Après le départ de Lénie, Héléna s'était sentie mal à plus d'un titre. Mal physiquement, car mine de rien, Lola n'y était pas allée de main morte et mal psychologiquement, car Lénie semblait avoir complètement oublié leur nuit et paraissait être motivée pour épouser Lola. 

Soupirant tristement, Héléna avait alors rejoint son lit et après un très long moment, avait fini par rejoindre les bras de Morphée, épuisée par cette journée cauchemardesque. 

Le lendemain, Héléna s'était levée uniquement après que des coups eurent retenti à sa porte. Grimaçant par la douleur, elle ouvrit doucement la porte et tomba sur Marie-Maud, inquiète.

« Héléna, ça va ? On a essayé de te joindre, mais en vain. »

La blondinette la laissa entrer puis referma la porte avant de s'installer sur le bord de son lit.

« Je dormais encore. Je n'ai pas encore regardé mon téléphone. » Avoua Héléna.

« Ok, et sinon comment ça s'est passé avec Lénie ? Et tu veux me parler de votre nuit ? 

— Lénie a été très claire. Elle n'a aucun souvenir de notre nuit et à l'intention d'épouser Lola. 

— Vous aviez tant bu que ça ? Héléna...

— Je ne pensais pas justement, en tout cas, elle m'a vivement conseillé d'oublier cette nuit. Laisse tomber, M-M. 

— Je pense plutôt qu'elle est dans le déni. Tu es malheureuse et tu souffres, et je n'aime pas ça. Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? 

— Je ne crois pas. Je vais repartir, M-M, c'est la meilleure des choses à faire. Mon retour n'a engendré que des problèmes.

— Cette ville, c'est chez toi Héléna. 

— Marie-Maud, cette ville est mon passé. »

Marie-Maud tint compagnie à Héléna le restant de la journée, ce qui avait agacé Lola. Les autres étaient perplexes, ne comprenant pas ce qui clochait avec Lola.

« Même quand Héléna n'est pas là, tu es agacée. » Fit remarquer Axel.

« Il est grand temps qu'elle rentre chez elle. Elle n'a plus rien à faire ici, n'est-ce pas Lénie ? »

Demanda Lola en se tournant vers Lénie. Cette dernière soutint alors son regard puis répliqua.

« Héléna est majeure, elle fait ce qu'elle veut. »

Le soir était arrivé, et Héléna s'était décidée à profiter de cette dernière soirée avec ses amis, et malheureusement Lola également. Elle termina de boucler sa valise puis rejoignit le petit groupe dans un bar. Héléna avait refusé les invitations de Clara et M-M, surtout, car elle ne voulait pas revoir Lola et Lénie, mais les deux jeunes femmes étaient parvenues à la convaincre à l'usure. Bien entendu, Héléna ne passa pas inaperçue avec ses lunettes de soleil assez larges, mais pas assez larges pour couvrir entièrement son œil au beurre noir, ce qui avait amusé Lola à son arrivée.

« Joli maquillage, Héléna. »

« La ferme ! » Lancèrent Marie-Maud et Héléna d'une même voix. 

Héléna s'installa en face de Lénie, celle-ci évitant le plus possible le regard d'Héléna.

« M-M nous a dit que tu partais demain ? » Déclara Axel en jetant un regard à Lénie pour observer sa réaction.

« Oui, il est temps que je rentre. De toute façon, je n'allais pas non plus vivre à l'hôtel indéfiniment. Ce n'était que du provisoire. »

Lorsque Héléna confirma son départ, Lénie ressentit un pincement au cœur, tandis que Lola rayonnait de bonheur et ne se priva pas pour le montrer.

« Excellente nouvelle, bon vent Héléna !  »

Axel haussa les sourcils, et Clara lança à Lola.

« Tu ne peux pas te la fermer un peu ? »

Mais Lola se contenta d'arborer un large sourire en sirotant son verre. Djebril demanda alors.

«  À quelle heure est ton avion ? 

— En fin de matinée. »

Pour Lénie, c'était trop tôt, mais pour Lola, c'était trop tard. Elle aurait nettement préféré qu'Héléna prenne le premier avion. 

Constatant qu'un silence s'était installé, Marie-Maud proposa à Héléna d'aller danser. 

« Danser avec mes lunettes de soleil ? 

— Et alors ? Elles ne t'empêchent pas de danser. Allez bouge-toi Hélé, c'est ta dernière soirée ici. 

— Elle ne peut pas danser toute seule avec des autres fêtards ? » Lança Lola sèchement.

Pour toute réponse, Marie-Maud lui présenta son majeur tendu puis attrapa la main d'Héléna pour l'emmener danser parmi les fêtards. Lénie les observait faire, tout comme Lola qui semblait avoir retrouvé sa mauvaise humeur.

Deux heures après, l'alcool avait permis à toute la petite bande de se détendre. Marie-Maud dansait avec Lola, tandis que Lénie s'était rapprochée d'Héléna afin de danser avec elle. Djebril et Axel dansaient ensemble, alors que Clara dansait avec un inconnu. 

Lénie voulait profiter pleinement de ces derniers instants avec Héléna. Si cela ne tenait qu'à elle, elle convaincrait sa blonde de rester, mais le fait d'avoir son visage amoché aussi près lui rappelait qu'il était important qu'Héléna s'éloigne d'ici. Les corps des deux filles s'étaient inexorablement rapprochés pour se mouver en suivant le rythme de la musique. L'une comme l'autre commençait à avoir chaud et soif, mais aucune des deux ne souhaitait rompre ce moment. N'importe qui arborant un point de vue extérieur à la bande, penserait qu'elles étaient en couple, tant elles paraissaient connectées l'une à l'autre. Mais le moment prit fin avec l'arrivée de Lola qui bouscula Héléna de plein fouet.

« C'est ma fiancée, donc va danser avec quelqu'un d'autre !

 — Sauf que moi, j'ai envie de danser avec ta fiancée ! Tu ne vois pas comment tu es étouffante avec elle ? 

— Et toi, tu ne vois pas que tu n'es qu'une seule g*rce qui essaie de briser un couple ?

— Un couple ? Un couple en carton oui. D'ailleurs, ta réflexion est vraiment ironique quand on voit que tu es responsable de notre rupture ! Depuis mon retour, je ne t'ai pas vu être une seule fois douce et protectrice avec Lénie ! Tu te comportes uniquement comme une fille excessivement jalouse et possessive. Tu es toxique pour Lénie, et franchement votre relation, elle-même est toxique ! »

Lola fut ébahie qu'Héléna hausse le ton, chose qu'elle ne faisait jamais. Et d'ailleurs, Lénie en fut tout aussi surprise, tout comme Djebril et Axel qui s'étaient rapprochés prêts à séparer les deux femmes. Ils étaient restés silencieux, et Lola allait répliquer enfin lorsque Lénie s'interposa entre les deux femmes. Elle se tourna vers Héléna puis déclara.

« Héléna, tu devrais partir. Tu as un avion à prendre demain. »

Héléna fut décontenancée, tout comme Axel, Djebril et Marie-Maud qui avait haussé un sourcil. 

« C'est elle qui est venue me provoquer, une fois de plus, tellement qu'elle a confiance en votre couple ! C'est ce que tu veux vraiment ? Que je m'en aille ?

— HELENA, STOP ! Oui, c'est ce que je veux. »

Les derniers mots avaient été durs à prononcer pour Lénie, mais elle les avait trouvés nécessaires. Quant à Héléna, elle avait senti son cœur se serrer pour la troisième fois depuis son retour. Ses yeux lâchèrent ceux de Lénie, lorsqu'elle avait senti l'émotion la gagner une fois de plus. Elle murmura alors.

« Si c'est ce que tu veux... »

Elle tourna ensuite les talons, puis s'en alla, Marie-Maud sur les talons. Lola avait alors dit.

« Au moins maintenant, elle a compris. Bon, si on allait prendre un verre ? »

Axel la dévisagea avec dégoût, Djebril la regarda froidement et Lénie se sentit terriblement mal. Elle se retourna alors vers Lola.

« Va prendre un verre avec toi-même ! Moi, je rentre ! »

De retour à son hôtel, Héléna observait la rue à travers sa fenêtre. Elle avait gentiment demandé à Marie-Maud de la laisser seule, ce qu'elle avait fait. Il pleuvait à verse, et à travers le carreau, elle pouvait voir ses propres larmes se mélanger avec la pluie. Elle s'était déjà changée, prête à rejoindre son lit, lorsque ses yeux étaient tombés sur un tiroir. 

Elle se dirigea vers celui-ci, l'ouvrit puis observa l'intérieur de celui-ci qui ne contenait plus qu'une seule chose : une magnifique petite boîte rouge vermillon. Héléna la regarda longuement, puis referma le tiroir sèchement. Après avoir songé un long moment, elle se décida à aller se coucher. Cependant, elle ne trouva le sommeil qu'au petit matin de sorte que lorsque son réveil se mit à sonner, elle eut l'impression d'avoir fait une nuit blanche. 

La nuit de Lénie avait été agitée. Lorsque Lola était rentrée au petit matin, Lénie avait fait semblant de dormir. Sa fiancée s'était contenté de la rejoindre dans leur lit. Lénie pensait à Héléna qui devait prendre son avion. Un aller simple. Et c'est ce qui inquiétait Lénie. Ne reverrait-elle jamais Héléna ? Et puis pourquoi, la blonde ne quittait plus ses pensées alors qu'elle avait dit "oui" à Lola. Lola qui semblait être son avenir, un avenir stable dans lequel Lola ne l'abandonnerait pas du jour au lendemain. D'accord, elle avait ses défauts, mais qui n'en avait pas ? Même Héléna en avait, même s'ils étaient petits. Lola vint se coller à elle, et Lénie ne broncha pas. En réalité, si elle avait voulu qu'une blonde vienne la coller, ce ne serait pas Lola. Se retenant de soupirer, elle tenta de trouver le sommeil pour oublier la douleur qui lui faisait saigner son cœur. 

Quelqu'un frappa à la porte. La blonde se retourna dans son lit en soupirant, épuisée comme si elle n'avait pas dormi. Les coups se firent alors insistants. Héléna se força à ouvrir ses yeux puis quitta son lit pour aller ouvrir. 

« Petit-déjeuner personnel livré ! 

 — M-M qu'est-ce que tu fais là ?

— Je te livre ton petit-déjeuner, ça ne se voit pas ? Je suis venue m'occuper de tes soins. Lénie m'a envoyé un SMS. »

La mâchoire d'Héléna se serra en entendant le prénom de Lénie. Elle referma alors la porte.

« Je ne peux pas trop traîner, j'ai un avion à prendre.»

Marie-Maud observa Héléna puis déposa les croissants sur la table avant de regarder son amie dans les yeux.

« Héléna, n'en veux pas à Lénie. Je pense qu'elle est un peu paumée et que ton retour lui a rappelé à quel point vous étiez connectées l'une à l'autre. 

— Tellement connectées... Qu'elle va épouser Lola, je te rappelle.

— Héléna, je t'adore, mais je te rappelle aussi que tu es partie pendant dix ans. Tu croyais quoi ? Que Lénie allait s'installer dans un couvent ? Et encore, elle a accepté de sortir avec Lola, huit ans après ton départ, car elle espérait que tu finisses par revenir. Je ne dis pas cela pour te blesser, mais pour te faire comprendre que toi aussi, tu as des torts quelque part. »

Après un long moment de silence pesant, Héléna répliqua.

« Je mangerai le croissant sur la route, donc tu peux déjeuner si tu veux. Je vais me doucher.»

Marie-Maud s'en voulut d'avoir été maladroite, tandis qu'Héléna se rendait effectivement compte qu'en partant, elle n'avait fait que rendre les choses plus faciles pour Lola. 

Marie-Maud était en train de manger son croissant lorsqu'elle remarqua un détail intrigant. Un des tiroirs était mal refermé, ce qui contrastait avec les autres tiroirs. Tendant l'oreille pour être certaine qu'Héléna était sous la douche, elle se dirigea vers ledit tiroir puis l'ouvrit un peu plus. Ses yeux tombèrent sur une jolie petite boîte, assez reconnaissable. Elle se permit alors de la prendre puis de l'ouvrir, et Marie-Maud en fut stupéfaite, car Héléna ne lui avait rien dit. Refermant la boîte, elle la glissa dans une poche de sa veste. Il était évident qu'Héléna n'avait pas l'intention de la récupérer... Chose qui se confirma, lorsqu'elles avaient quitté la chambre sans même qu'Héléna ne jette un regard au tiroir.

Lola s'agaçait à table sur son portable, alors que Lénie était perdue dans ses pensées, tentant de chasser les images de la nuit qu'elle avait passée en compagnie d'une blonde au charmant accent belge. 

En fin de matinée, Marie-Maud accompagna Héléna en voiture jusqu'à l'aéroport. Le silence était de nouveau pesant, alors la conductrice se lança.

« Je ne voulais pas te blesser ni te culpabiliser, Héléna. »

La blonde tourna son visage vers elle.

« Je sais M-M, rassure-toi, je ne t'en veux absolument pas. »

Sur la route, le portable de Marie-Maud indiqua plusieurs notifications à la suite, ce qui interpella Héléna.

« Dis donc, M-M, apparemment, tu as un admirateur secret. Ton portable ne cesse d'indiquer l'arrivée de SMS. Qui est l'heureux élu ?

— Quelqu'un qui se refuse d'admettre la vérité. Donc ça n'a aucun intérêt. »

Cependant, les doigts de Marie-Maud s'étaient resserrés sur le volant, signe qu'elle était énervée contre la personne. La blonde insista un peu, mais son amie refusa de lui donner l'identité de la personne. Héléna se mit alors à proposer différents noms, tous plus improbables les uns que les autres, les faisant éclater de rire de temps en temps. 

Arrivées à l'aéroport, elle se gara puis quitta son véhicule pour accompagner Héléna. 

En attendant qu'elle puisse embarquer, la blonde jeta des regards autour d'elles, et Marie-Maud posa sa main doucement sur son bras.

« Je ne pense pas qu'elle vienne, Héléna. 

— Je sais bien, mais j'espérais au fond qu'elle vienne et me fasse une de ces déclarations d'amour débiles dignes des comédies romantiques...

— Laisse-lui un peu de temps... »

Une voix indiqua qu'il était l'heure pour Héléna d'embarquer. Sentant son cœur se serrer, elle étreignit Marie-Maud longuement, avant de s'en aller en faisant traîner sa valise. Après avoir jeté un dernier regard aux alentours et fait un dernier signe de la main à son amie, elle franchit la porte d'embarcation, avec la sensation d'avoir son cœur brisé en mille morceaux. 

Marie-Maud essuya ses larmes, non pas uniquement de tristesse de voir Héléna repartir, mais plutôt se sentant responsable en partie de la détresse sentimentale de la Belge.

C'était la fin d'après-midi, et comme d'habitude, ils s'étaient retrouvés.

« Alors Héléna est bien partie ? » Interrogea Lola en souriant froidement.

« Oui, je l'ai accompagnée, Lola, et oui, elle est bien montée dans son avion ! » Répliqua Marie-Maud si glacialement que Lola se retrouva muette. 

Lénie observait le vide, n'essayant même pas de cacher sa tristesse. Après un moment, Lola déclara.

« Bien, bon débarras. On va tous pouvoir reprendre une vie normale. »

La porte du café s'ouvrit alors. 

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Coucou 🦋,

J'espère que vous vous portez bien.

Voilà le nouveau chapitre, qu'en pensez-vous ?

Selon vous, Héléna a-t-elle vraiment quitté la ville ? Et Marie-Maud que cache-t-elle ? 🧐

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Citation du jour : « S'aimer soi-même est le début d'une histoire d'amour qui durera toute une vie. » [Oscar Wilde] 

Prenez soin de vous 🙏

Peace and love 🕊️ 🤍

Date de publication : Jeudi 05 décembre 2024 ✍️