Chapitre 7


Comment expliquer à une fille qu'elle venait de passer près de 17 ans dans un sommeil profond, cachée par ses parents juste avant leur mort, pendant une guerre qu'elle n'avait même pas connue ? Mon esprit s'embrouillait, les mots se dérobaient.

- Euh... et bien... comment dire... balbutiai-je, consciente que mes hésitations risquaient plus de l'inquiéter que de l'éclairer.

Son regard, bienveillant mais curieux, m'intimidait. Comment pouvais-je transmettre un tel choc à quelqu'un avec délicatesse ? Je n'étais qu'une gardienne de l'ombre, habituée à combattre, pas à annoncer des vérités qui bouleverseraient une vie entière.

Je sentais encore des résidus de chaleur dans mes paumes, vestiges de la lumière éclatante qui, biologiquement, ne devait pas exister en moi. Ça ne faisait aucun sens. Comment réagir normalement face à ça ?

- Bon, et bien... d'abord, votre nom est Élira, déclarai-je enfin, me raccrochant aux maigres faits tangibles que je connaissais. Nous avons retrouvé des notes mentionnant ce nom.

Je scrutai sa réaction, craignant de voir un mélange de confusion et de panique, mais à ma grande surprise, elle resta immobile, me fixant calmement.

- Élira... murmura-t-elle, comme si elle essayait de se souvenir. Élira ? Élira, c'est un jolie nom, me confia-t-elle doucement. Quel est cet endroit ?

Son ton était doux, presque serein. Ce fut moi qui me sentis déstabilisée. Pourquoi ne montrait-elle pas plus de surprise ? Plus d'émotion ?

Je pris une grande inspiration, décidée à continuer, même si mon cœur battait à tout rompre.

- Écoutez... Il y a beaucoup de choses que vous devez savoir, mais je vais essayer d'y aller doucement. Vous... Vous avez été placée ici, en sécurité, par vos parents. C'était pendant une guerre, une guerre terrible, bien avant votre naissance.

La voix perçante de la conseillère Soros brisa le silence de l'infirmerie, me faisant sursauter malgré moi.

- Mais qu'est-ce que c'est que ça ?! tonna-t-elle, visiblement furieuse.

Je me retournai vivement pour découvrir la conseillère, suivie de Jack et Éric, qui venaient de faire irruption dans la pièce. Elle devait avoir retardé son départ pour le domaine du Conseil, et visiblement, sa décision de rester avait pris un tournant inattendu.

Je réalisai alors à quel point j'avais été absorbée par la présence d'Élira. Trop distraite, je n'avais pas entendu leurs pas ni anticipé leur arrivée. En quelques secondes, la pièce se remplit de tension.

Derrière eux, Kora fit son entrée à son tour, alertée par les éclats de voix et la lumière vive qui émanait de l'infirmerie. Son regard passa rapidement de moi à la princesse, et je vis son visage se décomposer.

- Mademoiselle Flory, veillez m'expliquer ce que vous faites ici en pleine nuit, et...

La voix de la conseillère se brisa lorsqu'elle posa enfin les yeux sur le lit vide de la princesse. Elle resta figée un instant, incapable de formuler la suite de sa phrase, son regard oscillant entre le lit et Élira, qui se tenait bien droite à mes côtés, éveillée et alerte.

- Mais... comment... ? bredouilla-t-elle finalement, ses traits durs se fissurant sous le choc.

Je me mordis la lèvre, cherchant à articuler une réponse cohérente alors que moi-même, je ne comprenais pas ce qui venait de se produire.

- Je suis tout aussi perdue que vous, avouai-je finalement, levant les mains comme pour signifier mon innocence.

La tension était presque palpable. Soros semblait vaciller entre la colère et l'incrédulité, tandis que Kora, bouche bée, ne pouvait détacher son regard de la princesse. Quant à Jack et Éric, ils se contentaient d'observer en silence, visiblement déconcertés.

La pièce était envahie par une étrange tension alors que Jack s'avança lentement vers la porte, ses yeux se posant sur la marque de brûlure qui s'était formée. Le motif distinctif sur la porte semblait briller légèrement, comme si l'empreinte elle-même était encore imprégnée de l'énergie qui l'avait laissée. Le silence pesant de l'infirmerie ne fit qu'accentuer cette étrange sensation, et l'air semblait vibrer autour de nous.

- C'est toi qui a fait ça ? demanda Jack, ses yeux scrutant mes gestes et mon expression avec une intensité qui me fit me sentir vulnérable. Il désigna la porte, sa voix basse mais sérieuse. Qui a fait cette marque sur le mur, je veux dire ? ajouta-t-il, voyant mon air absent, comme si j'étais figée dans une sorte de confusion totale.

Je détournai brièvement le regard, m'éloignant de lui pour examiner la marque de brûlure qui marquait maintenant le mur où j'avais été projetée plus tôt. Une marque sombre, presque noire, se détachait sur la surface, son contour irrégulier comme si quelque chose d'invisible et de puissant l'avait frappée. Le souvenir de l'impact brutal m'envahit et je frissonnai.

- Je ne sais pas, répondis-je d'une voix faible, presque tremblante, tout en fixant intensément la marque sur le mur, comme si j'espérais y lire la réponse. Je comprends rien à ce qui se passe, ajoutai-je, le regard enfin tourné vers Jack, tentant de le fixer dans les yeux pour ne pas qu'il voie la panique grandissante en moi.

Un silence lourd s'installa entre nous, une tension palpable qui faisait écho à mon propre doute intérieur. Est-ce moi qui avais causé cela ? Était-ce le résultat de cette lumière incontrôlable que j'avais libérée des paumes de mes mains ? Mon esprit tourbillonnait sous la pression de ces questions, incapables de trouver des réponses claires.

Élira s'approcha de moi avec une démarche presque timide, ses yeux fuyant momentanément la conseillère Soros comme si la simple présence de cette dernière la paralysait d'une peur invisible. Son air était à la fois vulnérable et innocent, et il était clair que cette situation la mettait dans une position délicate. Une partie de moi comprenait cette crainte ; la conseillère avait toujours été une figure imposante, difficile à affronter, et la princesse semblait bien trop douce pour supporter une telle pression.

- En réalité, je l'ai appelée, dit Élira d'une voix plus faible, mais sincère, tout en attrapant doucement mon bras. Il y avait une douceur dans son geste, comme si elle cherchait à se rassurer elle-même tout en me confiant un secret.

- Attendez, la voix que j'ai entendue, c'était vous ? réagis-je, le choc traversant mon visage tandis que je réalisais enfin le sens de ses mots. Un éclair de compréhension traversa mon esprit, mes pensées bousculées par la révélation.

Élira acquiesça lentement, un sourire doux et rassurant apparaissant immédiatement sur ses lèvres. C'était un sourire léger, presque timide, mais aussi rempli d'une sorte de gratitude, comme si elle était soulagée de pouvoir enfin m'expliquer ce qu'il en était. Malgré la situation étrange et inquiétante, sa présence semblait apaisante, comme si elle n'était là que pour m'apporter une réponse, une réponse qu'aucun autre ne pouvait me donner.

- Comment ? Explique nous cette histoire Kally, me demanda Kora doucement.

- J'ai entendu une voix m'appeler, et je suis sortie de ma chambre et me suis arrêtée ici. Elle dormait encore, mais...

Je jetai un regard furtif autour de la pièce, scrutant chaque visage avec une attention accrue. La présence de la conseillère Soros, de son fils et de Kora, tous autour de moi, me mettait dans une position délicate. J'hésitais. L'instinct me disait de ne pas tout dire, de ne pas révéler la vérité entière. La conseillère, je le savais, n'hésiterait pas une seconde à me punir si elle pensait que mes actions étaient suspectes. Elle pourrait même me faire enfermer, me faire disparaître sans l'ombre d'une hésitation.

Je me tus un instant, mes pensées tournant à toute vitesse. Puis, dans un élan de décision, je mentis.

-D'un seul coup, ses yeux se sont ouverts et elle m'a posé des questions, dis-je, tentant de garder une voix calme et détachée, mais un léger tremblement trahissant mon angoisse. Je ne pouvais pas laisser la vérité éclater, pas ici, pas maintenant.


- Quel genre de questions ? demanda Kora, scrutant la princesse qui semblait perdue, cherchant des indices sur son comportement. Ses yeux se posèrent sur elle, cherchant à déchiffrer la moindre parcelle de vérité. La princesse, quant à elle, me regarda avec une curiosité palpable, attendant un signal pour savoir comment réagir face à cette nouvelle situation. Je lui fis un signe discret, lui montrant que je lui faisais confiance, mais qu'il valait mieux garder un profil bas pour l'instant.

- Son nom et où l'on se trouve pour le moment, ajoutai-je, détournant à peine le regard de la conseillère et des autres, espérant que cette réponse suffirait à apaiser leurs doutes.

- Et je ne le sais toujours pas, me rappela la jeune blonde laissant Kora écouter son coeur.

- L'église de Chérilé à Chicago, chez des gardiens de lumière, lui apportais-je comme réponse. Des hommes et des femmes qui utilisent la lumière pour se défendre, en gros.

- D'accord, fit elle dans un sourire, même si je suis certaine qu'elle ne comprend pas grand chose.

- C'est un truc de dingue, moi c'est Éric, annonça mon ami en s'inclinant légèrement, un sourire sincère sur le visage, tandis que Jack fit de même, s'inclinant avec moins de cérémonie mais tout aussi respectueusement.

- Ravie de vous rencontrer, Éric et Jack, répondit Élira, son sourire doux et rassurant ne quittant pas ses lèvres, sa voix calme mais un peu distante, comme si elle se trouvait encore en train de s'adapter à son environnement.

La scène semblait irréelle, mais Kora, silencieuse et attentive comme toujours, observa la jeune princesse avec une grande concentration, ses yeux perçants cherchant le moindre signe de trouble.

- Kora, vous voyez quelque chose d'anormal ? demanda la conseillère Soros, son regard perçant se tournant vers elle. La question était directe, une analyse de la situation sans détour, mais Kora, en sa grande sagesse, secoua la tête, l'air assuré.

- Non, tout est normal, elle est en pleine forme, comme si rien ne s'était passé, répondit-elle avec calme. Mais il y avait une nuance de doute dans ses mots, comme si elle sentait qu'il y avait quelque chose que personne ne comprenait encore totalement.

La conseillère Soros, visiblement contrariée, se redressa, l'air pensif. Elle parcourut la pièce du regard, cherchant des indices, comme si les réponses se cachaient dans les ombres.

- Mais c'est impossible, reprit-elle en se massant le menton, l'air songeur. Elle réfléchit quelques instants de plus, un silence lourd tombant sur la pièce. Puis elle rompit ce silence avec une autorité naturelle, comme une décision prise après mûre réflexion.

- Bien, mademoiselle Flory, emmenez donc notre princesse se changer. Nous avons à discuter, comme vous pouviez vous en douter, dit-elle d'un ton ferme.

Je ressentis un pincement au cœur, la sensation d'être écartée de l'intrigue qui se tissait autour de moi. La conseillère voulait me mettre à l'écart, me faire jouer un rôle secondaire.

- Bien, conseillère, répondis-je, tentant de cacher mon agacement derrière un masque de neutralité. Mais vous me confiez vraiment la responsabilité de la princesse en personne ? Pourquoi moi ?

La conseillère ne prit même pas la peine de me regarder, ses yeux se posant sur Élira qui, elle, était restée près de moi, silencieuse et calme.

- Je n'ai pas le choix, vu qu'apparemment elle n'a confiance qu'en vous, lâcha-t-elle froidement, en désignant la jeune femme. Le regard de la conseillère ne trahissait rien d'autre qu'une indifférence calculée, mais l'idée d'être celle à qui on confiait cette tâche me pesait.

Élira, elle, ne semblait pas se soucier de la tension palpable. Elle attendait simplement que je la guide, me faisant confiance sans poser de questions.

Je quittai la pièce en jetant un dernier regard empli de rancœur vers la conseillère Soros, un regard que je n'avais pas pu retenir, tant l'injustice de la situation me rongeait. Ma démarche, froide et déterminée, contrastait avec celle de la princesse, qui avançait à mes côtés, émerveillée par tout ce qu'elle découvrait. Ses yeux brillaient d'une curiosité insatiable, captant chaque détail du monde qui l'entourait comme si elle n'avait jamais vu la lumière du jour.

Elle s'arrêtait parfois pour admirer les tableaux accrochés aux murs, les lampes suspendues, ou même les simples objets qui parsemaient le couloir. Sa fascination était palpable, comme si tout était nouveau et merveilleux pour elle, et cela me déstabilisait. Comment quelqu'un pouvait-il être aussi innocent, aussi pur, après avoir été plongé dans un coma de presque 17 ans ? Ses sourires et exclamations de joie semblaient décalés par rapport à l'énorme poids qui reposait sur ses épaules. Mais je n'avais ni le temps ni la patience de m'attarder sur ses émerveillements.

Je poursuivis mon chemin, mes pas résonnant dans le silence de l'imposant bâtiment, me concentrant sur ce que j'avais à faire. La princesse, quant à elle, semblait être un enfant découvrant pour la première fois un monde qui lui était étranger. Elle se tournait vers moi de temps en temps, me lançant des regards pleins de gratitude et d'étonnement. Cela me rendait d'autant plus consciente de la lourde responsabilité que j'avais acceptée, bien malgré moi.

Nous nous dirigeâmes vers ma chambre, une démarche silencieuse, presque mécanique, mais emplie de pensées qui tourbillonnaient dans ma tête. Je n'avais pas le temps de réfléchir à ce qui venait de se passer, à la princesse, ou même à cette lumière étrange. Il fallait que je me concentre sur l'instant présent, sur ce que j'avais à faire.

J'entrai dans ma chambre, toujours en pyjama, une tenue simple mais confortable. Je n'avais pas vraiment le luxe de m'inquiéter de mon apparence, mais ce soir-là, je me sentais un peu trop décalée. Alors, je choisissais de rester dans mon style habituel : un t-shirt gris et un jogging, pratiques et faciles. Même si, en réalité, cela ressemblait beaucoup à mon pyjama. J'avais l'habitude, et je ne me voyais pas changer pour plaire à qui que ce soit.

Pendant ce temps, Élira fouillait dans mon placard, comme une exploratrice à la recherche d'un trésor caché. Elle finit par trouver une tenue que Kora m'avait probablement glissée là, en espérant que je la porte un jour, mais je n'avais jamais eu le courage de le faire. Une jupe beige et un t-shirt blanc simple. Je la regardai un instant, un peu surprise. Je ne portais jamais de jupes ni de robes, et pourtant, c'était ce qu'on attendait de moi. Je n'avais jamais compris pourquoi. C'était simplement une de ces règles tacites qui régnaient sur notre communauté, et il n'était pas question de les enfreindre.

Mais encore plus étrange que cela, c'était mon exclusion. Je ne pouvais pas participer aux cérémonies ni assister aux galas de la communauté. Je ne pouvais même pas me rendre à l'académie. Tout ça à cause de mes pouvoirs d'ombre. J'étais marquée. J'étais à l'écart, comme si j'étais coupée du reste du monde. Alors, je restais dans ma chambre, ou parfois je partais m'entraîner seule, en silence, espérant que mes pouvoirs ne me submergeraient pas un jour.

Je me laissai tomber sur mon lit, attendant que la princesse termine de se changer. Mes pensées étaient ailleurs, sur tout ce qui venait de se passer. Elle venait de se réveiller d'un sommeil de plusieurs années et semblait... normale. C'était presque irréel. Comment cela était-il possible ? Pourquoi m'avait-elle appelée, et qu'était cette lumière étrange qui avait jailli de mes mains et l'avait réveillée ? Tant de questions se bousculaient dans mon esprit, mais aucune réponse ne semblait vouloir se présenter.

- Voilà, alors comment je suis ?

-  Vous êtes magnifique votre altesse, fis-je simplement et plutôt honnête.

-  Pourquoi tout le monde m'appelle comme cela ? demanda-t-elle, un air de confusion dans ses yeux.

Je pris une inspiration avant de répondre, sachant que ce que j'allais lui dire risquait de la surprendre encore davantage.

- Parce que vous êtes la princesse Élira Hélios, la future reine des quatre mondes.

- Les quatre mondes ? répéta-t-elle, avec une curiosité naïve.

Je laissai échapper un léger soupir. On dirait bien que c'était le moment d'un petit cours d'histoire.

- Oui, commençai-je, celui des lumières, des mages, des vampires et des loups-garous.

Elle me regarda, fascinée, les yeux brillants de curiosité. Mais je ne pouvais m'empêcher de me dire qu'elle ne comprenait pas vraiment l'ampleur de ce qu'elle venait de découvrir. La réalité de tout ça n'était pas aussi belle et éclatante que ce qu'elle semblait imaginer.

- Et pourquoi ce serait moi la reine ? demanda-t-elle, perplexe.

Je la fixai un instant avant de répondre, mes mots pesant lourdement dans l'air.

- Parce que vous portez la marque des anges, signe de la famille Hélios.

Je lui montrai alors l'endroit où la marque était gravée, discrète, sur son épaule. C'était la véritable marque de la lignée royale, celle qui la désignait comme héritière d'un pouvoir ancien et redouté. Elle sembla émerveillée, son regard s'illuminant à la vue de cette marque, mais pour moi, c'était une simple cicatrice du destin.

Je ne pouvais pas m'empêcher de trouver ça ridicule, presque trop beau pour être vrai. Elle semblait encore croire que tout ça serait facile, que sa place de reine allait apporter la paix et la prospérité. Mais la réalité était tout autre. Le monde n'était pas un conte de fées. C'était bien plus sombre que ça, et elle allait très vite en faire l'expérience. Le fardeau qu'elle allait porter n'était pas à la hauteur de son sourire innocent, et je redoutais déjà ce qui allait se passer quand elle découvrirait à quel point ce rôle serait difficile, si ce n'était cruel.

Je la regardai, perplexe, me demandant si elle se moquait de moi. Elle semblait si calme, si innocente, mais ses paroles me perturbaient.

- Euh... princesse, je peux vous poser une question moi aussi ? finis-je par demander, légèrement hésitante, mais ma curiosité l'emportait sur mes doutes.

- D'abord, arrête de m'appeler princesse, appelle-moi Élira, après tout, on est amies, me répondit-elle rapidement, sans hésitation, avec un sourire radieux.

Amies ? Elle et moi ? Je fronçai les sourcils, prise de confusion. Personne ne m'avait jamais dit être mon amie, même si avec les garçons, tout était clair. Ils étaient mes amis, et je le savais. Mais là, c'était différent. Elle ne me connaissait même pas, et pourtant, elle voulait déjà qu'on soit amies.

- Oh... eh bien, d'accord, dis-je, un peu déstabilisée. Est-ce que c'était vraiment toi qui m'as appelée ce soir ?

- Oui, m'assura-t-elle simplement, son regard perdu dans le vide, comme si cette question n'était même pas digne de réponse.

Je la fixai, attendant qu'elle en dise plus, mais elle resta là, tranquille, sans ajouter un mot. Je n'avais pas vraiment obtenu la réponse que j'attendais.

- Et pourquoi ? l'invitai-je à poursuivre, ne comprenant toujours pas pourquoi elle m'avait choisie, moi, pour l'appeler.

Elle me regarda enfin, un léger sourire aux lèvres, mais son regard restait aussi absent, presque lointain.

- Parce que tu étais la seule à pouvoir le faire, déclara-t-elle d'un ton si naturel, comme si c'était une évidence.

- Faire quoi ? demandai-je, complètement perdue, ne saisissant pas le sens de ses mots.

Elle tourna lentement la tête vers moi, ses yeux brillants d'une certitude tranquille, comme si tout était parfaitement clair pour elle.

- Me réveiller, bien sûr, répondit-elle, son sourire s'élargissant un peu plus, comme si ça n'avait pas d'importance.

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Toudoudoume

Voilà les p'tits gars un autre chapitre rondement mener ( je crois).


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