56. H
CHAPITRE 56, HEAVEN.
En écoute : Young God, Halsey.
∞
— Wazter ? C'était quoi ça avec Matt ? je lui demande quand il rentre dans la voiture.
Il tourne la tête vers moi, innocemment. Mes fesses qu'il est innocent.
— De quoi ?
Voilà. On s'y attendait, bien-sûr.
— Alors, à ce qu'il paraît je suis ta copine ? Bah tiens, j'étais pas au courant, j'ironise en attachant ma ceinture.
Wazter démarre en marmonnant.
— Ouais bah il allait jamais te lâcher les baskets, je t'ai rendu service, faudrait dire merci.
Je lève les yeux au ciel.
— T'es jaloux.
— Même pas vrai.
— T'es jaloux.
— Pas du tout.
— Allez, avoue que t'es jaloux, je minaude.
— Non, c'est pas vrai.
— Jaloux, jaloux, jaloux, je chantonne.
Wazter freine brusquement en pleine route et on se fait klaxonner.
— Mais t'es malade ? On a faillit faire un accident !
Wazter redémarre en serrant le volant très fort.
— Exactement. Je suis malade. Pas jaloux.
Je soupire d'exaspération. Sale gosse.
En réalité, la situation me fait jubiler. Il est jaloux. Wazter est jaloux. Je le savais déjà, mais j'ai une fois de plus la preuve qu'il a des sentiments pour moi. Il est juste trop con pour accepter qu'il est jaloux. Moi, j'assume ma jalousie. Quoi que.
— Wazter ? Elle est où la petite Kriss ? je demande, d'un coup.
Wazter tourne la tête vers moi en faisant bouger ses sourcils.
— T'es jalouse.
Je grimace.
— Pas du tout.
Je mens.
— T'es jalouse.
J'ai envie de le frapper.
— Même pas vrai.
— T'es jalouse, il chantonne à son tour en accélérant.
— Ouais.
Wazter freine une nouvelle fois et ma tête cogne contre le tableau de bord.
— Mais t'es vraiment malade ma parole ! Je vais avoir une bosse, maintenant, gros malin, je marmonne en me laissant le front.
— T'as dis que t'étais jalouse. T'es jalouse de Blondie. Putain, j'y crois pas, elle est jalouse, il dit gaiement.
Le mec de la voiture de derrière descend et se poste à la fenêtre de Wazter.
— Sales gamins, vous allez nous faire faire des accidents pour rien ! Allez bécoter ailleurs, bon sang ! s'exclame le vieux.
Wazter lève yeux au ciel et redémarre, ignorant les autres.
Qu'est qu'on va bien pouvoir faire de ce mec, sérieux ?
— T'aurais au moins pu le regarder, mal poli, je le gronde.
— C'est le terme. Je suis mal poli. Tu sais pourquoi ? Parce que j'ai passé mon adolescence avec ton frère, coïncidence ? il dit méchamment.
Je ferme ma gueule après ses mots. Si Wazter est comme ça, c'est en partie à cause de mon salop de frère. Je ne peux m'en prendre qu'à lui ; il a pratiquement éduqué le mec que j'aime !
Euh.. quoi ? Le mec que j'aime ?
Bien-sûr, bouffonne, tu l'aimes, ça crève les yeux. Faut juste lui dire, il a bien réussi à le faire, lui, me dit ma conscience.
Quel objectivité.
— Tu veux que je sorte ? je me surprend à lui demander.
Si Wazter veut que je parte, je partirai. Je ne vais pas le forcer à dormir avec moi, et encore moins chez lui.
Il tourne la tête vers moi quelques secondes et se retourne vers la route.
— Bien-sûr que non. Désolé, j'ai été dur, tu me pardonnes ? il demande tout doucement.
Alors là, je m'y attendais pas. Je m'attendais peut-être à ce qu'il ouvre la portière et qu'il me dise de sauter, mais sûrement pas à ce qu'il s'excuse, comme s'il avait besoin que je le fasse.
— Mais oui, et arrête de faire cette tête de déprimé de la vie.
Il hoche la tête et prend une grande inspiration avant de poser sa main droite sur mon genou.
— Et pour répondre à ta question, la petite Kriss est chez elle, je ne l'ai pas revu depuis notre départ pour New-York. Elle me téléphone tous les jours, mais je l'ignore, ça te va ?
Je hoche la tête, honteuse. Il n'a pas répondu à Kriss, alors que moi, j'étais carrément avec Matt sous mon perron.
Bien joué, Heaven.
Je grimace et tourne la tête vers la fenêtre. Les bâtiments défilent, les gens passent, vivent.. Et alors que nous nous arrêtons à un feu rouge, j'aperçois un couple, juste là, main dans la main. J'essaie d'imaginer la main de Wazter dans la mienne, dans les rues de Santa Monica, dans les couloirs.. Et je me dis que ce serait une chose magnifique.
Magnifique. Le mot est exact.
— Ça va ? il me demande, alors que je reconnais la Jetée sur ma gauche.
— Ouais.. Ça fait un bail que je suis pas venue chez toi, quand même.
Il sourit légèrement tout en continuant de conduire.
— Mon lit t'as manqué, avoue le.
Je secoue la tête, désespérée.
— Tellement. Je rêve de rêver dans votre lit depuis des semaines, Ô grand Wazter Kal, Ô grand maître des lieux, je dis d'une voix théâtrale.
— Je le savais, jeune demoiselle, et c'est en voyant votre air si désespéré que j'ai décidé de vous faire don de ma gratitude absolue et vous conviez chez moi pour la nuit, Ô maîtresse du Paradis.
Je lui tape la cuisse en rigolant.
— Imbécile.
— Petite conne.
J'écarquille les yeux, outrée.
— Petite conne ? T'as pas trouvé mieux ?
Il hausse les épaules et se gare à moitié sur le trottoir, n'importe comment, avant de sortir et faire le tour pour m'ouvrir la portière.
— Une petite conne sexy et sympathique, il rajoute en fermant sa voiture.
— Rien que ça, je plaisante.
Il passe à côté de moi et me claque les fesses avant d'ouvrir la porte du bâtiment.
— Mais hé ! Te gêne pas, salopard ! je crie en entrant.
Il rigole d'un rire rauque et adorable avant d'appuyer sur le bouton de l'ascenseur, toujours le sourire aux lèvres.
— Il faut que je discute d'un truc avec toi, il me dit d'un coup.
Je fronce les sourcils, soudain inquiète.
— Accouche.
Il soupire et rentre dans l'ascenseur quand il arrive. Après une trentaine de secondes de silence, il daigne ouvrir la bouche.
— Tu vas te moquer de moi, si je te le dis, il me confie en regardant le bout de ses baskets.
Je lève les yeux au ciel.
— Comme si c'était mon genre, de faire ça.
Il se tourne vers moi en mode "te fous pas de ma gueule" et je lui montre mon doigt d'honneur.
— J'ai envie de faire du basket avec l'équipe du lycée.
Je m'étouffe avec ma salive et me met à tousser fort dans la cabine. Wazter me tape la nuque en rigolant.
Lui ? Basket ? Équipe ? What ?
— Toi ? Faire du basket ? Avec une équipe ?
— Bah quoi. Tu penses que je suis nul ? Bah merci du soutien, Heaven, merci du fond du cœur !
Il se met à bouder.
— Oh allé je blague, j'en suis sûr que tu seras à ta place sur le banc, une vrai décoration !
Il me pousse l'épaule en grognant.
— Je sais faire du basket, déjà. Et toi, tu vas rien faire du tout ? Je veux dire, à part être DJette avec moi et faire des rallyes de temps en temps ?
C'est vrai que je ne m'intéresse pas vraiment à autre chose.
— Viktoria m'a proposé de m'inscrire aux sélections pour l'équipe des pom-pom girls avec elle, mais franchement, tu m'imagines avec des pompons et une jupe rose entrain de sauter et faire des pyramides ? Sûrement pas. C'est trop... Viktoria.
Je grimace et rigole à la fois en imaginant Viktoria en haut d'une pyramide, fière d'elle.
— Tu feras une jolie pom-pom girl, et puis tu m'encourageras ! il s'exclame quand les portes s'ouvrent.
Je rigole faussement.
— Dans tes rêves, pédophile.
Il secoue la tête en souriant et ouvre la porte de son appartement.
Je m'y sens comme chez moi, c'est fou ça.
— T'as mangé ? il demande en jetant sa veste par-terre.
Je hausse les sourcils en le voyant ensuite jeter ses chaussures. Que va-t-on faire de cet enfant, dites-moi ?
Je finis par moi même jeter mes affaires sur les siennes et le rejoins dans la cuisine.
— Ouais, pas besoin de me sortir la disquette du "je sais faire à bouffer parce que je suis sexy et que je vis seul", parce que je sais très bien que tu sais pas faire à manger et que je vais tomber malade pour deux semaines si tu te mets derrière les fourneaux.
Il marmonne dans sa barbe et se jette dans son fameux fauteuil, puis il attrape la télécommande et commence à zapper.
Je le rejoins et m'assois sur le canapé, captivée par la vue derrière son écran plat. Une vue sur Pacifik Park, sur le Pacifique.. C'est magnifique.
— Oh, la rêveuse qui rêve de rêver dans mon lit ! Ramène tes fesses ici, tu me manques.
Il ouvre grand les bras et je m'assois sur ses genoux, la tête contre son cœur.
— Le seul truc cool à la télé, c'est le Roi Lion. On fait avec.
Je rigole et enlace sa taille de mes bras, confortablement.
— Si tu me promets de pas pleurer quand le papa de Simba meurt, on peut regarder, je plaisante.
Il me pince les côtes.
— Je te le jure, je vais essayer de me retenir.
Je souris doucement et essaie de me concentrer sur les images, sauf que je n'y arrive pas. Tout simplement parce que le cœur de Wazter bat tellement fort que j'ai peur qu'il n'explose dans mon oreille. Tout simplement parce que Wazter caresse mon dos tout en respirant mes cheveux. Tout simplement parce que l'homme que j'aime me montre qu'il m'aime, indirectement.
***
— Belle aux bois dormant, il faut que tu te changes, me dit une voix lointaine.
J'ouvre mes yeux difficilement, toujours dans les vapes.
— Bon bah, tu me laisses pas le choix.
Tout-à-coup, je n'ai plus de t-shirt.
Attendez. Je n'ai plus de t-shirt !?
Je me redresse à la vitesse du tonnerre.
— Espèce de vieux pédophile ! Pas touche ! je crie en mettant mes mains sur mon soutif.
Un rire que je reconnaîtrais entre milles me calme instantanément.
— Calme, la tigresse, prend mon t-shirt, il dit en me jetant un t-shirt sur la gueule.
Je l'attrape et le met rapidement avant d'enlever mon jean et de me glisser dans le lit, où je suis d'ailleurs arrivée par miracle.
— Au passage, t'es plutôt lourde, il dit en se mettant sous les draps à son tour.
Je lui donne une tape sur la joue, mécontente.
— Salop.
La seconde d'après, je suis dans des bras.
— Salop qui t'aime, il rajoute en caressant mes cheveux.
Je n'ose rien dire de plus et je me colle encore plus à lui, désireuse de vouloir lui montrer que même si je n'arrive pas forcément à le dire comme lui, je le ressens aussi.
Je crois qu'il comprend, puisqu'il m'embrasse tendrement avant de coller son front au mien.
— Je t'aime, il chuchote.
Et puis je me met à lui caresser les cheveux, à lui planter des bisous sur la joue, dans le cou... Et puis sa respiration se fait régulière et lente.
Et je souris toute seule. Parce que Wazter dort. Il dort. Il ne va pas passer la nuit à me regarder, ni à penser aux choses qu'il a faites par le passé. Il va juste dormir. Et je crois qu'en soit, c'est une grande victoire
— Je t'aime, je chuchote aussi.
√√√
Après une semaine d'absence, me revoilà !
J'espère vous avoir manquer héhé.
Donc voilà le chapitre ! J'espère qu'il vous aura plus.
Dites moi tout en commentaire !
Aussi, je voulais vous dire que Heaven aura très bientôt un trailer, donc restez prêts !
D'ailleurs, Megan Fox ne jouera plus le rôle d'Heaven puisque ce sera désormais Lily Collins !
Et aussi, pour ceux qui n'étaient pas au courant, Hear Me, c'est fini... La tristesse absolue.
Brefouille, je vous adore de l'infini !
N'oubliez pas de mettre un petit commentaire, siouplé.
Xoxo
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