PDV Danaël

Les murmures qui avaient commencés à l'arrivée de Gryf redoublèrent, lorsqu'un cri furieux retentit.

-Comment pouvez-vous considérer cet homme comme un héros ? Après toutes ses victimes ? Ce garçon est un monstre !

Gryf et moi foudroyâmes du regard la personne qui venait de parler. Mal à l'aise, elle se rassit.

Atheyna prit la parole de sa voix posée.

-Tout le monde peut changer. Comme les trésors cachés, il y a des secrets qu'on ne peut percer.

Razzia avait détourné les yeux, apparemment touché par les paroles violentes de l'homme. Défiant l'assemblée du regard, je posais ma main sur son épaule.

-Je soutiens que cet homme a changé. Personne ne pourra lui reprocher son passé, tant que je serai avec lui.

-Merzi, Danaël. Fit simplement Razzia.

-C'est normal, tu sais. Il ne faut jamais se fier aux apparences. Je défendais beaucoup ce proverbe mais les faucons d'argent le respectaient peu.

Atheyna continua son discours.

-Dans ce groupe, aucune discrimination n'était faite. Il y avait autant de garçons... Que de filles !

Garçons et filles combattaient sur un pied d'égalité, si bien qu'après la disparition du premier chef, c'est une femme qui a pris le commandement ! La princesse Jadina !

Jadina entra rapidement sans un regard à personne. Dans la robe qu'on lui avait fournie, elle était si sublime, si...

Saryn intervint, un sourire narquois sur le visage et d'un ton venimeux, assez fort pour que Jadina l'entende.

-Chef ? Elle ? Oh la la ! Des missions shopping, quel danger !

Là, elle dépassait les bornes, mais avant que j'ai pu répliquer, Jadina s'en chargea, d'une voix froide et neutre.

-J'ai... changé.

-La deuxième femme est une elfe. Une elfe élémentaire, Shimy de Koléana !

-Dis-moi, Dan, chuchota Alghar, la princesse, tu l'as prise avec toi parce qu'elle était vraiment utile, ou parce que...

-Oh, ça suffit !

Atheyna nous toisa tous les deux.

-merci d'arrêter de m'interrompre, fit la Gardienne avant de reprendre.

-La majorité d'entre vous vont être surpris de la voir, mais enfin, la dernière membre est Ténébris.

L'homme qui avait insulté Razzia poussa un cri de rage et jaillit de son fauteuil, l'épée à la main.

Un fracas métallique se fit entendre. Jadina tenait les morceaux d'épée brisée dans ses mains et s'adressa à l'homme.

-Personne ne touchera à un seul de ses cheveux...

Elle laissa tomber les fragments d'acier à terre, qui atteignirent le sol dallé avec un bruit sonore.

-Je crois que tout est clair, conclut-elle.

Elle regagna sa place en silence, tous les regards braqués sur elle.

-Sacré caractère... murmurait-on parmi les Faucons.

-Légendaires, je vous prierai de vous asseoir au milieu de ce cercle, fit la gardienne en désignant un motif doré incrusté dans le sol.

Mes compagnons et moi nous exécutâmes, sans quelques appréhensions. Avant de m'évanouir, j'entendis la voix douce d'Atheyna :

-Tout a commencé lorsqu'en qu'en quête de compagnons, le chevalier Danaël et la princesse Jadina entendirent parler d'un monslave renégat...

Tous les événements que j'avais vécus défilaient devant mes yeux.

-mais qui êtes-vous ?

-Des amis, rien que des amis...

Accident Jovénia.

Réunion des légendaires.

Le Gardien.

Les elfes ; le kréa-kaos ; Halan ; Le passé ; Les jaguarians...

Anathos.

Je me rendit compte que les souvenirs des autres défilaient aussi. Enfin, seulement les combats revenaient du fond de notre mémoire...

Les pensées de Jadina prirent le relai.

Les infernaux.

Le dieu du mal.

Ma "mort".

Orchidia ; les mines ; la condamnation de la fausse Jadina ; sa détention ; Abyss ; Skroa ; Sheiba...

Mon retour.

Kalandre. Et la mort.

Nous avions l'impression de nous réveiller après un sommeil rempli de cauchemars.

Des exclamations retentirent parmi les autres morts.

Une elfe noire se précipita vers Shimy en se répandant en compliments, un homme très pâle au corps recouvers de pierres fondit sur Gryf et une jeune fille brune sauta sur Razzia. Un bruit incroyable régnait dans la salle. Alghar, Saryn et les faucons fendirent la foule et se dirigèrent vers moi, accompagnés de...

-Papa ? Fis-je, les yeux humides.

-Danaël... si tu savais comme je suis fier de toi.