Chapitre 8 : Maladie et incompréhension


Bonjour à tous ! Je suis heureuse de vous présenter ce nouveau chapitre des Chroniques plein de mystère et d'angoisse mais qui, je l'espère vous plaira toujours autant qu'à moi ^^ Bonne lecture ! 

*******************************

- Alexander ! S'écria Magnus en observant, impuissant, le corps de son époux s'écrouler subitement à même le sol et commencer à violement convulser. 

Le sorcier suivit le mouvement, glissant une main sous la nuque de son homme, l'autre dans le bas de son dos pour amortir sa chute et l'empêcher de se faire plus de mal que de raison, mais le noiraud était déjà dans un autre monde, les yeux révulsés, les membres tendus à l'extrême. Dans les lointaines brumes de douleur qui l'entouraient, Alec s'entendait crier comme s'il se trouvait hors de son corps, il sentait chacun de ses muscles prendre feu avec violence et, tout au fond de lui, dans les tréfonds de son âme, le Chasseur d'Ombre pouvait sentir deux autres souffrances accompagner la sienne. La première, c'était celle de Magnus, son cher Magnus, son mari, son âme soeur. De part leur rune de mariage et les liens qui les unissait, ainsi que grâce à leur amour, l'immortel aux yeux de chats pouvait ressentir, en plus de son inquiétude grandissante, une part de la douleur de son homme. Mais le Grand Sorcier de Brooklyn n'était pas le seul à souffrir avec Alec, car la seconde douleur était celle de Jace qui, lui aussi lié au noiraud, se retrouvait couché en chien de fusil à ses cotés, sanglotant silencieusement comme s'il venait de se faire poignardé par une lame trempée dans du sang de démon. Le blond serrait les dents du mieux qu'il le pouvait, sachant que sa souffrance n'était pas directement la sienne mais qu'il la partageait avec son meilleur ami et frère de coeur. Enfin, la dernière douleur était celle de Max qui, toujours grâce à son empathie, venait de ressentir avec une intensité quasi égale tout ce que son Dad ressentait en l'instant même. Le jeune sorcier à la peau bleue, fragile et sensible face à tant de souffrance, venait de faire un malaise vagal dans les bras de Rafael qui se hâta de le porter à l'étage pour l'éloigner au plus vite, lui et leurs bébés, loins de la scène qui se jouait sous leurs yeux. Magnus, de son côté, ne pouvait empêcher les larmes de couler sur ses joues pâlissantes, ses yeux fous d'inquiètude pour son époux. 

- Alexander, Alexander, Sayang je t'en prie....Mon amour ça va aller, je...je vais....

Mais l'Indonésien était complétement impuissant face à cette situation entièrement nouvelle qui se présentait à lui. L'immortel encadra le visage de son homme de ses mains chaudes et baguées pour l'empêcher de s'etouffer et tenter, bien que vainement, de stopper ses convulsions. Magnus releva ses yeux baignés de larmes vers son père et lâcha un sanglot perdu et désespéré qui échappa à son contrôle. Ragnor, lui, lorsque son regard noisette croisa celui doré de son fils, sentit son coeur se fendre et s'éparpiller en un millier de morceaux à ses pieds. Jamais le britannique n'avait vu son enfant céder à la panique, jamais l'asiatique, lorsque sa famille était en danger ou menacée, ne s'écroulait ainsi. Le sorcier cornu se souvenait de ces fois où son cadet avait affronté nombres d'énemis pour protéger Max, Rafael ou qui que ce soit d'autre de leur famille. Mais depuis son retour, et même depuis son cancer, Ragnor pouvait l'affirmer, Magnus perdait toute rationalité lorsque ses proches étaient menacés, et de savoir que cette fois ci c'était Alec qui était en cause n'aidait pas non plus. Il l'avait déjà perdu une fois, il ne pouvait pas le perdre encore, c'était impensable, inimaginable. L'asiatique en mourrait pour de bon si Alec devait disparaître de son existence. Soufflant doucement, Ragnor s'avança à pas lents et Jem suivit son mouvement. En silence et d'un accord tacite, les deux hommes prirent chacun l'un des deux époux en charge tandis que Clary, Simon et Isabelle tentaient de calmer l'état de Jace qui ne faisait que se dégrader à son tour. Jem s'agenouilla auprès du noiraud et l'inspecta, sortant une stèle pour tracer une iratze temporaire mais cette dernière n'eut aucun effet sur le Nephilim. Ragnor, lorsqu'il passa ses bras autour du corps de son fils pour l'écarter avec douceur et laisser Jem faire son oeuvre, sentit Magnus se tendre contre lui et hurler de douleur comme si quelqu'un venait de lui arracher le coeur, l'âme et tout ce qui pouvait le rattacher à cette terre. Abandonnant l'idée de séparer les deux âmes sœurs, le britannique se contenta de bercer son enfant contre lui avec ferveur, chuchotant des mots apaisants à son oreilles, fredonnant à voix basse la berceuse de son enfance. Jem, après de longues minutes sans résultats à essayer de calmer le plus jeune, se redressa et fixa tristement son comparse. 

- Il faut aller à la Cité Silencieuse, à ce stade et sans médication antiépileptique, seul un Frère Silencieux pourra l'aider à stopper la crise. Je vais l'emmener, reste ici avec Magnus et....

- Non !! Hurla le sorcier aux yeux de chat en se saisissant brusquement de la main de son amant. Non, je reste avec lui, je reste avec Alexander, vous ne l'emmenerez nulle part, rien ni personne ne me le prendra plus. 

- Magnus, on doit l'emmener, on a pas le choix, lui expliqua l'ancier Frère avec tact. Enoch prendra soins de lui, je te le promet, il ne va rien....

- Non ! Le coupa encore le sorcier en hurlant de désespoir, la panique et l'angoisse perçant dans sa voix éraillée qui fit monter les larmes aux yeux de son père face à tant de douleur et d'inquiétude. Je ne veux pas qu'il y aille....S'il vous plait...Je veux venir avec lui....Je sais que la Cité Silencieuse est dangereuse pour les Créatures Obscures, mais je refuse de laisser Alexander y descendre sans moi....s'il vous plait....Papa...Jem...S'il vous plait....

-...Très bien, décréta Ragnor en soupirant après un instant de silence. Jem, reste avec Jace et essaie de voir pour surveiller l'état de Max, je vais emmener Magnus et Alec à la Cité Silencieuse et je vous tiendrais tous au courant. 

L'ancien Frère hocha sobrement la tête et s'écarta du noiraud pour rejoindre le blond et le porter jusqu'au canapé le plus proche. Alors qu'il se chargeait de son état et qu'Isabelle montait à l'étage prendre des nouvelles des yeux plus jeunes Lightwood-Bane, Ragnor ouvrit un Portail et, portant Alec dans ses bras, indiqua à son fils de le suivre à travers le passage lumineux et scintillant. De l'autre côté, les trois hommes se retrouvèrent à l'entrée de la Cité Silencieuse et déjà les sorciers pouvaient sentir le pouvoir des runes et des Frères peser sur eux comme un acide abrasif et corrosif sur leur peau mise à nue. Seul Alec semblait en tirer un quelconque effet bénéfique, s'agitant un peu moins violement entre les bras puissants de son beaux père. Malgré le côté rassurant de cette légère transition, les immortels ne perdirent pas de temps et s'emp^ressèrent de descendre les escaliers qui menaient au coeur de la Cité, dans les tréfonds des secrets des Frères Silencieux, et Magnus, dans un coin reculé de son esprit, réalisa avec tristesse que son époux avec vécu six longues années dans cet enfer froid et silencieux, glacial, solitaire et monotone. L'indonésien avait beau avec souffert de l'absence de son époux, il réalisait à présent toute l'empleur de la détresse qui était venue se loger dans le coeur du noiraud pendant cette même période. Alec n'avait eu personne à qui parler, personne à qui se confier. Alec avait vécu dans le noir et sans lumière, loins de sa famille, de son mari et de ses fils, sans espoir un jour de les retrouver. Alec avait fait les plus gros sacrifices et ne s'en était jamais plaint, encaissant encore et encore avec ferveur et courage les coups que la vie n'avait de cesse de lui donner sans s'interrompre. Bien qu'il le sache déjà, Magnus réalisa pourtant enfin toute l'ampleur de la force d'esprit et de caractère qui faisait de son mari l'homme qu'il était, celui dont il était tombé amoureux vingt ans plus tôt. Le sorcier aux yeux de chats se saisit de la main de son âme soeur et la serra avec force, lui assurant son soutient et un point d'ancrage dans sa douleur. Alec ne répondit pas, ne serra pas en retour, et pourtant le plus vieux avait la certitude que son cher et tendre avait comprit qu'il était là malgré tout, et c'était tout ce qui comptait pour le moment. Finalement, père et fils trouvèrent l'homme qu'ils cherchaient au détour d'un couloir. 

- Enoch ! On a besoins de vous ! L'interpella Ragnor en le reconnaissant, désignant Alec entre ses bras. 

- Par Raziel....Suivez moi, par ici, les incita-t-il à le suivre. Etend le ici, demanda-t-il au sorcier à la peau verte en lui présentant un lit de fortune appartenant à ce qui, semblait-il, était l'infirmerie. Que s'est-il passé ? S'enqui-il alors que Magnus s'écroulait sur une chaise aux côtés de son cher et tendre, leurs mains toujours ancrées l'une à l'autre. 

Ragnor s'empressa alors de raconter au Frère les derniers événements. Enoch ne fit aucun commentaire, de surprise ou de célébration, en ce qui concernait l'heureux événement qu'attendaient Max et Rafael, puis, toujours dans un silence absolu et même inquiet, le Frère s'affaira autour de son ami et, à force de rune et de grimoire, finit par calmer la crise d'épilepsie. Alec, en sueur et en larmes, les yeux mi-clos, respira fortement, cherchant à reprendre son souffle, épuisé par ce qu'il venait de traverser. A ses côtés, caressant doucement le dos de sa main avec son douce en de doux cercles tendres, Magnus gardait son regard doré et larmoyant fixé sur l'homme qui partageait sa vie et qui, une fois de plus, avait faillit lui être violement arraché. Enoch secoua la tête et vint se placer face à Magnus, une main sur son épaule, sa voix résonnant dans son esprit et celui de son père. 

- Il ira bien, promit l'ancien Nephilim. Tu as toujours eu tendance à trop t'inquiéter Magnus, souffla-t-il comme pour lui même. 

- Que....

- Et maintenant ? Le coupa Ragnor avec inquiétude. Qu'est-ce qui a provoqué la crise ? Et surtout qu'est-ce qu'on doit faire si ça se reproduit ? 

- Je ne sais pas. La crise était soudaine et détachée, ce n'est pas sa transition qui l'a provoqué. Tout ce qu'il reste à faire est de surveiller Alec et, si la crise reprend, de le ramener à la Cité Silencieuse. Je vais faire des recherches pour comprendre ce qui a pu se passer. Pendant ce temps il serait préférable de le ramener chez lui, d'autant plus que Magnus et toi vous affaiblissez ici. 

- Je vais bien..., marmonna Ragnor qui n'aimait pas qu'on lui rappelle ses faiblesses. 

- Grincheux, souffla Enoch avec un sourire dans la voix. 

Le sorcier cornu à la peau verte fronça les sourcils et ouvrit la bouche pour parler mais s'interrompit avant même qu'un seul mort ait pu passer la barrière de ses lèvres. Il avait toujours était ronchon, mais seule une personne l'avait toujours appelé grincheux mais...Non, son ami était mort depuis des siècles, ce n'était qu'une coincidence. Peut-être Enoch l'avait-il simplement croisé de son vivant et l'avait entendu l'appeler ainsi ? Après tout, les Chasseurs d'Ombres amis avec des sorciers, près de huit cent ans plus tôt, ça ne courrait pas les rues. Et pourtant, jamais leurs surnoms n'étaient utilisés en dehors du cadre intime qu'ils s'étaient construits. Peut-être alors.....Mais avant que Ragnor ait pu lui poser la question, Frère Enoch partit hors de la pièce, congédiant silencieusement ses invités impromptus. Jetant un œil en direction de son fils, s'assurant qu'il allait bien et qu'Alec également, le britannique marmonna dans sa barbe, résigné, et suivit le Frère au pas de course, se fichant de se voir affaiblir par les runes de la Cité, désireux de connaître la vérité qui venait de s'imposer à lui et qui pesait à présent sur son coeur, son chagrin passé revenant avec force comme s'il le deuil de son ami datait encore de la veille. 

- Enoch ! L'appela-t-il lorsqu'il le rattrapa finalement. Enoch...Enoch attendez...Maximilien ! 

Cette fois, le Frère s'arrêta, se figeant mais ne se retournant pas, tournant ostensiblement le dos à l'ancien sorcier de Londres. Ragnor déglutit difficilement et sentit ses larmes lui monter à nouveau. Ainsi il avait vu juste, après tout ce temps passé à ne rien y voir. S'avançant lentement, le sorcier respecta cependant la distance imposée par le Frère et se tint à peine à quelques pas dans son dos, le regard bas et la voix faible comme s'il craignait de rompre la solennité du moment. 

- Sept cent cinquante deux ans....Toutes ces années je t'ai cru mort. Ta famille m'a dit que tu avais péri lors d'une patrouille...Pourquoi as-tu mentit...? Je....je ne t'en veux pas, je souhaite juste comprendre....

- Magnus a bien grandit..., répondit simplement Enoch. 

- Oui....Oui et tu lui as beaucoup manqué après ton départ, siffla Ragnor en essuyant les larmes qui perlait de ses yeux sur ses joues pâles. Ce n'était qu'un enfant, il a été effondré de te perdre, tout comme moi. Il n'a plus fait confiance aux Nephilims, jusqu'à l'arrivée d'Alec dans sa vie...Est-ce qu'Alec sait ? 

- Je ne lui ait jamais rien dit, soupira le Frère, mais il est intelligent, je sais qu'il a des doutes. Je l'ai aidé parce que j'ai agis dans le même intérêt que lui. J'étais attaché à Magnus, à toi, Ragnor...Mort, on ne protège pas ceux qu'on aime. Frère, j'en avait encore la possibilité. 

- Maximilien....S'il te plait...

- Rentre chez toi, Ragnor, murmura Enoch en reprenant sa marche, laissant le sorcier planté là au milieu de ce couloir sombre et froid, les larmes dévalant ses joues. 

L'immortel cornu baissa les yeux et se força à reprendre son souffle, les sentiments déferlant dans son coeur comme les vagues d'une mer déchainée. Maximilien avait été un ancre, un élément important de sa vie et de celle de Magnus, puis du jour au lendemain il avait disparut, sans donner de nouvelles. Le britannique avait apprit sa mort plusieurs mois après mais, visiblement, le jeune homme qu'il avait connu était toujours bel et bien de ce monde. Refusant d'y penser plus longuement, rejetant ce qu'il venait de vivre dans les tréfonds perdus de sa mémoire pour oublier, une fois de plus, Ragnor rejoignit son fils, se promettant de ne rien lui révéler de tout ce qu'il venait d'apprendre. Dans l'infirmerie, Magnus tenait son époux étroitement serré dans ses bras, caressant ses cheveux, tandis qu'Alec, légèrement rétablis, avait crocheté ses bras autour du cou de son homme et se laissait bercer par son étreinte protectrice et rassurante. Ragnor, qui pourtant avait l'habitude de voir les deux hommes aussi proches et amoureux, se sentit jaloux, son coeur meurtrit de chagrin face aux retrouvailles douloureuses qu'il venait de vivre avec Maximilien. Malgré tout respectueux, l'ancien Grand Sorcier de Londres resta à l'écart jusqu'à ce que Magnus remarque son retour et ne le prenne dans ses bras pour remercier son père de les avoir conduit tout deux à la Cité Silencieuse. Lorsque l'Indonésien vacilla dans ses bras, épuisé par les runes présentes tout autour deux, Ragnor décida qu'il était temps pour eux de rentrer et il rouvrit un Portail qui donna directement sur l'appartement de son cadet. Magnus conduisit son époux dans leur chambre et Ragnor leur prépara un thé en attendant. L'asiatique fut de retour à peine quelques minutes plus tard et il se laissa tomber sur un siège face à son ainé, se passant une mains lasse sur son visage épuisé. 

- Alexander s'est endormis en quelques secondes à peine, l'informa-t-il alors. Je suis aussi passé par la chambre des garçons, ils sont rentrés et dorment eux aussi. Max a l'air d'aller bien heureusement...

- Tu devrais y aller toi aussi, Magnus, tu es complétement épuisé, souffla doucement le plus vieux en posant sa main sur la sienne. Va retrouver Alec, moi je reste là jusqu'à ce que je sois assuré que vous alliez tous bien. Je vais appeler Jem et le prévenir, toi va dormir, d'accord ? 

- Tu es vraiment sûr ? Je ne veux pas te laisser seul et....

- Hannaku, va dormir, d'accord ? Souffla le plus vieux en l'enlaçant tendrement. Je vais bien, je veille sur vous quatre. 

- Merci papa, chuchota le Grand Sorcier de Brooklyn en se frottant les yeux comme un petit garçon en manque de sommeil. 

Ragnor déposa un baiser sur le front de son enfant et le regarda rejoindre la chambre qu'il partageait avec son époux, la porte se refermant derrière lui. Dès lors que son fils eut quitté la pièce, le sorcier à la peau verte soupira et déglutit difficilement, l'inquiétude et le trouble l'étreignant. Même s'il ne l'avouerait pas, Ragnor était, à l'instar de Magnus, un véritable papa poule. Certes, l'Indonésien n'était pas son enfant biologique, bien qu'il eut été officiellement déclaré son fils de sang, et Alec n'était peut-être que son gendre, mais le plus vieux portait chacun d'eux dans son coeur avec amour et tendresse et il ferait tout, toujours, pour les protéger du monde et de ses dangers. Mais cette fois, c'était Ragnor lui-même qui avait besoins de soutient. Malheureusement, la seule personne a avoir connu Maximilien de son vivant était Magnus lui-même. Soupirant à en fendre l'âme, l'immortel laissa agir sa magie comme un baume et cette dernière diffusa les derniers souvenir qu'il lui restait du jeune homme. Leur première rencontre à l'Académie, le jour où il l'avait présenté à Magnus, alors que l'Indonésien n'avait pas plus de trois ans, cette autre fois où ils avaient pic-niqué sur le toit de la maison sur sorcier, et ce soir-là, ce soir qui avait vu leur vie basculer, quelque mois à peine avant son départ, lorsque les deux hommes, enfin, avaient échangés leur premier baiser. Face a ces derniers souvenirs, le sorcier libéra enfin son chagrin en silence, laissant les perles d'eaux salés rouler sur son visage et venir se perdre dans le col de sa chemise. Il passa les heures suivantes perdu dans ses songes éveillés, se remémorant le passé avec mélancolie et une certaine pointe de bonheur, jusqu'à ce qu'un cri étouffé ne lui fasse relever la tête. D'un geste sec, Ragnor chassa les bribes de sa magie et se releva de son siège. La porte de l'une des chambres s'ouvrit et Rafael en sortit, les sourcils froncés, frottant ses yeux fatigués. 

- Oncle Ragnor ? S'étonna-t-il, n'ayant pas entendu les trois hommes rentrer quelques heures plus tôt. Est-ce que tout va bien ? C'était quoi ce bruit ? 

- Je ne sais pas Rafe, je pense que ça venait....

- PAPA !!! Hurla Magnus à l'aide, le désespoir et l'urgence résonnant dans sa voix. 

Le sorcier cornus releva la tête et fonça avec son neveux, comme un seul homme, vers la chambre parentale des Lightwood-Bane. A l'intérieur, le sorcier et le Chasseur d'Ombre se figèrent. Magnus était assis au bord du lit, caressant le dos de son amant qui, lui, était couché en chien de fusil, recroquevillé, une bassine pleine de bile abandonné à son chevet. Alec était pâle comme la mort, couvert de sueur, et rendait dans des bruits écœurant le maigre contenu de son estomac. Le noiraud bredouillait des paroles incompréhensibles lorsqu'il ne vomissait pas, sanglotant et gémissant de peine, alignant des mots sans logiques aucune et Magnus, impuissant, suppliait son père du regard de faire quelque chose, n'importe quoi, pour venir en aide à son mari. Ragnor, déboussole et comprenant qu'emmener Alec à la Cité Silencieuse était désormais impensable dans son état, se dépêcha de rejoindre son chevet, écartant la bassine tâchée et l'oscultant sommairement. Sous son toucher, pourtant délicat et frais, Alec se cambra et se tordit de douleur et hurlant de peine. 

- Chut, tout va bien Sayang, ça va aller mon amour...Rafe, Peque­ño, retourne avec Max, s'il te plait, ça va aller, mais retourne dans ta chambre mon grand, s'il te plait...Je ne sais pas ce qu'il se passe avec Dad, mais si ça se transmet aux Nephilims je ne veux pas que tu sois malade, d'accord ? L'impora le plus vieux pour le protéger. 

Le jeune homme hocha piteusement la tête et quitta la pièce à reculons et à regret tandis que Ragnor continuait d'examiner son gendre avec attention, ce dernier se débattant violement entre ses bras, Magnus tâchant de le calmer de sa voix et de sa magie pour l'aider au mieux. 

- C'est....Je ne comprend pas...ça ne peux pas...

- Qu'est-ce qu'il y a ? Paniqua Magnus en implorant son père du regard. Papa, qu'est-ce qui arrive à Alexander ? 

- Et bien...sa peau est hypersensible, le moindre frolement le fait hurler, son dos et ses yeux semblent les plus douloureux et...je la sens Magnus, je la sens courir sous sa peau, mais ce n'est pas possible, je ne vois pas comment...

- Qu'est-ce que tu sens ? Papa qu'est-ce que tu sens sous sa peau ? Qu'est-ce qui arrive à mon mari ?! 

- La magie..., avoua le britannique. Je sens de la magie dans le sang d'Alec, dans son coeur, son esprit, dans chacun de ses membres. Magnus...Alec est un Nephilim, un Chasseur d'Ombre et je ne sais pas ce qu'il a....Mais je peux t'affirmer une chose, s'il était né d'un parent démon, mon verdict serait clair....Il n'y a que sa nature qui remet tout en cause parce que je n'ai pas l'ombre d'un doute....La fièvre, les nausées, les halucinations, la sensibilité....tout concordre....Ton mari fait une poussée magique, Magnus.... Alec devient un immortel....Et si je ne fais pas d'erreur, sa Majorité va arriver exactement au même moment....son coeur va s'arrêter, et vu les circonstances, cette fois, je ne sais pas s'il va repartir...

************************

Tadadaaaaaaaaa ! Je suis sadique XD Des avis, des théories ? A bientot ^^

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top