55. W

CHAPITRE 55, WAZTER.
En écoute : Castaway, 5SOS.

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— Au final c'est moi qui ai gagné, tu t'étais endormie comme une masse sur mon dos, je dis en pouffant.
— C'est vrai, mais il faut dire que ton dos est plutôt confortable Ivre-mort.

- Wazter et Heaven.
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U

n bruit de porte me fait sursauter, la porte des vestiaires vient de se fermer toute seule.

Je sers la lettre fort dans ma main, les larmes aux yeux. Heureusement que personne ne m'a vu.

Je secoue la tête et relis une dernière fois la lettre que j'ai reçu ce matin avant de la fourrer dans mon sac.

Les mots s'entrechoquent dans ma tête et je ferme les yeux en pressant mes paupières autant que je le peux.

"Nous sommes désolés.."

J'ouvre la porte.

"C'était pour ton bien.."

Je sors du gymnase et le soleil californien me réveille.

Je marche jusqu'à l'entrée du lycée où j'aperçois Frist et tout les autres. Je cherche instinctivement Heaven du regard, sauf que je ne la trouve pas.

Est-ce qu'elle va bien ?

Est-ce qu'elle a revu Monsieur Parfait ?

Qu'est-ce qu'elle fait ?

Depuis notre séjour à New-York où nous avons passé nos journées ensemble, je n'arrive toujours pas à me dire que la vie reprend son cours et que nous allons sûrement nous voir entre deux cours et en préstation.

— Elle est où Heaven ? je demande en me mettant à côté de Kenler.

Tout le monde tourne la tête vers moi et je lève les sourcils, interrogatif.

— Elle te cherche depuis ce matin, on pensait qu'elle était avec toi, me répond Frist en haussant les épaules.

Elle me cherche depuis ce matin ? Et dire que j'étais tellement préoccupé par cette foutue lettre que j'en ai zappé Heaven...

— Et d'ailleurs, pourquoi t'étais pas là en deuxième heure ? T'as séché alors que tu viens de revenir ? me demande Cameron.

Je me passe une main nerveuse dans les cheveux. S'ils savaient.

— J'ai pas séché. J'ai juste évité le cours, nuance. J'avais un courrier qu'il fallait que je réceptionne, je dis vaguement.

Viktoria soupire longuement.

— Je croyais qu'en Californie on faisait des trucs de fous au lycée ! Vous êtes trop nuls, bande de losers. Je vais aller m'inscrire à la sélection des pom-poms girls, ça, c'est californien. À toute à l'heure ! elle dit en partant ensuite vers les bureaux.

Tout le monde lève les yeux au ciel et Kenler balaie les paroles de Viktoria de la main.

— Elle est sur les nerfs en ce moment, rien de bien grave.

Nous hochons la tête, de toute façon, Vik est Vik. On n'y peut rien.

— Je vais appeler Heaven, je déclare en sortant mon téléphone, décidé à prendre de ses nouvelles.

Elle me cherchait. Heaven me cherchait. Putain que je l'aime.

Je m'éloigne du groupe et appuie sur:

Appeler Paradis

Je mets le téléphone à mon oreille et m'assois sur une marche des escaliers devant le lycée. Il y en a qui fument, d'autres qui rigolent, et il y a ceux qui sont ensemble. Des couples. Ils s'embrassent, se prennent la main, il y a même un mec qui vient de prendre le sac de sa copine, alors qu'il a déjà le sien sur une épaule.

Je souris doucement, en me demandant comment est-ce que j'ai pu passer aussi longtemps à côté d'un sentiment aussi profond que l'amour. J'étais trop aveuglé par mes emmerdes, pour me rendre compte que ce truc là, c'était la meilleure des drogues.

— Allô ? j'entends dans mon oreille.

Je sors de mes pensées rapidement, la voix d'Heaven est comme... apeurée ?

— Tu vas bien ? je m'empresse de lui demander en me levant, prêt à partir.

Sa respiration est courte derrière le combiné et je m'inquiète.

— Je vais bien, ça va.. on dirait qu'elle se rassure elle même, je suis dans les toilettes, j'arrive, et elle raccroche brusquement.

Je regarde l'écran de mon téléphone, confus.

Qu'est-ce qu'elle a putain ?

Je rentre dans le lycée en courant, et passe devant les autres qui me crient des choses du genre "Où tu vas ?", "Qu'est-ce qu'il se passe ?" mais je m'en fous, je trace jusqu'aux toilettes des filles. J'ouvre la porte brusquement, et deux minettes crient des injures en sortant.

Je lève les yeux au ciel et regarde les six portes fermées.

— Heaven ? T'es où ? Ça va ? je demande.

— Je vais bien je te dis. Allez à la cafétéria​, je vous rejoins après, je l'entends dire de la quatrième porte devant laquelle je me poste.

— Heaven ouvre cette fucking porte, je m'énerve.

Je l'entends pouffer derrière la porte.

— À New-York, tu avais dis la même chose, juste avant que..

Je la coupe.

— Que l'on s'embrasse après que tu m'ai fais du chantage ? Oui, je m'en rappelle aussi, je me contente de dire en collant mon front à la porte.

Je l'entends inspirer.

— Wazter, ce que tu m'as dis à New-York.. C'est vrai ? elle me demande d'une petite voix.

Je comprends tout de suite. Elle me parle de mes sentiments. Et sur le coup, j'ai envie de lui dire que c'était un canular, que c'était pas vrai. Parce que je suis qu'un gros lâche. Mais pour une fois, je porte mes attributs, et je confirme mes dires.

— Ouais.. Je sais pas trop comment ça s'est fait, Heaven, mais j'ai des sentiments pour toi. Je suis pas très fort en déclaration, je suis qu'un gros raté qui fais du mal à tout le monde et qui conduis en étant bourré, qui dis des conneries quand il est stressé, qui fais des choses sans raisons, comme dire à la fille pour qui il avait des sentiments qu'il était l'ex de sa meilleure amie morte alors que c'était sa jumelle, je suis aussi ce gros con jaloux quand il s'agit de toi, je suis tout ces défauts à la fois, mais putain de merde, je suis aussi tellement amoureux de toi que.. je sais pas. Je sais qu'une chose, en réalité, c'est que je t'aime.

Je ferme les yeux et reprend ma respiration, le front toujours collé à la porte.

— Merci, elle soupire.

Je souris légèrement.

— C'est quand tu veux.

Je me redresse et m'apprête à sortir des toilettes quand le loquet s'ouvre et qu'une Heaven, les larmes sur les joues en sort.

Je me retourne vers elle et la regarde, interrogatif. Pourquoi est-ce qu'elle pleure ?

Elle regarde ses pieds et triture ses doigts.

— Je peux dormir chez toi, ce soir ? elle me demande d'une petite voix.

Sa question me fait écarquiller les yeux. Je ne m'y attendais vraiment pas.

— Euh ouais bien-sûr, je t'ai déjà dis que tu pouvais venir quand tu voulais, je bégaie.

Elle lève la tête et me remercie du regard.

— Wazter. Je te jure qu'un jour, j'arriverai à te le dire en retour.

Je me fige, mais mon cœur en tressaute encore plus. Je cligne plusieurs fois des yeux, troublé. Est-ce qu'elle a vraiment dit ça ?

Je m'approche d'elle et prend ses joues en coupe.

— Ne te force pas à aimer une âme comme la mienne, Heaven. Je t'en supplie, ne t'y forces jamais.

Elle hoche la tête.

— Deal.

Je souris légèrement en repensant à New-York.

Je me dégage à contre cœur mais lui prend la main.

— Maintenant, on va à la cafétéria, on mange, on bosse, tu vas chez toi et je viens te chercher après, ok ?

Elle s'essuie les joues rapidement et reprend contenance.

— C'est sûrement dans mes cordes.

Je lui fais un clin d'œil et sors des toilettes en lui tenant la main.

Et là, tandis que nous passons dans les couloirs, les autres nous regardent, bouche bée.

Et là, tandis que ma main est dans la sienne et que nous avançons, je me sens comme invincible. Comme si, près d'elle, j'étais un homme. Comme si j'étais son homme.

ELLIPSE DES COURS

En sortant de mon cours de maths, la seule chose que j'ai envie de faire, c'est de ma taper la tête contre un mur.

J'en ai plein la tête des équations et des trucs de merde de la prof, non mais franchement, si j'avais envie d'être mathématicien plus tard, je veux bien. Mais si j'ai envie d'être, je sais pas moi, chanteur ou facteur, est-ce que ces merdes vont me servir ? Non.

Je ne me prends pas la peine de dire au revoir à tout le monde et monte dans ma bagnole, direction mon appart.

Sur la route, je m'ennuie affreusement et allume la radio.

".. Totalement d'accord. Cette nouvelle génération risque de marquer l'histoire de la musique, c'est clair. Les DJs deviennent, quant à eux de plus en plus connus, c'est une vraie mode ! Prenons comme exemples, Viktory, Alan Walker, Martin Garrix, Major Lazer, les Heazter's.. Ils révolutionnent tous la musique ! Et d'ailleurs, en exclusivité, le tout nouveau mixe de Martin Garrix en featuring avec Dua Lipa, Scared To Be Lonely, sur notre radio !"

Je souris comme un imbécile. Les radios parlent de nous, et de Viktoria ! Cette nana à un tout autre caractère une fois derrière des platines. Elle se tait et fait son boulot. Elle devrait mixer plus souvent.

Le temps passe rapidement et je me gare devant mon appartement.

Alors que je monte dans l'ascenseur, mon téléphone se met à sonner et j'espère que c'est Heaven de toute mes forces, mais en sortant l'appareil de ma poche, j'aperçois :

Appel de Blondie

J'ai tout à coup plus très envie de répondre. Mais putain, cette meuf n'a pas compris que je l'aimais pas et que j'ai couché avec elle parce que j'étais défoncé ?

L'ascenseur monte toujours et elle insiste. Je décroche, énervé.

— Putain mais je veux pas de toi, merde ! Laisse moi tranquille ! je crie presque.

Je n'ai pas de nouvelles de toi depuis une semaine, c'est normal que je m'inquiète, sombre salopard. Tu viens manger avec moi ce soir ? Tu me manques.

C'est pire qu'en sortant des maths. Cette fois-ci, laissez moi me tirer une balle entre les deux yeux, s'il vous plaît.

Krissie, je ne sais même pas ton nom de famille, merde ! Lâche moi, je te jure que sinon je bloque ton numéro et je fais en sorte que tout le monde sâche qu'en vrai, tes seins, c'est que du silicone, compris ? Maintenant, laisse moi tranquille.

Je raccroche, content de lui avoir dis tout ça, mais toujours énervé. Cette meuf est vraiment conne. Je dirais qu'on a trouvé pire que Viktoria.

Remarque que..

L'acenseur ouvre ses portes et je plonge ma main dans ma poche pour attraper mon trousseau de clés. Quand je rentre la clé de mon appart dans la serrure, je me rends compte que la clé de la moto qu'Heaven m'a offerte pour mon anniversaire y est accrochée. Je souris et me dis que j'irais la chercher quand j'en aurais le temps, où quand Bast organisera d'autres rallyes, chose pas encore prévue au vu de l'accident de Qlark et du départ de Andraz et Sept.

Je ferme la porte derrière moi et jette mon sac, ma veste, mes boots, mes clés parterre. Oui, parterre. Ya personne, je vais pas me gêner.

Je m'installe dans mon fauteuil et prend la télécommande pour mettre un truc à la télé quand je m'aperçois qu'un film passe.

Nerve.

Je souris, nostalgique.

Je finis par regarder ce film, allongé comme une baleine échouée dans mon fauteuil en cuir, seul.

Un jour, elle sera assise avec moi, dans mes bras, et on regardera des films ensemble jusqu'à ce qu'elle s'endorme et que je la regarde dormir toute la nuit.

Je souhaite d'inombrables choses dans ma tête, et quand le générique du film passe à la fin, je me décide à lever mon cul et aller la chercher chez elle. Parce que ce soir, elle dormira chez moi, avec moi, dans mes bras.

ELLIPSE TRAJET

J'arrive dans sa rue, il commence à faire sombre et les lumières des perrons des maisons sont toutes allumées. Alors que j'arrive devant sa maison, je la vois.

Je la vois, assise sur les marches de son perron, en compagnie de qui ?

Je vous laisse deviner, allez-y. C'est simple, creusez pas.

Matty. Le petit Matty est assit avec elle et il la bouffe des yeux, ce gros salopard. Je vais lui faire bouffer ses yeux pas les narines.

Je sors de ma voiture et claque la portière assez fort pour qu'ils lèvent tout les deux la tête vers moi.

Heaven se lève brusquement et lance un regard gêné à Monsieur Parfait. Il n'était pas au courant que je venais, cette enflure.

Je m'approche d'Heaven et lui prend son sac à dos que je jette dans le coffre, le regard brûlant.

J'ai envie de lui démonter les os, à ce connard.

La colère coule dans mes veines tellement fort que j'ai l'impression de revivre la nuit où ce bâtard m'avait traité de toutou, et juste après, j'étais enfermé pour des mois dans des cellules miteuses, avec pour seule pote une psychologue plus cinglée que moi.

Alors que personne ne dit rien, je brise le silence, désireux de lui faire comprendre que la chasse est gardée.

— Je suis venue chercher ma copine, ça te dérange pas ? je lui demande en plissant les paupières.

Heaven étouffe un hoquet de surprise, tandis que Matt tourne la tête vers elle, déçu.

Et bah ouais, coco, faut aller butiner ailleurs maintenant.

— Non c'est bon, je voulais juste savoir comment son voyage c'était passé, il se contente de dire en continuant de fixer Heaven.

Mec, si tu continues de la regarder, tu la regarderas d'un nuage très bientôt. Je serre les poings.

— Il y a un truc qui s'appelle téléphone portable, tu connais ? je lance.

Heaven lève la tête vers moi en faisant les gros yeux. Bah quoi ?

— Ouais mais je préférais la voir, il ose me répondre.

Je force un sourire hypocrite et me tourne vers Heaven.

— Tu montes dans la voiture, Bébé ? Je vais voir ton père deux minutes, je lui dis doucement.

Elle fronce les sourcils, amusée, en entendant le surnom que je lui donne.

— À plus, Matt, elle dit en lui faisant un signe de la main.

Elle entre dans ma voiture et je contourne le petit Matty pour aller toquer chez les Drad.

Maxwell m'ouvre la porte et crie à son beau-père de venir. Quelques secondes plus tard, Greyz Drad se tient devant moi.

— Caden Trend, c'est ça ? il demande.

Je fronce les sourcils. D'où il connaît mon vrai prénom ?

Il balaie ma question silencieuse de la main.

— Tu ressembles bien trop à ton père, mon petit Caden, nous étions amis, je ne pense pas que tu t'en rappelles. Étant avocat, c'est moi qui ai fait les procédures pour que ta tante puisse te garder à New-York et pour que tu puisses t'appeler Wazter Kal. Je suis vraiment désolé pour ta famille, mon petit, il me dit en mettant une main chaleureuse sur mon épaule.

Je lui souris un peu, me rendant compte que cet homme connaît mieux ma propre vie que moi.

— Heaven vient dormir chez moi, ce soir, ya pas de soucis, j'espère ? je lui demande, en bon gendre.

Et ouais, va falloir que je révise mes leçons du Gendre Idéal, je sais.

Il me sourit franchement et me tapant l'épaule, de la même manière que mon père le faisait, quand je faisais du baseball étant gamin avec lui.

— Bien-sûr. Prends soin de ma petite Serena, Caden, je te fais confiance.

Il me fait une accolade et en partant, je lui fais un petit signe de main et descend les marches, où Matt est resté figé.

— T'es pas parti ? je lui demande froidement.

Il lève la tête vers moi.

— Caden Trend. Tu bossais pour Nilz, à l'époque. C'est toi qui m'as foutu dans ce frigo, ya un an. C'est toi qui a fermé la porte de la salle froide, il débite en me regardant dans les yeux.

Je fronce les sourcils, pas sûr de comprendre.

— Ya un an. Tu m'as jeté dans une salle froide pour Nilz. Rappelle toi putain !

Je ferme les yeux et fouille dans ma mémoire. Un mec que j'ai foutu dans un frigo ? Et puis je m'en rappelle. J'étais revenu à Santa Monica avec Nilz exprès pour ça, Jonas et Chris ne pouvait pas venir et j'ai dû m'en occuper. Juste après avoir foutu ce blond dans le frigo, je me suis barré et j'ai attendu Nilz dans sa voiture. Il m'a dit qu'il devait touché deux mots au mec à l'intérieur.

— Je m'en rappelle, je dis simplement.

Il secoue la tête, la mine dégoutée.

— Si Heaven savait ça, elle te jetterait de sa vie au plus vite.

Je hoche la tête, conscient de ce qu'il dit. Heaven sait que mon passé avec Nilz n'est pas clair et que je faisais tout ça par dette. Parce qu'il m'avait aidé. Je me sentais redevable, merde ! J'ai fais des choses horribles, certes, mais avoir mis un mec dans un frigo est très loin d'être la pire des choses que j'ai faites.

— Bonne soirée, Matt, je dis durement en partant vers ma voiture.

— On se retrouvera en Enfer, Caden, il lance derrière moi.

Je me retourne et lui souris franchement.

— J'ai hâte d'y être, Matty.

√√√

Voilà !

J'espère vraiment que ce chapitre vous aura plus !

Dites moi tout en commentaire, je veux être absolument bombardée !

Alors, l'avancée des choses, vous en pensez quoi ?

Le retour de Matty ?

Heaven qui prend peur face à ses sentiments ?

Wazter, nostalgique, amoureux et jaloux, vous le trouvez comment ?

Je voulais aussi vous demander si vous aimeriez que j'ouvre un compte Instagram spécial WattPad, et peut-être y faire des livres où vous pourriez me poser des questions et tout ça ? Franchement, dites le moi !

Sur ce,

xx

O'Fraise.

  

  

  





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