Derrière les feuilles vertes, mon corps pressé contre le vieux tronc tremblait de peur. Il ne m'obéissait plus du tout, et cela devenait bien inquiétant. Mon pull s'accrochait à l'écorce rugueuse et mes genoux fléchirent soudainement. Non, je ne pouvais pas tomber. Il était trop tôt.

Depuis une heure je me cachais dans cette forêt, depuis une heure je luttais contre le froid et la peur, contre l'envie de m'écrouler et de tout arrêter. Moi, derrière ce framboisier, plein de sueur, recherché mort ou vif par une troupe d'hommes qui faisaient deux fois mon poids. Le moindre mouvement brusque et j'étais bel et bien capturé.

La faim m'envahit soudain, et, repérant une framboise mûre, je m'imaginai en train de me délecter de ce fruit sucré et succulent. J'ai tendu mon bras le plus doucement possible, je l'ai approché du fruit, j'ai saisi ce dernier, avec douceur et calme.

Lorsque le fruit s'est décroche de son arbre, j'ai réellement cru que j'avais gagné, mais j'ai senti un souffle chaud dans mon oreille et un lourd menton sur mon épaule.

« Je vous l'avait bien dit, vous n'aviez aucune chance. »