J'avais déjà hâte d'en finir avec cette soirée avant même d'avoir foutue un pieds dans le bâtiment interdit.