63. H

CHAPITRE 63, HEAVEN.
En écoute: When I Was Your Man (pour quand j'ai envie de pleurer..)

***

– Heaven, tu vas où en pyjama comme ça ?

Je me retourne vers Maxwell en haut des escaliers qui me regarde bizarrement. Je secoue la tête  en souriant.

– À un rendez-vous. Ça se voit pas ?

Il pouffe de rire en pointant du doigt mon pyjama "My bed is my husband".

– Wazter va pas être très content que tu le trompes avec ton lit. Je dis ça, je dis rien.

Je lui montre mon doigt d'honneur en souriant.

– Ne dis rien, c'est mieux.

Je claque la porte en pyjama rouge. Mon short ressemble à celui d'un retraité et mon t-shirt est dix fois trop grand. Tant pis pour Wazter. Il m'a dit lui même que je pouvais m'habiller comme je voulais. Il fallait pas me le dire deux fois.

Il fait frais ce soir et je me sens dès maintenant extrêmement conne, comme ça, dehors, dans un quartier hyper riche de Santa Monica. C'est Viktoria, je vous le jure, elle a mauvaise influence sur moi.

Un pick-up s'arrête devant moi dans un bruit abominable et je fronce les sourcils. Wazter a une Mercedes, pas un pick-up. Et puis il ne conduirait jamais un truc pareil, il partirait en courant avant même d'avoir vu la gueule de la bagnole.

La fenêtre se baisse tout en grinçant et j'ai envie de rentrer chez moi en courant. Et si c'était Nilz ?

– Paradis ? Monte putain tu dois crever de froid !

Je reconnais la voix de Wazter et contourne le vieux tas de ferraille. En claquant la porte, j'ai peur qu'elle tombe en milles morceaux. Je m'attache et tourne la tête vers Wazter.

– C'est quoi cette chose ?

Il pouffe de rire et démarre dans un bruit qui me donnes des frissons.

– Ce truc, comme tu dis, c'est la voiture de Frist. Ses parents et son frère sont super riches, mais ils lui ont refiler ce pick-up de merde. Je te jure que j'ai pas voulu y toucher, mais il m'a dit que c'était l'idéal pour aller là où on va aller, il m'explique en posant sa main sur ma cuisse.

Il fait de petits ronds avec son pouce qui me font sourire de bonheur. J'oublie presque que le bruit du moteur est entrain de me percer les tympans. Presque.

J'allume la radio et «Grenade» de Bruno Mars retentit dans la voiture. Je me redresse d'un coup. Cette chanson. Je la chantais l'année dernière, les cheveux dans le vent avec Cameron, dans sa décapotable. Il disait qu'un jour, il voudrait pouvoir dédier cette chanson à quelqu'un.

Je me mords la lèvre, prise d'une envie de hurler la chanson qui passe.

Wazter le remarque et secoue la tête en souriant.

– Chante, vas-y.

Et puis j'ouvre ma gueule.

– «What you don't understand is
I'd catch a grenade for ya, throw my hand on a blade for ya I'd jump in front of a train for ya you know I'd do anything for ya I would go through all this pain take a bullet straight right through my brain, yes, I would die for you, baby but you won't do the same.» !

Je sors ma tête par la fenêtre et continue à chanter -hurler plutôt- jusqu'à ce que Wazter se racle la gorge.

Paradis, c'est pas pour dire mais t'as vraiment une voix de merde.

Je lui frappe la jambe. Non mais oh.

Moi au moins j'écoute pas du Justin Bieber quand je fais du sport à 3 heures du matin. Tu sais, t'es pas vraiment discret.

Il rigole franchement.

Tu te demandes pas où on va pour notre premier rendez-vous ? il demande soudainement.

Techniquement, si on considère que le repas auquel tu m'as planté le jour où on s'est rencontré était un rendez-vous, alors c'est notre deuxième rendez-vous, je rétorque.

Grr.. il m'avait laissé dans ce restaurant de bord de mer hyper cher, il avait prit sa moto et s'était barré comme un voleur. Je l'avais vraiment mal pris.

J'avais eu un problème avec ma moto de rallye, c'était super urgent ! il se défend.

Ouais ouais... Mais pour répondre à ta question, je pense sérieusement que tu me kidnappes pour abuser de moi, peut-être une cabane cachée dans les bois ? Où vas-tu m'enfermer dans une cave ? Je ne le saurais jamais, puisque tu vas m'endormir avec ces mouchoirs magiques qu'on voit dans les films.

Rien de tout ça ne va se passer, pour information. Et on va regarder un film.

Je hausse les sourcils.

C'est pas un peu cliché le coup du film ? On va voir quoi ? Cinquante Nuances de Grey ? Dirty Dancing ? Voyage au Centre de La Terre ? Les Schtroumpfs ? Ou peut-être même les Teletubbies ?

– Du tout. Tu verras quand on y sera de toute manière. Au fait, j'adore ton pyjama. Très bon choix, il déclare en changeant de vitesse difficilement.

Je regarde ma tenue en souriant.

– Je l'ai choisi juste pour toi, tu sais.

Il monte le son de la radio, le sourire au lèvres. Et «Something About The Sunshine» commence.

– Oh putain ! Mon enfance ! je hurle. Tu sais, Disney Channel, Starstruck... Chante avec moi ! je le force.

Il rumine.

– Je vais pas chanter ça, Heaven, il râle.

– S'teuuuu plaît, je boude.

Il tourne rapidement la tête  vers moi en pinçant les lèvres.

Et puis je ne sais pas trop comment, mais je me retrouve à chanter avec mon mec, dans un pick-up pourri. Et je ne peux que me dire que merde, c'est vraiment magique. Je me sens bien. Comme je ne l'ai jamais été avant. Et je ne sais pas non plus comment j'ai bien pu passer à côté de ça toute ma vie : du bonheur à l'état pur.

***

– Un drive-in ?! je m'exclame.

Il sourit fièrement en se garant parmi toutes les autres voitures devant l'écran géant en plein air -froid pour le coup-.

– Ouais, un drive-in. J'ai tout ce qu'il faut avec moi, on va se caler dans l'arrière du pick-up. Et j'ai des couvertures, il déclare en descendant.

J'ouvre la porte et descends, morte de froid. Je grimpe dans l'arrière du pick-up, le dos calé contre la vitre arrière de la voiture.

Wazter ramène des couvertures et à manger et je me cale dans ses bras, au chaud.

– Au fait, on regarde quoi ? je demande.

– Ce soir, ils passent des Disney, il dit en me serrant contre lui.

Je souris.

– Quoi comme Disney ?

– La Belle Aux Bois Dormants et Aladin, il répond en caressant mes cheveux.

– Merci, je souffle.

– Pour quoi ?

Je monte la tête vers lui.

– D'être là, mon imbécile préféré.

Il jubile.

– Je suis tellement heureux d'être ton imbécile préféré que je vais en pleurer.

Je lui frappe le torse en souriant et le grand écran s'illumine.

***

– Comment est-ce que tu peux aimer Jafar ?! je crie.

Wazter me fait signe de me calmer en souriant.

– Il est cool, il répond en haussant les épaules.

Je secoue la tête et continue de regarder Aladin quand mon téléphone se met à sonner.

Pourquoi le Monde ne veut-il pas que je reste quelques heures tranquille, sérieux ?

Je décroche sans regarder le numéro, énervée.

Serena ?

Je frissonne de dégoût. Je vous en supplie, pas lui.

Nilz ? J'ai pas que ça à faire, à plus.

– Non non ! Attends ! J'ai vraiment besoin de te parler. Je suis venu à la maison cet après-midi, mais t'y étais pas. Je veux juste te parler, il dit d'une voix désespérée.

Wazter me regarde l'air de demander avec qui je parle et je décide dès maintenant de ne rien lui cacher et active le haut parleur.

– Écoute, je n'ai pas envie de t'écouter, Nilz. Tu as causé assez de dégâts comme ça, tu peux juste partir maintenant ?

Il soupire dans le combiné.

– Juste cinq minutes, s'il te plaît.

Wazter ne dit rien et je ne sais absolument plus quoi dire. Mais en revoyant dans mon esprit les images du visage ensanglanté de Maxwell, je déclare :

Non Nilz. Rien. Je ne veux plus jamais te revoir, d'accord ? Si tu veux faire quelque chose pour moi, barre toi.

Je raccroche et me prend la tête dans les mains. Ce con vient de gâché ma si belle journée.

– Tu sais, tu pourrais peut-être lui accorder un instant pour parler. Il est vraiment mal. Il vient de se rendre compte de tout ce qu'il a fait toutes ses dernières années et.. il me fait rappelé moi il y a quelques temps, tu sais.. avant que tu n'arrives.

– Tu le défends ? je demande méchamment.

Il ouvre grand les yeux en se redressant.

– Bien sûr que non ! Ce mec a gâché  ma vie, putain ! Mais je me dis que sans lui et ses crasses, je ne t'aurais jamais rencontré, alors mon esprit s'éclaire tel un ciel d'été de juillet et tout va pour le mieux, il me taquine.

Je fais une moue boudeuse.

– Tu penses que je devrais le laisser me parler, alors ?

Wazter hausse les épaules.

– Fais ce qu'il te semble juste pour toi même. Pas pour le passé.

Je reprends mon téléphone en marmonnant.

MOI : Demain. 18h. Sous le perron.
-H.

La réponse vient très vite.

NILZ : Ok. Merci. -N.

Je pose mon téléphone et tourne la tête vers Wazter, l'air de rien. J'attrape ses joues et l'embrasse longtemps.

– Tu sais que je t'aime, abruti ?

Je comprime ses yeux en rigolant.

– Pourquoi est-ce que à chaque fois que tu dis un truc mignon, t'es obligé de m'insulter juste après ?

Je hausse les épaules.

– Parce que ce serait pas amusant si je t'appelais Bébé.

– C'est vrai.

Et il me renverse pour se mettre au dessus de moi.

– Tu sais que je t'aime, la garce ?

– Je crois ouais.. je me rappelle de déclarations d'amour touchantes et d'un Wazter timide, c'était vraiment chelou ça.

Il embrasse le bout de mon nez et je jure qu'il rougit.

– J'avais peur que tu ne m'aimes jamais.

– Et moi j'avais peur que tu m'aimes trop fort.

Il m'embrasse. Je l'embrasse. J'ai l'impression que ça dure une éternité.

Vous saviez que quand rien en va plus, quand vous avez l'impression de couler, écouter votre chanson préférée peut vous remonter le moral ? Vous saviez qu'un simple sourire, une parole, peut sauver une vie ? Plusieurs vies ? Wazter, Qlark, Cameron, Skyler, Sept, Tyler, Viktoria... Toutes ces personnes sauvent la mienne tous les jours ; en me parlant, en me souriant. En m'aimant. Aimer est une bonne chose. Aimer. C'est grand comme mot, je veux dire, aimer ; c'est une multitude de choses à la fois. J'ai appris que je n'étais pas seule. Parce que j'ai appris à aimer. Parce qu'une fois que j'ai su ouvrir les yeux, je n'ai plus jamais voulu les fermer. J'ai voulu vivre, vivre, vivre. Vivre pour aimer. Parce qu'au final, qu'est-ce qu'on peut faire d'autre ? Quand Ametyst est morte, je n'y arrivais plus. Je n'arrivais plus à aimer, c'était impossible. Puis il est arrivé, lui et ses manies, lui et ses monologues interminables, lui et sa mauvaise humeur, lui et sa jalousie, lui et son humour à deux balles, lui et ses secrets, lui et son passé. Il est arrivé d'un coup, sans prévenir.

En même temps, il allait pas t'envoyer un message du style : « Hey Heaven ! Tu me croiseras sûrement dans les vestiaires du gymnase, je serais sûrement défoncé, mais ne fuis surtout pas ! Parce qu'au final, tu vas tombé amoureuse de moi. T'y crois toi ?»

Pourquoi est-ce que même quand j'essaie de paraître philosophique dans mes pensées, mes propres pensées se foutent de ma gueule, hein ?

– Paradis, es-tu parmi nous ? demande Wazter en passant sa main devant mes yeux.

Je cligne des yeux plusieurs fois et me rends compte que le générique de fin d'Aladin passe derrière lui.

– Ouais ouais.. je.. euh.. je pensais à la vie. Tu sais, la notion d'aimer et tout le blabla, je dis, gênée.

Il se rassoit et me reprend dans ses bras. J'ai l'impression qu'il ne va pas répondre, trop absorbé par les noms qui défilent sur l'écran géant abîmé.

– Pour moi, aimer, c'est vaste. Tu peux aimer beaucoup de choses ; ton téléphone, une pizza, une fleur.. Mais tomber amoureux, c'est autre chose. Moi, je suis amoureux de toi. J'aime mes amis, j'aime ma moto, j'aime les soirées d'été au bord de la plage et les endroits bruyants, j'aime être derrière une table de mixage.. Mais je suis amoureux de toi. Ne l'oublie pas, d'acc ? il dit tout en caressant mes cheveux.

Je ne réponds pas tout de suite. Mes yeux me brûlent, mes mains tremblent.. Comment est-ce qu'un mec comme Wazter Kal peut dire d'aussi belles choses ?

«Un mec comme Wazter Kal» ? Peut-être que tu ne t'en rends pas compte, mais ça fait longtemps qu'il n'est plus Wazter Kal, s'exclame ma Conscience.

Elle a raison. Wazter a enlevé son masque. Il est redevenu ce gosse qu'on appelait Caden Trend. Le petit Caden Trend qui énervait sa famille mais que ses amis adorait. Le petit Caden Trend qui connaissait à peine sa sœur. Le petit Caden Trend qui n'attendait qu'une chose : qu'on l'aime. Et je crois que j'en suis tombée amoureuse. Du petit Caden Trend, mais aussi du grand Wazter Kal.

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COUCOU !

Comment ça va ?

Chapitre assez calme, romantique..

Vous en avez pensé quoi de nos Heazter ? Franchement, ça me fait encore bizarre qu'ils soient en couple 😂 Après autant de temps et de péripéties, ILS Y SONT PUTAIN DE BORDEL DE MERDE DE L'ECUREUIL DE SA MAMAN L'AUTRUCHE !

(excusez cet égarement..)

Et Nilz ? Vous en pensez quoi de notre Méchant plus trop méchant ?

DITES MOI TOUUUUUT

XOXO

C.

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