70. H
CHAPITRE 70
"The Neighbourhood, Sweater Weather"
***
– Psht, Hell ! Réveille toi ! chuchote une voix lointaine.
Je grogne et me retourne pour m'enfoncer dans mon oreiller sauf que..
– Pouah ! je crache, la bouche couverte de terre.
Quelqu'un se marre à côté de moi et quand je me tourne, je m'aperçois que c'est Drew. Je secoue la tête en m'essuyant la bouche. Le soleil est entrain de se lever sur la Californie, réveillant les lèves-tôt.
– Il serait temps qu'on rentre, ça suffit ton petit rôle de fugitive. Ils doivent être tous morts d'inquiétude. Et Frist n'a pas dû dormir, je connais mon cousin. Ta moto, elle est où ? il me demande en se levant rapidement.
Je somnole encore quand il me tire du sol.
– Allez, Hell, fais un effort et bouge ton cul, il me gronde en cherchant ses chaussettes dans les herbes hautes.
Je soupire en me dirigeant vers ma moto, cachée derrière un arbre large, puis en sors mes clés dans ma poche de veste.
Quand Drew arrive, il a l'air paniqué.
– J'ai exactement 42 appels manqués, tous de Frist. Il faut absolument qu'on rentre, et je peux te le dire, on va se faire taper sur les doigts.
– Je te dépose où ? je me contente de lui demander en poussant ma moto vers le sentier par lequel je suis arrivée.
Il me suit de près.
– Attend.. tu ne viens pas avec moi chez Frist ? Ils sont tous là-bas.
Je monte sur ma moto et démarre, un pied sur le sol.
– Tu montes ou pas ? Il faut que j'aille quelque part d'autre, je lance, agacée.
Tu es toujours agacée le matin, Fiona l'Ogresse.
– Je vais prendre un taxi, il me dit simplement. C'était sympa de regarder les étoiles avec toi, Hell.
Je souris légèrement.
– À plus, Drew.
Et je démarre à toute allure.
***
En descendant de ma moto, je me dis qu'il serait temps que je rallume mon téléphone. Quand l'écran de verrouillage s'affiche, je remarque mes 163 appels manqués et mes 94 messages non lus.
La plupart sont de Frist, ou de Viktoria, il y a aussi ceux de Nilz, et je suis même surprise de voir le nom de Luka apparaître à son tour.
Ma messagerie est pleine et je décide d'écouter quelques messages vocaux datant d'hier soir, appuyée contre ma moto.
«Heaven, Viktoria s'est évanouit quand Qlark a dit une nouvelle fois que tu avais dû mourir. Elle est à l'hôpital, Kenler est donc au courant pour le bébé.. S'il te plaît, si tu es vivante, reviens. Je suis à l'hôpital avec Veronika et Nilz, rejoins nous. On a pas de nouvelles de Wazter depuis des heures. Ça m'inquiète, déclare la voix tremblante de Cameron, en venant vers ligne d'arrivée, il a fait une crise sur la route, on a faillit rentrer dans un arbre, Heaven. Il était déjà perturbé hier soir, et voilà que tu disparais. Je t'aime, petite inconsciente, et je sais que tu n'es pas morte.»
Viktoria.. elle est à l'hôpital par ma faute. Son bébé ? Comment va-t-il ? S'il lui arrivait quelque chose je...
Ma poche vibre et j'en sors le téléphone de Wazter, que j'ai depuis hier matin. Il ne pouvait même pas donner de nouvelles aux autres..
Appel de Frist
Je décroche, les mains tremblantes.
– Waz ?! Oh putain enfin tu réponds vieux !
– C'est Heaven, je dis tout doucement.
– Heaven ?! Mon Dieu où est-ce que tu es ?! On t'a cherché toute la nuit ! Tu vas bien ? Je viens te chercher tout de suite ! Tu es où, avec Wazter ? il dit rapidement.
– Je vais bien, Frist, je vais bien. J'avais juste besoin d'un moment pour moi, dans le calme. Je suis vraiment désolée de vous avoir fait si peur, sincèrement.. J'ai le téléphone de Wazter depuis hier, je ne sais absolument pas où il est, je dis toujours aussi calmement.
– Si tu vas bien, c'est le plus important. Qlark regarde le vide depuis hier soir et Viktoria est à l'hôpital, c'était un peu trop pour elle, je crois.. Tu es sûre que ça va ? Tu n'as rien ?
– Je n'ai rien, je t'assure, tu peux prévenir tout le monde, je suis en vie. Drew était avec moi, c'est lui qui m'a trouvé. Il est sur la route pour venir chez toi.
– Drew était avec toi ?! il s'exclame, ce sale traître ! Il aurait pu nous prévenir que tu allais bien ! Il a été gentil avec toi, j'espère ? il me demande, sur ses gardes.
Gentil ? Oui. Drew est gentil, je ne vois pas pourquoi il veut un rapport de comportement sur son cousin.
– Oui, très, pourquoi il ne le serait pas ? je demande prudemment.
– Drew a perdu sa copine il y a deux ans dans un accident, depuis, c'est un vrai salaud. Ça m'étonne vraiment qu'il ne t'ai pas fait de remarques obscènes, et qu'il aie était gentil, il me confie.
Oh.
– Je vous rejoins plus tard, j'ai quelque chose à faire.
– Fais attention à toi, Heaven.
Je raccroche et met le téléphone de Wazter dans ma poche, tout en tenant un bouquet de tulipes bleues dans mon autre main.
En entrant dans le cimetière, ma peau devient glaciale. Pourtant, il fait chaud. J'ai besoin de venir voir Ametyst. J'ai besoin de m'assurer que tout ce qui s'est passé depuis deux mois est réel.
La tombe d'Ametyst est celle au pied du grand chêne central du cimetière, isolée.
Plus j'avance et plus je vois une silhouette, adossée au chêne. Brad ne vient pas aussi tôt..
Quand je ne suis plus qu'à quelques mètres, je le vois enfin. Assit, la tête entre les mains, l'air torturé.
J'avale ma salive difficilement. Il n'est pas bien. À cause de moi.
Quand les feuilles sous mes pieds crépitent, il lève la tête, rapidement.
Ses yeux sont rouges. Tellement rouges. J'en viens à penser à quelque chose : est-il bourré ? Drogué ?
– Paradis ? il dit, d'une voix étranglée.
Je reste immobile, sans trop savoir quoi faire. Je l'aime. Je l'aime tellement.
Il faut toujours que tu foires tout ! Tu l'avais prévenu, pourtant que tu n'étais pas une fille normale. Une fille normale ne disparaît pas sans donner de nouvelles et ne se fait pas passée pour morte ! hurle ma Conscience.
Je me mords la lèvre inférieure, les bras ballants. Il me regarde comme si je n'étais pas.. réelle ? S'il est drogué, il croit peut-être à une hallucination ?
– Ça va ? je souffle en peinant à la regarder dans les yeux.
Il cligne plusieurs fois des yeux avant de tourner la tête vers la tombe d'Ametyst.
– Je t'avais dis qu'elle viendrait, il susurre.
Il n'est pas dans son état normal, donc.
Je m'accroupis face à lui et attrape ses joues avec mes mains.
– Est-ce que ça va ? je répète, plus durement.
Il plisse le front, pensif.
– Ça va. Ça va tellement bien, il chuchote.
Son haleine n'est qu'alcool et herbe. Je le savais.
Je dépose mon bouquet sur la tombe d'Ametyst et secoue la tête. Pourquoi est-ce qu'il fait toujours ça ? Se défoncer la gueule ?
– T'étais où, Madame Paradis ? Je t'ai cherché partouuuuut, il dit d'une voix traînante et pâteuse. J'ai traversé l'Enfer, ce soir. C'était vraiment dément ! Tu aurais dû venir.
Je dépose mes genoux sur l'herbe et m'assois sur mes talons, en face de lui.
– L'Enfer ? Tu es une trop bonne personne pour y aller, Ivre Mort. Ne t'y aventures plus jamais, d'accord ? je dis tout doucement en caressant son visage.
Il passe une main tremblante dans ses cheveux recouverts de terre, le regard perturbé.
– Les morts nous regardent, Paradis. Ils me stressent.
J'attrape sa main et le fait se lever tout doucement.
– C'est la troisième fois que je te trouve dans cet état, Waz.
Il lève son index vers le ciel.
– Et sûrement pas la dernière.
Je le tiens fermement et nous marchons petit à petit dans l'allée.
– Tu savais qu'avant, les paysans faisaient du vin avec leurs pieds ? C'est vraiment dégueulasse, tu trouves pas ? Et puis y'avais ce mec, le roi Arthur, un vrai fils de con, si tu veux mon avis, tout à coup, il se met à genoux devant moi. Oh Guenièvre ! Veux tu être ma Guenièvre ? il dit théâtralement.
J'ai envie de me taper la tête contre un mur, là maintenant tout de suite.
Mais avoue, c'est du Wazter bourré dont tu es tombée amoureuse en premier.
C'est vrai. Terriblement vrai.
– Wazter, relève toi ! Les morts te regardent ! Vite ! je dis pour lui faire peur.
Il tourne la tête dans tous les sens avant de se relever en titubant.
– C'est des voyeurs, ils peuvent pas tourner la tête quand je demande à ma copine d'être ma copine, bon sang ? il râle.
Je soupire, amusée. Tout ce qu'il dit n'a aucun sens, mais c'est quand même marrant.
Quand nous arrivons devant ma moto, Wazter somnole et me raconte une histoire concernant les moisissures sur le fromage en France.
Je sors difficilement mon téléphone de ma poche.
Appel Nilz
Il répond à la première sonnerie.
– Oh putain de merde, ça va ? il jure.
Je maintiens Wazter comme je peux et tiens mon téléphone difficilement.
– Oui oui, il faudrait que tu viennes nous chercher au cimetière de Santa Monica, je déballe rapidement.
– Au cimetière ?! Bon sang, qu'est-ce que tu fous dans un cimetière ? il crie.
– Ramène toi, il est complément défoncé.
– Qui, il ? il me demande sévèrement.
– Wazter ! Tu veux que ce soit qui ? J'ai pas dix milles copains, Nilz ! je m'exclame.
– Tu savais que les chenilles se transformaient en papillons ? C'est vraiment génial, la technologie, marmonne Wazter.
– Oh, je vois, réponds Nilz, amusé. J'arrive.
Raccrocher
– Pourquoi t'es partie, au fait ? me demande distraitement Wazter en regardant le bout de ses chaussures.
Je me laisse tomber parterre et il tombe avec moi, il ne dit rien, mais pose sa tête sur mon épaule, désormais silencieux.
Pourquoi est-ce que je suis partie ? Parce que c'est trop. Trop pour une fille comme moi, qui fuit les problèmes et la vérité quand ça lui chante. Trop pour une minable comme moi, qui préfère refouler tout ce qu'elle ressent pour ne pas affecter les autres. Trop. Je me sens en permanence dans des sables mouvants, incapable de bouger, incapable de réagir. Pourtant, je suis sûre d'être heureuse, par moments; quand je rigole avec Viktoria et Cameron, quand je parle moto avec Tyler, et même quand Zedd me taquine sur ma taille de soutif. Mais les fois où je me sens le plus vivante, c'est quand je suis avec Wazter. Et on peut me sortir toutes les conneries du style : l'amour rend aveugle et tout le reste quand j'en aurais rien à battre. Wazter, c'est autre chose. C'est pas de l'amour juste à revendre, c'est de l'amour à partager. Avec passion. Qui aurait cru qu'une fille si lâche que moi pourrait tombée amoureuse d'un homme si fort et brave que Wazter Kal ?
Ametyst.
Oui. Elle y aurait cru. Elle m'aurait dit qu'on a qu'une vie, qu'une seule, et que si on n'en profite pas, elle se consumera. Trop vite pour qu'on la voit s'éteindre. J'en viens à cette métaphore : la vie, c'est une cigarette. Pourquoi ? Quand quelqu'un fume, il peut s'étouffer dans sa propre fumée. C'est ce qui arrive aux plus cons: ils s'étouffent. Il y a ceux qui s'en sortent bien, qui tirent leurs tafes petit à petit, qui laisse la fumée atteindre leurs poumons, tout doucement, puis quand tout est fini, ils éteignent leur cigarette, complètement satisfait. Et il y a ceux qui oublient leur cigarette dans le cendrier, perdus dans leurs pensées. Ils oublient tout. Ils oublient leur vie. Mais vous savez le plus con, dans tout ça ? C'est qu'ils vont tous crever. De la même manière. Alors oui, la vie est une cigarette. Elle te satisfait, elle te fait tout oublier, tu en deviens accro, accro de savoir ce qui se passera au prochaine épisode. Mais au final, tu en crèves. Tu crèves d'avoir vécu. Tu crèves d'avoir fumer.
J'ai l'impression que les heures passent, les journées peut-être, là, assise parterre avec lui. J'ai l'impression que six cent couchés de soleil et six cent levés de soleil se répètent, j'ai l'impression que le temps se fout de ma gueule.
Fuir. J'aurais dû le faire depuis le début. Comme d'habitude.
– Hé ho ! Tu réponds ou pas ? Pourquoi t'es partie, Paradis ? Pourquoi tu m'as laissé tout seul ?
Je ferme les yeux doucement.
– Parce que j'avais besoin d'un peu de temps, Ivre Mort.
Il lève le menton vers moi, les yeux tristes.
– Et tu vas repartir ?
Je caresse doucement ses cheveux recouverts de terre.
Repartir ? J'en ai envie. Mais il est temps que je change. Que j'affronte les choses. Que je fume sans penser au lendemain. Et puis de toute façon, j'en crèverai un jour. Aujourd'hui, demain, dans deux ans, dix...
– Je ne partirai nul part.
Quand je baisse la tête vers lui, il s'est endormi, la tête sur mon épaule. Dormir ? C'est bien la deuxième fois de ma vie que je le vois faire ça. Il dort. J'ai presque envie de le réveiller pour m'assurer qu'il n'est pas mort, ou qu'il va juste bien. Mais en entendant sa respiration lente, je me contente de continuer de caresser ses cheveux en silence.
Quand la voiture de Nilz arrive au loin, j'ai envie de sourire. Il essaie tellement de devenir quelqu'un de bien. J'en suis presque fière. Si on m'avait dit il y a un an que Nilz viendrait me sauver d'une telle situation, je vous aurai cracher à la gueule en vous disant que cette personne n'existe pas. Nilz était N Le Maudit. Le Maltazard et le Voldemort de mon monde.
Sa portière claque trop brusquement quand il descend de sa voiture rouge flamboyante et Wazter sursaute dans mes bras. D'où ce criminel sociopathe psychopathe gagne-t-il de l'argent ?
– Il est bien défoncé ton copain, il marmonne en prenant violemment le bras de Wazter pour le foutre à l'arrière de sa voiture.
Je grogne.
– Doucement, tu sais, il a des os et il est humain, c'est pas un cadavre hein, je râle en me levant.
Nilz claque la portière arrière et se poste devant moi, la mine renfrognée.
– Tu nous as fais peur, Heaven. Ton amie est à l'hôpital à cause de tes caprices de diva à deux balles et ton meilleur ami se transforme en Grincheux. Ton copain le sois disant Prince Charmant se casse et va se rouler des joints et se prendre des verres pendant que nous on faisait le tour de tout Santa Monica et de Los Angeles pour te retrouver ! Tu n'as rien à me dire ?
– Tu arrives cinq ans en retard, Nilz. Tu aurais dû jouer au grand frère sévère plus tôt. Je sais que j'ai merder, d'accord ? Et j'en suis désolée ! Je suis humaine, merde ! Et tu n'as pas à critiquer mon mec, d'accord ? Il réagit comme il a l'habitude de le faire ; en se défonçant la gueule. S'il veut le faire, soit ! Tu n'as pas à te mêler de l'alcoolémie de mon mec, Nilz.
Il secoue la tête, l'air sombre.
– Ce mec n'est vraiment pas fait pour toi. L'Heaven que j'ai connu se battait contre tout le monde et affrontait les gens, ça l'amusait de battre tout le monde. Tu te ramollis, petite sœur. Ce mec te rend gaga.
Je serre les poings et encaisse. Wazter ne me rend pas gaga. Si ?
– Dépose le chez Frist, s'il te plaît. Je vais à l'hôpital voir Viktoria.
Sur ces dernières paroles, je monte sur ma moto et laisse mon frère debout, seul, devant le cimetière.
***
– Oh mon Dieu, s'exclame Cameron en me prenant dans ses bras.
Je le serre fort dans mes bras.
– Tu peux dire « Oh Heaven », ça passe aussi.
Il me donne une tape sur la tête en souriant.
– Je savais que t'étais pas morte. La mort et toi vous êtes pas encore potes. Pas maintenant.
J'attrape ses mains en souriant légèrement.
– J'ai merdé, je sais. Tu me pardonnes, Cam ?
Il fronce les sourcils avant d'éclater de rire.
– Attends.. tu.. tu crois vraiment que.. je te fais la gueule ? Mais non ! Le principal c'est que tu sois là, en un seul et même morceau ! Le reste, je m'en bas les couilles mais tellement !
Je secoue la tête en souriant plus. Ce mec est tellement parfait. Dommage qu'il soit gay. Sacré chanceux ce Tyler.
– Je veux faire ta prochaine coloration, je m'exclame en le reprenant dans mes bras.
Il me serre fort contre lui et je sens son sourire dans mon cou.
– Pas de soucis, Hell.
Je le lâche à contre cœur.
– Où est Vik ? je demande, le morale qui tombe en flèche.
– Elle se repose. Kenler a apprit pour le bébé, il est parti toute la nuit je ne sais où et est réapparu au petit matin au chevet de Vik. Il le prend assez bien, mais il est quand même un peu perdu. Vik est tombée dans les pommes quand Qlark a encore dit une connerie. Il est devenu tellement...
– Pessimiste ? je complète.
Cameron hoche la tête.
– C'est le mot. Bon, je t'accompagne à sa chambre, elle n'a pas perdu son bébé, tout va pour le mieux de se côte là.
Cameron m'amène devant la porte 167 et repart s'assoir dans la fameuse sale d'attente dont nous avons tous marre.
Quand je l'ouvre, j'aperçois directement Kenler, endormi sur une chaise qui me semble inconfortable, la main dans celle d'une Viktoria endormie elle aussi, les cernes aux yeux. Je ferme doucement la porte mais Kenler sursaute et tourne la tête vers moi brusquement.
– Heaven ? il chuchote, les yeux surpris.
Je m'approche doucement, gênée et nerveuse.
– Je suis désolée. Pardon, je dis comme une fillette devant ses parents.
Kenler se lève et me prend dans ses bras soudainement. Je reste dans ses bras, les miens ballants. Je ne m'y attendais pas. Je m'attendais à des hurlements, des cris qui me gronderaient d'être aussi conne et d'avoir mis mon amie dans un état pareil. Mais non. Il me serre dans ses bras, un peu tremblant.
– Je suis content que tu sois là. Quand elle va te voir, tout ira mieux. Elle était tellement.. perdue. Elle ne comprenait pas pourquoi tu ne revenais pas, elle a attendu des heures assise le regard dans le vide sur la ligne d'arrivée. On a mit quinze minutes à la forcer à monter dans la voiture. Elle.. elle ne rigolait pas comme d'habitude, elle ne disait pas n'importe quoi.. Elle était juste.. vidée. J'ai eu tellement peur. Pour vous deux.
Et c'est bon. Les larmes que je contenais depuis ce matin coulent sur mon visage, libres. Cela ne fait qu'un mois que je connais Kenler et Viktoria, mais je les considère déjà comme ma famille. Et ça me fait tellement de mal de m'avouer que Viktoria est devenue ma meilleure amie. Ametyst et elle, ce n'est pas la même chose. Ametyst était une sœur. Viktoria est une meilleure amie. Et je ne devrais pas avoir peur de le dire. Cette fille est tellement importante à mes yeux.. tellement que j'en donnerais toutes les motos et toutes les vestes en cuir que j'ai pour elle. Elle vaut et mérite tout.
– Alors, comment tu te sens ? À propos du bébé.. ? je demande prudemment entre mes larmes.
– Je suppose que c'était écrit comme ça. C'est le Destin, Heaven. Et on ne doit jamais le contredire. Si ce bébé doit venir au monde, il viendra au monde. Et j'en serai heureux.
Je souris, la vision trouble. Ce mec aurait dû se lancer dans la psychologie.
– Sharpay ou Ryan ? je demande en pouffant.
Il lève les yeux au ciel.
– Blair marchera aussi si c'est une fille, il lance en souriant.
– Tu regards Gossip Girl depuis quand ? je lui demande en rigolant doucement.
– Viktoria m'a forcé à regarder, il marmonne.
Je secoue la tête.
– Blair marchera, ça c'est sûr.
Kenler dépose un bisou sur ma joue.
– Je vais aller manger quelque chose, tu gardes un œil sur elle ?
– Bien sûr.
Je m'assois sur la chaise et regarde le visage de ma rouquine préférée, endormie.
– Nom d'une licorne, pourquoi est-ce que tu ne te réveilles pas ? je susurre en l'imitant.
Sa tête se tourne vers moi et elle sourit tout doucement.
– J'ai l'impression qu'un troupeau d'hippopotames m'est passé sur le crâne, elle râle d'une voix enrouée.
Je souris de toutes mes dents en la prenant dans mes bras. Elle va bien.
– Tu m'as manqué, Vik, je lui confie en la serrant un peu plus fort.
– Tu m'as même pas manqué, toi, si je suis ici c'est parce que je me suis cassée l'orteil. Tu sais le troisième, j'ai jamais su quels étaient les noms de chacun des orteils. Mais en tout cas, je suis sûrement pas ici à cause de toi, elle marmonne.
– Je t'aime, Vik, je dis doucement en pouffant.
Elle se recule et me regarde dans les yeux longtemps.
– Je ne peux visiblement pas t'aimer, tu es trop moche pour ça, désolée.
Je lève les yeux au ciel.
– Tu as pris du poids depuis hier soir, Vik, je lance, l'air sérieux.
Ses yeux changent radicalement d'expressions et elle baisse la tête vers ses jambes, enlève sa couverture et commence à s'inspecter.
– Tu es sérieuse ? Tu penses que ce bébé gâche déjà tout mes efforts de corps de rêves ? Oh mon Dieu ! C'est pas possible ça ! Je vais finir comme une baleine, on verra même plus la couleur de mes yeux tellement je serais engraissée ! elle s'exclame en se palpant les cuisses.
J'éclate de rire.
– Est-ce que tu m'aimerais finalement si je te disais que tu es parfaite ?
Elle tourne la tête vers moi en faisant mine de réfléchir puis ouvre ses bras.
– Viens là, mocheté aux converses trouées.
Je la prends une nouvelle fois dans mes bras.
– Tu m'as manqué, nom d'une licorne, elle finit par souffler dans mon cou.
– Tu ne m'en veux pas, pour tout ça ? Je veux dire hier soir et tout le reste ?
– Pas grave.
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Coucou !
3655 mots aujourd'hui ! J'espère vraiment que ce long chapitre vous aura plu ! J'ai vraiment aimer l'écrire et je crois que c'est un chapitre super important, parce qu'on apprend vraiment à connaître Heaven en profondeur, on apprend à connaître sa façon de fonctionner, et je trouve que ce roman manque vraiment de prises de conscience des personnages. Alors voilà Heaven, dans ses pensées, dans ses regrets...
Qu'en avez-vous penser ? Dites moi tout !
Wazter dans ce chapitre ?
Le comportement de Nilz ?
L'amitié Heaktoria plus forte que jamais ?
Kenler le psychologue ? (aller, je sais que vous adorez ses leçons de morales à la Jean de La Rivière ! C'est Viktoria qui l'a dit !)
Pour le truc qui se trame avec Nilz et le mystérieux mec du téléphone, vous avez vos théories ? (certaines d'entre vous ne sont pas très loin de la vérité ! Creusez, mes Sherlock, vous trouverez !)
Et je ne sais pas si vous l'aviez oublier, mais une soirée chez le cousin de Cameron prochainement devrait arriver à Los Angeles ! Les platines et toute cette fameuse ambiance qu'on adore revient très bientôt ! Parce que oui, ne l'oublions pas mais nous avons quand même trois DJ dans le game ! (Trois ? Oui ! Si vous l'aviez oublier, notre petite Vik est Viktory derrière la table de mixage elle aussi !)
Oh et en passant.. HAPPY PRIDE !
En parlant de gays, nos Tyron reviennent bientôt.. en couple qui sait ? (SHIPPONS TOUTES TYLER ET CAMERON ! DE TOUTE MANIÈRE, ILS SONT DES ÂMES SŒURS BORDEL DE SHIT)
Bon bon, je vous laisse tranquille !
Gros bisous à vous, et bonnes vacances ! Au fait, moi qui croyais pouvoir finir Heaven avant les vacances... C'est raté ! Je crois que nos Heazter's vont vous suivre encore un petit moment cet été sur vos téléphones !
xoxo
C.
PS: si tu es là, c'est que tu es une vraie. Alors je vais te donner un indice dans ta quête sur le mystère de Nilz :
Jalousie.
Vous y êtes ? Je vous laisses, maintenant !
xoxo
C.
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