CHAPITRE 66
"Dead, Madison Beer"

***

Je gare ma moto devant chez moi et retire mon casque rapidement. Nilz ne va pas tarder et...

– Heaven ?

Je tourne la tête vers le perron et y vois justement Nilz, assit sur la deuxième marche du porche.

J'avale ma salive d'un trait et arrange ma veste sur mes épaules.

Tout va bien se passer.. Tu ne vas pas taper ton frère même si tu en meurs d'envie... Reste sage, Heaven. Reste sage.

Je souffle un bon coup et m'avance vers lui d'un pas mal assuré.

Il se lève et se mord la lèvre, sûrement entrain de se demander comment me dire bonjour.

Mal à l'aise, je tends la main devant moi en rougissant. Nilz fronce les sourcils mais serre ma main quand même. En regardant sa main attachée à la mienne, je me rappelle de quand elle me serait les bras, ou qu'elle frappait Maxwell. Cette main à déjà tuer des gens, et je suis entrain de la serrer. Cette main à déjà dû faire du mal à Wazter, et je suis entrain de la serrer.

Inspire. Expire. Brave fille.

Je retire ma main et m'assois sur une des marches, silencieuse.

Il s'assoit à côté de moi et regarde ses pieds longtemps avant de prendre la parole.

– Je suis désolé. Je suis désolé d'être le pire des frères du monde. Je suis désolé d'avoir tuer ton hamster quand tu étais petite, en lui faisant manger des pastilles pour le lave-vaisselle. Je suis désolé de t'avoir fait du mal, physiquement. Je suis désolé pour tous les bleus que tu as dû cacher, désolé pour toutes les larmes que tu as dû sécher sur les joues de Maman... je.. je suis désolé pour Maxwell, désolé pour Wazter, désolé pour Papa, désolé d'être parti comme un lâche, désolé d'avoir tuer des gens, désolé d'avoir dealer, désolé. Je suis tellement désolé, il dit rapidement en regardant droit devant lui.

Je pince les lèvres pour me retenir de pleurer et attends qu'il continue.

– Tu sais pourquoi j'ai fais tout ça ? Non. Bien sûr que non... J'étais jaloux. Terriblement jaloux et énervé. Jaloux de Maxwell, que tu puisses l'aimer comme un frère alors qu'il était le gosse de la remplaçante de Maman, jaloux que tu l'aides à faire ses devoirs, jaloux que tu joues dehors avec lui. Mais tu sais de quoi j'étais le plus jaloux ? Il fêtait Halloween avec toi, alors que c'était notre fête à tous les deux. C'était toujours la nuit que j'attendais le plus de l'année, tu sais, juste histoire de pouvoir la passer avec toi. De pouvoir te faire peur dans la rue, te piquer tes bonbons et te dire que ton déguisement est affreux alors que c'était toujours le meilleur du quartier.. C'était mon rituel à moi. Et puis tu as arrêté de fêter Halloween avec moi. Et j'ai été dévasté. Parce que tu ne voulais plus de moi, je n'étais plus assez bien pour toi, et ça m'a complètement détruit.

Je pleure en silence en regardant la rue. Des images de Nilz qui court derrière moi, déguisé en fantôme me viennent à l'esprit et j'ai envie de sourire. Très envie. Ses cheveux blonds étaient moins foncés que maintenant et ses yeux transpiraient la joie, il voulait toujours embêter cette dame au coin de la rue, celle qui lui criait dessus quand il faisait du bruit avec ses copains. Il me faisait toujours appuyer sur la sonnette avant de prendre la fuite en rigolant, et je me faisais toujours gronder par la vieille. Au final, il revenait dix secondes plus tard et hurlait sur la vieille dame que si elle continuait de me gronder, il lui arracherait son dentier.

– Et j'étais énervé. Contre le monde entier. Parce que plus personne ne voulait de moi, parce que je devenais un boulet pour tout le monde.. C'est à ce moment-là que j'ai connu Tib et Dylan. Tib est le demi-frère d'Andraz, si tu n'étais pas au courant. Andraz a fait brûler la maison familiale en apprenant le décès de sa grand mère, c'était qu'un gamin.. Et le père de Tib y est resté. C'est de là que vient cette haine qu'à Tib pour Andraz. Depuis, il veut anéantir toutes les belles choses qui s'offre à son demi-frère et il a bien sûr fallu que tu deviennes pote avec lui... Quand je l'ai su, j'ai voulu l'arrêter mais c'était trop tard, il était lancé et Dylan était déjà parti. Dylan, on peut pas dire grand chose sur lui. C'est qu'un gros lâche qui en avait marre de sa vie ici, a toujours s'occuper de son petit frère. Tib me retournait complètement le cerveau. Il a fait de moi un monstre, mais le pire dans tout ça, c'est que je lui en ai donné l'autorisation. Il m'a transformé en une machine à tuer, à faire du mal.. À New-York, quand tu es arrivée et que j'ai mis Jonas et Chris sur le coup, j'étais tout excité à l'idée de te faire du mal. Je voulais te faire souffrir pour de vrai. Je voulais que tu me supplies de m'arrêter. Mais quand tu m'as dis tout ça... J'étais complètement paumé, alors je t'ai laissé partir. Si on devait revenir sur le sujet Luka ; il me fallait juste quelqu'un pour te surveiller depuis ton entourage. Luka était un gosse prétentieux qui voulait toujours plus de tunes, alors c'était vite fait.

Je ferme les yeux fort. Ça suffit. J'y arrive plus.

Je me lève d'un coup et regarde partout, sauf lui.

– Je.. je peux pas. Au revoir, Nilz.

Il se lève, furibond, les yeux paniqués.

– Non non, il faut que tu m'écoutes jusqu'au bout. Je t'en supplie. Si après ça, tu me dis de partir, je repartirai. Je te le jure.

Je me mords l'intérieur de la joue en regardant le sol. J'ai envie de l'écouter, de comprendre.. Mais l'entendre dire qu'il voulait me faire du mal, et qu'il voulait y prendre plaisir.. C'est trop. Trop pour moi.

Je lève la tête vers lui et le regarde dans les yeux.

– Je t'en supplie, il souffle.

Je cède et me rassois. Il me rejoint directement.

– Je.. hmm.. Je t'aime Heaven. Tu es la seule personne que j'arrive à aimer et détester à la fois. Tu es la seule personne en qui je crois, et en qui j'ai espoir. Tu es la seule personne que je n'ai jamais aimé, parce que tu es ma sœur. J'ai été tellement con de pas m'en rendre compte. Tellement, tellement con.., sa voix est saccadée, essoufflée.

Je tourne la tête vers lui et m'aperçois qu'il pleure. Il pleure. Nilz Aaron Drad pleure. Ses yeux rouges, ses larmes... La seule fois où j'ai vu Nilz pleurer, c'était à mon anniversaire, pour mes 10 ans. Il s'était cassé la jambe en courant dans les escaliers pour me faire une surprise, le matin. Je me rappelle de sa voix, en haut des marches : « Joyeuuuuux anniversaire Satan !» il chantait en dévalant les marches. Quand il est tombé, je me suis précipitée vers lui en rigolant. Il rigolait lui aussi, puis je lui ai demandé : « Pourquoi tu pleures pas, Nilz ? T'es quand même tombé des escaliers !» et il m'a répondu : « C'est ton anniversaire, alors je vais pas pleurer». Quand les urgences sont arrivés après l'appel de mon père, Nilz s'est mit à pleurer sur la chaise roulante qui l'emmenait vers l'ambulance : « Pourquoi vous m'emmenez, vous ? C'est l'anniversaire d'Heaven ! J'ai pas le droit de partir !» il criait. C'est la seule et unique fois que j'ai vu mon frère pleurer. Et c'était à cause de moi.

– Heaven, je veux juste te demander une seule et unique chose, d'accord ?

Je hoche la tête automatiquement.

Il prend une grande inspiration et se lance :

– Est-ce que tu m'as déjà aimer ? Pour de vrai.

Ma gorge se serre à l'entente de sa voix désespérée.

– Biensûr, Nilz. Tu es mon frère. Même quand j'ai pas envie de t'aimer, même quand je sais que tu as fais les pires choses du monde, je t'aime quand même, je dis sans réfléchir.

Je n'arrive même pas à regretter mes paroles. Elles sont sorties toutes seules, naturellement.

– Merci, il souffle.

Nilz se lève et tend la main pour me relever, et cette fois-ci, quand je regarde sa main, je vois la même main enfantine qui m'aidait à faire mes lacets quand j'étais petite. Et j'attrape la sienne.

– Je vais repartir à New-York, j'ai plus rien à faire ici, il dit doucement tout en continuant de garder ma main dans la sienne alors que je suis debout.

– Reste.

Je cligne plusieurs fois des yeux en réalisant ce que je viens de dire.

Il ouvre grand les siens, troublé.

– Qu..Quoi ? Tu veux que je reste ? il bégaie.

Je hausse les épaules.

– Veronika est sympa et elle compte rester ici une semaine, si tu veux repartir, tu n'as qu'à repartir avec elle.

Il sourit en coin.

– Tu connais Veronika, maintenant ?

Je pouffe de rire.

– Oh que oui. Tu imagines toi, rester avec DEUX Detlan toute une journée ? Je l'ai fais. Un calvaire.

Il rigole franchement.

– Elle m'a dit, tu sais, pour votre bébé, je dis tout doucement.

Il se tend et détourne le regard rapidement.

– Oh.. euh.. j'étais beaucoup trop jeune et.. vu comme j'étais il y a quelques années, ce gosse aurait eu une vie de merde. Veronika était d'accord et on est resté amis, il se confie doucement.

Je lâche sa main pour arranger une mèche de cheveux qui me gêne.

– Il faut que je file. On se voit plus tard, je dis en souriant un peu.

Il faut que je me prépare pour la course de tout à l'heure.

Il sourit et me laisse passer.

– On se voit plus tard.

***

– SEPT ! je hurle en descendant de ma moto.

J'arrive sur le lieu de la course et repère une tête bleue qui parle avec Bast.

Elle se tourne en souriant.

– Viens dans mes bras, petite baleine égarée ! elle hurle à son tour en ouvrant ses bras.

Je me mets à courir en rigolant de joie et saute dans ses bras. Putain qu'elle m'a manqué.

Je la serre fort contre moi.

– Heaven.. je.. m'étouffe, elle s'époumone.

Je la lâche en rigolant.

– Alors cette Krystal ? Elle est bien derrière des barreaux, hein ? je demande directement.

Sept hoche la tête.

– Un mec anonyme a rapporté des preuves contre elle, heureusement que ce mec était là, putain, parce qu'avec les avocats qu'elle nous avait trouver cette pétasse, on allait pas s'en sortir.

– Et Andraz ? Il est où ?

Elle pointe du doigt la grande carrure d'Andraz, parlant avec un groupe de garçons plus loin.

– C'est les fameux mecs de Miami qui viennent vous voir, c'est des as de la course et ils sont venus pour voir un ancien ami, je sais pas vraiment c'est qui, elle me dit en haussant le épaules.

– Je vais aller dire bonjour, je dis avant de marcher vers le petit groupe près des canapés détériorés qui se trouvent devant le bar d'extérieur.

Quand j'arrive, ils se tournent tous vers moi et Andraz me fait la bise directement.

– Prête à être écrasée ? il lance en souriant.

Je grimace.

– Prêt à être dernier ? je réponds finalement.

Je sais que tous les regards sont braqués sur moi donc je tourne la tête vers les six garçons miamiens.

– Hell ? La DJette et la coureuse ? On admire vraiment ce que tu fais, t'es vraiment incroyable, dit le plus jeune.

Je souris.

– Merci, c'est sympa.

Un grand brun prend la parole.

– Tu penses savoir où on peut trouver Frist Reynold ? C'est mon cousin.

Je hausse les sourcils. Le cousin de Frist est avec nous ce soir ?

– Je peux passer un coup de fil, ton prénom ? je demande en sortant mon téléphone de ma poche.

– Drew.

Je hoche la tête.

Appel Frist

Ça sonne et j'attend quelques secondes puis il répond.

– HEAVEEEEEEN ? Comment vas-tu jeune gazelle sauvage ?

– Très bien et toi le dentifrice ?

Il grogne.

– Arrête de te moquer de mes complexes, salope. Que me vaut ton appel ?

– Je suis au lieu des courses, tu sais vers les montagnes et tout ça.. Un mec veut te parler, il dit être ton cousin, Drew.

– Drew est là ? Oh putain. Je te le dis tout de suite, va mettre une jupe longue et des lunettes de soleil, il va te sauter dessus. Ce mec est un attrape-meuf et si Wazter voit quelque chose, ça va tourner en bain de sang.

Je soupire.

– D'ailleurs j'ai son téléphone, il l'a oublié chez moi. Vous venez pour ma course, hein ?

– Biensûr qu'on vient, on se prépare, Wazter est parti aux toilettes je crois, attends.. WAZTER ?! il hurle. Ouais, il est aux toilettes. Bon, on se voit tout à l'heure et dit à Drew que j'arrive.

– D'acc, à toute.

Raccrocher

Je lève la tête vers Drew.

– Il arrive, je me contente de dire.

Il hoche la tête avec un sourire en coin très bizarre et je m'éloigne du groupe pour aller raconter ces deux dernières semaines à Sept.

***
PDV INCONNU

Appel de ...

– Allô ?

– Quoi, putain ?

– Je veux être avec elle, je te l'ai déjà dis. Et tu m'as promis que je l'aurais.

– Je sais, merde, mais j'avais dis ça parce qu'il fallait que je me rachète. Je t'ai fais du mal, je suis désolé, et je l'ai déjà dis.

– T'avais promis que je l'aurais que pour moi, alors tu vas tenir ta putain de promesse. Élimine déjà Wazter, et le reste sera bon. Tu me dois bien ça.

–... Ouais, ok, putain..

– À plus.

– À plus.

Raccrocher

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COUCOU !!

J'espère que ce chapitre vous aura plus, perso j'ai trop kiffé écrire les retrouvailles Nilven ❤️ (OUI ON PEUT SHIPPER NILZ ET HEAVEN)

Alors qu'en avez-vous pensé ?

Les réconciliations ?
Les paroles de Nilz ?
Les souvenirs ?
Drew, le cousin de Frist ?

Et enfin le mystérieux appel
téléphonique de fin de chapitre ?

Car oui, maintenant que l'histoire de Tib et Nilz est réglé et que plus rien ne semble séparer nos deux frères et sœurs et nos deux amants (Heazter) il faut toujours qu'une menace plane.

Une nouvelle menace plane sur Santa Monica, et c'est à vous de vous creusez les méninges haha !

Vous avez des prédictions ?

Aussi, j'ai oublié de préciser que le concours s'arrête dimanche et que les résultats seront à la fin du prochain chapitre de jeudi prochain (parce que j'ai réussi à m'instaurer un rythme d'un chapitre tous les jeudis)

D'ailleurs, je suis toujours choquée du nombre de participations ! Ça va me prendre un petit moment de tous vous départager mais ce sera bien évidemment avec plaisir !

Je vous fais donc de gros bisous et j'attends vos retours avec impatience !

xoxo
Char.