« Marie-Maud...

— S'il te plaît Héléna, pas maintenant. On en parlera plus tard. »

Marie-Maud laissa alors les deux femmes seules dans son logement.

« Maintenant que nous sommes à deux, toi aussi, tu me dois des explications, Héléna !

— Quelles explications ? » Demanda Héléna en écarquillant ses yeux. 

« Tu ne vois pas de quoi je veux parler Héléna ? 

— Non, je ne vois pas.

— Je parle des raisons qui t'ont fait revenir ici.

— Je ne vois pas à quoi tu fais allusion. Je suis revenue ici pour le bal des anciens. Pour quoi d'autre sinon ? »

Flashback du moment où Marie-Maud est allée dire toute la vérité à Lénie.

« Je n'arrive pas à y croire, comment avez-vous pu me faire ça ? ! Comment a-t-elle pu me trahir de cette façon ! Maintenant, tu dégages Marie-Maud ! »

Lénie avait essuyé ses larmes, et avait attrapé sèchement le bras de Marie-Maud pour la reconduire à sa porte. Une fois sa porte ouverte, elle poussa Marie-Maud à l'extérieur et s'était apprêtée à lui claquer la porte au nez, lorsqu'elle l'entendit lui dire.

« Attends, tu ne m'as même pas laissé te dire la vérité au sujet d'Héléna aussi !

— Je m'en fiche de ce que tu as à dire, Marie-Maud ! Je ne veux plus te voir ni t'entendre ! 

— Pourtant, tu devrais être fortement intéressée puisque ça pourrait concerner ton avenir avec elle !

— De quoi tu parles ? Héléna et moi, c'est fini. On n'a pas d'avenir ensemble. 

— Tu es tellement naïve... Héléna n'est pas revenue uniquement pour ce fichu bal ! Elle est revenue avant tout pour toi...

— Tu délires complètement ! Héléna et moi, c'est fini depuis dix ans ! 

— Même toi, tu essaies de t'en convaincre. Quelque part, tu es pathétique !

— Ferme ta bouche, parce que tu n'as rien à dire alors que tu te tapais ma fiancée ! Donc entre nous deux qui est la plus pathétique ? !

— Je t'ai déjà dit que j'étais désolée ! 

— Bien sûr, et comme par magie, je devrais oublier et te pardonner immédiatement ! Bref bonne nuit ! »

Lénie avait essayé de claquer la porte, mais l'autre femme avait placé son pied dans le bas de la porte, de telle sorte que celle-ci ne pouvait se fermer.

« Punaise, tire-toi Marie-Maud ! 

— Pas avant que tu aies entendu ce que j'ai à dire au sujet d'Héléna ! 

— Tu viens de le faire, à quoi tu joues ? ! 

— Je ne t'ai pas tout dit !

— Accouche ou je te pousse !

— Héléna était revenue pour... Te demander en mariage, Lénie ! »

Celle-ci blêmit davantage et eut l'impression que son cœur s'était soudainement arrêté. Après un long silence, Lénie se ressaisit. 

« Tu n'es absolument pas drôle, et tu ne sais plus quoi dire pour te rendre intéressante ! Maintenant, dégage ! 

—Tant mieux, car ce n'est pas une blague ! Intéressante ? Lénie, je m'en fiche que tu me trouves intéressante ou non. »

Marie-Maud chercha quelque chose dans sa veste puis en sortit un écrin et le tendit à Lénie, abasourdie.

« Je l'ai trouvé dans un tiroir dans la chambre d'hôtel d'Héléna. Le jour où elle devait prendre son avion. Elle ne sait pas que j'étais en sa possession, mais j'estime qu'il te revient de droit. Je pense qu'elle voulait te faire sa demande lors du bal, mais elle a été prise de court, par Lola. Fais-en ce que tu veux, mais je reste convaincue qu'Héléna était revenue pour te reconquérir surtout. » 

Lénie observa l'écrin un moment puis demanda d'une petite voix.

« Je suis censée te croire sur parole, après ce que tu m'as fait ? Qui me dit que ce n'est pas toi qui l'as acheté ? 

— Lénie, tu as le droit de me détester, mais je suis sérieuse sur ce que je te dis. Je n'ai aucun intérêt à te mentir là-dessus ! Et je n'ai aucune intention de te demander en mariage, je te signale. Alors sors de ton déni ! » Marie-Maud retira alors son pied de la porte.

Lénie alterna son regard entre la petite boîte carrée et Marie-Maud avant de lui claquer la porte au nez, totalement ébranlée par les dernières phrases de l'autre femme.

Fin du flashback 

Lénie regarda Héléna droit dans les yeux et silencieusement, ce qui déstabilisa la Belge.

« Tu es certaine de toi, Héléna ?

— Oui... »

Néanmoins, sa voix trahissait son incertitude. 

Lénie sortit alors l'écrin puis le posa sur la table basse situait en face d'elles. Héléna pâlit en reconnaissant évidemment l'écrin puis demanda.

« Où as-tu eu ça ? 

— Peu importe... J'imagine que tu le reconnais, Héléna. Alors ? »

Flashback du moment où Héléna pénètre dans une bijouterie, la veille de son départ.

Héléna fit le tour de la bijouterie avant de s'arrêter sur la partie du commerce qui l'intéressait le plus, celle où étaient exposées les bagues de fiançailles. Ne trouvant pas exactement la perle rare, elle se laissa approcher par une vendeuse.

« Bonjour, puis-je vous aider ?

 — Bonjour. Je l'espère. Je cherche une bague très spéciale. Je souhaiterais demander cette personne en mariage, mais en même temps, nous ne sommes pas actuellement ensemble. Elle est vraiment spéciale et unique, et je cherche donc quelque chose de spécial.

— Si aucune de ces bagues ne correspond à vos attentes, nous pouvons vous en créer une et vous la personnaliser.

— Malheureusement, je suis pressée par le temps. »

Après avoir refusé de nombreuses suggestions de la part de la vendeuse, Héléna finit par en trouver une particulière et susceptible de plaire à Lénie. 

Une fois la bague mise dans l'écrin, Héléna régla son achat puis quitta la bijouterie, stressée à l'idée que Lénie puisse refuser sa demande. 

Fin du flashback.

Héléna quitta ses pensées lorsque Lénie avait fait secouer sa main devant les yeux de la blonde.

« Tu étais où ? 

— Peu importe. Que disais-tu ?

— J'attendais que tu me répondes, Héléna. Et en toute sincérité !

— Tu veux savoir quoi ?

— Connaître la véritable raison de ton retour !

— Tu as ouvert l'écrin ? 

— Quoi ? Bien sûr que non ! » Répondit Lénie, quelque peu déstabilisée par la question.

En effet, elle avait été très tentée pour l'ouvrir, mais ne l'avait pas fait. Héléna ne l'avait pas demandée en mariage pour x ou y raison, alors elle avait estimé que sa curiosité n'avait pas à être satisfaite. Par ailleurs, elle ne voulait pas gâcher ce jour où Héléna ferait sa demande, si elle le faisait un jour, évidemment. 

Héléna observa l'écrin puis tourna son visage pour plonger ses magnifiques yeux dans ceux de Lénie, une Lénie toujours aussi fascinée par les yeux de la blonde. Après un moment où seul le silence se faisait entendre, Héléna déclara.

« J'étais revenue ici pour le bal des anciens, Lénie, mais pas seulement. Je pense que tu l'as compris avec cet écrin, mais j'avais l'intention de te demander en mariage.

— Me demander en mariage ? Après dix ans de séparation et d'éloignement ? 

— Oui. Justement, Lénie. Durant toutes ces années, je ne faisais que penser à toi, peu importe ce que j'essayais de faire pour tourner la page. Quand j'avais du temps libre, je passais mon temps à regarder les réseaux sociaux pour savoir où toi, tu en étais. Bien évidemment, j'ai fini par tomber sur ton nouveau "statut" Facebook. Et cela aurait dû me convaincre de passer à autre chose, mais non. Alors quand j'ai reçu cette invitation pour le bal, je me suis dit que c'était le meilleur moment pour le faire. Mais en arrivant, Lola, a fait sa demande, alors évidemment, je ne pouvais plus faire la mienne, d'autant que tu lui as répondu "oui". C'est là que j'ai réalisé que c'était trop tard. Trop tard pour nous, trop tard pour que je puisse te récupérer. »

Héléna détourna la tête tandis que Lénie continuait de l'observer. Un silence s'était installé entre elles. 

« Héléna...

— Laisse tomber Lénie. Et maintenant, qu'est-ce que tu vas faire avec Lola ? »

Lénie soupira puis détourna son regard avant de répondre.

« Je l'ai quittée. Je ne cautionne absolument pas l'infidélité et encore moins celle qui est répétée. 

— Je suis sincèrement désolée pour toi, tu mérites tellement mieux. 

— Personne ne mérite ça, Héléna. Et de toute façon, je n'étais pas prête pour l'épouser non plus. Elle a fait sa demande uniquement pour t'embêter, et moi, j'ai uniquement accepté, car...

— Car ? 

— Car je ne t'avais pas trouvé Héléna. Je t'ai cherchée longuement parmi les invités, et je ne t'ai pas vue, alors j'ai accepté. 

— Mon avion a eu du retard, alors forcément, je suis arrivée en retard... Tu ne l'aimais pas suffisamment pour l'épouser ?

— Je ne le savais pas, Héléna. Pour moi, tu n'étais pas revenue. Personne n'était certain de ton retour. 

— Tu n'as pas répondu à ma question.

— Je ne suis pas faite pour Lola, et Lola n'est pas faite pour moi non plus.

— Tu finiras par trouver la bonne, Lénie. Ou le bon.

— Toi aussi Héléna. Je vais rentrer, il se fait très tard.

 — Ou très tôt... Il est 4 h 30 du matin. Tu veux te reposer un peu ici ?

— Je préfère encore dormir sur un banc plutôt que dormir chez Marie-Maud... 

— Je comprends. De toute façon, je n'ai pas l'intention de vivre ici indéfiniment.

— Cela veut dire que tu reviens ? Pour de bon ?

— Disons que ce n'est pas exclu. Enfin, si ça ne te dérange pas non plus. »

Lénie esquissa un sourire et regarda Héléna avec des yeux pétillants.

« Cette ville ne m'appartient pas, tu es libre d'y venir, et même d'y vivre.

— C'est vrai. De toute façon, il faudra que je trouve d'abord un logement avant de revenir vivre ici.

— Je vais aussi devoir me trouver un logement, maintenant que j'ai quitté Lola. Comme c'est son logement, je ne vais pas vivre là-bas. »

Héléna eut alors une idée. Après un instant d'hésitation, elle se lança.

« On pourrait se prendre un logement à deux. 

— Heu, toi et moi ?

— Oui. Enfin, en tant que colocataires, je veux dire.

— Évidemment. Je ne sais pas si c'est une bonne idée, Héléna.

— Et pourquoi ça ? À moins que tu ne puisses pas t'empêcher de te jeter sur moi, on peut tout à fait. En plus, ce serait que provisoire. Rien n'empêchera l'autre de se trouver un logement plus tard. 

— Tu prends tes rêves pour des réalités, Héléna ! J'ai besoin d'y réfléchir. 

— Où est-ce que tu vas dormir là ?

— Je vais aller embêter Djebril. Bonne nuit Héléna.

— Il va être ravi, à cette heure-ci. Bonne nuit à toi, Lénie. Enfin bonne fin de nuit. »

Héléna raccompagna Lénie et lorsque celle-ci fut partie, la blondinette retourna dans le salon puis récupéra son écrin, s'interrogeant sur la manière de Lénie de se l'être procuré.

 À son réveil, Djebril lui avait préparé son petit-déjeuner, même s'il était presque midi. Lénie était épuisée, mais elle allait avoir besoin d'aide pour aller récupérer ses affaires. Djebril avait accepté de l'héberger provisoirement, même si elle s'était déjà rendue qu'elle avait l'impression de tenir la chandelle à Axel et Djebril. Elle avait parlé de la proposition faite par Héléna, et si Axel était emballé, Djebril l'était moins. Il ne souhaitait pas que Lénie souffre une fois de plus à cause d'Héléna, mais Axel était intervenu en disant qu'Héléna en avait aussi souffert. Ce qui avait jeté un petit froid entre les garçons. 

Alors qu'elle déjeunait, Lola essaya de l'appeler à maintes reprises. Lui raccrochant au nez systématiquement, la brune commençait à s'agacer. Finalement, elle décrocha furieuse.

« Qu'est-ce que tu me veux ? ! 

— Juste te dire que j'étais sincèrement désolée. Écoute, tu peux garder le logement le temps que tu aies ton propre logement. Marie-Maud me propose de m'héberger.

— Je m'en tape de tes excuses. Waouh, ça va être super, toi, Marie-Maud et Héléna. Vous avez l'intention de faire un trouple ? Parce que je doute que ce soit du goût d'Héléna.

— Je ne pense pas, Héléna a récupéré ses affaires quand elle m'a entendu avec M-M. On ne savait pas qu'elle était là.

— Où veux-tu qu'elle aille ?

— J'en sais rien moi. Peut-être qu'elle s'est rebarrée. C'est bien son genre non ? ! »

Lénie raccrocha une fois de plus puis composa le numéro d'Héléna. Son cœur battait si vite qu'elle avait l'impression d'être dans un grand huit. Après plusieurs sonneries, Héléna décrocha.

« Lénie, ça va ? 

— C'est à toi que je devrais demander cela.

— Pourquoi ?

— Lola m'a appelée et m'a appris que tu avais quitté le domicile de Marie-Maud.

— Je n'ai jamais été fan de tenir la chandelle, et voir Lola de si bonne heure m'a rendue malade.

— Tu ne me réponds pas, tu repars, c'est ça ? !

— Quoi ? Mais non, Lénie.

— Alors où vas-tu aller ?

— Je retourne à l'hôtel le temps de trouver un logement. Et toi où loges-tu ?

— Chez Djebril, mais bon, on est un peu à l'étroit à trois. 

— Tu peux aussi venir dormir à l'hôtel.

— Héléna, je n'ai pas les moyens d'y dormir. En tout cas, pas de façon définitive.

— Moi non plus, Lénie. On pourrait partager la chambre.

— Héléna...

— En tout bien tout honneur, évidemment. 

— J'ai besoin de garder une certaine distance, Héléna.

— Comme tu veux, mais la proposition reste valable. Au fait, Axel m'a dit que tu aurais besoin d'aide pour récupérer tes affaires, tu veux que je vienne ?

— Héléna...

— Relax Lénie, il y aurait Djebril, Axel, Clara et moi. En plus, j'ai l'impression de te faire peur.

— Ce n'est pas du tout ça, Héléna. D'accord, je veux bien que tu nous aides. »

Axel se laissa tomber sur leur canapé, alors qu'ils venaient de terminer d'amener les affaires de Lénie. Et tous les bras n'avaient pas été en trop. 

« Une bonne chose de fait ! 

— On ne savait pas que tu avais autant d'affaires, Lénie ! 

— Et encore, on n'a pas pu tout prendre, faute de place !

— Ce n'est rien, merci les gars. On ira récupérer le restant lorsque j'aurai un logement. »

Lénie s'était installée près d'Axel et Djebril, alors que Clara s'était posée sur un des fauteuils, tout comme Héléna. Lénie faisait en sorte de ne pas croiser le regard d'Héléna, qui pour sa part, n'insistait pas. Elle ne comprenait pas le comportement de Lénie à son égard, mais elle ne lui en voulait pas non plus. Djebril demanda alors à Héléna.

« Alors, tu es de retour à l'hôtel ?

— Oui, mais c'est temporaire.

— Tu as déjà regardé des offres de logement ?

— Oui, mais soit ils sont trop grands, soit trop chers, soit je ne rentre pas dans les critères de sélection. 

— Moi, j'ai une solution à vous proposer. »

Lança Axel, satisfait de voir que tous les regards s'étaient alors posés sur lui.

« Je passe beaucoup de temps avec Djebril, comme vous l'aurez tous remarqué. Donc mon logement est libre. Tu pourrais le prendre, en plus, j'ai entièrement confiance en toi.

— Je ne sais pas Axel, c'est ton endroit à toi. J'aurais l'impression de m'imposer.

— Non, je te le propose et ce serait temporaire. Le temps que tu trouves un endroit à toi. Ou à vous. »

Héléna haussa les sourcils, et Lénie lui lança un regard noir. Axel arbora alors un sourire.

« Mon logement est suffisamment grand pour que deux personnes y cohabitent. D'autant qu'il y a deux chambres, donc Lénie pourrait y vivre avec toi. Et en plus, je ne vous ferais pas payer le loyer. Vous seriez toutes les deux gagnantes ! 

— Et toi qu'est-ce que tu y gagnes ? » 

Interrogea Clara amusée.

« Moi ? Moi je suis gagnant, car Hélénie vaut tout l'or du monde. » 

Axel afficha un immense sourire, ce qui avait fait éclater de rire Clara avant qu'elle ne dise.

« Toujours aussi fada d'Hélénie ! Après tout ce temps ? 

— Toujours et pour toujours ! »

Répliqua-t-il en souriant. Lénie n'avait pas pu réprimer un léger sourire, tout comme Héléna. Il leur demanda alors.

« Alors, vous acceptez ? »

Lénie croisa alors le regard d'Héléna.

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Coucou 🦋,

J'espère que vous vous portez bien.

Voilà le nouveau chapitre, qu'en pensez-vous ?

Selon vous, que va-t-il se passer entre Héléna et Lénie ? Vont-elles accepter la proposition d'Axel ? 🧐

Merci pour votre soutien ici, sur Insta et sur TikTok 🤍

Citation du jour : " Notre amour est comme le vent, je ne peux pas le voir, mais je peux le sentir ! " [Le Temps d'un Automne] 

Peace and love 🕊️ 🤍

Date de publication : Dimanche 22 décembre 2024✍️