Chapitre 5 : Rester, peut-être...


Bonjour tout le monde ! Wow ça faisait longtemps ! Je suis trop heureuse de revenir sur cette fiction ^^ et de vous proposer ce chapitre totalement consacré à Malec, à la fois doux et angoissant. Bonne lecture <3

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Un simple coup d'oeil autour de lui avait suffit à lui indiquer où il se trouvait, et surtout, quand il se trouvait. Il ne lui avait pas fallut longtemps pour reconnaître les lieux, et une boule de chagrin lui obstrua la gorge, un étau comprimant sa poitrine et l'empêchant ainsi de respirer l'air vital dont il avait besoins, lui donnant la subite impression de se noyer, comme bien des années plus tôt, lorsque son beau-père avait voulu purifier son âme en plongeant son corps dans la rivière. Au dehors, la nuit était noire comme de l'encre de Chine, calme et sereine, ne laissant personne suspecter les horreurs qui se déroulaient pourtant dans le bâtiment auquel il faisait face. La grange de sa famille. Cette grande dans laquelle, il le savait au plus profond de lui, il allait retrouver, une fois de plus, le corps pendu de sa mère, elle qui n'avait pas supporté d'apprendre que son fils unique était l'enfant d'un démon, l'enfant du diable. Longtemps, Magnus avait cru à ces mots et à ces actes. Longtemps, il s'était voué une haine monstre, et pourtant trop effrayé et trop lâche pour mourir comme chacun le lui demandait. Il n'était qu'un petit garçon à l'époque. Aujourd'hui, il est était un homme, un adulte de plusieurs centaine d'années, et pourtant il ne pouvait s'empêcher de se demander si, dans le fond, sa mère n'avait pas eu raison. L'immortel s'était battu bec et ongle pour se forger une image, se construire une vie en dépit de toutes les difficultés qu'on pouvait mettre sur son chemin, il avait aimé et, l'espèrait-il encore, avait été aimé en retour. Mais tout ceci ne comptait pas, ou si peu, face au remord qui l'habitait, face à la cruauté dont il avait fait preuve envers ceux qu'il avait  juré de toujours aimer et  protéger. Mais ils lui avaient pardonné, pas vrai ? Ils l'aimaient toujours, pas vrai ? Angoissé, Magnus avança cependant en direction de la grange, sachant pertinemment qu'il faudrait y entrer pour expier ses pêchés et soulager son coeur, libérer son âme. 

A l'intérieur, l'air était lourd et l'atmosphère chargée de mort, de rancune et de chagrin, de peine et de regret. L'homme aux yeux de chat frissonna, malgré la chaleur de la pièce. Baissant les yeux sur son corps, il vit alors qu'il était pied nu et ne portait, pour seuls vêtements, qu'un pantalon fluide et une chemise claire en lin. Il n'avait plus de vernis, de maquillage, ni même de bijoux, et ses cheveux étaient plats sur son crâne. Magnus déglutit et releva les yeux avec appréhension, craignant ce qu'il trouverait. Pourtant, le corps pendu de sa mère n'était pas là, ni la silhouette de son beau père le regardant avec haine et mépris. A la place, le Grand Sorcier de Brooklyn vit que la grande était pleine à craquer de tout ses proches. Jace, Clary, Isabelle, Simon, Will, Jem, Tessa, Raphaël, Catarina, Ragnor, Madzie, Zaya, et enfin les trois hommes de sa vie : Max, Rafael, et son Alexander. Ils étaient tous réunis pour lui, soudés, comme une seule âme, un seul coeur, un front unis pour lui. Alors peut-être, juste peut-être, pensa Magnus, qu'ils ne le détestaient finalement pas ? Peut-être que c'était réel, que tous lui pardonnait ce qu'il s'était passé ? Un sourire emplis d'espoir, à la fois timide, rassuré mais encore incertain, vint fleurir doucement ses lèvres et le sorcier s'avança vers eux, désespéré de les prendre chacun entre ses bras pour sentir leur amour, pour renforcer les liens qui les unissaient à lui. Cependant, il n'en fut rien. Alors qu'il marchait d'un pas hésitant vers eux, la magie de Max se rebella contre lui, dressant un champs de force protecteur pour l'éloigner d'eux, pour les protéger...contre lui. L'Indonésien s'arrêta net, comme en état de choc. Son plus jeune fils était le plus puissant des empathe qu'il ait jamais connu, pourquoi alors le repoussait-il ? Pourquoi ne pouvait-il pas sentir tout l'amour qu'il leur portait à tous ? Pourquoi ce rejet, qui était si douloureux pour son coeur et son âme qu'il blessa jusqu'à son corps ? L'immortel, inquiet, posa ses mains à plat sur le champ de force, priant silencieusement qu'ils le laissent passer. 

- Max...Max s'il te plait...Rafe, Pequeño..., Alexander, tenta-t-il en désespoir de cause, les yeux baignés de larmes, un sanglot dans la voix. S'il vous plait...

Le jeune sorcier à la peau bleue de dix huit ans, son expression neutre et froide, bien loin du sourire chaleureux qui le caractérisait d'ordinaire, tourna son regard vers ses proches et, après un instant d'attente, hocha la tête comme pour donner son accord. Sans mot dire, ils firent tous un pas en avant et certains s'avancèrent, apparaissant au sorcier comme des anges vengeurs venu lui faire payer la dette qu'il leur devait, enfin. Will fut le premier à s'approcher de lui. Ses yeux bleus étaient ternes, presque fous, et il cracha ses mots comme du venin, arguant que c'était de sa faute s'il était mort, qu'il n'avait pas su le protéger, que s'il n'avait pas mis Camille sur son chemin, il aurait eu une vie heureuse et sereine. Magnus secoua la tête les larmes aux yeux, s'excusant mille fois, le remord grandissant dans sa poitrine. Tout à tour, chacun d'eux s'avança et lui fit des reproches, et ses crimes lui revinrent par flash douloureux et pénibles. Il avait envoyé un démon tuer Jace, il avait fait en sorte qu'Isabelle soit agressée et violée, il avait privé son biscuit de sa mémoire pendant toute son enfance, il avait dénigré Simon au début de leur rencontre, il avait insulté Zaya et Madzie. Will était mort par sa faute, Jem n'avait pas guéri à cause de son incompétence, Tessa s'étit retrouvée seule par sa faute, et Raphaël était mort pour lui. Catarina, elle, se contenta de secouer la tête, soufflant qu'il aurait du mourir de son cancer, que c'aurait été plus simple pour tout le monde. Ragnor, son père, de son côté, lui prit la main et la lui brisa de sa poigne forte, comme Magnus avait brisé ses cornes. La magie, blanche et lumineuse, du sorcier à la peau verte s'en prit alors à son coeur, le faisant saigner abondement, imbibant la chemise d'émoglobine. Puis, enfin, ce fut au tour de son mari et de ses fils. Rafael le frappa, encore et encore, tandis que Max rompait leur lien de magie, le faisant haleter de douleur et de chagrin. Lorsque ce fut au tour d'Alec, l'asatique se sentit mourir aux paroles de l'homme qu'il aimait pourtant plus que tout au monde. 

- Tu as bien choisis ton nom, Magnus Bane. Le fléau. Voilà tout ce que tu es : une plaie, un fardeau, un cauchemars pour quiconque entre dans ta vie ou t'approche d'un peu trop prêt. Tu ne mérite pas de vivre, et tu ne mérite pas de rester avec un seul d'entre nous, d'être aimé par nous. Tout ce qu'il te reste encore c'est la mort, et même elle veut se débarrasser de toi au plus tôt, cracha-t-il en s'approchant de lui, toujours protégé par la magie de Max. Ta mère avait raison Magnus, souffla-t-il à son oreille alors qu'il se plaçait dans son dos, les jambes du sorcier aussi lourdes que du plomb l'empêchant de bouger. Tu es le fils d'un démon, tu es le diable, et voilà tout ce que tu mérite ! 

Sans plus attendre, le Chasseur d'Ombre glissa une corde autour de son cou, comme s'il n'était qu'une simple pièce de bétail, et le traina par terre, dans la boue et la poussière, faisant suffoquer le sorcier. Alec, aidé par ses proches, fit sortir Magnus de la grange et l'emmena à la rivière où, cette fois, Asmodée, Camille, sa mère et son beau-père l'attendaient. Comprenant ce qu'ils souhaitait leur faire, l'Indonésien pensa à se débattre avant de renoncer. Ils avaient raison. Tout ce qu'il méritait c'était la mort. Alors, un sanglot douloureux échappant à ses lèvres sèches, Magnus les laissa le noyer comme il aurait du mourir, huit cent ans plus tôt...

Le sorcier inspira soudainement, ouvrant ses yeux dorés avec empressement, sa cage thoracique se soulevant avec rapidité et difficulté, comme s'il avait retenu sa respiration pendant ses heures. Les larmes roulaient d'elles mêmes sur ses joues ternes alors que son regard affolé cherchait un point auquel s'accrocher, son esprit paniqué carburant sans ménagement. Autour de lui, les murs semblaient se rapprocher de lui, prêts à l'écraser. Heureusement, un peu de lumière filtrait par la fenêtre et il put voir, le soulagement l'enveloppant peu à peu, qu'il se trouvait dans sa chambre, dans son loft, à New York. Un cauchemars. Ce n'était rien de plus qu'un cauchemars, comme ceux qu'il faisait depuis deux semaines, plusieurs fois par nuit. Deux semaines qu'il était revenu à lui, grâce à l'intervention de sa famille. Deux semaines qu'il était officiellement et définitivement guéri de son cancer, grâce à Raziel. Le sorcier, bien que reprenant pied avec la réalité, peina à calmer l'angoisse sourde qui grondait dans son coeur et sa poitrine, menaçant de l'engloutir. C'est alors, tandis que l'espoir d'un moment de calme se faisait de plus en plus lointain, qu'il le vit. Alec. Le Chasseur d'Ombre était couché sur son flanc, torse nu, ses jambes recouvertes par la couette douce et pelucheuse. Les traites de son visages étaient détendus, ses yeux s'agitant de sommeil sous ses paupières closes, de légers ronflements s'échappant de sa bouche entrouverte. Sur sa peau aussi claire et pâle que le lait, ses runes sombres et ses cicatrices ressortaient comme milles preuves de son courage et des épreuves qu'il avait traversé pour en arriver là. Seule sa rune de mariage, apposée sur son coeur, était aussi brillante que de l'or, identique à celle que Magnus arborait lui-même sur son torse à la peau chaude caramel. Le sorcier se pinça les lèvres face à ce tableau doux et enchanteur de son compagnon endormis. Il ne voulait pas le réveiller, il ne voulait pas briser cet instant magique de plénitude, et pourtant. Pourtant il avait peur, peur que son rêve se réalise, peur d'être hait, d'être tué. Depuis son retour, Magnus ne se souvenait pas de s'être regardé une seule fois dans un miroir, trop effrayé d'y découvrir le reflet d'Asmodée à l'intérieur. 

Et malgré tout, quand bien même il était terrifié à l'idée de perturber le sommeil de son homme, voire de se faire rejeter, purement et simplement, Magnus ne pouvait pas quitter ce lit, leur lit, dans l'état dans lequel il se trouvait actuellement. Pinçant furieusement ses lèvres entre elles pour contenir le sanglot qui menaçait de sortir, l'Indonésien se déplaça lentement, timidement, pour se retrouver niché dans le giron de son homme. La peau du Nephilim était tiède et rassurante contre la sienne, l'enveloppant d'une étreinte d'amour qu'il craignait ne plus jamais retrouver. Comme un enfant apeuré, l'asiatique prit le bras de son mari et le glissa autour de sa propre taille pour s'enfermer dans un câlin dont il avait désespérément besoins. Nichant sa tête dans le creux entre le cou et l'épaule du noiraud, Magnus se burina contre lui et laissa échapper ses larmes, imaginant qu'Alec était réveillé et l'elaçait réellement, alors qu'à cet instant, étant encore endormis, il ne ressemblait guère plus qu'à une peluche inanimée dont l'immortel se servirait pour calmer sa peine, seul et chagriné. Alors qu'il était plongé dans un sommeil aux rêves agréables de plage et de vacances avec son bien aimé, Alec se réveilla quant à lui en sentant une humidité s'étendre de son cou à son torse et des secousses qui achevèrent de le tirer des bras de Morphée. Ouvrant péniblement ses yeux trop bleus, le co-directeur de l'Institut de New York réalisa que son époux sanglotait contre lui, tâchant de retenir le flot incontrôlable de larmes qui coulait de ses yeux dorés et rougis, gonflés. Magnus, sentant son homme bouger, posa son regard vers lui avant de disparaître plus encore dans son cou, comme s'il ne voulait pas que son cher et tendre le voit dans cet état de détresse avancée. Le noiraud soupira tristement, le coeur en lambeau, l'âme déchirée en un millier de petits morceaux. Il détestait voir son époux aussi perdu et effrayé. Resserrant doucement son étreinte autour de lui, l'ancien Consul caressa ses épis sombres tout en lui parlant d'une voix douce, à peine chuchotée. 

- Oh mon chaton...tu as fait un cauchemar ? Tu veux qu'on en parle, mon amour ? 

- Tu...tout le monde...et moi je...même Max..., bredouilla le Grand Sorcier de Brooklyn, alignant difficilement deux mots à la suite. Abandonné...tout gâché...ma faute...

Alec ferma les yeux à s'en fendre les paupières, les larmes lui montant subitement comme un ras-de-marée prêt à tout balayer sur son passage. Il ne fallait pas être un génie pour savoir que, depuis qu'il avait été possédé par son géniteur, Magnus faisait de nouveau face à ses peurs et ses angoisses les plus anciennes, terrifié à l'idée d'être abandonné par les gens qu'il aimait le plus au monde. A cela s'ajoutait évidemment toute la culpabilité que ressentait le plus vieux pour ce que le démon supérieur avait fait subir à leur famille. Il s'était vu faire toutes ces choses, même s'il n'en était pas responsable, et même si Alec, ses fils et tous leurs proches lui avait assuré que ce n'était en rien sa faute, Magnus avait encore du mal à les croire. Parce qu'Asmodée était dans son corps, mais Asmodée n'avait, techniquement, pas eu beaucoup d'effort à faire. Et s'il était réellement mauvais, dans le fond ? Et s'il blessait les gens qu'il aimait, au bout du compte ? Et si sa mère avait raison ? Et tout ça, Alec le savait. Il le savait pertinemment et ça lui faisait mal, presque physiquement, de constater que Magnus et lui, face à toutes ces angoisses, avaient fait un énorme pas en arrière. Le noiraud avait mis des années à calmer les angoisses de son hommes, des années à chasser ses insécurités, et voilà qu'aujourd'hui elles revenaient en force, plus violentes que jamais. Malheureusement, si encore il n'y avait que ça, mais c'était loins d'être finit. Après ce qu'il avait vécu, et n'étant revenus que depuis deux semaines, Magnus avait plongé dans une sorte de dépression, ou tout du moins, comme l'avait expliqué Jem après une séance improvisé avec son ami multi-centenaire, l'homme aux yeux de chat était devenu fragile sur le plan psychologique, prêt à se briser comme du verre à tout instant. Inquiets pour lui, Alec, Max, Rafe et leur famille faisait tout pour que ni leur mots, ni leurs gestes n'indiquent au sorcier qu'ils allaient le laisser ou qu'ils lui en voulait. Le risque était trop grand, et la peur de le voir se faire du mal, si ce n'est pire, les habitait tous à plus ou moins grande échelle. 

- Regarde moi, Cintaku, souffla doucement le plus jeune en déposant une myriade de baisers sur son visage baigné de larmes. S'il te plait mon amour, laisse moi te voir, chéri...Magnus, mon chat, tu n'as absolument rien à te reprocher, d'accord ? Chuchota-t-il une fois que l'immortel eut relevé les yeux vers lui. Tout ce qu'il s'est passé, quoi qu'il se soit passé, ici ou à Edom, peu importe, ce n'est pas ta faute, ça ne l'as jamais été, tu m'entend ? Magnus Lightwood-Bane-Fell, mon mari, l'homme que j'aime plus que ma propre vie, je te connais par coeur et je sais que tu n'y es pour rien. 

- Mais je n'ai pas...j'ai pas su..., sanglota-t-il encore. 

- Oh mon chat..., personne n'aurait pu lui résister aussi bien que toi. Si ça avait été mon cas, celui de Jace, de Max, de Rafe, ou de n'importe qui dans notre famille, on aurait immédiatement succombé à la haine d'Asmodée. C'est un démon supérieur, puissant, et pourtant toi tu as réussi à lui résister plus longtemps que n'importe qui en ce monde. Tu es fort, Magnus, et tu es bon, infiniment bon. Si tu ne me croit pas, alors crois ta famille, croit tes fils. Max ressens les choses, et il te l'a dit, il n'y a rien de mauvais en toi, parce que tu n'es pas comme Asmodée, tu n'es PAS Asmodée, chéri...

Magnus se mordit la lèvre inférieure qui tremblait fortement et, après un instant d'hésitation, hocha finalement la tête comme pour signifier à son mari qu'il avait comprit, qu'il acceptait son explication, qu'il lui faisait confiance. Alec, soulagé et heureux de cette preuve d'amour et de lâché prise, embrassa délicatement les lèvres de son amant dans un baiser chaste et le berça contre lui, le laissant se rendormir peu à peu, épuisé par tant de larmes et d'émotions. Les deux hommes somnolèrent l'un contre l'autre encore une heure, profitant de la présence rassurante et protectrice de l'autre pour repousser au loins les démons de leurs esprits, puis ils décidèrent de quitter la chaleur de leur lit douillet quand leurs estomacs affamé se rappelèrent à eux, leur arrachant un rire amusé. il était encore tôt, mais si une chose était bien restée la même c'était l'amour de Magnus pour la nourriture. Lui qui, pendant son cancer, n'avait pas pu manger comme il l'entendait, se rattrapait comme il se devait maintenant qu'il était définitivement guéri. C'est donc dans une ambiance beaucoup plus détendue et sereine que les deux époux, mains dans la main, se rendirent à la cuisine pour prendre un copieux petit déjeuner. Ils échangèrent plusieurs baisers, quelques caresses sur leurs peaux dévêtues, puis Alec se mit aux fourneaux, préparant pour son homme de quoi se sustenter. Magnus, de son côté, s'eclipsa à son bureau avant de revenir s'installer à la table de la cuisine. Le noiraud, le voyant faire, le rejoignit en fronçant les sourcils et fit la moue en voyant que ce l'immortel venait de ramener à table. 

- Mon amour, tu es sûr de vouloir faire ça maintenant ? On ne peux pas attendre après avoir prit le petit déjeuner ? 

- C'est juste le temps que tu prépare tout, promis Sayang, sourit Magnus de son sourire charmeur et attendrissant qui avait tant manqué au plus jeune. Promis, après je n'y toucherais plus de la journée. 

Alec fit la moue, vola un baiser à son compagnon puis repartit à la cuisine avec un clin d'oeil, rassuré de sa réponse. L'ancen directeur d'Académie fixa donc la pile de documents qu'il avait amené et se mit en quête, au moins, de les trier par catégorie. Il s'agissait de tous les papiers, demandes et invitation relatant à son rôle de Grand Sorcier de Brooklyn et de représentant du Monde Obscur qui s'étaient accumulés depuis qu'il avait apprit pour son cancer. La pile de feuille était conséquente mais, heureusement, plus de la moitié partit à la poubelle, ne lui laissant que le plus important. Il avait presque finit de tout trier quand un document, à l'allure plus officielle, attira son attention. Voyant le nom de son époux tout en haut, il se dit que le document avait du se glisser là par erreur mais, n'ayant aucun secret l'un pour l'autre, Magnus le parcourut des yeux pour savoir de quoi il s'agissait. Au fur et à mesure de sa lecture, l'Indonésien sentit le monde s'écrouler autour de lui, le sol s'ouvrir sous ses pieds. Sa respiration se fit plus lourde et laborieuse, ses mains et son corps tout entier se mirent à trembler tandis que ses yeux se chargeaient de nouvelles larmes, les sanglots se précipitant dans sa gorge, menaçant d'exploser dans sa poitrine. Non. Non ça ne pouvait pas être vrai. Pas après ce qu'Alec lui avait dit dans leur chambre. Mais si, c'est bien réel, lui souffla sa conscience, alors que ses doigts se crispaient douloureusement sur le document officiel. Magnus avait l'impression que sa tête lui tournait, des tâches sombres apparaissant dans son champ de vision. Il avait besoins de partir, de prendre l'air, de calmer la crise de panique qui le submergeait. Luttant pour respirer, l'asiatique se leva sur ses jambes flageolantes en s'appuyant à la table de la cuisine pour tenir debut, avant qu'une douleur lancinante de traverse son corps, le faisant s'écroulr à même le sol, emportant tout ce qui se trouvait sur la table avec lui dans sa chute. Le fracas attira l'attention d'Alec qui se précipita à ses côtés en un quart de seconde, les yeux fous et écarquillés de panique, l'inquiétude transpirant de chaque pore de sa peau. 

- Magnus ! Magnus mon amour je suis là, qu'est-ce qu'il se passe ? Chéri ? 

Mais Magnus était incapable de répondre, sa main accrochée à la feuille de papier, l'autre crispée sur son ventre. Son teint était pâle comme la mort, sa respiration ne se résumant plus qu'à un mince filet d'air à peine perceptible et sifflant. L'Indonésien avait l'impression de suffoquer, retrouvant cette sensation qui l'avait étreint à Edom, lorsque son mari l'avait poignardé et que le sang s'était mis à remplis ses poumons, sa gorge, sa bouche, l'empêchant de respirer, de vivre. Au fond de lui, il savait qu'il n'était pas réellement en train de mourir de nouveau, surtout que ce n'était pas la première fois depuis ses deux semaines de retour. Lorsque le phénomène s'était produit, la première fois, Alec l'avait emmené, paniqué, aux urgences de l'hôpital, suppliant Catarina de faire quelque chose pour sauver son compagnon. La sorcière à la peau bleue l'avait examiné de toute urgence avant de leur expliquer, d'une voix calme mais meurtrie, qu'elle ne pouvait rien faire. Magnus n'était pas blessé. Pire que ça, Magnus allait bien, tout au moins sur le plan physique. La réponse était venu d'elle-même quelques temps plus tard, grâce à Jem, qui leur avait parlé des douleurs fantômes. L'ancien Frère Silencieux aux cheveux gris leur avait expliqué que Magnus, face aux fortes montées de stress et aux crises d'angoisses, après ce qu'il s'était passé à Edom, ressentait désormais une douleur fantôme là où son époux l'avait poignardé. Evidemment, Alec s'en était voulu, plus que de raison. Magnus avait simplement baissé les yeux, attristé de causer tant de culpabilité à son homme. Mais là, tout de suite, l'Indonésien était incapable de penser à autre chose qu'à la douleur, mortelle et qui lui donnait l'impression qu'il allait mourir, si ce n'est d'une crise cardiaque au moins d'asphyxie, dans les minutes à venir. 

- A...le...lec..., supplia-t-il, incapable de respirer. 

- Je suis là mon amour, ça va aller, promis le noiraud en comprenant de quoi il en retournait. 

Se saisissant de sa stèle, Alec en plaça la pointe sur sa rune de mariage pour l'activer et, une fois que ce fut fait, il traça une iratze sur son propre corps, à l'emplacement même où se trouvait la douleur fantôme de son époux. La rune n'avait qu'un effet placébo, il le savait, et ça ne calmait pas l'angoisse de Magnus, mais au moins ça lui permettait de respirer un peu mieux. Toujours écroulé à terre, Magnus sentit la chaleur de la rune se refléter par une douce lumière dorée sur son ventre contracté et la douleur physique reflua peu à peu, lui permettant de reprendre une respiration plus ou moins normale. Mais c'était loin d'être finit. A peine sa douleur disparut, l'angoisse revint avec force et Magnus explosa en de lourd sanglots qui déchirèrent sa poitrine et son âme, tout autant que le coeur de son cadet. Alec le vit recroquevillé sur lui-même, le visage baigné de larmes, reniflant comme un enfant, le regard perdu, gémissant de peine et de douleur, incpabale de se calmer. Ne comprenant pas la cause de cette subite angoisse, alors qu'il avait réussi le matin même à calmer son époux, le noiraud baissa les yeux sur la feuille que tenait toujours le plus vieux dans sa main crispée et la lui prit délicatement des doigts sans le brusquer afin de la lire. Toute couleur quitta son visage lorsqu'il réalisa qu'il s'agissait de la plus grosse erreur qu'il eu jamais faite de toute son existence. C'était le formulaire de demande de divorce qu'il avait demandé à Jem lorsqu'il avait été convaincu que son mari l'avait délibérément trompé et qu'il avait remplis sans même se soucier de savoir si c'était vrai ou non, ne croyant que ce que ses yeux lui avait montré, sans chercher à comprendre que quoi il en retournait réellement. Le Chasseur d'Ombre se maudit intérieurement. Son mari était plus tremblant qu'un château de cartes en plein ouragan, ses pensées les plus noires et ses angoisses revenant au triple galaup, et c'était entièrement sa faute. Le Nephilim voulu prendre son mari dans ses bras mais Magnus se recula comme un animal blessé, sanglotant de plus en plus fort, tant et si bien qu'Alec s'étonna même que leurs enfants ne soient pas déjà réveillé par ses pleurs. 

- Mon chat..., Magnus mon amour, s'il te plait, laisse moi t'expliquer...

- Pourquoi tu m'as ramené...? Sanglota le plus vieux en tâtonnant autour de lui pour chercher quelque chose, n'importe quoi, de tranchant ou de coupant pour le sortir de ce mauvais pas, ses angoisses et ses noires pensées lui dictant sa conduite. Pourquoi me faire vivre si...si c'est pour me tuer d'un coeur brisé...? J'aurais du rester mort....c'est pour...pour ça que tu m'as poi..poignardé...pas vrai ? Je t'ai déçu...En fait tu mens...tout est de ma faute...je suis un monstre..., pleura-t-il alors que ses doigts tremblants de refermaient enfin sur le coupe papier qu'il avait utilisé pour ouvrir certaines enveloppes. Si je meus tu seras tranquille...Je ne serais plus un fardeau...Je suis désolé...tellement...pardon...., bredouilla-t-il en posant le tranchant de la l'âme sur son poignet. 

- Non ! Non Magnus s'il te plait écoute moi ! Implora Alec en prenant ses mains dans les siennes, le forçant à lâcher son arme de fortune. Mon amour je...j'ai été idiot, je ne veux pas divorcer, jamais ! Je...quand je t'ai...quand je t'ai vu avec ce garçon au Pandémonium je n'ai pas cherché à comprendre, j'étais convaincu que tu m'avais trompé, même si ce n'était pas toi...Mon chat, souffla-t-il en laissant couler ses propres larmes, je...j'ai tellement souffert, parce que j'ai douté de moi, je pensais ne pas être assez bien pour toi, que c'était pour ça que tu était allé voir ailleurs alors...alors j'ai remplis ces papiers de divorces parce que...c'est un réflexe idiot, je le sais, mais je voulais te faire souffrir avant que moi je ne souffre...c'était comme de l'auto-défense inconsciente, mais au final ça fait plus de mal que de bien...Mon chat je te veux pas divorcer, je t'aime, je t'aime tant si tu savais...Regarde, regarde ce papier, je n'en veux pas, je n'en veux plus, affirma-t-il en traçant une rune de feu sur le document qui s'embrasa sous leurs yeux. Je t'en supplie, chaton laisse moi te prouver comme je t'aime...laisse moi te faire l'amour et te monter à quel point je tiens à toi...

Tout en sanglotant, Magnus hocha piteusement la tête, laissant son homme le porter comme une mariée, un bras sous ses genoux, l'autre dans le bas de son dos, pour l'emmener dans leur chambre. Le Chasseur d'Ombre déposa son sorcier dans leur lit, s'allongeant tout contre lui, capturant ses lèvres avec tendresse et amour. Ils ne s'étaient pas unis dans l'intimité depuis sa guérison temporaire, après son premier retour d'Edom. Magnus, après son retour définitif, n'avait plus réussi à toucher son époux, non pas qu'il n'en avait pas envie, mais parce que le souvenir d'un autre caressant son corps, le souvenir de son propre corps possédant un autre homme, était trop douloureux pour lui, et il ne voulait pas blesser son Alexander, ne voulait pas tâcher à la pureté qui lui était propre dans l'intimité de leur chambre. Mais le noiraud, lui, ne rêvait que de s'unir à nouveau à son amant, lui faire l'amour comme autrefois, avec douceur et dévouement, comme leur première fois. Oh, bien sûr, il aimait pimenter leur vie amoureuse, mais il n'y avait rien de plus beau ni de meilleur que leur deux corps valsant à l'horizontal l'un contre l'autre, prenant le temps de faire monter la pression. Mais cette fois, cette fois serait différente de toutes les autres et il le savait parfaitement. Parce qu'alors qu'il les déshabillait tous deux, Magnus pleurait toujours de peur et d'angoisse, non pas d'être touché, mais qu'Alec le laisse, qu'Alec se joue de lui, qu'Alec divorce, le laissant seul et esseulé. Le Chasseur d'Ombre prépara son compagnon de longue minutes pour lui éviter la moindre souffrance et, bien qu'il ressentait tout le plaisir habituel, Magnus ne pouvait s'y attardé, incapable de penser à autre chose qu'à ses craintes. 

- Pardon...Pardon...Je t'en supplie...pitié Alexander ne me laisse pas...S'il te plait...Pardon...chéri je suis désolé...ne me laisse pas, Sayang, ne m'abandonne pas...., sanglota-t-il alors que ses larmes redoublaient de plus belle. 

- Jamais je ne te laisserais mon chat, jamais je ne t'abandonnerais. Je t'aime tant mon amour, plus que ma propre vie, et de toute mon âme...

A ces mots, le Chasseur d'Ombre pénétra son amant avec douceur, tout en activant leur rune de mariage pour les envelopper d'une aura d'amour et de bonheur, un cocon de bien-être et de chaleur. Le Nephilim laissa le temps à son compagnon de s'adapter à sa présence en lui avant de commencer à bouger, lentement, vénérant son corps avec passion et dévotion, comme s'il était la plus belle création que la terre ait jamais porté. Magnus sanglota toujours, alors qu'Alec allait et venait en lui, l'honnorant et lui faisait l'amour comme autrefois, cueillant ses larmes du bout des lèvres dans ses baisers papillons qui couvrirent son visage. Peu à peu, l'angoisse et la douleur laissèrent place à l'amour et au plaisir. Ses gémissement de peine devinrent des feulements de plaisir, savourant le corps de son cher et tendre ondulant contre le siens, l'emmenant cotoyer les étoiles. Magnus noua ses bras autour du torse de son amant puis, reprenant peu à peu confiance en lui, en eux, initia plusieurs baisers, soudant leurs lèvres jumelles, ses hanches rencontrant avec bonheur celles de son cadet. L'orgasme les faucha comme un tsunami, sans qu'aucun d'eux ne le prévois. Comblés, rassurés et amoureux, Magnus et Alec se laissèrent tomber dans les bras l'un de l'autre, leurs jambes entremêlées, leur corps couvert d'une fine pélicule de sueur, la fatigue gagnant peu à peu du terrain. 

- Aku Cinta Kamu, Kucingku, chuchota Alec à son oreille. 

- Je t'aime aussi, chéri, murmura Magnus, bercé par les battements de coeur de son bien aimé. 

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Tadaaaaa ! Un long chapitre cette fois ci, pas vraNewmoon301208 ? ^^ Des avis, des théories ? La suite bientôt ! 

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