Bonheur éphémère, douleur amère 💞💔
Le lendemain fut un jour assez étrange. Héléna et Lénie ne s'étaient pas parlé depuis leur baiser, enfin elles se parlaient lorsqu'elles étaient avec les autres, mais quelque chose avait changé entre elles. Comme Axel et Djebril l'avaient craint, aucune des deux ne voulait s'avouer la réalité de leurs sentiments.
Durant le cours de danse, les deux avaient choisi un autre partenaire, ce qui avait surpris Malika, habituée à les voir ensemble. Néanmoins, elle ne s'en était pas mêlée et s'était contenté d'encourager ses élèves à danser plus sensuellement. Lénie dansait avec Julien qui ne semblait pas se forcer à danser contre la plus jeune, et Héléna avait accepté de danser avec Pierre, une fois seulement qu'elle avait vu Lénie choisir Julien comme partenaire. Si Pierre et Julien semblaient aux anges, les deux femmes, se jetaient des regards assez régulièrement et ce fut une chance pour les partenaires masculins que les yeux des filles ne soient pas des mitraillettes, sinon aucun des deux ne serait encore en vie.
Le cours de danse se termina enfin, et Lénie alla récupérer sa serviette posée sur le banc. Elle n'avait pas spécialement apprécié ce cours de danse, surtout parce qu'elle n'avait pas eu sa partenaire habituelle. Alors qu'elle buvait une gorgée, elle sentit Héléna dans son dos lui dire.
« Je ne suis pas certaine que la petite amie de Julien apprécie les prochaines évaluations.
Lénie continua de boire sans se retourner avant de répondre.
— Sa petite amie ou toi, tu veux dire ?
— Peut-être bien les deux. Avoua Héléna, ce qui encouragea Lénie à se retourner pour lui faire face.
— On ne s'est quasiment pas adressé la parole depuis ce fameux moment. Je ne savais pas si tu souhaitais qu'on se mette ensemble ou non.
— Qu'on se mette ensemble ? Comme un vrai couple ? Demanda Héléna très hésitante.
— Je... Quoi ? Non, je parlais pour les évaluations, Héléna... Répliqua Lénie, rougissant légèrement et quelque peu mal à l'aise.
— Je suis bête évidemment...
Julien s'approcha alors pour étreindre sa partenaire, ce qui lui valut un regard noir de la part d'Héléna.
— Je ne voudrais surtout pas vous déranger, alors je vous laisse à deux !
Héléna s'en alla énervée, ignorant Pierre et claquant la porte en sortant. »
Lénie et Julien travaillaient durement pour leurs évaluations, bien qu'ils seraient jugés individuellement. Héléna et Pierre en faisaient autant, de telle sorte que chaque binôme se rapprochait davantage. D'ailleurs, Héléna et Pierre venaient d'arriver dans la salle de danse, car s'ils avaient bien bossé le chant, pour la danse en couple, ils n'y étaient pas. Cependant, ils n'interrompirent pas Lénie et Julien, totalement absorbés par leur danse. Héléna trouva que Julien avait ses mains posées un peu trop bas sur le corps de Lénie et elle lui en fit part à la fin de leur danse, qui avait paru être une éternité pour Héléna.
« On dirait un véritable couple. Ta copine va être contente, Julien.
— Ce n'est qu'une danse, et puis à dire vrai, je me suis disputé avec elle.
Héléna avait alors senti son cœur battre un peu plus vite, car si Julien venait à être célibataire, il tenterait probablement quelque chose avec Lénie. Rien que cette idée, lui donna la nausée et l'agaça tout autant.
— Quoi ? Mais pourquoi ? Lui demanda Lénie qui venait d'apprendre la nouvelle.
— Disons qu'elle n'est pas fan de tout ce qu'elle voit.
— Quelle surprise ! Tu crois qu'elle va apprécier de voir tes mains se balader sur les hanches de ta partenaire ou dans le bas de son dos ? Demanda Héléna d'un ton cinglant ce qui surprit tout le monde.
— C'est une danse de couple, Héléna. Il y a donc forcément un certain contact à avoir, mais peut-être qu'en fait, tu voudrais bien être à ma place.
— Danser ne signifie pas tripoter ! Lui rappela alors Héléna.
— On va vous laisser travailler tranquillement, on y va Julien. Répondit Lénie, assez satisfaite de voir Héléna jalouse, malgré tout.
— Pour ta gouverne, Julien, j'ai déjà été à ta place, et si c'est toi cette fois, c'est parce qu'il y a eu...
Lénie écarquilla ses yeux, car elle avait pensé qu'Héléna aurait terminé sa phrase. C'était sans compter sur Julien qui l'encouragea à finir.
— Oui, il y a eu quoi, Héléna ?
La Belge serra sa mâchoire puis se détourna pour aller se mettre au milieu de la pièce. Pierre observa les deux femmes un moment avant de demander à voix haute.
— Est-ce qu'il y a quelque chose entre vous deux ? Ou eu quelque chose entre vous deux ?
Julien haussa les sourcils ne comprenant pas l'intérêt de cette question, car pour lui, Lénie n'était pas spécialement attirée par les filles ou tout du moins pas uniquement.
Les deux femmes répondirent alors d'une même voix, mais un peu trop rapidement.
— Non ! »
Si Pierre paraissait dubitatif, Julien lui arbora un sourire en attrapant Lénie par la main pour quitter la pièce. Évidemment, Héléna avait pu observer ce détail à travers l'immense glace, et elle avait dû puiser en elle pour ne pas laisser éclater sa colère.
Tous les élèves étaient partis se coucher, mais ne trouvant pas le sommeil, Lénie s'était relevée et avait enfilé un jogging ainsi qu'un sweat pour retourner répéter dans la salle de danse. Les évaluations avaient lieu en fin de matinée, mais au lieu de cogiter, elle avait préféré la danse pour extérioriser sa frustration. Après le baiser qu'elle avait échangé avec Héléna, elle avait pensé que cela aurait été le début de quelque chose. Au lieu de cela, elles n'échangeaient qu'en présence des autres, et même physiquement, il n'y avait plus aucun contact entre elles.
La porte de la salle de danse s'ouvrit de nouveau. Héléna entra à son tour, et Lénie s'arrêta immédiatement de danser pour lui demander à travers la glace.
« Héléna, qu'est-ce que tu fais ici ? Tu es censée dormir.
— Je peux te faire la même remarque, Lénie. Je t'ai entendue te lever alors je t'ai suivie.
— Depuis quand tu es insomniaque ?
— Et toi alors ?
Constatant que la conversation semblait stérile, Lénie avait recommencé à danser en se concentrant sur ses mouvements, et non pas sur la jolie blonde qui l'observait et qu'elle pouvait admirer à travers la glace. Après un moment de silence, Héléna fit une nouvelle remarque juste.
— Tu répètes seule sur une danse de couple ?
— Mon partenaire dort. Et cela ne m'empêche en rien de m'exercer comme tu le vois.
Après avoir hésité un bref instant, Héléna s'était rapprochée de Lénie puis avait alors murmuré à son oreille.
— Je peux être ta partenaire pour cette nuit.
Le rythme cardiaque de Lénie s'était quelque peu accéléré, avant qu'elle ne croise le regard d'Héléna dans la glace.
— D'accord.
Héléna avait arboré un doux sourire et Lénie avait remis la musique. Les deux femmes s'étaient alors mises à danser comme si leurs corps ne faisaient plus qu'un et l'une comme l'autre ne lâchait plus du regard sa partenaire des yeux. Lorsque la danse prit fin, leurs lèvres n'étaient plus qu'à quelques centimètres et le cœur des deux femmes battaient plus rapidement que la normale. C'est Héléna qui rompit ce moment la première en lâchant Lénie et en s'éloignant de deux pas.
— Je crois que je vais aller dormir.
— Et moi, je crois que je vais continuer à danser.
Lança Lénie qui n'avait pas pu cacher sa déception lorsque Héléna s'était éloignée. Héléna l'observa longuement puis lui souhaita une bonne nuit avant de se diriger vers la porte. Lénie se retourna alors puis interpella la blondinette.
— Héléna...
Héléna se retourna partiellement pour croiser le regard de la jeune fille.
— Quoi Lénie ?
— Je... Je ne regrette absolument pas ce qui s'est passé la dernière fois.
— Lénie, tu ne devrais pas dire ça.
Lénie se rapprocha alors d'Héléna qui de son côté était devenue figée.
— Pourquoi ça Héléna ?
— Parce que je ne suis pas libre et puis c'est compliqué. Lénie, stp, laisse tomber.
Lénie avait alors pris le visage d'Héléna entre ses deux mains puis avait plongé ses yeux dans les siens qu'elle aimait tant.
— Je sais que tu es en couple, et je ne te forcerai jamais à rien. En revanche, tu ne peux pas me demander de laisser tomber, alors que tout ce que j'ai envie c'est de recommencer.
Héléna ferma les yeux longuement avant de murmurer.
— Je suis désolée, Lénie...
— Désolée pour quoi ? Interrogea Lénie avec une voix douce.
Héléna rouvrit alors ses yeux, embués de larmes puis déclara à Lénie, alors qu'elle sentait son cœur se briser à chaque mot qu'elle prononçait.
— Parce que je ne suis pas comme toi et que je ne suis pas amoureuse de toi.
Lénie relâcha le visage d'Héléna en ayant l'impression qu'on venait de lui planter un couteau en plein cœur tandis que des larmes coulaient sur ses joues. D'autant que le moment qu'elles venaient de passer ensemble lui avait semblé indiquer le contraire.
— Héléna, ce n'est pas possible, je veux dire, je n'ai pas rêvé pour la connexion qui existe entre nous...
Héléna se mordilla la lèvre avant de reprendre d'un ton plus ferme et en retenant ses larmes, alors qu'elle se sentait encore plus brisée devant la peine ressentie par Lénie.
— Il n'existe rien entre nous, et il ne s'est jamais rien passé.
Héléna s'en alla brusquement en claquant la porte, avant de s'éloigner à grands pas craquant alors pendant qu'elle rejoignait le château. Pour Lénie, c'était une totale incompréhension, et elle tombait d'une hauteur très importante. Elle avait alors fondu en larmes avant de venir s'asseoir à même le sol. Les mots d'Héléna étaient très clairs et puissants, un peu trop puissants pour Lénie d'ailleurs. Elle avait fini par s'endormir épuisée dans la salle de danse, recroquevillée sur le sol.
Pour Héléna, la nuit avait été horrible. Elle avait passé la nuit à pleurer et le réveil fut singulièrement rude. Ce fut Pierre qui lui rappela qu'ils devaient aller répéter la danse avec Malika. Héléna n'avait aucune envie de danser et encore moins avec Pierre. Tout ce qu'elle voulait pour l'heure, c'était Lénie et lui avouer la vérité, mais elle ne le pouvait pas.
Le petit-déjeuner s'était déroulé dans une étrange ambiance, Julien demandant alors.
« Où est Lénie ?
— Encore les caprices de la petite Lénie. Elle doit être encore dans son lit, c'est ça la jeunesse. Lança Pierre avec un sourire qui ne plaisait pas à tout le monde.
— Non, elle n'y est pas. Je suis allé voir pendant que vous étiez dans la salle de bains. Avoua Julien.
Héléna qui avait terriblement mal à la tête et au cœur, écouta la conversation avec attention.
— Elle est bien quelque part. Peut-être aux toilettes ou au confessionnal. C'est bon, le château ne tourne pas autour de Lénie.
Djebril et Axel répondirent d'une même voix, et en haussant les sourcils.
— Le château gravite autour de chacun de nous y compris autour de Lénie ! »
Malika alla chercher les élèves au château, certains déjeunant encore.
« Bonjour tout le monde. Eh bien quelle ambiance ! Allez, on se bouge un peu. Je vous rappelle que les évaluations démarrent dans trois heures !
— Il nous manque Lénie. Elle est introuvable. Déclara Julien de plus en plus inquiet, ce qui agaça au plus haut point Héléna.
— Tu es plus inquiet pour Lénie que pour ta petite amie ! Lança-t-elle froidement avant de se lever et d'enfiler sa veste.
— De quoi je me mêle Héléna ? Rétorqua-t-il sèchement.
— Un peu de danse vous fera du bien. Quant à Lénie, elle est forcément quelque part. On la trouvera.
Tous ensemble, ils se dirigèrent vers la salle de danse. Mais l'absence de Lénie se faisait malgré tout ressentir.
En entrant dans la salle, Malika trouva Lénie allongée sur le sol et se précipita vers elle.
— Lénie ! Lénie !
Les cris de Malika inquiétèrent les élèves, et singulièrement Héléna et Julien qui s'étaient précipités vers Lénie aussi.
— Oh Lénie ! !
Pierre arriva le dernier, totalement détendu et absolument pas surpris par la scène qui se passait sous ses yeux.
Lénie se réveilla alors en sursaut. Elle était pâle comme la neige, mais ses yeux étaient rougis. Il ne fallait pas être Einstein pour savoir qu'elle avait pleuré.
— Lénie, tout va bien ?
Lénie fronça les sourcils puis regarda autour d'elle avant de se lever avec l'aide de Malika, inquiète.
— Oui, enfin, oui. Je me suis juste endormie ici. Dit-elle en se frottant la nuque.
— Tu veux dire que tu as dormi ici toute la nuit ? Interrogea Malika, quelque peu stupéfaite.
— Oui, c'est ça.
— Tu ne m'as pas l'air d'être en forme pour danser là, tu devrais aller prendre une douche.
— Non, ça va. Il y a les évaluations après.
— Lénie, tu n'as même pas déjeuné. Je pourrais être responsable si tu faisais un malaise.
— Non, j'assumerai pleinement. »
Héléna avait envie de prendre Lénie dans ses bras, mais cela ne lui était pas possible. Elle se sentit encore plus coupable, car la plus jeune s'était endormie ici après avoir pleuré par sa faute. Héléna croisa alors le regard de Pierre et tâcha de ne rien lui laisser paraître. Car si Héléna avait dit tout cela à Lénie, c'était en raison de la présence de Pierre dissimulé derrière une fenêtre. Elle l'avait grillé et n'avait donc pas pu dire à la benjamine ce qu'elle avait réellement sur le cœur.
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Coucou 🦋,
Alors que pensez-vous de ce chapitre ? 🧐
J'avoue, c'est sans doute le plus poignant, mais un peu de drama ne fait pas de tort 🙊
Quelles sont vos attentes pour la suite ? Que pensez-vous qu'il va se passer pour nos deux protagonistes ? 🤔
Pour ma part, j'ai déjà une idée de la suite, sauf si je change d'avis 🙃
Merci encore pour vos votes et vos messages 🤍
À bientôt ✍️
Date de publication : 09.02.2024
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