CHAPITRE N°27 - Louis
Dimanche 31 Janvier 2016
Bordeaux, quartier St Michel.
Louis Tomlinson.
Le lendemain matin de cette désastreuse soirée, je me réveille tard. Il doit être autour de 11 heures, voire même midi, quand j'ouvre les yeux. Harry dort profondément contre moi et je n'ose pas bouger de peur de le réveiller. La soirée d'hier a été très étrange pour ma part, parce que malgré notre arrivée rocambolesque, j'ai passé un bon moment. Cette soirée m'a confirmé que j'adore Niall et que c'est un mec bien. Ça me rassure de voir que Harry a des amis comme lui... ou Aliénor. Plus je passe de temps avec elle et mieux je comprends l'attachement de Zayn. Elle est douce, compréhensive, mais directive quand il le faut. Je pense qu'ils se sont bien trouvés, ces deux-là. Je comprends les appréhensions de Zayn par rapport à leur relation, mais je ne m'en fais pas trop pour la réciprocité de leurs sentiments. Je m'inquiète plus pour leurs différents modes de vie, mais je pense qu'ils vont s'accrocher. Aliénor a l'air en marge de son monde, tout comme Harry l'est. Alors ça va aller.
Harry bouge contre moi. Il grommèle dans son sommeil et je m'autorise à glisser une main dans ses cheveux. Il peste en disant qu'il est trop tôt pour se lever, puis se tourne, dos à moi, emportant la couverture avec lui. Je ris en secouant la tête, amusé, mais j'en profite pour me lever et aller à la douche pour le laisser finir sa nuit. Je sors de la salle de bain une quinzaine de minutes plus tard et me dirige en cuisine pour préparer du café. Le temps qu'il coule dans la cafetière, je sors Pocket. Puis quand je remonte, je m'installe dans mon canapé après avoir allumé la télé, le son au plus bas.
Harry ne tarde pas à montrer le bout de son nez. Ses cheveux en bataille et son regard encore tout ensommeillé lui donnent un air juvénile... adorable, et j'ai envie de le couvrir de baisers. Il a piqué un jogging et un t-shirt dans mon armoire et j'avoue bien aimer l'idée. Il s'approche de moi, glisse ses lèvres contre ma joue avec naturel avant d'aller vers la cafetière pour se servir un café.
"Bien dormi ? lui demandé-je en prenant Pocket sur mes genoux.
-Comme un bébé" répond-il revêche en s'appuyant contre le comptoir.
Je fronce les sourcils en le voyant si vindicatif, mais lorsque je le vois fixer Pocket, je comprends qu'il refuse de me rejoindre sur le canapé. Je lève les yeux au ciel, amusé, avant de poser mon chien par terre et me lève pour le rejoindre dans la cuisine ouverte. Je pose ma tasse de café vide dans l'évier et m'assois sur l'un des tabourets hauts du bar, à côté de lui. Il se tourne vers moi, pensif, avant de m'observer et de s'excuser.
"Je suis désolé pour hier soir."
Je soupire en secouant la tête parce que Harry n'est en rien coupable de ce qu'il s'est passé.
"Ne t'excuse pas pour quelque chose dont tu n'es pas responsable Harry, dis-je en secouant la tête.
-Si, je m'en veux, affirme-t-il en me fixant. C'était une mauvaise idée de te proposer de venir. Ça aurait évité à Zayn de se battre. Encore."
Je ris légèrement à ses derniers mots et ajoute alors :
"Tu commences à le connaître et tu vois qu'il ne faut pas l'énerver, lui fis-je remarquer en souriant. Attention, je ne dis pas qu'il a eu raison, loin de là, crois-je bon de préciser. Je ne cautionnerai jamais le fait qu'il ait pu frapper Nate. Mais, ce serait mentir de dire que ça ne m'a pas fait un peu plaisir. C'est pas agréable d'entendre quelqu'un parler de soi comme il l'a fait."
Il hoche la tête avec une légère grimace. Nate n'a pas été correct avec nous. Même s'il ne méritait pas le poing qu'il s'est pris en pleine figure, il ne l'a pas volé.
"Je me suis disputé avec Kendall aussi. On n'a pas eu le temps d'en discuter, reprend-il en soupirant lourdement.
-C'est ce que j'ai cru comprendre effectivement."
Hier, je n'ai pas pu louper la distance entre Harry et Kendall. Je ne connais pas bien leur relation mis à part qu'ils sont colocataires, mais j'imagine que ce n'était pas un comportement habituel pour eux.
"Elle m'a reproché d'avoir changé, avoue-t-il en inspirant profondément. Elle m'a proposé de la MDMA, je l'ai refusée, elle l'a très mal pris. Tu te rends compte ? murmure-t-il, presque sous le choc. Il était 20h30, elle était déjà défoncée !
-Tu tournais à tout ça ?" m'étonné-je.
Il me répond par un simple hochement de tête, les lèvres pincées, honteux. Quand je vois son comportement avec moi ou avec Niall, Aliénor ou Ed, j'ai du mal à croire qu'il faisait vraiment partie de ce monde là à un moment donné.
"Oui. J'étais ce type de mec, chuchote-t-il en soupirant. Mais hier, j'ai surtout réalisé une chose Louis. Si je faisais ça par le passé, c'était pour être comme tout le monde.
-Pardon ? demandé-je, choqué en me levant de mon tabouret. Moi j'ai acheté des Converses au collège pour être comme tout le monde ! Je me suis coupé les cheveux dans l'air du temps au lycée mais je n'ai jamais pris toutes ces merdes pour faire comme tout le monde !
-Ça va au delà de ça Louis, reprend-il, fébrile, les lèvres pincées. J'ai aussi réalisé une chose qui m'a foutu une claque en pleine gueule...
-Quoi..?
-J'ai jamais choisi tout ça. Je me suis toujours contenté de suivre le mouvement, reprend-il la voix tremblante. Ma première vraie décision, seul ? Ça a été de partir. Je n'agissais seul que lorsque j'étais loin d'ici. Et... si je ne me sentais pas à ma place à Bordeaux, c'est justement parce que j'essayais d'être quelqu'un que je n'étais pas ! Je n'étais qu'une pâle copie de chaque personne que je cotoyais... et j'ai arrêté de faire tout ça uniquement lorsque je t'ai rencontré."
Comment a-t-il pu se forger une identité, qui n'était même pas la sienne en définitive ? Je m'en doutais, parce qu'il n'est clairement pas le même quand il est avec moi, mais je ne pensais pas que c'était aussi grave.
S'il n'avait pas fréquenté les mêmes personnes, il ne serait pas celui qu'il est aujourd'hui. Je suis certain qu'il serait mieux, plus épanoui, plus sûr de lui. Mais ce qui me fait le plus de peine dans cette histoire, c'est qu'il a fallu qu'il rencontre quelqu'un pour s'en rendre compte.
Sans cela, combien de temps aurait-il continué à subir cette double identité ?
"Hier soir, même si je commençais à le voir depuis un moment, j'ai pris conscience que j'appartenais à un groupe avec lequel je n'ai aucun point commun, Louis, poursuit-il avec émotion. Que mes amis ne sont pas des gens avec lesquels j'ai envie de passer du temps. Quand je pense à l'état de Kendall hier soir, j'ai pitié de la personne que je faisais semblant d'être ! Cette soirée n'était pas à mon image, ni à celle d'Aliénor. Nous étions étrangers à notre propre soirée ! affirme-t-il avant de reprendre, avec prudence. S'il te plaît, ne prends pas mal mes prochaines paroles mais, cette soirée était censée être la soirée d'anniversaire de mon petit-ami. Mais, jamais j'aurais souhaité une soirée pareille pour l'anniversaire de la personne que j'aime. Si ça ne me ressemble pas, y'a pas de raison que ça ressemble à la personne avec qui je partage ma vie."
Je comprends où il veut en venir. Je trouve très bien qu'il réalise toute cette vérité mais j'ai de la peine pour lui parce qu'il perd tous ses repères les uns après les autres et que sa reconstruction risque d'être longue et fastidieuse.
"Je trouve ça très bien que tu réalises tout ça Harry, affirmé-je sur un ton réconfortant. D'autant que j'imagine que l'entendre de ma bouche vendredi n'a pas été facile. J'ai conscience que ça doit t'effrayer. Mais je suis là moi, okay ?"
Il me sourit tendrement en hochant la tête. Il s'approche de moi et glisse une main contre ma joue en rapprochant son visage du mien. Il m'adresse un joli sourire avant de finalement déposer ses lèvres contre les miennes avec douceur. Son baiser est tendre, caressant, amoureux.
"Je le sais Louis, affirme-t-il en me prenant un second baiser. Mais je crois que je dois faire un bout de chemin seul pour apprendre de tout ça" murmure-t-il contre ma bouche.
Les yeux clos, j'acquiesce lentement. Il a compris. Ça me rassure autant que ça me terrifie. J'ai tellement peur qu'à la fin de cette introspection, il se rende compte qu'il n'a pas besoin de moi. Mais toute mon âme me pousse à lui faire confiance. Alors, j'imagine que je peux le faire. Il inspire profondément contre mes lèvres avant de se redresser. Il ouvre de nouveau les yeux et m'observe :
"Je dois te dire un truc.
-Oui ?
-Je dois partir en Australie vendredi..."
Je m'éloigne d'un geste, surpris par cette annonce inopinée. Mon coeur se serre dans ma poitrine et sans que je ne puisse vraiment le contrôler, mon regard se voile. Je suis à mi-chemin entre le sentiment de trahison et la peine de savoir qu'il repart déjà.... même si ça fait déjà un mois qu'il est là, avec moi.
"J'ai envie de partir, reprend-il calmement. Je dois prendre du recul. Tout ce que j'ai vécu ces dernières semaines... c'est trop frais. J'ai besoin de temps. Je ne doute pas de mes sentiments pour toi Louis, dit-il en me voyant me décomposer et mon coeur s'allège à ses paroles.
-Tu pars combien de temps ? finis-je par demander.
-Trois semaines. J'ai des rendez-vous un petit peu partout et je ne peux pas revenir entre chaque... avoue-t-il, penaud. J'aurais souhaité faire un saut par ici entre deux mais... je perdrais trop de temps et d'énergie. Et pour tout t'avouer, je crois que j'ai besoin de cette solitude."
Je hoche lentement la tête, déçu d'apprendre son départ, mais fier de la façon dont il l'appréhende. Il va me manquer, beaucoup... mais je ne peux pas le retenir. Nous avons pratiquement vécu l'un sur l'autre pendant un mois et maintenant il repart.
"Trois semaines... murmuré-je en relevant la tête vers lui. Tu penses pouvoir tenir sans moi ?" demandé-je avec une petite moue sur les lèvres, pour essayer de détendre l'atmosphère mais aussi pour lui faire comprendre que je le soutiens.
Il roule des paupières en me donnant un coup de coude et je ne peux réprimer mes éclats de rire face à son comportement. Il glisse un bras autour de ma taille pour de nouveau m'attirer à lui et je glisse mes doigts dans sa nuque.
"On s'appelle, on fera des visios... commence-t-il en embrassant chaque parcelle de mon visage avec tendresse. Et avec le boulot qui va reprendre et ton nouveau dossier... tu ne pourras pas ne pas penser à moi" me répond-il avec un clin d'oeil.
Je rigole à sa réflexion avant de me blottir contre lui. J'enfouis mon visage dans son cou, embrasse sa peau avec douceur et ferme les yeux pour respirer son odeur. Il me berce contre lui, contre son coeur et je me sens bien, très bien. Je lui demande de me parler de ce qui l'attend pendant ces trois semaines et il me raconte ses contrats et ses rendez-vous aux quatre coins du globe. Il a l'air aussi enthousiaste que désolé de partir. Puis, à la fin de son récit, il se détache de moi, embrasse mes lèvres et murmure contre ces dernières.
"J'ai envie de passer cette dernière semaine avec toi. Je sais que tu dois travailler, mais que dirais-tu de passer nos soirées ensemble ? propose-t-il presque timidement.
-J'en serais très heureux."
#HelpFic _ BONJOOOUR. BON, une fois de plus je n'ai pas beaucoup de temps alors je ne vais pas épiloguer bien longtemps... because je suis toujours en vacances ! EHEH ! Je continue mon petit roadtrip Français.
Harry avance et commence à ENFIN comprendre les choses de la vie.
Vous attendiez-vous à une remise en question comme celle-ci ? Pensiez-vous qu'il avez un comportement comme celui-ci uniquement par mimétisme par rapport à son entourage ? Comment va-t-il appréhender la suite ?
Comment va se passer ce voyage ? Comment vont-il gérer l'absence l'un de l'autre ? est-ce que ça changera quelque chose dans leur relation ?
Merci à mes lectrices/correctrices.
Love, Phil.
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