Il était 06h00 lorsque le téléphone de Lénie se mit à sonner. Ronchonnant, elle l'attrapa d'une main sans ouvrir les yeux, puis coupa le son avant de revenir se nicher dans le cou d'Héléna. Néanmoins, celle-ci avait été réveillée par le portable de sa brune, et elle murmura alors doucement.

« Lénie... Il est 06 h. Pierre ne va plus tarder.

- Mh, encore cinq minutes...

- Sauf que cinq minutes chez toi, c'est l'équivalent d'au moins cinquante minutes. »

Plaisanta Héléna, faisant râler Lénie encore un peu plus, avant que celle-ci ne finisse par sourire en ouvrant ses yeux. Héléna la regarda à son tour, puis demanda.

« Tu as bien dormi ?

- Comme toujours quand je suis dans tes bras. »

Elles se regardèrent alors longuement, Lénie toujours bien calée dans les bras de sa Belge préférée. Leurs visages s'étaient rapprochés lentement, au point que maintenant, leurs lèvres pouvaient se frôler. Néanmoins, Pierre frappa discrètement à la porte avant d'entrer.

« Bonjour les filles, bien dormi ?

- Oui, ça va. On ne te pose pas la question, Pierre, vu ton sourire niais. »

Répondit Lénie qui avait rapidement quitté les bras d'Héléna avant que Pierre n'entre.

« Je vais retrouver Candice. On se voit tout à l'heure. »

Lénie quitta alors la chambre, laissant Pierre perplexe.

« Elle n'a pas su fermer les yeux ? Franchement, Julien est allé trop loin.

- Si, ne t'en fais pas pour ça. Pierre, depuis le château, Julien va trop loin, et il s'en tire à chaque fois. »

Répliqua Héléna en refermant les yeux, mais en ressentant déjà le manque de Lénie dans ses bras.

Il était 08h30, et il manquait Julien, Lucie, Marlène, Héléna et Pierre. Les autres déjeunaient déjà, et Lénie attendait Héléna. Djebril avait remarqué le regard de Lénie, et il la taquina.

« Tu attends quelqu'un ? Parce que ton chocolat chaud, ne doit plus être chaud là. »

Lénie l'observa puis baissa les yeux sur son chocolat, qui évidemment avait refroidi. Elle déclara alors.

« J'attends Lucie et Marlène. Qui d'autre veux-tu que j'attende ? »

Djebril esquissa un sourire avant de répondre alors qu'Héléna et Pierre apparaissaient enfin.

« Une certaine Lola. »

Le sourire d'Héléna disparut en entendant le prénom de Lola puis elle s'installa en face de Lénie, croisant son regard par la même occasion. Lénie détourna le regard la première pour porter son regard sur Djebril.

« Lola n'est pas dans le coin. Bref, Pierre et Héléna, vous avez 45 minutes de retard. On peut en connaître la raison ? »

Les deux échangèrent un bref regard avant que Djebril ne réponde en riant.

« À mon avis, les deux font partie de la team câlin le matin. »

Lénie lui lança un regard noir, alors qu'Axel rigolait à son tour, tandis qu'Héléna répondit enfin.

« Juste un souci de réveil. On s'est couchés trop tard probablement. »

« C'est une jolie métaphore... » Rétorqua Djebril avant de partir dans un fou rire, en compagnie d'Axel.

Dans la journée, Marlène et Lucie avaient regroupé les anciens académiciens ainsi que les danseurs. Ils étaient à quelques heures du concert, mais la tension était plus palpable chez les répétitrices qu'habituellement.

« Il y a un changement de dernière minute. Héléna, tu chanteras à la place de Lénie "Ne me jugez pas". Lénie, tu ne participeras pas à ce concert, et c'est non-négociable...

- QUOI ? Mais pourquoi ? !

- Oui, pourquoi elle ne peut pas chanter sur scène ce soir ?

- C'est quoi ce bordel ? » Interrogea Pierre à son tour.

Marlène répondit alors, voyant que Lucie ne savait pas quoi répondre.

« C'est juste pour ce concert. »

Lénie était à la fois furieuse, triste et ressentait de l'incompréhension face à ce changement de situation. Héléna était très mal à l'aise, mais aussi triste, car elle adorait partager la scène avec Lénie. Lucie précisa alors également le nouveau duo d'Héléna sur "A Fleur de Toi", ce qui ne plaisait guère ni à Héléna, ni à Lénie. Les danseurs, eux aussi, reçurent d'autres indications puisqu'avec Lénie en moins, ils devaient davantage prendre de place sur scène.

Le soir était arrivé, et Lénie devait absolument rester derrière la scène. Elle ne comprenait toujours pas, et avait tenté de désobéir, mais Lucie et Marlène avaient été intraitables. Ce qui ne leur ressemblait pas, d'ailleurs. Elle assistait donc au concert, mais cachée aux yeux de tous, alors que la sécurité semblait être plus nombreuse qu'à l'accoutumée.

D'ailleurs, l'ambiance générale était spéciale et bien différente des précédents concerts. Mais le concert démarra et tout se passa bien jusqu'au solo d'Héléna.

À peine était-elle apparue dans le public, que plusieurs coups de feu se firent entendre, provoquant alors les hurlements du public. Héléna venait de s'écrouler, touchée grièvement par plusieurs balles, tandis que Lénie avait hurlé en voyant la blonde s'effondrer. Lénie avait tenté de rejoindre Héléna, mais plusieurs bras l'en avaient empêché, alors qu'elle criait le prénom d'Héléna. Le public hurlait, et c'était une véritable panique. Tous essayaient de quitter la salle de concert, et inévitablement, de nombreux spectateurs furent blessés. Le rideau avait été baissé, et tous les artistes étaient inquiets pour Héléna qui elle, avait maintenant perdu connaissance.

C'était un véritable brouhaha, Lénie ne se calmait pas, même si maintenant les larmes coulaient sur ses joues. Pierre était blême, et serrait fortement Candice dans ses bras. Djebril et Axel étaient tétanisés. Mais ils avaient reçu l'ordre de rejoindre un SAS de sécurité, et les agents de sécurité avaient dû y emmener de force Lénie.

Après un bon moment, les secouristes avaient enfin pu rejoindre Héléna, mais elle avait déjà perdu énormément de sang. Ils durent alors l'évacuer pour la conduire à l'hôpital le plus proche.

Lucie raccrocha alors puis se tourna vers les artistes. D'une voix blanche, elle déclara.

« Héléna a été blessée par balle à plusieurs reprises. Ils doivent la conduire en urgence à l'hôpital. Elle a perdu beaucoup de sang.

- Elle va mourir ? » Osa demander Candice en larmes, blottie dans les bras de Pierre, détail qui passa complètement inaperçu au regard des circonstances actuelles.

Lucie n'osa pas regarder Lénie et répondit alors les yeux pétillants.

« Pour le moment, on ne sait pas. Ils sont encore sur la route. »

Lénie s'était allongée sur le sol, complètement anéantie. Lucie se rapprocha alors d'elle puis l'étreignit, ne sachant pas comment la rassurer, puisqu'ils étaient complètement dans l'incertitude.

Au bout d'un moment, un inspecteur vint les interroger et lorsque ce fut le tour de Lénie, il ne passa pas par quatre chemins.

« Il semblerait qu'Héléna et vous, avez été ensemble avant qu'elle ne rompe avec vous. Peut-être que par dépit amoureux, vous avez voulu vous venger...

- Vous êtes un grand malade ! Jamais je n'aurais pu faire du mal à Héléna, en tout cas, pas de cette façon.

- L'amour fait faire des choses terribles parfois. Qu'entendez-vous par "pas de cette façon" ?

- Je l'ai blessée par des mots. Mais jamais physiquement, je ne pourrais m'en prendre à elle.

- Peut-être l'aimez-vous toujours et l'assassiner, serait un moyen pour vous de la garder auprès de vous. Vous ne supportiez pas sa relation avec Pierre, qui partage aussi la scène avec vous. Alors vous vous décidez à lui tirer dessus.

- Je suis en plein cauchemar là ! LA FEMME QUE J'AIME PLUS QUE TOUT VA PEUT-ÊTRE MOURIR ET VOUS M'ACCUSEZ DE LUI AVOIR TIRE DESSUS ? ! Je préfère encore la voir marier à Pierre que la voir morte... »

En entendant les cris de Lénie, Lucie avait interrompu l'interrogatoire et avait fini par avouer qu'ils avaient reçu des menaces de mort. Enfin, une candidate en avait reçu, et ce n'était pas Héléna. Lucie expliqua à l'inspecteur qu'Héléna avait pris la place de Lénie, car Lénie avait été directement menacée, ce pourquoi elle n'avait pas chanté ce soir.

Après de très longues heures d'interrogatoire, tous purent retourner à l'hôtel, très éprouvés.

Étant donné les circonstances, Lucie avait pu négocier afin de pouvoir rester à l'hôtel quelques jours, le temps pour eux, d'avoir des nouvelles rassurantes d'Héléna. Du moins, c'est ce qu'ils espéraient. Quant aux prochains concerts qui devaient avoir lieu la semaine suivante, ils étaient reportés. L'assaillant n'ayant pas encore été interpellé, la sécurité des artistes était la priorité.

En attendant des nouvelles d'Héléna, tous vaquaient à leurs occupations. Certains restaient dans leur chambre, comme Lénie par exemple, alors que d'autre préféraient en sortir, sans pour autant quitter l'hôtel, là encore, il s'agissait de leur propre sécurité.

Lucie reçut un appel de la maman d'Héléna, puisque évidemment, sa famille avait été avertie. Après quelques minutes où elles avaient échangé quelques mots, Lucie la remercia puis raccrocha. Elle prévient les anciens académiciens qui se trouvaient à ses côtés puis rejoignit la chambre de Lénie. Après avoir frappé à sa porte, cette dernière ouvrit la porte, les yeux rougis et gonflés.

« Je peux ? Brigitte m'a contactée.

- Entre.

- Tu es parvenue à dormir un peu ?

- Non, mes yeux se ferment à peine que j'entends des coups de feu puis je m'entends crier Héléna en la voyant s'écrouler. Je préfère rester éveillée. Alors les nouvelles ?

- Tu ne tiendras jamais, si tu ne dors pas et si tu ne te nourris pas non plus...

- Lucie, les nouvelles ?

-Tu devrais t'asseoir, Lénie. »

Lénie avait l'impression que sa poitrine allait exploser, tant son rythme cardiaque était élevé. Cependant, elle suivit le conseil de Lucie et s'installa sur le bord du lit.

« Héléna a perdu énormément de sang, actuellement elle est sur la table d'opération. Son cœur a lâché, mais ils ont su le faire repartir. Dès qu'elle a plus d'informations, elle me recontacte. »

C'en était trop pour Lénie, qui laissa couler toutes les larmes de son corps. Lucie la serra alors dans ses bras, et tenta de la rassurer en disant qu'Héléna était une battante et qu'elle s'en sortirait. Lénie parvint à murmurer, la voix brisée.

« C'est de ma faute si elle est à l'hôpital, et ce sera de ma faute aussi si elle meurt...

- Ne dis pas ça ! Le seul fautif, c'est le tireur, et Héléna va s'en sortir. Ce n'est pas dans son caractère de ne pas se battre. »

Lucie passa alors sa soirée auprès de Lénie.

Plusieurs jours après son opération, Héléna ouvrit enfin les yeux. La première chose qu'elle vit, ce fut une lumière si forte qu'elle avait dû refermer les yeux pour les rouvrir lentement et s'habituer à cette source de lumière. Petit à petit, elle comprit qu'elle était à l'hôpital, ne serait-ce que par le bruit de la machine qui se situait à sa gauche et à laquelle elle semblait être branchée. Bien qu'épuisée, elle tourna son visage vers sa maman qui s'était endormie. Héléna ne la réveilla pas, mais lorsqu'une infirmière vint prendre les constantes de la blonde, Brigitte s'était réveillée brusquement, un peu honteuse de s'être endormie. En constatant que sa fille avait les yeux ouverts, la maman d'Héléna ne put retenir son émotion et une fois l'infirmière partit, Brigitte vint étreindre sa fille tendrement. Après un moment de discussion, Héléna demanda.

« Qu'est-ce qui s'est passé ?

- On t'a tiré dessus. Tu as reçu plusieurs balles et à la suite de cela, ils ont dû t'opérer.

- Mais pourquoi ? Et qui a pu commettre cela ? Il y a d'autres blessés ?

Le rythme cardiaque s'était mis à s'accélérer, car elle s'inquiétait pour ses camarades de la tournée, et surtout pour une brune qu'elle ne supporterait jamais de perdre de manière définitive.

- Chaque chose en son temps. Mais tu vas devoir répondre à une série de questions. Non, personne d'autre n'a reçu de balles. Alors calme-toi Héléna.

- Où sont-ils ?

- Ils séjournent à l'hôtel. Pour le besoin de l'enquête, ils ne sont pas autorisés à quitter la ville, pas plus que toi. Mais ils viennent te voir tous les jours. Enfin sauf Lénie.

Avoua Brigitte. Héléna la regarda perplexe, et aussi déçue. Si elle voulait bien voir quelqu'un à son chevet, c'était Lénie.

- Et pourquoi ne vient-elle pas ?

- Lénie se sent coupable, ce pourquoi elle ne vient pas.

- Pourquoi se sent-elle coupable ? Elle ne m'a pas tiré dessus à ce que je sache.

- D'après Lucie, ce serait Lénie qui aurait été visée et non toi. Et par conséquent, elle s'en veut, parce que c'est elle qui devrait être ici et pas toi.

- Mais qui voudrait tuer Lénie ? ? Elle n'a pas à s'en vouloir, et moi, je préfère ma place actuelle plutôt que la sienne.

Mais pour Héléna, les choses commençaient à s'emboîter dans son esprit. Cela expliquait pourquoi Lénie avait été écartée sur ce concert.

- Et pour la tournée ? Comment ça se passe ?

- Le temps de l'enquête, la tournée est mise en pause et les dates sont reportées. Je vais aller chercher un médecin.

Elle se leva, mais Héléna lui demanda d'une voix faible.

- Maman, dis à Lénie de venir, s'il te plaît. »

Dans l'après-midi, Brigitte était parvenue à convaincre Lénie d'aller voir Héléna qui la réclamait à son chevet. Mais à l'heure actuelle, Héléna était interrogée et tous avaient été invités à attendre à l'extérieur de la chambre. Néanmoins, le frère d'Héléna estima que celle-ci avait été suffisamment interrogée pour le moment. L'enquêteur quitta alors la pièce et ses camarades de tournée purent enfin lui parler. Seule Lénie restait à l'écart, incapable de regarder Héléna droit dans les yeux, alors que celle-ci cherchait le regard de la plus jeune.

Après un moment, Brigitte proposa à tous d'aller boire un café, et Lénie avait tenté de quitter la pièce aussi, mais c'était sans compter sur la maman de la blonde.

« Non reste avec Héléna. »

Lorsqu'ils eurent quitté la pièce, Lénie était restée près de la porte et regardait ailleurs. Voir Héléna aussi faible et coincée dans ce lit d'hôpital était l'une des choses les plus dures qu'elle avait vu jusqu'à présent. La blondinette lui tendit alors sa main faiblement.

« Lénie, approche... »

Cette dernière finit par obtempérer et à saisir doucement sa main.

« Ma Lénie, écoute-moi. Tu n'es absolument pas responsable. Le seul fautif est la personne qui m'a tirée dessus. Et maintenant que je sais que tu étais visée, je suis contente d'avoir pris ta place. Je veux que tu sois en sécurité. Lénie, regarde-moi. Je suis en vie. »

Lénie avait fini par céder et à croiser le regard de sa Belge préférée. Mais elle n'avait rien pu prononcer, car des larmes s'étaient de nouveau mises à rouler sur ses joues. Héléna l'encouragea alors à se rapprocher.

« Viens dans mes bras. »

Héléna se décala dans le lit afin que Lénie puisse la rejoindre. Celle-ci le fit en gardant le silence et une fois blottie dans les bras de la blonde, craqua. Héléna sentit son cœur se serrer en la voyant dans un tel état. Elle lui murmura alors.

« Lénie, ça va aller.

- Je suis tellement désolée, Héléna...

- Ne le sois pas, Lénie, tu n'as rien fait. »

Après un long moment, Lénie avait fini par s'endormir dans les bras d'Héléna. Et Héléna s'était rapidement endormie à son tour, toujours affaiblie.

En retournant dans la chambre, Brigitte avait fait un signe aux autres de repartir, murmurant alors qu'Héléna s'était endormie et avait besoin de repos. Avant de quitter la chambre à son tour, elle avait jeté un regard à sa fille endormie, ainsi qu'à Lénie endormie paisiblement contre elle. Le frère d'Héléna avait alors murmuré.

« Comme ça, on croirait que c'est Lénie la petite amie d'Héléna et non Pierre.

- Certaines histoires d'amour sont plus compliquées que d'autres. » Répondit simplement Brigitte en arborant un léger sourire. Elle referma ensuite la porte de la chambre.

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Coucou les papillons 🦋,

J'espère que vous vous portez bien 🤍

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Peace and love 🕊️ 🤍

Date de publication : Mardi 15 octobre 2024 ✍️